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born in a burning house (brie)



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born in a burning house


tw / alcoolisme, famille dysfonctionnelle, vulgarité

– Jesus fuckin’-

Le verre claque sur le comptoir lorsqu’il le repose, bataillant avec la poche de son jogging pour en extraire le coupable. Et ça sonne et ça sonne et ça sonne et Kelly va devenir fou, putain, pas moyen d’avoir la paix dans cette ville.

– Maybe you should answer.
– Maybe you should shut the fuck up.

Son camarade hausse les épaules et fourre le nez dans sa bière plutôt que dans les affaires de Kelly. Sur son écran, le même nom défile à l’infini : Brie Brie Brie Brie Brie Brie.

Peut-être devrait-il répondre, c’est vrai, mais s’il le fait il devra lui parler et c’est la dernière chose qu’il veut faire, là, tout de suite. Il voulait pas non plus hier, ni avant-hier, ni tous les jours avant ça. Il évite sa sœur comme il évite Cal, comme la peste et le choléra et qui est qui, hein ? La même merde dans les deux cas.

– Maybe someone’s dead.

Lentement, Kelly tourne la tête vers son interlocuteur. Les crocs sont acérés, lorsque ses babines s’étirent.

– Not yet.

Menace à peine voilée ; si tu fermes pas ta gueule j’t’y forcerais, et pourtant. Personne n’est mort il en est convaincu, mais, et si ? Et si Brie a un problème ? Et si Brie a besoin de lui, maintenant, vraiment ?

Merde.

Merde, putain, fait chier.

Dans un soupir rageur, il daigne enfin donner un peu d’attention à la femme la plus demandeuse de tout Londres et peut-être même du pays tout entier. Le vocal crisse à ses oreilles et il ne sait pas si c’est l’intonation de sa sœur, les mots comme des lames ou tout ce qu’il devine entre les lignes.

En moins d’une seconde il est debout, prêt à détaler, et puis se ravise lorsque ses yeux se posent sur son verre. Le jour où Kelly Donnelly gâchera une bonne bière sera celui de la fin du monde, ou juste de sa vie, on sait pas, après tout c’est du pareil au même. Il vide sa pinte à grosses lampées, sous le regard médusé de son acolyte.

– Wha-
– Gotta run.

Il est déjà en train de se tirer, quand l’autre le hèle.

– But Kelly! You haven’t paid yet!
– Cheers mate!

Abandonnant sa dette à son pote, son cul passe du tabouret au siège de sa voiture, qui refuse de démarrer à cause du froid. Ça lui prend cinq essais et environ une encyclopédie d’insultes pour faire vrombir le moteur comme ses tripes – la mauvaise humeur devient irritabilité devient colère et, ça y est, il le sent, il pourrait s’éclater les phalanges sur la première gueule qui passe.

À deux doigts de finir en taule pour homicide involontaire parce que, merde, qui a inventé les passages piétons ? Qui ? Restez sur votre putain de trottoir, ou il vous percutera tous comme une boule de bowling sous acide. Kelly traverse les rues comme un pilote de course sans le talent, sans le bolide, sans les réflexes. Comme n’importe quel connard avec trop d’alcool dans le sang, finalement.

Sa destination finale (pas la prison ni la tombe, juste un autre bar) se dessine à l’horizon, sans aucune place pour garer sa poubelle. Il peste, encore, grince des dents, encore, perd patience si vite qu’il fonce sur le trottoir et manque d’écraser trois autres passants. Deux ploucs et sa future meurtrière.

– What the fuck?! You could’ve hit us, you arsehole!
– PISS OFF!

Doit y avoir un truc dans ses yeux, une lueur incendiaire ou aucune lueur du tout, juste un noir abyssal, profond, glaçant. Les deux préfèrent s’en aller que se risquer à lui répondre ; ils ont raison.

Il ne reste plus que Kelly, l’épave qui lui sert de voiture, et Brie.

La rejoignant à grandes enjambées, il pointe un index vers elle et lui dégueule un mensonge sur un plateau en carton, pas en argent, y a jamais eu d’argent chez eux, encore moins d’or, juste de la merde et de la rage.

