izzie ❃ won't wave my white flag

we make our homes in city walls


adam flowers a 21 ans lorsqu'il part en mission d'alphabétisation aux antilles. tout en polos bleu ciel et complexe du white savior, il se voit déjà y bâtir des écoles et une vie sans heurts. c'est là-bas qu'il rencontre eve coyere, brillante institutrice au sourire plus grand que le monde. engagée, investie, elle possède la même foi que lui ; ensemble, ils rient de la coïncidence de leurs baptêmes si assortis. train direction le paradis, il leur faut à peine plus d'un an pour se marier, sourire aux lèvres, et s'établir à saint barthélémy pour débuter une vie commune.
dans les quelques années qui suivront, le couple aura deux enfants et tout semblera filer droit. finalement, en mars 2000, ils décideront de revenir en europe, là où l'éducation qu'ils offriront à leurs enfants sera la même que celle qu'adam a lui-même reçu. ils posent leurs valises à plymouth et c'est là que tu verras le jour, racontant à qui veut l'entendre que ta naissance était le fruit de tes parents qui s'envoient (littéralement) en l'air.

isobel, donc.
troisième enfant, fille du milieu dans une famille pourtant de gauche. grands yeux verts et sourire charmeur, tu fixes tout ce qui t'entoures en babillant ; les vieilles dames de l'église t'adorent, t'es la poupée de ta grande sœur, et tu savoures avec bonheur le fait d'être la petite dernière.
hélas, ça ne dure pas longtemps, puisque maman accouche bientôt de jumeaux qui ont deux ans de moins que toi. dépossédée de tout ce que tu avais de plus précieux, tu te retrouves juste à occuper une place de plus dans le monospace familial, à récupérer les vêtements des grands pour ensuite les donner aux petits, à devoir pas faire de caprices pour ne pas gêner, ne pas fatiguer.
malgré tout, tu dirais pas que t'as eu une enfance malheureuse. pas vraiment. t'as toujours eu à graille dans ton assiette, toujours eu quelqu'un pour être fier de toi et t'accompagner de partout et surtout, toujours eu des adelphes avec lesquels t'occuper. ensemble, vous étiez un équipage pirate, des explorateurs de l'espace, rois et reines d'un royaume de fous sur lequel vous exerciez une tyrannie d'enfant fragiles.
partout où débarquent les flowers, cinq bambins sortent de la voiture avec leurs sourires ravageurs et on peut pas les empêcher de séduire tous les passants. vous êtes de toutes les pièces de théâtre, tous les stages d'équitation, toutes les colonies de vacances, unis et indivisibles comme les cinq doigts d'une main fleurie dont tu es, sans surprise, le majeur.


