─ les origines du mal

Unresolved trauma

family isn't just blood ⋅ 'why didn't you tell anyone?' 'no one asked' ⋅ always a cigarette in hand ⋅ would go mad without boxing ⋅ world's best cat dad ⋅ only child ⋅ alcoholic and does not wish to seek treatment ⋅ can go a whole day without eating ⋅ doesn't believe in any god ⋅ porn addiction, thanks to the trauma ⋅ brilliant cook, but prefers junk food ⋅ short sentences king ⋅ huge accent that he never wanted to correct ⋅ rarely at home ⋅ loves to hang out on rooftops and think about nothing ⋅ great listener ⋅ rarely sleeps more than five hours because of nightmares ⋅ touch her and you'll die ⋅ violence is part of who he is ⋅ knows little about his turkish origins ⋅ uncomfortable with technology ⋅ if i won the lottery, there would be signs (more cats) ⋅ emotional issues ⋅ i'm a member of a mob, of course i use violence to collect our debt ⋅ ISTJ ⋅ chaotic evil

Les souvenirs de cette époque sont flous, paraît-il que c'est un mécanisme de défense pour ne pas submerger son cerveau et lui faire péter un plomb. Kerem se rappelle du bruit assourdissant au milieu de la nuit, des hommes cagoulés qui font interruption dans leur maison, de son père qui lui demande de rester dans le placard, de sa mère qui crie, des coups de feu, et du silence lourd qui s'en est suivit. En quelques heures, le gamin est passé d'une famille aimante à un vide que personne ne pourra jamais combler. Après avoir pataugé des heures dans le sang de ses parents, Kerem est arraché de leurs corps dans une douleur abominable. Il hurle, tape des pieds, mord, et ne comprend pas. I want to stay with them.
Les services sociaux s'occupent de lui et le placent dans une famille d'accueil, en attendant que la procédure et l'enquêtes suivent leur cours. De tout façon, Kerem ne connaît aucun membre de sa famille élargie. Querelles de longue date. Insupportable, ceux qui l'ont recueilli ne veulent plus de sa présence chez eux. Incontinent, hurlant plusieurs fois dans la nuit, incapable de communiquer sans être violent. Kerem écume les placements sans grande réussite. Il finit par fuguer une fois, deux fois, dix fois. C'est toujours mieux dehors qu'entre les quatre murs d'une prison.

Seul dans la rue, il arrive toujours à obtenir de quoi manger en générant de la pitié. Kerem sait comment se comporter pour obtenir ce qu'il souhaite. Certains le bousculent et le violentent, mais il ne se laisse jamais faire. Puis, les services sociaux viennent le récupérer de force et le cycle infernal recommence. Jusqu'au jour où quelqu'un lui offre un vrai repas dans un restaurant - il peut commander tout ce qu'il veut - et lui achète même des figurines et d'autres choses qui lui faisaient envie. On lui fait comprendre qu'il pourra avoir tout ce qu'il souhaite, et plus encore, auprès d'une famille aimante. Des gens comme ses parents, qui l'aimeront tout autant. Kerem accepte de les suivre, plutôt que de retourner dans un autre rouage des services sociaux. Et le piège se referme autour de lui, comme des griffes acérées autour d'une proie.

Jeter dans un système illégal d'adoption, Kerem est vendu à un couple n'arrivant pas à concevoir. Madame veut un enfant, son mari lui en offre un. Moitié prix puisque déjà âgé de huit ans, il pense enfin goûter au bonheur d'avoir des parents et de retrouver la vie qu'il a perdu. Les premières semaines sont idylliques et tout se déroule pour le mieux. Puis ses cauchemars, ses problèmes de comportement, et son incapacité à tisser un quelconque lien finissent par lasser le couple. Kerem devient leur souffre-douleur pendant des années. Brûlures de cigarettes sur le corps, jours d'école manqués, maladies qui traînent en longueur, consommations d'alcool, de cigarettes ou de pornographies obligatoires. Il en garde des cicatrices physiques et psychologiques. Kerem ne dit jamais rien à l'extérieur, par peur des représailles. Il reste le même petit garçon vivant, drôle et espiègle.
L'adolescence arrive, et les choses changent. Kerem devient insolent, parfois violent, mais la réponse est toujours dix fois pire. Alors, il reprend ses vieilles habitudes et fugue. Chaque retour lui vaut une violence étouffante, ce qui lui fait allonger ses escapades. À quatorze ans, il ne va pratiquement plus à l'école et est presque déscolarisé. Ses parents prétendent des problèmes psychologiques et de comportements lorsque l'on pose des questions trop insistantes. Sa misère passe inaperçue jusqu'au jour où les signes physiques sont visibles.