– Don’t even start, I didn’t have my phone with me.

Pas sûr que ça suffise à la rassasier, mais il n’attend pas pour le vérifier et s’engouffre dans le bar. Peut-être est-ce l’habitude qui lui a collé un radar dans la tête ou entre les côtes : ses prunelles se posent tout de suite sur sa mère, avachie sur une table, complètement déchirée.

– You can’t park here.
– Well I ain’t stayin’. I’m the fuckin’ cab for this one, you mind?

Il n’attend pas de réponse, commence déjà à avancer vers sa génitrice, quand le barman se permet de glisser :

– She hasn’t paid.

Et qui fait ça, hein, qui se permet de vider le bar et se tire sans payer, vraiment, faut être sacrément con, ou juste s’appeler Donnelly. Ça doit être dans le sang.

– Take care of this, I’ll take care of her.

Sans vraiment regarder, il balance son portefeuille à Brie pour qu’elle puisse payer l’addition, et se radoucit une fois arrivé à la hauteur de sa mère.

– C’mon, time to go home.
– Why’re you here, I don’t want you here, why the hell would she call you, this stupid-

L’élocution rendue difficile par l’alcool, elle avale la moitié des syllabes, le regard vitreux et la voix enrouée. Kelly serre les dents, lui prend la main, serre les dents plus fort encore lorsqu’elle le repousse aussi vivement que son état le lui permet.

– Please, ma’, you-
– Piss off.

Comme un air de déjà-vu, ça pourrait être drôle si ça lui donnait pas envie de hurler. Il essaie de la convaincre mais rien n’y fait, elle ne veut rien écouter et ses mots sont de moins en moins compréhensibles mais de plus en plus blessants. Il le sait, il le sent, c’est toujours la même rengaine et bientôt elle va commencer à sortir tout un tas d’horreur. Il n’a pas envie que tout le bar entende Hannah Donnelly expliquer à ses enfants qu’ils lui pourrissent la vie.

L’extirpant de force de son siège, il la prend dans ses bras, bridal style, pas tellement par gentillesse mais surtout parce qu’elle risquerait de lui vomir dessus s’il la balançait par-dessus son épaule. La sagesse vient de l’expérience.

Elle tente mollement de se débattre, en vain. Même sobre elle ne fait pas le poids – littéralement, elle a le gabarit d’une brindille et comme souvent, Kelly se demande si elle mange assez, mais ne pose pas la question. Il cuisinera quelque chose et remplira son frigo de tupperwares quand elle aura le dos tourné.

– Brie, keys.

Dans une manœuvre rendue agile par l’habitude, il extirpe ses clés de voiture de sa poche pour les balancer, elles aussi, à sa sœur. Il ouvre la marche mais elle devra lui ouvrir la portière. Et lorsqu’il lui passe devant, il baisse la voix, ne la regarde pas.

– You can be mad at me later, let’s just get the fuck outta here.

On ne lave pas son linge sale en public, il paraît, un truc du genre, il a jamais trop compris. Les Donnelly ne lavent leur linge sale nulle part, ils se contentent d’y foutre le feu.
Brie Donnelly
Brie Donnelly

Messages :  105
Pseudo :  lusavor · elle.
Faceclaim :  jessica alexander.
Crédits :  avatar · soletear - gifs · skaairipa, minasgifs, self.
Selfie :  born in a burning house (brie) 28bc84c56faabedec56488406562f434f017a85d
Citation :  she walks through hell with a smile
because she owns her demons

Âge :  twenty-seven years old.
Pronom :  elle · she / her.
Statut Civil :  built a house and made a home in denial city.
Occupation :  receptionist in a shady establishment also known as the silver bliss hotel.
Habitation :  that one flat with the perpetually unlocked door in tower hamlets.
In game :  rythme fluctuant ⋅ 500+ mots ⋅ troisième personne ⋅ dialogues eng/fr.
Triggers :  ok, si pas graphique, sujet à discussion en privé.
Warnings :  manipulation ⋅ gaslighting ⋅ relations toxiques ⋅ violence ⋅ langage grossier ⋅ daddy issues ⋅ abandon.

