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every god I pray to only leads me back to you (ryter)

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Hunter Wayne
Hunter Wayne

Messages :  421
Pseudo :  amaterasu (elle)
Faceclaim :  phil dunster.
Crédits :  av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : langage fleuri ♡

Il se débarrasse d'un sac de rando qu'il balance dans le coffre avec toute la hargne qu'une piètre nuit de sommeil n'a fait qu'encenser. Il s'est tourné et retourné dans tous les sens, cherchant à combler un vide dont il ne s'était que trop habitué à maquiller l'ampleur. Pendant deux ans, il n'a fait que s'acharner à ignorer l'absence du Harding, refusant catégoriquement d'en admettre la réalité. C'était plus facile de prétendre qu'elle n'était due qu'à un fâcheux concours de circonstance quand il sillonnait les sentiers du bout du monde, la distance lui offrant un prétexte arrangeant pour anesthésier sa rancune. Mais depuis qu'il est rentré, il ne peut échapper aux souvenirs qui l'assaillissent, qui l'étouffent. Londres ne lui a jamais semblé plus violent qu'à travers le prisme si cruel de la nostalgie. Chaque nom de rue résonne tel un coup de feu au creux de sa mémoire, faisant voler en éclats les fragments de ce qu'ils ont construit à deux. Impossible d'échapper au rappel constant que Rye n'est plus là, flanqué dans son dos. S'il se retourne, son regard ne s'écorchera pas contre le sien, si sincère qu'il n'a jamais supporté de le fixer trop longtemps. Il a beau savoir qu'il ne sera pas là, il ne peut s'empêcher d'ébaucher le même geste, encore et encore, cherchant son ombre enlacée à la sienne sur les pavés de Londres. Un vieux réflexe qu'il pensait avoir perdu après quelques mois à voyager en solitaire, et qui revient le percuter de plein fouet. Oh, ce que ça fait mal, de réaliser qu'il n'a jamais cessé de fantasmer sa présence à ses côtés. Toutes ces phrases qu'il a commencées sans jamais les terminer, parce que Rye n'était plus là pour les entendre. Toutes ces histoires qui n'auraient fasciné personne sinon lui, toutes ces aventures que l'explorateur a fini par conter à des millions d'abonnés dans l'espoir absurde qu'il en entende les échos. Là voilà l'horrible vérité ; Hunter n'a jamais cessé de sculpter son existence pour que Rye y trouve toujours sa place.

Alors quand il a ouvert cet email, le coeur battant, il l'a senti s'éclater contre chaque ligne, la froideur placardant chaque mot s'invitant sous sa chair comme une brise glaciale un soir de décembre. Il l'a relu trois fois, histoire de bien s'imprégner du professionnalisme dégoulinant de toutes les formules de politesse. Il l'a relu trois fois, pour que ça lui fasse mal à en crever, et qu'il puisse au moins se rassurer que leur histoire était réelle dans la souffrance qu'elle laisse derrière elle. Le reste est flou, une succession de gestes enragés, son téléphone qui se fracasse sur le parquet, l'écran qui se brise (encore une fois). Les nerfs à vif, des heures qui s'enchaînent sans qu'il ne parvienne à se calmer. I hope this email finds you well qui tourne en boucle dans ses pensées, comme pour le moquer, tourner en dérision tout ce qu'ils ont un jour partagé.

C'est en se décidant enfin à ramasser son téléphone que Hunter a vu les messages sur l'app qu'il a rejoint récemment, sur une idée de Lily. Il ne comprend pas pourquoi il accepte de passer six heures avec un gars qu'il ne connaît pas, juste parce qu'il a eu l'audace de lui rappeler quelqu'un d'autre. C'est sans doute cette façon que l'inconnu a eue de réagir avec trop d'enthousiasme aux trois mots que Hunter lui a envoyés en tombant sur son annonce l'autre jour. Et dans son état flirtant sur la limite entre la rage et le désespoir, ses doigts ont bougé sans son accord, lui écrivant déjà un message pour lui demander s'il était libre pour se barrer dès demain. Comme un besoin de quitter cette p*tain de ville, et tout ce qu'elle fait saigner en lui. Partir, vite, loin. Il ne s'attend pas à ce que l'autre soit libre, encore moins à ce qu'il accepte. Tout se décide dans la précipitation, Hunter lui envoie une heure et un lieu de rendez-vous — beaucoup trop tôt, mais dans un lieu assez public pour ne pas passer pour un creep en lui demandant son adresse.

