— marée noire (alex)

the fear of being average

survivor mode activated ; sport and food addict ; her anxiety as anxiety ; mom friend but doesn't take care of herself ; butterflies tattoo ; former professional ice skater ; first thing first coffee ; her middle finger is her only personality ; long scar on the knee ; comes from a posh and wealthy family ; constantly lying to everyone, even herself ; winter wonderland gurl ; had curtain fringe before it was fashionable ; owns too many converses ; fast food is her weekly pleasure ; still sharing a flat at nearly thirty ; never forgets to eat, even if she claims the opposite ; it's always my fault, isn't it? ; often forgets to remove make-up at night ; silver jewelry ; from big sister to only child ; really good at faking being rich ; feeds the neighborhood cat all the time ; she makes the best chocolate chip cookies ; scrolls 2 hours per night on tik tok ; one mental breakdown later ; high school musical hardcore fan ; life is better in pyjamas ; when i'm upset - sad - happy - overwhelmed, i eat
; sleeping all day always seems to be the answer ; had a brother, his name was noah

Première née d'un couple qui s'aime à la folie, Alexis fait son entrée au monde durant une journée venteuse d'octobre. Un accouchement douloureux qui a duré presque deux jours, dont sa mère se rappelle encore trop bien. Le début des traumatismes ancrés sous sa peau sans qu'elle ne puisse rien y faire. Deux ans plus tard, ses parents accueillent un garçon, Noah, et forme désormais une famille de quatre. Tout est parfait. Ils s'aiment, plus que la majorité des couples, et ne divorcent pas comme la plupart des parents des amis de leurs enfants. Alexis vit une enfance heureuse. Des souvenirs qui se sont logés dans un coin bien caché de son cerveau, parce qu'il est trop douloureux de s'en rappeler et de revivre toutes ces choses qui n'existeront plus jamais.

À l'âge de six ans, on lui demande de choisir une activité extra-scolaire, un sport de préférence pour qu'elle se dépense et perde ses joues de bébé. Après être tombée par hasard sur une compétition de patinage à la télévision, Alexis demande à enfiler des patins à glace. Les débuts ne sont pas faciles, mais rapidement, elle démontre une aisance naturelle pour ce sport. Une certaine grâce mélancolique et un charisme qui se déploie sur la glace. Rapidement, les cours débutants de la petite salle du coin ne suffisent plus. Sa mère se prend à rêver d'un avenir fait d'or et de récompenses. Les entraînements s'intensifient. Alexis s'entraîne de plus en plus souvent, jusqu'à avoir un coach personnel qui la pousse toujours plus haut. Malgré des facilités scolaires, ses résultats ne sont pas à la hauteur. S'en suit une période compliquée où son père aimerait qu'elle ralentisse le rythme, alors que sa mère souhaite qu'elle persévère sur le patinage. C'est finalement cette dernière qui l'emporte, mais à la condition qu'un tuteur donne des cours du soir à Alexis plusieurs fois par semaine. Cette stratégie porte ses fruits, puisqu'elle améliore ses notes, tout en progressant en patinage.
En parallèle, son coach croit beaucoup en elle jusqu'à parler de Jeux Olympiques. Il est vrai qu'elle remporte plusieurs compétitions, d'abord locales, puis régionales et termine deuxième nationale en solo. C'est à cette occasion, que son coach se permet des gestes déplacés à son égard, mais Alexis ne dit rien. Elle aime cette sensation d'être grande, importante aux yeux d'un homme et considérée autrement que comme une gamine. Il ne se passera jamais rien d'autre que des regards déplacés, des mains posées un peu trop longtemps et des compliments insistants. Rien qui ne lui a semblé étrange à cette époque, mais qui a forgé sa relation aux hommes et la valeur qu'elle se donne.

À ses quatorze ans, Alexis entre dans un programme afin d'entrer dans l'équipe nationale et d'ensuite viser l'équipe olympique et les jeux. Elle commence le patinage en couple, tout en poursuivant quelques temps les entraînements solo avant de s'y consacrer totalement pour avoir toutes chances lors des compétitions. Ensemble, ils terminent troisième au Grand Prix Junior à Tokyo en 2010, à défaut de pouvoir participer aux JO de Vancouver faute d'avoir l'âge requis de quinze ans. L'année suivante, ils sont seconds au championnat du monde se déroulant en Corée. En 2012, le duo débute les compétitions senior et remporte le Championnat d'Europe à Sheffield au Royaume-Uni, une fierté. Tous les prédestinent à faire des merveilles lors des JO d'hiver de Sotchi en 2014. Alexis est en bonne voie pour intégrer officiellement l'équipe olympique de patinage, lorsque son frère Noah se suicide brutalement en 2013, alors qu'il venait à peine de fêter ses seize ans, et à un an des Jeux Olympiques. Quelques semaines plus tard, Alexis reçoit la lettre officielle l'informant de sa qualification, avec son partenaire, pour les JO de Sotchi.