   https://concretejungle.forumactif.com/t571-be-a-player-or-be-playedhttps://concretejungle.forumactif.com/t598-delusional-girl-anthe

@kelly donnelly
cw: famille dysfonctionnelle (burn out maternel/syndrome d'épuisement maternel), dépendance à l'alcool, langage grossier



Trop de questions qui se bousculent dans sa tête, personne pour y apporter des réponses concrètes. Kelly ne décroche toujours pas, et ça commence sérieusement à lui taper sur les nerfs. Quand elle s'enquiert de sa position, elle n'a droit qu'à de vagues échos dont elle ne sait que faire et d'excuses plus ou moins sincères qu'elle gratifie d'insanités plus ou moins méritées. Tant pis. Kelly devra bien rentrer chez lui ce soir, elle lui tombera dessus à ce moment-là. En attendant, elle a quand même mieux à faire que de prendre en filature deux idiots qui ne sont pas dignes de son inquiétude et de toute l'affection qu'elle leur porte. Alors c'est ce qu'elle fait. Se cale derrière son petit comptoir en désordre, et fout son nez dans le business des clients de l'hôtel plutôt que celui de Tweedledee (Kelly) et Tweedledum (Callahan). Envoie un ou deux messages à Esha pour partager ses découvertes, brisant la promesse de confidentialité prônée par le Silver Bliss.

Son shift a duré plus longtemps que prévu. Brie fulmine, déplore l'incompétence de ses collègues à qui elle concède des regards accusateurs en guise d'au revoir. Au sortir de l'établissement, est rudement apostrophée par un passant. — Oi, excuse me. You're Hannah's kid? Brighid? La mâchoire est crispée. On a arrêté de prononcer ces deux syllabes pour la désigner à peu près au même moment où Cormac a renoncé à son statut de père. Elle n'en sait rien, finalement, peut-être qu'il a eu une altercation avec la Faucheuse ou ses émissaires sur le chemin du retour. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'il s'est barré un beau jour sans un mot pour sa famille et qu'on l'a pas appelée Brighid depuis. Et c'est pas aujourd'hui que ça va recommencer. — It's Brie, le reprend-elle, sur un ton qui ne prête nullement à discussion. — Why d'you ask? Les bras sont croisés, Brie n'a pas envie d'être là, sait déjà que ce qu'il prévoit de lui annoncer ne va pas l'enchanter des masses. Du tout. — She's at Burton's, in the corner. Had one too many. They won't serve her any more and she refuses to leave. Last I saw, she was causing a scene. One of you kids should take care of that. Génial. Les Donnelly, encore au centre des commérages de quartier. Comme s'ils n'avaient pas assez subi depuis le départ du paternel. Un hochement de tête avant de prendre le chemin du bar pour ne pas causer une scène en pleine rue. Pas que ça l'arrêterait en d'autres circonstances, mais elle ne veut pas écoper d'un 'like mother like daughter' pour son impudence.

Burton's. Brie fixe la façade de l'établissement sans pour autant s'y aventurer. Not dealing with this. Elle compose le numéro de Kelly et sans surprise, tonalités qui ne laissent pas place à la voix familière de l'aîné. Elle essaie, réessaie. Laisse un message sur son répondeur. — Kelly, I'm not angry, please call me back. It's urgent. Envoie un sms, puis deux, trois. Dans sa fougue, ne compte plus. — Kelly, if you don't pick up soon, I will make your life a living hell and I will [...] Le laïus est long, parsemé de petites attentions (menaces), de supplications (chantage affectif). Elle comprend bien vite qu'elle ne pourra compter que sur elle-même alors qu'elle pousse la porte du bar. N'a même pas besoin de chercher trop longtemps. Hannah est au centre de la commotion. Son regard se pose sur la silhouette de sa mère, penchée sur le comptoir, en pleine discussion houleuse avec le barman. Elle serait presque amusée par le ridicule de la scène, les gestes trop amples, les tentatives d'intimidation vaines, si la protagoniste était autre que sa mère. — Let's go. La main qui se raccroche au bras de la génitrice perd son repère, et la gamine perd l'équilibre, entraînant un ou deux tabourets dans sa chute. Hannah retourne à sa table sans un regard vers Brie dont l'humiliation ne va certainement pas contribuer à l'adoption d'une approche plus douce.