Il est 6h tapantes quand la carcasse de sa fidèle Defender ralentit au coin de la rue, près de l'arrêt de bus où il lui a donné rendez-vous. Un samedi, autant dire que la foule ne se bouscule pas. Pourtant c'est à peine si Hunter le remarque, épuisé après une nuit trop courte et interminable à la fois. Il claque la portière, songe qu'avec un peu de chance le gars sera assez mignon pour le distraire, avant de réaliser qu'il ne lui a même pas demandé son prénom. Fronçant les sourcils pour réussir à déchiffrer quoi que ce soit sur son écran éclaté sous un ciel encore sombre, il s'active à lui envoyer un message en continuant d'approcher. Impatient, il relève la tête, et son regard se heurte à un visage qu'il a férocement enfoui dans les tréfonds de son coeur. Et c'est là, même pas trois mètres le séparant de Rye, qu'il il réalise avec horreur qu'il n'aura pas besoin que dargelos90 lui réponde. La réalisation s'abat sur lui comme une douche froide, ses pas se figent brutalement. "You gotta be fucking kidding me." L'ironie de la situation lui arrache un rictus amer, une multitude d'émotions lui enserrant la poitrine. Et comme toujours, Hunter se focalise sur celle qu'il comprend le mieux — la rage qui infecte tout le reste, poison qu'il lui crache à la gueule sans réfléchir. "It's you, isn't it. You're that stupid guy from that stupid app." C'est à peine s'il réalise ce qu'il dit, ce qu'il se passe. "Of course it's you, I should have known. Who else hasn't tried ice skating once in their damn life."

Tout se met à hurler dans sa tête. Rye, Rye, Rye. Rye se trouve juste devant lui, et il est incapable de lui dire ce qu'il voudrait vraiment, les mots déformés par une douleur qu'il a longtemps cru pouvoir ignorer. Mais la plaie est toujours là, béante sur sa poitrine. Négligée, infestée. Une vieille blessure ravivée par leur conversation d'hier soir, que Hunter se met à analyser sous un nouvel angle. "And you got some nerve, you big fat liar." L'index se pointe en direction du Harding, accusateur avant qu'il ne serre le poing, tentant de reprendre le contrôle sur la colère qui l'anime. "I'm pretty sure I brought you to that roller rink near Camden when we were eighteen. So you better take rollerblading off that stupidly long bucket list of yours." Il regrette aussitôt l'évocation de ce souvenir quand il est brutalement ramené à ce soir-là, à leur dispute quand Hunter a refusé de vérifier le chemin, qu'il s'est planté trop de fois avant d'écouter Rye, qui avait forcément raison depuis le début. Ils sont arrivés dix minutes avant la fermeture, mais il se souvient avoir attrapé une paire à sa pointure, la lui avoir enfilée en quatrième vitesse et l'avoir poussé sur la piste. Cinq minutes dans une vie, c'est quoi au fond ? Et pourtant il a la haine que ça n'ait pas compté, il a la haine que Rye ait pu oublier.


Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

Messages :  454
Pseudo :  kidd, she/her.
Faceclaim :  oliver jackson cohen.
Crédits :  av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 928959dbebe11b58c4ee4e3a4b4a8a49cf6c2e6b
Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : ràs?

Mr Wayne,

I hope this email finds you well.

I'm contacting you today on behalf of The GladMag (you can find us at https://wwww.thegladmag.co.uk/ or on Instagram @thegladmag). Our readers would be thrilled to have the opportunity to learn more about you and your incredible adventures around the world.

I'm interested in interviewing you for an upcoming chronicle about your work. Would you be available for a 30-minute interview, at the place of your choice? I appreciate your time. Looking forward to hearing from you.

Sincerely,

Rye Harding.
ryeharding@thegladmag.com

Les cliquetis de son clavier l’irritent, allant jusqu’à créer une sensation désagréable sur sa peau. Ses doigts le démangent autant que son derme et Harding se retrouve à devoir faire preuve d’un sang-froid qu’il n’est pas sûr d’avoir pour s’empêcher de se gratter. Les mauvaises habitudes ont une résilience qui lui manque souvent, en témoignent les quelques traces roses dont il ne réalise la présence que plusieurs jours après leur apparition. Dans une mélodie de soupirs, Rye toise son écran et déteste chacun de ses mots, le menant un peu plus encore vers, au choix, les retrouvailles les plus douloureuses de son existence ou l’humiliation de trop. Dans tous les cas, le résultat serait sensiblement le même : un cœur brisé et un homme au bord du gouffre. L’énervement grandit, ses poings se serrent à en faire craquer ses phalanges, flirtant avec l’envie de pousser d’un geste brusque l’ordinateur hors du bureau, comme un chat ennuyé. Avec résignation, et peut-être une goutte de sueur glissant de sa tempe, Rye appuie sur envoyer. Le son de sa messagerie lui provoque un frisson d'effroi. Il ferme son ordinateur et lâche un énième soupir en pensant à la nuit blanche qu'il s'apprête à passer.

