survivor (win)

Lapis Lazuli

— precious stone —

Chronologie.


London Calling. C'est Londres qui l'appelle. Londres qui l'habite. Une vraie pourrait-on dire, parce qu'elle est née là, dans les murs de cette ville cosmopolite et que c'est elle qui a façonné la femme qu'elle va alors devenir. Win est née le 23 Juillet 1997, un soir orageux, le ciel remplit d'électricité et un tonnerre qui grande sans s'arrêter. Acclamer par les dieux ? C'est ce que son père a dit. Parce que venait au monde sa fille, sa petite dernière.


Impossible de dire qu'elle n'a pas connu une enfance heureuse. Benjamine de sa famille, elle est la petite protégée des deux précédents. Ils sont tous différents, mais c'est ce qui fait qu'ils sont proches, se complètent, fratrie éclectique. Ils se sont tous dispersés dans un domaine différent. Edwina elle grandit dans deux pays. Une mère anglaise, ouverte sur le monde, avec l'influence des cultures qu'elle connait, apprécient pour ses enfants et un père indien. Sous les nuages gris de la capitale anglaise, des vacances non loin de Brighton ou en Cornouailles. Parfois en Ecosse, parfois en France. Puis en Inde dans la famille de son père, avec des cousines, des tantes, des oncles, une famille riche de traditions. Tout cela a bercé son enfance, impossible de choisir ce qu'elle préfère, quand elle ne va pas en Inde, le pays lui manque... quand elle s'éloigne de Londres, celle-ci l'appelle.


Enfant multi potentiels. Elle n'a jamais été excellente dans un domaine, ce qui a souvent créé une grande frustration chez l'adolescente qu'elle était. Désirant peut-être briller comme ses aînés. Seulement voilà, elle est forte dans un tas de petits domaines, insoupçonnés. Elle a besoin d'apprendre par elle-même aussi. Le collège l'a rendu allergique aux livres, au grand dam de sa mère... mais doucement, par toute seule, les mots ont su la charmer à nouveau. Seulement, Edwina, elle a une sensibilité différente de la normale, plus complexe et elle a mis des années à le comprendre, à l'accepter. Une vision peut-être artistique des choses, un regard intéressant.


(18 ans à 21 ans) Sans véritablement savoir ce qu'elle voulait faire de sa vie, elle s'est dirigée vers l'histoire de l'art. Elle valide une licence mais l'université ce n'est pas réellement fait pour elle. A nouveau, elle se retrouve confrontée à ses démons, ce besoin de découvrir le monde par elle-même, le par coeur très peu pour elle. A la fin de cette licence, elle veut parcourir le monde. S'engager. Se sentir utile. Abandon des études contre l'avis général pour se consacrer à des causes humanitaires.


(21 ans à 24 ans) Les premières missions se font principalement en Asie. L'Inde évidemment. Toujours dans son coeur, pays qu'elle maitrise presque. Qui pour maitriser une telle surface ? Personne. Elle a participé à plusieurs missions pour fonder des écoles dans des villages reculés. Pour offrir aux femmes plus de droits et d'aide. Distribuer de la nourriture pour ceux qui en ont besoin. Et dieu sait qu'ils sont nombreux. Elle a parcouru un partie du monde et elle en a vu sa beauté mais aussi sa cruauté. Il a fallu qu'elle effectue un travail sur elle-même pour prendre la distance nécessaire. Impossible de sauver tout le monde et c'est ce qui a été compliqué à assimiler pour l'empâte qu'est Edwina. Elle en a fait son métier, ce n'est pas particulièrement bien rémunéré mais cela occupe l'esprit, remets à sa place. Des missions d'un mois au début... qui ont triplé après. C'est là qu'elle se sent utile à ce moment-là, c'est dans ce genre de chose qu'elle parvient à trouver sa place.