Kerem est enlevé à ses bourreaux, retourne dans un foyer et sait déjà qu'il n'y restera pas. La veille de sa fugue programmée, on l'informe qu'une tante par alliance souhaite avoir sa garde. C'est le choc. Niamh l'accueille quelques jours plus tard dans sa petite maison de la banlieue de Belfast. Tout change. Kerem trouve enfin le vrai repos, la bienveillance et la gentillesse. Elle s'occupe de lui comme s'il était son fils, lui parle de sa famille, de ses racines irlandaises et lui apprend le gaélique. Cette nouvelle vie l'apaise. Les cauchemars deviennent moins récurrents et moins brutaux. Son esprit ne le tourmente plus autant qu'avant, bien que ses traumatismes restent ancrés dans sa peau. Kerem décide de prendre son nom de famille : Murtagh, et Niamh l'adopte officiellement.
À sa majorité, il retrouve le couple qui l'a maltraité et les assassine de sang-froid tout en maquillant le tout en une agression ayant mal tournée. Il termine le lycée et obtient son certificat. Malgré les encouragements de Niamh, il n'entreprend aucune étude, ce n'est pas fait pour lui. Pour lui faire plaisir, Kerem trouve un travail rangé dans un subway. Il ne lui dira jamais qu'il s'est fait renvoyer après un mois. Tous les jours, il sort pour garder un semblant de cohérence dans ses mensonges, mais s'occupe avec des petits traffics auprès de merdeux comme lui ou de pseudo gangs.

À ses vingt-et-un ans, Niamh tombe gravement malade. Un cancer de l'estomac. Malgré les encouragements des médecins, Kerem n'est pas dupe. Elle ne tiendra pas très longtemps comme ça. Son état se dégrade au fil des mois. Pas deux fois. Il refuse de vivre encore la mort de parents. Kerem écrit une lettre, puis s'en va sans se retourner. Lâche. Lâche. Lâche. Jamais il ne pourra se pardonner. Lâche. Lâche. Lâche.
Quittant Belfast pour Londres, malgré son dégoût pour les anglais, il se débrouille à droite et à gauche comme toujours, jusqu'à se rapprocher des Dwellers. L'attentat de 2002 lui est resté en tête après que sa tante lui en a parlé. Il comprend rapidement qu'ils sont de la mafia irlandaise et veut en être. Désigné pour plusieurs tâches de merde, Kerem fait ses preuves jusqu'à gravir les échelons pour devenir le gars sûr qui vient récolter les dettes, faire parler ou cogner quand il le faut. Kerem ne donnerait pas sa vie pour les Dwellers, mais reconnaît tout ce qu'ils lui ont apporté. Il leur est loyal tant que les choses vont dans son sens.
Au sein de l'organisation, il retrouve la dangereuse mante religieuse Brie, dont il a si souvent croiser le chemin à son arrivée dans la capitale. Une beauté fatale dont il s'est (trop) entiché. Kerem fait toujours tout pour se trouver au même endroit au même moment qu'elle, jusqu'à ce qu'elle cède à ses avances une première fois. Depuis, elle le mène à la baguette et décide souvent de leurs rendez-vous - exige sa présence. Du sexe sans obligations, son loisir favori, sauf qu'elle lui fait plus tourner la tête que toutes ses autres conquêtes. Brie laisse une empreinte en lui à chaque fois. Sauf qu'elle n'a d'yeux que pour Callahan, et il peut comprendre pourquoi, mais sa jalousie le dévore.