C'est peut-être une erreur de faire ça. Si sa mère entendait parler de ses plans pour la journée, elle ferait probablement un de ses longs discours sur l'importance de faire constamment attention. "I really don't want to lose you, Russett. That's all." En se concentrant bien, il sent le contact de sa main sur sa joue, comme si le corps entier de sa mère était un membre fantôme du sien. À la différence que l’amputation n’a pas encore eu lieu, et qu’elle ne saura arriver trop tôt désormais. Elle le hante, de la même façon que le souvenir d'Hunter le fait, et Rye a l'impression d'étouffer dans son angoisse. Alors, oui, peut-être est-ce une erreur de suivre un parfait inconnu dans une voiture, puis sur une randonnée au bord de falaises. Un homme dont il ne connaît même pas le prénom ni l'âge, mais qui a su lui offrir au moment où il en avait vraiment besoin une échappatoire. Mais de savoir Hunter de retour en ville, marchant peut-être là où ils ont marché ensemble, buvant là où ils ont bu, le pousse à vouloir oublier, au moins le temps d’une journée. Oublier son absence, son souvenir, la douleur intense qui a enserré sa poitrine lorsque Lily lui a annoncé la nouvelle, avec son petit sourire en coin qui ressemble tant à celui de son frère. À chaque fois qu'il y pense, Rye sent les larmes lui monter aux yeux. Hunter est rentré, mais son téléphone n’a pas sonné. Les quelques bribes d’espoir nourries en regardant les vidéos de Wayne se sont évaporées comme la fumée d’une cigarette glissant entre des doigts trop avides. Rye en oubliait que c’était lui qui était parti – ou plutôt, qui n’était pas venu, se défilant face à l’atroce douleur de la réalisation qu’il subissait à l’époque. Aujourd’hui, réalisant que le retour de celui qu’il attendait plus ou moins consciemment ne changeait pas la donne de son absence, il préfère empaqueter un sac de randonnées, préparer quelques snacks, suffisamment d’eau, une mini pharmacie dissimulée par tout le reste, et se donner la chance de laisser de côté ses bien tristes idées. A côté de lui, son portable vibre. Hawk0711. Le lieu et l’heure de la rencontre. Rapidement, ses doigts tapent l’écran et Rye accepte le rendez-vous.

La nuit, comme toujours, a été trop courte. À peine a-t-il plongé dans un sommeil paradoxal que son réveil l’en a tiré pour le pousser à prendre ses clics et ses clacs et abandonner son appartement, son boulot, sa mère pour la journée. Après de multiples grognements, Rye s’est finalement retrouvé dans un bus, puis dans un second, somnolent avec sa tête reposée contre son poing, ou contre la vitre froide du 115, direction East Ham. C’est la voix des haut-parleurs, féminine et déshumanisée, qui le ramène à la réalité. Quand il sort, le froid mordant d’un Londres en novembre le fait frissonner et remonter le zip de sa veste, commençant à guetter autour de lui à la recherche d’une silhouette faisant sens dans sa quête. Problème principal : sa vue n’est pas la meilleure, encore moins depuis qu’il passe autant de temps face à son ordinateur, et si le jour se lève extrêmement tôt en été, l’automne a la sale tendance à inverser la situation ; Rye ne voit pas grand-chose, et se retrouve à plisser les yeux pour scruter la rue, une fois le bus éloigné. Rien à l’horizon. Un coup d'œil à son téléphone lui indique deux choses : il est arrivé en avance, et il a reçu un nouveau message de la part de son… rencard? Le trentenaire relève la tête, commence à se questionner sur l’utilisation de ce mot, incapable de concevoir qu’il en soit un et se demandant pourquoi il a fallu que ce soit celui qui lui vienne à l’esprit. Et il y a cette voix. Elle a l’effet d’une décharge électrique qui se diffuse du haut de sa tête jusqu’à la plante de ses pieds, secouant son échine et agitant son cœur au point d’en faire mal. Rye déglutit et tourne la tête, son corps pivotant ensuite pour se retrouver face à Hunter. Hunter. Quelles étaient les putains de chances pour qu’ils se retrouvent comme ça, via une application de rencontre qui ne ressemblait ni à l’un, ni à l’autre? Rye retient un grognement, principalement parce qu’il se serait rapidement mué en sanglot, et souffle entre ses mâchoires serrées un Lily inaudible.