(24 ans) La mission humanitaire se trouve à Haïti. Sur le papier, elle n'est pas complexe. Aide alimentaire d'urgence, défenses des droits des femmes. Elle l'a déjà fait sur d'autres continents. Pas d'angoisse particulière. Ce qu'Edwina n'avait pas prévu, c'est le tremblement de terre qui s'est produit le 14 août 2021. La situation déjà précaire du pays est devenu alors catastrophique et celle qui était là pour aider s'est retrouvé ensevelie. Le bâtiment dans lequel elle se trouvait était un dispensaire, elle était une petite fille et toutes deux ont été prises au piège sous les débris. L'attente de la libération a été un calvaire, l'enfer... Win a tenté de se montrer forte face à la douleur, à la peur. Jambe cassée au niveau du genou, une facture qui a marqué à tout jamais sa vie, des contusions partout mais l'enfant sans blessure grave. Douce héroïne qui n'a jamais réussi à se reconnaître dans ce rôle. Les soins sur place ont été précaires, elle a été rapatriée en urgence pour subir une opération. Une épreuve qui a marqué la fin de sa carrière dans l'humanitaire. Une remise en question. De la rééducation. Des cicatrices. Son corps, comme son esprit... sont marqués par ce traumatisme mais elle est en vie, elle respire... des milliers de personnes sont décédées ce jour-là, pas elle. Depuis, impossible de ne pas savourer la vie. Impossible de ne pas vouloir la vivre pleinement.


(24 ans à 25 ans) Retour à la case départ. De nouveau à dormir dans son lit de petite fille, dans la maison de ville de ses parents. Une impression d'échec. Il lui a fallu quelques mois pour se remettre pleinement, le temps que sa jambe se remette aussi, blessure sérieuse qui laissera une cicatrice qu'elle déteste montrer. Elle peine d'ailleurs à porter des vêtements courts. Elle travaille encore sur la chose. Pour l'aider à rebondir, son père lui a proposé un poste dans l'une de ses boutiques. Elle avait besoin d'argent pour repartir, ne désirant pas être trop dépendante de ses parents, malgré la fortune possédée par sa famille. Win n'a jamais été très intéressée par la fortune de sa famille, elle a toujours aimé montrer qu'elle était indépendante, capable de se débrouiller seule. Pourtant, elle accepte le poste. Cela lui permet aussi de pouvoir reprendre un appartement. Job alimentaire, elle prend de la distance avec l'entreprise de son père... mais les chats ne font pas des chiens, elle aime tout de même les bijoux créés par l'entreprise de son père.


(26 ans - avril 2024) Travailler à la boutique ce n'est pas le job de rêve. Seulement elle le fait. Elle s'estime heureuse tout de même, elle a pu retrouver une indépendance essentielle à ses yeux. Cela lui offre aussi la possibilité de se lancer pleinement dans la photo, bien que cela fasse quelques années qu'elle capture des moments de vie précieux lors de ses missions humanitaires. Seulement là, elle tente de percer un peu. Compliqué d'en vivre... Mais impossible pour elle de se sentir en danger dans une boutique de bijoux. Les braquages ? Impossible d'y penser, d'imaginer que cela puisse se produire en dehors des films. Et pourtant...!

Elle s'en souvient malgré elle, quand son esprit voudrait oublier. Les morceaux d'un instant de vie qui seront à tout jamais gravés dans sa mémoire. La journée s'apprête à se terminer, les clients ont disparu, elle peut souffler un peu Win, car parfois la clientèle des boutiques de son père est bien loin de sa mentalité à elle. C'est parfois pesant, de se sentir en décalage perpétuellement.

Ils sont quatre. Quatre le visage cagoulé, caché, quelle lâcheté se souvient-elle avoir pensé. Les paumes en l'air, visible, elle ne dit rien, laisse faire avec la colère montante, la frustration de ne pas pouvoir s'interposer. Que pourrait-elle bien faire face à quatre hommes armés ? Rien. Elle le sait parfaitement et c'est pour cela qu'elle coud ses lèvres pour ne pas avoir à prononcer le moindre mots déplacés. Et pourtant elle devient le centre de l'attention. L'arme est pointée sur sa tempe, elle garde la tête haute. La mort, elle l'a déjà défiée, elle est prête à le refaire. Ils n'auront pas sa dignité, elle ne verse pas la moindre larme, elle ne montre aucun tressaillement. Discorde entre les attaquants. Je vous jure de ne rien dire... promesse à l'air, bien trop connue pour être entendue. Je n'ai pas vu vos visages rappelle-t-elle aussi. Comment pourrait-elle les dénoncer ? Ils ont pris ses affaires, comme pour pouvoir la faire chanter, laissant derrière eux, une âme traumatisée mais vivante.

