piece me all together.

one divine

titre Famille au passé artistique : sa mère était en son temps une artiste réputée et son père le fondateur et directeur du conservatoire qui a fait sa réputation, la petite Mara grandit sous le feu des projecteurs ; ne souhaite aucunement s'attirer les foudres de ses parents, eux qui n'ont de cesse de lui rappeler que ses actions ont des conséquences sur l'entreprise familiale. Elle accepte les critiques sans flancher, ne donne jamais son avis sans y être invitée, un sourire radieux étire ses lèvres. C'est l'héritière parfaite. Trop parfaite. Un modèle de vertu. Ses résultats académiques devraient faire la fierté de ses parents et son caractère malléable devrait avoir pour avantage de leur rendre la vie plus facile. Sa réputation est immaculée et la gamine prend bien soin d'entretenir cette aura de perfection qu'elle dégage trop aisément. Contrairement aux clichés véhiculés par les séries pour adolescents en émoi, la popularité de la jeune Martin n'est pas une conséquence directe de sa cruauté, bien au contraire. Mara est une âme généreuse qui n'hésite en aucun cas à prêter main forte aux plus humbles ; philanthropie ramifiée équitablement entre sa vie privée et sociale. Si elle est autant admirée par ses professeurs que par ses pairs, c'est parce qu'elle détonne de sincérité et bonnes intentions ; difficile alors de remettre en question le moindre de ses faits et gestes. And yet… Issue d'un milieu aisé, membre d'une famille qui n'a pour credo que la perfection, elle est cette âme avide d'affection qui n'a jamais su obtenir l'aval tant convoité de ses proches. Chez les Martin, on est à la poursuite éternelle de l'excellence, et Mara ne l'est pas… excellente. Darling, you are fine at best. You can do better. You must do better. Alors elle essaie de faire mieux, de prouver à ses parents qu'elle est plus que capable de faire leur fierté. Un objectif auquel elle s'adonne avec acharnement et brio. Mais au sein de ce monde sourd à la souffrance de ses occupants, ces efforts ne sont jamais suffisants et la pression, elle, toujours aussi importante. Le physique, le moral en prennent un coup et Mara n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Et puisque Mara n'est certainement plus en mesure d'apporter du prestige au nom des Martin et l'idée qu'elle vienne ternir leur réputation dorée encore un peu plus est chose inconcevable, on décide que sa place se trouvera désormais dans l'ombre de son futur époux. Aversion inépuisable pour cette existence, cet entourage dénué de compassion qu'elle rêve de quitter pour jouir d'une indépendance qui lui a jusqu'ici été refusée. Encore faudrait-il qu'elle s'arme d'un courage qu'elle ne semble pas posséder, bien trop accoutumée à l'exercice du décorum et des conventions qu'elle n'ose bafouer.

Vient l'heure du changement. Pour la première fois de sa vie, la jeune femme prend les devants, ne se laisse plus marcher sur les pieds, lasse de passer son temps à parfaire son rôle de fille idéale. Des changements opérés dans son comportement ; d'abord indiscernables puis plus évidents à mesure que le temps s'égrène. Un changement de nom même : Dulcie. Une jeune femme qui n'est pas à la recherche constante d'un assentiment que ses parents ne désirent aucunement lui accorder, une jeune femme qui profite de sa jeunesse aux côtés de gens qui ne sont pas issus du même milieu qu'elle. Celleux qu'on estime indignes de son statut. Elle n'en a que faire, elle est enfin libre. Libre et heureuse. Se lance dans le cosplay, découvre le shibari en compagnie de ses nouvelles connaissances, commence à amasser quelques abonnés sur les réseaux. Elle ne se formalise plus des on-dit qu'on aura l'audace de faire circuler à son propos. Est chassée du milieu à coup de remontrances et regards perfides. S'amuse presque à créer de fausses rumeurs à son sujet, confirmant les faux racontars, s'abreuvant des critiques, se jouant de leur propension à vouloir croire à l'inimaginable. Et puis, l'ultimatum auquel elle ne cède pas. Bye bye l'héritage. Corps et âme, elle s'est dévouée à cette mascarade. Elle coupe enfin le cordon.

vit à londres depuis ses huit ans ⋅ a les moyens de s'acheter un appartement mais préfère vivre dans un logement en-dessous de ses moyens, entourée de colocataires pour ce qu'elle craint la solitude et le silence oppressant qui l'accompagne ⋅ adepte de tout ce qui touche de près ou de loin à l'épouvante mais aussi aux jeux vidéo (fait des lives twitch horreur une fois par semaine) ⋅ a son permis mais conduit rarement, étant un véritable danger au volant ⋅ insomnies ⋅ passe au moins une nuit par semaine à la belle étoile ⋅ sirène, adore nager ⋅ parle le français et l'espagnol (des bases en italien + étudie le japonais) ⋅ passe d'une application de rencontre à une autre - quand bien même lui assure-t-on constamment qu'elle n'en a nul besoin - dans l'espoir de faire la rencontre ; celle qui lui ôtera le titre de célibataire endurcie ⋅ petit espace cosy, nuances de pastels qui ravivent les murs, osier et végétaux, la nature réinventée dans un intérieur façonné à son image ⋅ possède deux smartphones : l'un pour ses proches et ses contacts importants, l'autre pour ses activités en ligne ⋅ tenues décontractées, jumper-trainers-cap combo to run errands.