it's fine to fake it 'til you make it, 'til you do, 'til it's true

I gave my blood, sweat, and tears for this



T'as eu une enfance banale. Quand t'en parles aujourd'hui tu la rends plus belle, évidemment. Quand t'y penses quand t'es toute seule, t'as l'impression d'avoir souffert, évidemment. La vérité c'est que à l'époque, t'étais heureuse, tu te posais pas de questions. T'as grandi dans une petite ville, loin de l'agitation de Londres où ta mère t'emmenais quand même de temps en temps faire des virées shopping sur Picadilly ou voir une comédie musicale à West End. Tes parents étaient ensembles, t'avais ta soeur, t'avais des jouets et des copines à l'école. T'avais des bonnes notes, tu faisais de la danse le samedi après-midi et du dessin le mercredi. T'avais rien à envier aux autres, rien qui te manquait vraiment. T'avais même pas de jalousie dans le coeur quand vous alliez rendre visite à la famille et que tu voyais ta cousine bien plus gâtée que toi. Elle avait pas l'air plus heureuse et dans ton esprit, elle avait juste plus de jouets et t'avais un peu compris que ça faisait pas tout.

Tu voyais pas vraiment que ta mère elle, elle voyait plus grand. Qu'elle avait envie que tu fasses mieux, que t'aies plus. Elle voulait pas que tu sois que heureuse, elle voulait que tu sois la plus heureuse. T'as jamais eu de problèmes à l'école et rapidement elle s'est dit que ça pouvait être ta porte de sortie. Elle a tout fait pour que t'aies une bourse, un coup de pouce pour rentrer dans une de ces écoles privées qui font rêver tous les parents et s'interroger les enfants. T'es arrivée là dedans sans trop savoir ce qu'il allait t'arriver. Ta bourse t'a ouvert les portes d'une école pas loin de la maison. T'avais une dizaine d'années et t'as pas compris tout de suite que ta vie serait plus jamais la même.



T'es entourée d'enfants qui ont appris de leurs parents que dans la vie y a des gens qui valent mieux que les autres. Au début tu comprends pas à quoi ça se joue et puis t'entends les moqueries quand tu sors le sandwich que maman t'a préparé ou qu'on remarque que t'as pas la dernière paire de chaussure à la mode. Tu comprends qu'il suffit pas de rentrer dans un univers pour en faire partie. T'es petite, t'as pas encore toute les armes pour comprendre ce que tu ressens, mais t'es en colère presque tout le temps. T'es fâchée, t'as honte. De toi, d'être là, de ta famille quand tu rentres à la maison. Tu détestes devoir refuser de suivre le reste de la classe pour une super semaine au ski. T'en as marre d'être pauvre, tu mets un mot dessus pour la première fois. T'en veux à ta mère, à ton père et à tout ceux qui t'ont projeté là dedans en pensant que c'était pour ton bien. Tu fais de ton mieux pour t'intégrer. Ta plus trop de copines, mais tu fais comme si c'était le cas. Quand tu rentres à la maison, tu parles constamment du nouveau sac de Bev, des vacances à la mer de Maxine. Tu vies à travers la vie de filles qui te regardent de haut et qui te méprisent quand t'as le dos tourné.

T'aurais pu laisser tomber, te dire que c'était pas grave, que t'étais là que pour bosser et te préparer une vie meilleure. Mais t'es une gamine, tu t'en fous de l'avenir, tu sais pas encore ce que ça veut dire. Tout ce que tu vois c'est le présent, c'est le maintenant et ce qui te manque pour être comme les autres. Alors t'insiste, tu prends les coups. Tant pis si on se fout de toi, tant pis si ça fait mal, tu t'imposes tellement dans leur vie que tu finis par en faire un peu partie. Ca te suffit. Tu t'approches du rêve et tu comprends que tu pourras jamais le laisser s'envoler. D'une façon ou d'une autre, un jour tu feras partie de ce monde.