Les assurances ont couvert les dégâts, Edwina a dit n'avoir rien vu. Tiendrait-elle une promesse qui n'a pas lieu d'être ? Mais une promesse n'est-elle pas une promesse, même si elle est prononcée sous le joug de la violence ?


(27 ans enfin presque) Elle est partie. Elle a remercié son père pour l'opportunité offerte mais définitivement, les bijouteries ce n'est pas fait pour elle. Un ami lui a parlé d'une place de guide, dans un petit musée public qui ne paye pas de mine pourtant qui possède une collection intéressante. Ce qui l'a définitivement chargé dans ce nouveau job, c'est le conservateur. Il a l'âge d'être à la retraite, largement mais continue de faire vivre l'endroit, impossible de le chasser. Et le coeur d'Edwina à ses côtés est apaisé. Elle oublie presque les cauchemars qu'elle fait encore, les réveils nocturnes en sueur, les douleurs à sa jambe qui sont encore là... même après l'opération. Elle oublie les tourments de son quotidien. La jeune femme sait qu'elle trainera un moment les traumatismes des deux cataclysmes de sa vie.



Même avec une carrière avortée dans la bijouterie, Edwina est plutôt une fine connaisseuse en pierre, déformation familiale peut-être ? Mais il faut avouer que c'est plutôt le côté lithothérapie qu'elle aime. Le petit côté spirituel qui ressort sans doute. Cependant, à ses huit ans, son père lui a offert un lapis lazuli sublime monté sur un pendentif en or, il ne la quitte jamais. Même à Haïti, elle ne l'a pas perdu. Petite, elle a fait de la danse classique, elle était nulle, qu'on se le dise, elle a deux pieds gauches, ce qui s'avère être quelque peu dommage lorsqu'on est danseuse. Edwina est relativement maladroite, il n'est pas rare de la voir faire tomber un truc, de la voir trébucher, se renverser un verre sur elle... bref, vous avez l'idée ? Next → Elle n'a jamais eu d'animaux mais elle songe de plus en plus à adopter un chat dans un refuge. C'est au programme pour les prochaines semaines, elle aurait bien besoin de réconfort la nuit, lorsqu'elle fait ses terreurs nocturnes. Bon comme la danse, ce n'était pas tellement fait pour elle, elle a commencé à faire de l'athlétisme, de la natation aussi et elle adore l'escalade. Aujourd'hui encore, elle va nager, courir et parfois elle réserve un mur d'escalade pour une session. Ce n'est une grande cuisinière, elle aimerait être aussi douée que sa mère, qui cuisine les plats du monde entier avec une aisance folle. Elle aimerait pouvoir faire la même chose mais forcée de constater que son poulet biryani n'a pas la même odeur que celui de sa mère. Elle parvient à faire les nans, ce n’est pas si mal ? Évidemment, la culture indienne a une grande place dans sa vie. Impossible de passer à côté. Les tenues, la décoration de son appartement... la cuisine qu'elle tente, tant bien que mal de préparer Elle adore la musique, vraiment quelque chose de très ancré dans sa famille. Elle touche à la sitar, la guitare... un peu de harpe et de la flute. Elle touche aussi le clavier, piano, elle adore toucher à tout, c'est toujours l'occasion de jouer en famille. La benjamine pousse la chansonnette aussi parfois lors des réunions de famille ou les instruments sont sortis. Edwina est le genre de personne sensible à l'art, elle aime voir une toile de maître, une sculpture antique... cela a tendance à davantage la toucher. Elle fume quand elle est nerveuse, et en ce moment, il faut avouer qu'elle achète quelques paquets de cigarettes, ces derniers temps. Win aime bien tout ce qui touche à la naturopathie, même si aucune étude n'a montré des résultats probants, elle aime les mélanges de tisanes avec des plantes pour aider les petits bobos du quotidien à disparaître Elle n'est pas complètement hindouiste, disons qu'il y a des facettes qu'elle apprécie, d'autres qui la touchent moins. Pourtant, elle se surprend souvent à parler à quelques divinités de la religion, cela lui sert de conscience peut-être un peu. Elle n'a jamais particulièrement aimé les endroits exigus mais depuis qu'elle a été coincée suite au tremblement de terre, c'est plus compliqué pour elle à gérer.