— Hannah. Aucun signe de reconnaissance. Hannah regrette sa venue. Ça ne devrait pas la surprendre, encore moins l'atteindre, pour ce qu'il y a longtemps que les reproches ont remplacé les compliments et les gestes tendres. Et pourtant. — I'm waiting on my drink. — Think you've had enough, come on. — I'm waiting on my drink. Une pause après chaque mot pour souligner le caractère non-négociable de cette déclaration. La fille a l'impression d'avoir endossé le rôle de mère et ça ne lui plaît guère. — Stop throwing a wobbly and get up. — I deserve this, at the very least, after what you and your father put me through. La personne à ne pas dénigrer en présence de Brie. Pas Cormac, jamais Cormac. — Why are you here? You're never here. Where's Kelly? Injoignable, that's where he is. Ses derniers efforts sont futiles, Hannah est bien décidée à se mettre Brie à dos. — Why do you always make things difficult? Why can't you just leave me be? Vraiment, quel bon Dieu infligerait une gosse pareille à un parent ? Brie ne sait plus le nombre de fois où elle a lu cette question dans les prunelles de sa mère, l'a entendue au cours d'une dispute. De l'enfance jusque l'âge adulte. Elle est consciente de ne pas avoir été une enfant facile, à l'instar de son aîné, mais ni Kelly ni elle ne méritaient d'hériter des critiques destinées au père. Le poids d'une responsabilité trop lourde à porter pour deux paires d'épaules frêles.

Elle a besoin d'air, besoin de se soustraire au jugement des autres clients. Pick up, pick up, pick up. Un appel se transforme bientôt en dix. Elle ne cherche même plus à l'amadouer, à garder son sang-froid, les propos sont de plus en plus virulents.
Elle ne sait pas combien de temps elle attend là, sur le trottoir. Des dizaines de messages et d'appel et deux cigarettes plus tard, Kelly se pointe avec toute la discrétion qu'on lui connaît (pas). Les griffes sont déjà de sortie, bientôt les crocs, mais il l'interrompt dans sa démarche, et elle fait semblant de croire à son excuse parce qu'elle n'a qu'une envie : se barrer de cet endroit et ne plus avoir à venir à la rescousse d'une Hannah qui n'a, de toute façon, jamais voulu d'elle ni de son aide et qui ne manque pas de lui rappeler à chaque rencontre. Comme quand elle rentre derrière Kelly, qui lui balance son portefeuille, et qu'elle se prend les mots doux de la mère à son égard en pleine face. Elle a envie de secouer son grand-frère, ne comprend pas son dévouement, la patience dont il fait preuve avec elle. Rarement avec les autres. Elle tourne le dos à la scène pathétique qui se joue sous ses yeux et règle la note.

— Are you taking the- piss? Elle attrape les clés de la voiture au vol mais ne se précipite pas pour ouvrir la portière, agacée par le fait qu'il se permette de lui donner des ordres depuis son arrivée. "You can be mad at me later" c'est prévu. Pas qu'elle ait besoin de son aval, mais au moins, il est au fait quant à la suite des événements. — I'm not getting in the car with her, siffle-t-elle entre ses dents, désignant la fameuse her du menton. — Good, let her walk. Maybe she'll get lost on her way back home, just like her useless father. Tiens donc, le discours n'est soudainement plus mal articulé, l'élocution ne pâtit plus de son passage chez Burton's. — On second thought, I really don't feel like making your life easier. C'est tout ce qu'il faut à Brie pour rentrer dans la voiture et faire claquer la portière (encore un peu et elle lui restait dans la main). — Drive, and then you can tell me what took you so fucking long. Elle ne se tourne même pas Kelly mais l'injonction lui est clairement adressée.



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Deux minutes. Peut-être trois.

C’est tout le temps qu’il a fallu aux furies pour sortir les crocs, et les mâchoires claquent et les dents s’enfoncent et ça saigne, mais putain, pourquoi c’est Kelly qui saigne ? Il n’y a qu’entre elles qu’il devient proie, le cul entre deux chaises, la biche entre les phares d’une voiture. La collision est inévitable.