si tu avais su. si tu avais su, lorsque maman t'a demandé si tu voulais faire du piano comme ta sœur ou bien du violon comme ton frère, que la réponse aurait tant d'impact, t'aurais peut-être un peu plus réfléchi. mais t'avais que 12 ans, izzie, tu peux pas t'en vouloir pour ça. lorsque tu réponds 'la batterie !' avec un sourire enfantin, tu ne peux pas encore savoir les répercussions que ça aura sur toi.
puisque c'est là qu'il rentre en scène. jeune professeur, charmant, gentil, les cheveux longs comme un rockeur et le sourire tendre de celui qui n'est pas vraiment un adulte. il t'apprend la batterie et tu te sens bien, tu te sens douée alors qu'il t'encourage à te dépasser, les parents sont content de voir que tu t'épanouis dans une activité toute seule, toi qui étais chevillée au corps de cette famille que tu aimes tant.
tu mets un peu de temps à comprendre qu'il n'est pas comme ça avec tous ses élèves, que lorsqu'il effleure tes cheveux et se cale derrière toi pour te montrer quelque chose, ce n'est pas quelque chose de normal. la réalisation est progressive, douce ; flattée qu'on te voie dans une individualité et pas seulement comme "une des flowers", tu le laisses enrouler ses ronces autour d'un cœur adolescent qui ne semble battre que pour lui.
l'adolescence t'attires au fond d'un gouffre dont tu sais pas sortir : il n'y a que lui, que son opinion qui importe. tu dois être tout ce qu'il te dit, faire tout ce qu'il te dit, si tu veux espérer un jour être autre chose qu'une petite fille.
tu sais plus dire exactement quand est-ce-que ça a dérapé. du haut de tes 15 ans, tu t'es enlisée profondément dans les mailles de son filet. ses lèvres sont brutales contre les tiennes et, alors qu'il t'assied sur la table de son bureau au conservatoire, tout ce que tu arrives à penser c'est qu'il n'a pas fermé à clef.
la spirale t'absorbe totalement, n'exister que pour lui, ne croire qu'à ses paroles, être agressive avec les autres qui ne savent pas qui tu es vraiment. il n'y a que lui qui sait, que lui qui peut savoir. tes adelphes ne te reconnaissent plus ; tu deviens solitaire, à éclater tes frustrations sur la peau tendue d'une caisse claire plutôt qu'à aller, comme avant, dans le lit de ta grande sœur. il a déjà tout pris, tout saccagé de l'enfant que tu as été. avide de reconnaissance, tu bois chacune de ses paroles, savoure ces balbutiements de sexualité que tu penses être passionnels mais qui ne sont que dominants.
tu t'es repassée le film des milliers de fois, à quel moment t'aurais dû savoir, à quel moment t'aurais dû l'arrêter. tu cherches ta culpabilité dans une histoire où c'est toi la victime et où tu ne peux plus rien changer.


quand tu réalises que t'es enceinte, à 17 ans, tu t'enfermes dans ta chambre pendant plusieurs jours.
lorsque tu en sors, c'est ta mère qui t'accueille et tu lui expliques toute l'histoire. caressante, la main dans tes cheveux, elle te rassure et te console : c'est pas grave, zozo. c'est pas grave, t'auras bientôt dix-huit ans, alors vous pourrez vous marier et ce sera juste une petite famille comme celle qu'adam et elle ont forgée. une part de toi a envie de se laisser aller dans ce mensonge ; l'autre part se sent dégueulasse.
c'est celle-ci qui prendra le dessus, à tempêter pour qu'on te laisse avorter, partir, retirer de ton organisme toute trace de ce qu'il t'a fait subir. t'as peur de tout et de tout le monde ; à chaque instant, le monde peut se refermer sur toi comme les mâchoires d'acier d'un piège et tu ne pourras plus t'échapper. adam & eve se refusent à laisser ce genre de scandale éclater dans la paroisse, et tu réalises avec horreur : ils se moquent de comment tu te sens. ils veulent être une famille parfaite, bien rangée, sans faire de vagues ni de remous. une famille dont l'IVG ne peut pas être un chapitre, alors ça devra être la fugue.
l'un de tes adelphes t'aide à partir alors que t'étais punie dans ta chambre. tu pars sans te retourner, loin de lui et tout le mal qu'il t'aura fait. tes maigres économies dans les poches, tes drumsticks dans ton poing serré, tu pars te noyer dans la foule et les scintillements de londres.
pas besoin d'émancipation : tu te fonds dans l'anonymat.
dans le froid de novembre 2018, tu marches dans les couloirs de l'hôpital. personne pour te tenir la main, personne pour te caresser les cheveux, personne. t'es plus rien, tu sais plus qui être ni dans quelle direction aller. le docteur est gentil avec toi, mais ça change rien à cette douleur dans le ventre, ce vide en toi et cette sensation que, peut-être, ça aurait pas dû se passer comme ça.
recroquevillée sur le carrelage sale des toilettes, tu ne sais même pas vraiment où aller et il faudra toute la lumière que daphne veut bien t'apporter pour que tu te remettes à marcher.
au bord du précipice, à bientôt sauter dans le vide, tu serres ses mains entre tes doigts.

izzie flowers est une page vierge.


