smart as the devil (and twice as pretty) — Narcissa

fifty ways to kill a man

beautiful (knows it) - black is the happiest color ; a dresscode of casual elegance applies at all times ; femme fatale ; looks like a cinnamon roll (could kill you) ; tight corset, loose morals ; chanel n°5 ; heels higher than your standards ; money money money - pay me what you owe me ; greedy wealthy widow ; rich girls don't have hearts ; les diamands sont éternels ; to sell your soul, sign here : _____ ; nepo baby ; 'i could make bank out of this' ; gaslight, gatekeep, girlboss ; lawful evil - i don't manifest, i make plans ; feminine rage ; seduire & détruire ; all bite, no bark ; can ladies kill ? (yes) ; 'when i hate someone, i remember : they'll die someday' ; cold-blooded - too bad, so sad ; doll face, soft smile, judgemental stare ; yes, and ? princesscore, old money & vintage aesthetics ; casual walks in the graveyard - 'that's my husband on aisle four' ; cried once, thought it was a waste of time ; sorrows, sorrows, prayers ; beauty in the details - chèvrefeuille, lys et pivoine ; strawberry tarts and ear grey ; art hoe ; Claud Monet, le Bassin aux Nymphéas - Artemisia Gentileschi, Judith slaying Holofernes ; Tchaikovsky & Chopin ; used to do ballet ; knowledge is power - speaks english & french, knows the basics of italian & spanish ; Jane Austen girlie ; 'have you read Joyce's Ulysses?' god complex ; memento mori ; thank you for requesting our services

Narcissa a toujours été fascinée par sa mère. Petite, elle la trouvait, comme tous les enfants, la plus belle femme du monde ; cette opinion n'a jamais vraiment changé en grandissant, et s'est simplement étoffée - il y avait quelque chose de profondément mystérieux chez elle, comme une énigme dans son rire mondain, dans ses sourires de Mona Lisa qu’elle cachait derrière un verre de champagne durant les soirées dansantes et autres galas de charité. Il y avait un puits sans fond de secrets dans son regard calculateur, et Narcissa voulait tous les découvrir ; tâche herculéenne que voici, puisque Mère n’avait pas pour principale préoccupation ses filles. Elle leur accordait un peu de temps en fin de semaine, ou lorsqu'il fallait s’apprêter pour un quelconque événement durant la saison mondaine ; le reste du temps, entre l’école privée, les cours de musique, de danse, d’équitation, de maintien, les leçons complémentaires à leur éducation déjà irréprochable - Narcissa n'avait même pas le temps pour que ses parents lui manquent. Mais ça obnubilait l’enfant qu’elle était, toujours, dans un recoin de son esprit ; qui est réellement Mrs Blackthorne ? And how can I be exactly like her ?

Oh darling, your father was a sad, sad man. He had everything yet he still found it in himself to complain, can you believe it ? Be glad you never knew him, Cissy, he was a dreadful man by the time you were born. ... Hm ? The first one? He fell. He was quite old, you see...
Elle a reconstitué le puzzle, petit à petit ; quelques articles de journaux, de tabloïds, des photos entassées dans de vieux cartons au grenier. Elle a découvert une famille maternelle qu’elle n’a jamais rencontré dans un vieil album ; des gens simples, bien loin du luxe et de l’opulence dans laquelle elle a toujours vécu - elle n'a pas reconnu les locaux de l’hôtel sur les images jaunies. Les couvertures de magazines lui ont fait découvrir l’ancienne vie de mannequin de sa mère ; puis les photos de son premier mariage, à un homme d’affaires d’au moins quarante ans son aîné, et dont elle a hérité de la fortune quand il est décédé quelques années plus tard d’une malheureuse chute, d'après un article. L’année suivante, l'AA Hotel Society donnait trois étoiles à un Astoria visiblement en bien meilleur état que sur les photos précédemment trouvée. Elle a vu le visage de son père biologique pour la première fois sur les photos du second mariage de sa mère, un earl, d'après l'avis de décès qu'elle a trouvé une poignée de seconde plus tard. Overdose, disent les tabloïds, après des années d'addiction, selon les rumeurs exposées en page 3. Sur les photos suivantes elle a reconnu, cette fois-ci, le hall de l'hôtel familial, et elle a compris que l'établissement a changé de locaux, venant s'installer dans l'ancienne demeure de feu son père ; oh, how convenient.

He most certainly does.
That's such a silly question, darling.

Celui que Narcissa a toujours appelé Father est en réalité son beau-père ; elle était adolescente lorsqu'elle a compris que les affaires dans lesquelles il trempaient n'étaient pas toutes entièrement légales. Dirty money is still money, lui a-t-il dit un jour. Elle avait déjà accepté que tout n'était n'était qu'une question d'argent depuis longtemps - depuis qu'elle avait découvert la nature des trois mariages de sa mère, à vrai dire. Des contrats ; juste une façon de plus de tirer son épingle du jeu. Creuser la surface lisse des affaires de l'hôtel acheva de la rendre insensible aux spectacles les plus macabres ; the blood isn't on our hands, lui expliqua paisiblement son père, only on the cash. Sur les billets, et imbibé dans les serpillères qui l'ont épongé pour le compte d'un quelconque mafieux. You're old enough to understand that, aren't you? Elle a hoché la tête. Il a souri. Il a pris sa réponse silencieuse pour ce qu'elle voulait dire.