S’il en était capable, il se foutrait à genoux et il supplierait. Sa mère, Brie ou Dieu, il n’en sait rien, sûrement les trois, mais aucun ne l’a jamais écouté. Sa mère s’en prendrait à lui pour sa peine, Brie se sentirait probablement trahie, et Dieu, dans sa grande miséricorde, le laisserait crever en silence.

Il pourrait chialer, il pourrait hurler, rien ne changerait. Rien n’a jamais changé. Elles s’écharpent et pourtant c’est lui qui finit en lambeaux, baladé entre des griffes trop acérées pour son myocarde déjà malmené.

À défaut d’implorer une paix qui ne viendra jamais, il s’en prend à sa mère puisque Brie s’est déjà soustraite à lui, la portière qui claque derrière elle.

– Stop bitchin’, she came to help you.
– If she wants to help she should just leave me the fuck alone. Why can’t you kids leave me be?

Because you’d kill yourself.

Les dents serrées, il se tait et force sa mère à s’installer sur la banquette arrière. Elle peste et comme toujours, les oreilles de Kelly se déconnectent, refusent d’emmagasiner toutes les horreurs qu’elle peut bien lui sortir. C’est pas sa faute, de toute façon, c’est pas elle qui parle, c’est l’alcool, toujours l’alcool, elle pense pas ce qu’elle dit, elle le fait pas exprès. Elle l’aime, au fond, c’est vrai, il le sait, il l’a vu sourire l’autre jour et il est presque sûr qu’elle le regardait, il a pas besoin de plus, pas besoin qu’elle le lui dise ou le lui montre ou qu’elle soit gentille, qu’elle soit humaine, il n’attend rien. C’est sa mère, point.

– C’mon, stop movin’, I can’t-

Tandis qu’il bataille avec la ceinture de sécurité, elle gigote, tente de lui échapper, prête à se laisser glisser et rouler jusqu’au fond d’un caniveau, pourvu qu’elle soit loin de sa progéniture. Peut-être a-t-elle fini par devenir allergique, à force de ne plus les toucher, même plus les regarder.

– Don’t touch me.
– Bloody hell ma’, fuckin’ please-
– DON’T FUCKING TOUCH ME!

La claque résonne dans l’habitacle. Les poings de Kelly se serrent par automatisme, mais il reste parfaitement stoïque, silencieux. Pas la première, ni la dernière. Il aimerait juste que Brie ne soit pas là.

Le sol ne s’ouvre pas sous ses pieds, peu importe combien il le voudrait.

Dans un geste plus brusque que les autres, il profite de l’accalmie pour attacher sa mère une bonne fois pour toutes, et claque la portière sur ses protestations. Ses mains tremblent. Son souffle aussi. Il prend une longue inspiration avant d’entrer côté conducteur, comme avant une longue apnée. C’est la même chose, après tout : coincé dans les abysses d’un désespoir qui ne lui appartient pas, à sombrer, sombrer, sombrer. Se noyer.

Il espère que sa sœur, elle, sortira indemne du naufrage familial.
Brie sait nager – Kelly ne fait que couler.

– I just want some peace, God.

Il ne sait pas si elle parle seule, ou si la conversation a repris pendant qu’il se préparait à les rejoindre. Il ne pose pas la question.

Le moteur gronde.

Sa mère gronde plus fort.

– You love Cormac so much, you should just go and join him, go, just fucking-

Il peut pas écouter ça, il peut plus, le nom de son père lui donne envie de hurler et s’il ne fait rien il va exploser, tout emporter avec lui dans la déflagration, les détruire toutes les deux. Il peut pas. Il peut plus. Alors il allume la radio et pousse le volume brutalement, si fort que le rock irlandais doit résonner jusque dans le bar qu’ils viennent de quitter. Sa mère proteste, il la voit dans le rétroviseur plus qu’il ne l’entend par-dessus la musique.

Par principe, il monte le son plus fort encore. Il ne veut plus les entendre ni l’une ni l’autre, ne supporte pas la haine insensée de sa mère, le courroux venimeux de sa cadette. Elles crachent leur venin dans tous les sens et il est le seul à finir empoisonné. Elles semblent immunisées ; lui ne l’a jamais été.