la redécouverte est violente au cours des expérimentations : tu vas taper tous les extrêmes pour tâcher de voir qui tu es. une colère gronde derrière tes côtes, celle qu'on t'a volé ta jeunesse et que tu ne peux désormais que courir après l'étincelle d'une innocence qui t'a trahie. tu passes par toutes les cases, tous les états, ivre morte à huit heures du mat mais à casser les dents d'un gars. tous les petits boulots s'enchaînent, jamais réellement très légaux. tu te fais un demi-million de tatouages, passe ton temps à te teindre les cheveux dans ta salle de bain minuscule et badigeonnes tes ongles rongés de vernis noir pour les cacher.
tu passes six mois sans toucher une batterie.
puis, ta psy te dit que ce serait bien de te réapproprier l'instrument, et à chaque fois que tu frappes un coup, c'est dans son visage que tu le mets.
l'impression d'avoir commencé ta vie en retard : c'est que maintenant que tu découvres les bars, les fous rires et les amitiés. rage de vivre, alors, tu dévores tout ce que la vie peut t'apporter, gardes le bon, rejettes le mauvais.
puis, y a eux.
eux, piliers de bar qui deviennent vite les nouveaux piliers de ta vie. famille recomposée avec des puzzles fracassés, vous formez un patchwork diffus d'amoureux dans votre insouciance.
ren et son chaos bouillonnant, syd et ses yeux de velours, theo et son calme apaisant. tous les trois viennent épouser ton quotidien et s'y rendre trop indispensables pour que tu puisses les en chasser.
naissent crown of chaos et son manoir et, avant que tu n'y prenne garde, te voilà rangée avec eux, la hargne au poing et les baguettes plus fortes encore. nieve vient s'ajouter au mélange, et tu retrouves une petite famille, encore mieux que celle que t'as quittée. hors de question de la laisser filer, cette fois : entre deux manifs, tu entretiens vos relations avec presque plus de ferveur que tu ne tapes sur ton clavier. dans ces cinq-là, personne n'est au milieu, et vous êtes tous les cinq des majeurs que vous levez face à ce monde étrange qui vous casse dans vos ambitions.

ça aurait pu continuer toujours lorsque, en 2023 nieve part sans crier gare. un pan de l'univers s'écroule et tu découvres avec effroi que ce que tu as toujours pris pour une forteresse imprenable ne semble être qu'en réalité la tourelle d'un château de sable. t'accuses le coup, un peu trop fort, avec l'amertume sur les crocs quand tu sais bien à qui t'en prendre.
peut-être un hasard si daphne t'appelle à ce moment là, et qu'elle a besoin d'aide. peut-être un hasard si tu acceptes qu'elle remplace ta meilleure amie, ta sœur presque, dans votre manoir et dans vos vies.
peut-être un hasard si nieve revient et les équilibres vacillent.
seule, au milieu d'un quadrilatère où theo & elle se tournent autour et où daph semble s'intéresser d'un petit peu trop près à ren, tu cherches refuge auprès de syd. terrifiée que ça complique tout, encore, et que tout puisse dégringoler au fond des abysses maladroites que t'essaies de vous éviter. soucieuse de te faire le liant d'une coloc parfois tourmentée, tu tiens la barre, izzie, encore, mais combien de temps ça va durer ?






chaotic good infj ❃ black cat energy ❃ mom friend ❃ middle finger up ❃ ramasse tout ce qu'elle trouve dans la rue ❃ effortlessly multitasking ❃ jure comme une charretière ❃ takes no shit, gives no shit ❃ fridHACKahlo ❃ poches arrières de ses jeans noires toujours trouées par ses drumsticks ❃ oversized sweatshirts (probably stolen from her roomies) ❃ aucune notion de pudeur ou d'intimité ❃ music all day long ❃ tous des connards (sauf son crew) ❃ 'yeah, we're not gonna do that' ❃ passion déco d'intérieur au manoir ❃ shoplifting ❃ laisse traîner ses vernis à ongles partout ❃ can hack the world while eating frosties ❃ devrait porter des lunettes mais ne les met jamais pour ne pas ruiner son flow ❃ t e m p - j o b s   &   t a g g e d   w a l l s ❃ chaussettes dépareillées ❃ sleep-deprived ❃ complexe d'atlas version eco+ ❃ calling everyone else 'jackass' ❃ un litre de capri-sun par jour ❃ not your babydoll.