Now remember, darling : you must know him better than he'll ever know you. Find his weaknesses. Cultivate them. And if you must use them against him one day, do not ever tell another soul - and you will never be betrayed.
Edmund Rowle était beau, poli, et de neuf ans son aîné. Unique descendant de sa lignée, il paraissait évident qu'il n'appréciait pas particulièrement la vie mondaine, mais était obligé, par la force des choses, d'y participer. Leur rencontre, astucieusement orchestrée par la mère de Narcissa, eut lieu lors d'un gala de charité organisé à l'Astoria. He's from a good family, and your father could use a business partnership with them. Narcissa a vite compris ce qui était attendu d'elle. Elle a appris à le connaître ; a découvert que ses sourires cachaient une nervosité presque maladive, que son calme renfermait des élans plus brusques, une frustration d'être coincé dans cette vie qu'il n'a pas choisi, dans une carrière qu'il ne supportait pas - elle est devenue sa confidente. Il l'a demandé en mariage ; elle a accepté. Il l'a aimé, sûrement ; et peut-être a-t-elle fini par ressentir un peu de réelle affection pour lui, aussi. Il était gentil, au début, et bon danseur, et il lui offrait des bouquets de pivoines toutes les semaines ; il lui donnait sa carte bleue et la laissait faire des ravages à son compte en banque. C'est probablement pourquoi elle a si mal pris son retournement de veste, une fois le contrat de mariage signé ; comme si, désormais acquise, il pouvait se comporter comme il le souhaitait avec elle. Elle a bien voulu le supporter, pendant quelques mois ; après tout, Mère supporte bien les défauts de son mari, elle aussi. Alors elle le laissait passer ses états d'âme sur elle sans broncher - supportait les insultes, puis les excuses bredouillées entre deux sanglots ; quand les affaires allaient mal il buvait, s'enrageait, laissait derrière son passage un désordre que Narcissa ne touchait point - et les domestiques murmuraient entre eux lorsqu'ils nettoyaient. Quand même après les étreintes forcées auxquelles elle se soumettait il ne trouvait pas le sommeil, tourmenté par les caprices de son esprit indiscipliné, elle soupirait et se levait pour lui offrir un verre d'eau, un cachet de Stilnox et un baiser sur son front. Et puis un jour, lors d'une dispute il la gifla d'un revers de la main, si fort que son alliance coupa sa joue.


I get it now, Mother. Elle a procédé par étape. Commençant d'abord par se lier d'amitié à une voisine bavarde, elle l'a nourri de récits lourds en émotions sur le quotidien tumultueux de son couple. Puis, quelques enregistrements audio lorsqu'il se laissait aller à ses états d'âme, afin de prouver son instabilité mentale si elle devait un jour appuyer un témoignage. Finalement, il aura suffit de quelques simples habitudes - un café qu'elle lui servait avant de partir au travail, une affection pour les belles voitures dont il préférait faire ronfler le moteur lui-même plutôt que d'avoir un chauffeur, et une prescription de somnifères à action rapide, à laquelle elle l'avait rendu accro depuis plusieurs semaines déjà. Pour le reste, tout n'était qu'une question de parfait timing. Rien n'égalera jamais la sensation de victoire vindicative qui l'a envahie quand les causes du décès ont été attribuées à un suicide. Elle a pleuré à l'enterrement, à la lecture du testament, puis elle est rentrée chez ses parents - pour faire son deuil. Sa mère l'a accueilli les bras ouverts ; elles ont trinqués en l'honneur d'un travail bien fait. I want to do it again. Aillant fait ses preuves par sa discrétion, sa mère a choisi de la nommer gouvernante générale de l'hôtel ; le service de nettoyage spécialisé n'a jamais été aussi efficace. Elle efface les moindres traces des péchés d'autrui contre rémunération bien grasse, s'exaspérant souvent de la violence sale et irréfléchie de ses clients mais ne pipant mot tant que la paie est grasse. Parfois, en épongeant tous ces fluides corporels répandus, elle pense à la propreté de son propre crime, à l'endormissement paisible qu'elle a accordé à son mari ; elle pense à Judith décapitant Holopherne. Oh, I completely get it.


Chronologie.

12/09/1998; naissance de Narcissa. décembre 1998; décès de son père, Lord Andrew Wakefield. printemps 1999; l'Astoria Hotel change de locaux, s'installe à Westminster (Mayfair). juillet 2000; remariage de sa mère, Eleanor, avec son beau-père, Henry Blackthorne ; il adopte Narcissa et sa soeur aînée, qui prennent son nom de famille. printemps 2001; naissance de la benjamine de la famille. 2006; l'AA Hotel Society donne à l'Astoria Hotel ses cinq étoiles. 2018; Narcissa commence à travailler pour le compte familial, devient Gouvernante à l'hôtel. 2020; fiançailles de Narcissa à Edmund Rowle. août 2021; mariage de Narcissa ; elle emménage au domicile de son mari en revenant de leur voyage de noces. Les problèmes commencent un mois plus tard. novembre 2022; décès d'Edmund Rowle ; l'autopsie et l'enquête ont déterminé que la cause du décès était un suicide par intoxication au monoxyde de carbone. février 2023; Narcissa devient Gouvernante générale à l'hôtel familial.