Le reste du trajet se passe dans une cacophonie maîtrisée, qu’il ne quitterait pour rien au monde. Ses doigts prêts à chasser quiconque se risquerait à toucher au volume de la radio. Il préfère se rendre sourd que subir une nouvelle attaque verbale des femmes Donnelly. Se crèverait les tympans lui-même, s’il le fallait, si c’était la dernière solution avant de devoir leur couper la langue. Il pourrait s’immoler s’il avait la certitude qu’elles cesseraient de s’entretuer.

Il conduit comme un homme qui n’a rien à perdre, se vengeant sur son volant plutôt que ses passagères. Lorsqu’ils arrivent devant la maison familiale (entiers, quel miracle), sa mère a cessé de lutter. Elle ne parle plus, ne bouge même plus. Sûrement assommée par tout l’alcool ingurgité et le poids de sa propre rancœur.

La musique se coupe en même temps que le contact, et il n’offre pas un seul regard à sa sœur lorsqu’il sort de la voiture. Sans doute a-t-il peur de ce qu’il pourrait lire dans ses yeux – de la rage ? de la peine ? de la douleur ? de la pitié ?

Plutôt crever.

Il récupère sa mère qui, enfin, ne se débat plus. Ne cherchant même pas à vérifier si elle peut tenir debout ou non, il la prend dans ses bras à nouveau, tourne la tête vers Brie en continuant d’éviter ses prunelles qu’il craint féroces.

– You comin’ in or waitin’ here?

Qu’elle l’accompagne ou non, il prendra le temps de mettre sa mère au lit, la border, s’assurer qu’elle a un verre d’eau qui l’attend au réveil. C’est ce qu’il fait toujours et Brie le sait, et lui sait qu’elle le jugera, lui en voudra peut-être même, de prendre plus soin d’une mère indigne que de quiconque dans cette putain de ville. Et qu’est-ce qu’il y peut, s’il ne sait rien faire d’autre, s’il n’est qu’un fidèle clébard, malgré les années, malgré les plaies, toujours en quête d’une caresse (un coup) ou d’un mot doux (une insulte). C’est ce que font les chiens, après tout : ils rentrent toujours à la maison.
Brie Donnelly
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Même réfugiée dans le véhicule, les paroles venimeuses de la matriarche viennent lui agresser les tympans. Elle voudrait prétendre que plus rien de tout ça ne l'atteint mais la grimace qui déforme ses traits atteste du contraire. Les doigts qui martèlent le tableau de bord d'un rythme effréné dénoncent l'impatience de la jeune Donnelly qui n'a qu'une envie, mettre les voiles et se débarrasser du parent rescapé pour ce qu'elle n'a pas oublié la promesse faite à Kelly. C'est sans compter le manque de coopération d'une Hannah en proie à ses démons intérieurs (et extérieurs sous la forme de ses gosses, faut croire) et d'un Kelly qui fait preuve de bien trop de clémence compte tenu de la situation qui ne fera que s'envenimer.

Ça commence par Brie qui ne supporte plus les gémissements provenant de la banquette arrière et le fait savoir. — Make her stop, qu'elle crache avec dédain à l'attention de son aîné alors qu'il s'y essaie tant bien que mal. Puis ça continue par les cris qui attirent les regards curieux et/ou moralisateurs des passants. Et ça finit par le geste de trop ; celui qui la fait presque bondir de son siège pour assouvir une vengeance qui n'est pas sienne. Les poings sont serrés si forts que les ongles laissent leur marque sur la paume. Brie est en colère contre sa mère mais surtout contre Kelly qui ne se défend pas, laissant leur génitrice avoir l'ascendant sur lui. Pourtant, elle se mure dans son silence ; un silence plus terrifiant encore que ses accès de colère notoires parce qu'elle sait que tout ça pèse plus encore sur la conscience de son frère et qu'à la place de ce dernier, elle serait incapable d'encaisser la moindre remarque. Alors elle prend sur elle et se pince les lèvres, laisse Hannah s'apitoyer sur son sort. Mais comme toujours avec Brie, ça ne dure jamais bien longtemps.