T'as environ treize ans quand t'arrives à convaincre tes parents de te laisser aller dans la même école que Jules. Tu sais ce que ça implique, tu vas partir à Londres, laisser derrière toi ta ville pourrie et repartir à zéro. T'as toujours des bonnes notes, alors c'est facile. T'as tout fait pour te faire bien voir de ton oncle et ta tante, alors c'est facile, de toute façon, tu sais pas encore que tu seras juste une gamine de plus qu'ils pourront ignorer. C'est Jules qui te dit la première que y a aucune chance que tu lui fasses honte, qu'elle a une réputation à tenir et que t'as pas intérêt à la faire passer pour une pauvre. T'as jamais été super proche d'elle, mais elle est la clef qui t'ouvre la première porte. Dans ta nouvelle école, t'arrives avec la tête haute et des chaussures de marque aux pieds. T'as l'impression de jamais avoir été aussi heureuse. Tu dois faire attention tous les jours, mais tu t'intègres avec une facilité déconcertante. T'as appris tous les codes, tu sais comment rire, comment montrer que t'as de l'argent même si ton porte monnaie est vide, tu sais comment t'habille, comment te comporter. T'es devenue un clone de toutes ces filles que t'as côtoyé dans ta première école et dont il existe des centaines de versions dans la nouvelle.

Tu rencontres ton premier copain, un gars sympa avec qui t'as pas grand chose en commun. Tu t'en rends pas compte tout de suite, mais tu finis par comprendre que ce qui te plait le plus chez lui, c'est pas son regard de braise mais le contenu de son porte monnaie. T'es sa princesse et l'argent n'a pas de valeur pour lui. Il t'achète des cadeaux et t'as enfin des choses à toi. Pas les vieilleries de Jules dont t'étais obligée de t’accommoder jusque là. Tes propres affaires, à toi, rien qu'à toi. Ca dure pas super longtemps entre vous, mais tu comprends que c'est comme ça que tu vas finir ton ascension. T'enchaînes les histoires, t'es jamais célibataire et tu choisis de mieux en mieux tes compagnons. T'arrives même à te convaincre que tu les aimes, parce que être heureuse et amoureuse, ça rend les autres jaloux de toi, ça inverse la tendance et ça n'a pas de prix pour toi. Si les autres ont un avis sur toi, c'est qu'il doit être vrai.




T'as fini par avoir ce que tu voulais. C'est juste que t'es devenue gourmande, maintenant t'en veux toujours plus. Tu fais partie de ce monde, même si parfois il t'arrive encore de te poser et d'en douter. Tes copines sont aussi riches que tu prétends l'être, tes tenues sont toujours dignes des magasines et personne ne remets jamais en question tes origines. Tu ne vois plus Daddy et Mams comme tu les appelles quand tu parles d'eux. Ils sont toujours en voyage aux quatre coins du monde, alors qu'ils n'ont jamais quitté la maison où t'as grandit. Tu fais des études qui ne t'intéressent plus, mais t'es obligée de continuer à assurer tes arrières. Tu trouves de l'argent plus facilement, mais tu sais que ton château de cartes est instable, construit sur des fondations rongées par le mensonge. T'y penses plus trop. C'est devenu ta réalité, parfois t'as l'impression d'avoir des souvenirs de toi gamine en train de monter à cheval dans le domaine familiale.

De toute façon, tu penses plus beaucoup au passé. Ce qui t'intéresse c'est l'avenir et tu le construit avec Archie, le meilleur parti que t'as jamais trouvé. Avec lui tu manqueras jamais de rien, si ce n'est d'amour, mais tu peux vivre sans, ça fait des années que t'en as plus gouté du vrai, celui qui fait battre le coeur et tordre le ventre. Tu peux vivre avec ses crises de colère et ses moqueries, tu peux supporter qu'il te rabaisse moralement si il te permet de t'élever socialement. T'as toujours voulu te sentir inclue et tu sais que ça demande des sacrifices. Alors t'écraseras toujours tout sur ton passage, même si ça doit être ton coeur et ton âme.


The jokes weren't funny, I took the money, my friends from home don't know what to say



aime tout ce qui brille — lit des tonnes de magazines féminin — astro girl — money is power — fait du shopping au moins deux fois par semaine — présentation toujours impeccable — ne boit que du chaï latte — only real when she's dancing — a toujours l'air de bonne humeur — will call you honey and stabbed you in the back — continue a dessiner dans un carnet qu'elle ne montre à personne — fan inconditionnelle de FRIENDS — won't marry you in paper rings — travel girl qui n'a jamais vraiment voyagé — fait des tirages de tarot — gossip lover and teller — met des bouquets de fleurs fraiches partout — wannabe princess — collectionne les sacs à main — passion pour la déco d'intérieur — party girl — martini girl — s'autorise un cheat meal par semaine — porte toujours au moins trois bijoux différents — rira du malheur des autres — pop girlie — sun aesthetic — greek mythology enthusiastic — fait des listes pour tout — tient un bullet journal depuis des années — sushi lover — fan de papeterie