Tout s'enchaîne très vite. Elle doit reprendre les entraînements deux jours seulement après les obsèques et pense, à tord, que patiner va lui permettre de penser à autre chose. Au début, cela fonctionne. Alexis évite autant que possible d'être chez elle pour ne pas supporter les disputes entre ses parents et l'ambiance lourde qui y règne. Pendant plusieurs semaines, sa vie semble avoir repris son cours normal. Sauf que tout part en vrille. D'abord, Alexis passe jusqu'à quatorze heures par jour à la patinoire. Puis, elle s'affame jusqu'à trembler et ne plus savoir tenir debout. On l'oblige à prendre quelques jours de repos, mais cela se transforme en semaines. Alexis arrive en retard, rate plusieurs entraînements, se trompe dans ses enchaînements. Son partenaire décide de la laisser tomber, préférant mettre toutes les chances de son côté auprès d'une autre patineuse. Cela ne l'enfonce qu'un peu plus et blesse monstrueusement son ego. Elle décide de poursuivre en solo jusqu'à l'entraînement de trop. Pas suffisamment nourrie, en manque de sommeil, fragile émotionnellement. Alexis se blesse. Un genou broyé en plusieurs morceaux. La douleur est indescriptible et met fin à tout espoir d'une carrière. Accident ou acte manqué. La réponse importe peu, seul le résultat compte. Tous ses sponsors mettent fin à ses contrats. Alexis perd ses amis, ses habitudes de vie, sa seconde famille.
Grâce à ses réussites scolaires précédentes, et à la prise en compte de sa situation familiale ainsi que de son statut de sportive de haut niveau (merci l'argent de papa et maman), Alexis obtient son diplôme de fin de lycée et est accepté dans une université de Londres. Elle entame alors un double bachelor en marketing et communication (spécialité relations publiques), financé par ses parents en plein divorce. Les trois années sont difficiles. Alexis n'a pas l'habitude d'être aussi autonome dans un cadre parfois peu strict, contrairement à celui du sport de haut niveau. Elle rate sa première année, mais ses parents ne disent rien, considérant cela comme le résultat de leur divorce chaotique. Après quatre ans sur les bancs de l'université, Alexis sort diplômée avec une mention assez bien et ne sait pas quoi faire de sa vie. Pour combler le temps et satisfaire ses parents, elle trouve un job alimentaire dans un magasin Boots en tant que conseillère de vente.

Après quelques mois, et grâce à d'anciens contacts de sa précédente vie dans le sport, Alexis se voit proposer un job d'assistante d'un agent de sportif‧ves. Ce n'est pas grand chose au début. Servir le café, s'occuper de l'emploi du temps, réserver des restaurants et préparer les salles pour les divers meetings. Au moins, cela lui permet de se payer un loyer en colocation. Après deux ans, l'agent qu'elle assiste démissionne et laisse une place libre. Grâce à son background et ses études, Alexis obtient le poste d'agente junior. Elle se spécialise rapidement dans les sports de glisse, moins courant mais avec une véritable demande. Cela fera bientôt trois ans qu'elle occupe ce poste, et espère très bientôt passer au rang senior.

Malgré ses réussites, Alexis ne vit pas un conte de fée. Sa relation avec ses parents est au plus bas. Après leur divorce, les choses se sont calmées et l'obtention de son diplôme a apaisé leurs échanges. Chassez le naturel, il revient au galop. Rapidement, la situation est (re) devenue tendue, surtout avec de sa mère et de ses injonctions irréalistes. Cela fait six mois qu'elles ne se sont pas parlées. Quand à son père, c'est à peine s'il existe tant ses coups de fil sont rares. La perte de Noah a déchiré leur cocon familial, même s'il n'a fait qu'exacerber les failles déjà existantes.
Niveau amitié, ce n'est pas très glorieux non plus. Alexis a réussi à nouer plusieurs relations amicales grâce à l'université, mais depuis qu'elle est dans la vie active, il devient plus compliqué de les entretenir.
Côté amour, ce sont les montagnes russes. Alexis aime flirter, se sentir désirée, attirer les regards. Pour ce qui est de construire une vraie relation solide, il n'y a plus personne. Alexis se lasse et ne sait pas comment mettre fin à l'hémorragie, alors elle pousse toujours l'autre à rompre. C'est plus facile comme ça. Depuis six mois, Alexis fréquente un mec : Kit, et elle sent déjà la flamme des débuts s'éteindre. Avec le temps, elle se demande s'il existe bel et bien quelqu'un qui lui conviendrait, quelqu'un avec qui tout serait naturel. Un nom lui vient à l'esprit, mais le déni reste plus fort malgré tout.