God. Brie ricane bêtement alors que Kelly s'insère enfin dans l'habitacle. — Don't you worry, the way you've been taking care of yourself, you'll join God and your husband soon enough. Cormac ne peut pas être vivant. Ça voudrait dire qu'il a laissé la garde de ses gosses à une femme qui leur souhaite un avenir aussi misérable que son présent. Pourtant, elle ne peut taire l'espoir de le voir franchir la porte de la bâtisse familiale comme tant de fois par le passé afin de mettre fin à ce cauchemar vivant. Alors quand Hannah prononce le prénom de son ex-époux, Brie peine à réfréner ses ardeurs ; à deux doigts de la traîner hors du véhicule, par les pieds ou les cheveux s'il le faut. Kelly se mettra certainement en travers de son chemin, contrecarrant ses bons plans comme à l'instant présent alors qu'il allume la radio pour ne plus subir les gueulantes de ses deux passagères. La mélodie assourdissante vient faire trembler les vitres de la voiture et Brie croise les bras, mine renfrognée, comme une môme qu'on aurait dispensée de son jouet favori. Ça n'empêche pas Hannah de protester à l'arrière et de donner un coup, puis deux, dans le siège de Brie - bloody brat - qui fait preuve d'une retenue extraordinaire pour ne pas imploser et causer une collision (un accident dont ils ne sont pas à l'abri alors que Kelly semble accélérer à chaque protestation). I wanna be a rebel, I wanna smash shit up. Brie se concentre sur les paroles de la chanson, ne rêvant que de la même chose.

Le calme est inhabituel alors que la voiture marque l'arrêt. À travers la fenêtre baissée, Brie observe Kelly se démener avec leur mère, tous deux conscients qu'elle ne lui sera d'aucune aide. Elle s'extirpe néanmoins du véhicule, les prunelles tournées vers cette maison où elle n'a pas mis les pieds depuis des mois. À la question de l'aîné, elle répond d'un regard signifiant you're joking, right? Elle les laisse s'en aller, tente une nouvelle fois de prendre contact avec Cal qui ne répond bien évidemment pas. Fait les cent pas, s'adosse contre la carrosserie, se dirige vers la porte d'entrée, revient sur ses pas. Kelly s'éternise et Brie n'en peut plus d'attendre. Après quelques secondes d'hésitation, elle franchit le seuil, ne ferme pas la porte derrière elle, par crainte de se retrouver coincée entre les murs de cet ancien abri devenu prison au gré des années.

Elle se dirige machinalement vers la chambre d'Hannah, ne prenant pas le temps d'inspecter les pièces sur son passage, pas franchement transportée par l'idée de revisiter les souvenirs d'un autre temps. Elle assiste à la scène qui se joue sous ses yeux avec mépris avant d'interpeller Kelly. — Seriously? What's the point? Elle ne lui en sera même pas reconnaissante à son réveil, le traitera de tous les noms, oubliant les gestes tendres et le verre d'eau posé sur la table de chevet sur lequel les opales de Brie s'attardent. — She won't even be drinking that unless it's filled with booze. Elle ne se met plus en quatre pour Hannah comme le fait son aîné, ne se démène pas pour l'apaiser, ne s'empresse pas de la conforter à la moindre impasse. Pourtant, la tentation s'invite à la voir allongée là, l'air presque serein. Si les traits sont si familiers c'est parce qu'elles se les partagent. You look just like your mother. Compassion s'éclipse machinalement. La tête blonde célébrait la comparaison, l'adulte refuse d'être mise en relation avec la responsable de sa venue au monde. — Can we go now? She won't even remember you did all of this so, frankly, I don't see why you bother. It's professional help she needs. Elle n'attend pas la réponse de Kelly qui va encore trouver des excuses à Hannah, même après la violence de son geste plus tôt avant de quitter la pièce puis la maison en furie. Elle attend sur le trottoir pour qu'il n'échappe pas à sa vigilance, craignant qu'il se dérobe à l'interrogatoire - et au mauvais quart d'heure - qu'elle prévoit de lui faire passer.



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