Debout comme un con, les bras le long du corps, Rye fixe l’homme qui lui fait face sans même savoir comment réagir. Il l’écoute le traiter d’abruti tout en tentant d’ignorer la façon dont sa gorge se serre à chaque nouvelle syllabe qu’il sort. Il inspire profondément, dans la plus grande discrétion dont il est capable de faire preuve pour ne pas risquer d’irriter Hunter. Son esprit perd le fil, il n’est plus capable d’entendre qu’un mot sur deux, sans que ça ne parvienne à protéger son cœur de la sensation d’implosion – est-ce qu’il y a une pointe de jugement dans ce qu’il lui lance à la figure? Hunter connaît son histoire, pourtant. Une voix dans sa tête lui urge de trouver quelque chose à dire, n’importe quoi, pour éviter de lui donner raison en agissant comme un stupid guy. “Hi?” C’est tout ce qu’il parvient à sortir. Un pauvre hi, le faisant passer pour plus con qu’il ne l’est, accompagné d’un geste de la main à peine esquissé en guise de salut. Ses muscles sont tendus, suffisamment pour qu’il se demande s’il sera capable d’aller la faire, cette foutue randonnée. Son être entier réclame Hunter, son contact, le moindre effleurement de sa peau contre la sienne, avide de la moindre attention qu’il pourrait lui donner. Mais le poids sur sa poitrine l’empêche de bouger, écrasé par la peine, et la douleur, et l’envie de vomir qui le traverse à cause des émotions trop fortes pour qu’il ne sache les compartimenter. Rye savait que l’absence de l’homme le faisait souffrir, mais sa présence nouvelle lui fait comprendre à quel point l’absolu de sa personne s’est détruit de ne plus l’avoir autour de lui. Sur lui, le temps n’a pas su faire son œuvre, et Rye crève d’envie de cracher à la gueule des proverbes tout prêts que l’on sort à une âme en peine. Hunter le traite de menteur. Il déglutit, faisant abstraction de sa vision embuée. “Do you wanna cancel?” Dans un mouvement désespéré, Rye lève un peu ses mains pour lui offrir cette option de sortie, puisque sa présence semble le débecter à ce point. Tant pis s’il aura l’impression de mourir un peu plus encore en le voyant lui tourner le dos. Si le choix tient entre l’énervement et le mal-être d’Hunter ou le sien, Harding est prêt à miser sur la deuxième option pour préserver le premier. Il déglutit à nouveau, soupire et baisse le regard. “For the record, we arrived just before the closing time and I spent more time on the floor than anything else. That’s-, il soupire, se passe une main sur le visage pour se contenir, puis relève les yeux. That’s why rollerskating is still on that stupidly long bucket list of mine.” Le souvenir est encore vif dans sa mémoire. Il se rappelle de la musique qui passait, de l’empressement avec lequel Hunter avait enfilé ses rollers et avait pressé Rye à faire de même pour finalement le jeter sur la piste en décuplant d’efforts pour qu’il puisse au moins prétendre à un peu d’équilibre. L’odeur laissée par le passage des clients hante encore ses narines, la sensation de la veste d’Hunter entre ses doigts, à laquelle il s’accrochait pour éviter de se briser un os, semble appartenir à son derme. Pensait-il vraiment que Russett avait oublié tout ça?

Levant les yeux au ciel pour empêcher un probable débordement, Rye prend quelques secondes pour retrouver un semblant de contenance, puis reporte son attention vers son… ami? “That kind of reunion wasn’t on my 2023 bingo card and I get it wasn’t on yours either. So I’d understand if you’d rather find someone else for that hike, or do it alone, or I don’t know.” S’imposer n’arrangera rien. Ce serait une connerie de plus au palmarès d’Harding, qu’il aimerait autant éviter d’agrandir encore.



 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

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Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
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TW/CW : vulgarité

Deux années passées à se convaincre que la blessure infligée par le manque de Rye était imaginaire. Rien d'autre qu'une fabrication de son esprit si torturé qu'il avait depuis longtemps pris goût à la douleur, Hunter. Il s'y était habitué au point de ne plus pouvoir s'en passer, fidèle compagne qui le poursuit depuis ses premiers pas à Whitechapel. Deux années à se persuader que s'il remettait un jour les pieds à Londres, tout redeviendrait comme avant. Et pourtant, une part de lui avait toujours su que ça ne serait pas le cas. Sinon pourquoi aurait-il mis si longtemps à revenir ? Pourquoi aurait-il eu l'impression d'étouffer dès qu'il s'autorisait à penser au Harding ? Pourquoi chercher l'absolution au bout du monde, lorsqu'elle se trouve juste devant lui ? Deux années à se bercer d'illusions, pour qu'elles volent toutes en éclat dès qu'il pose les yeux sur l'objet de son tourment. Rye, qui n'a plus été si nerveux face à lui depuis leurs années lycée. Rye, qui esquisse un geste avorté, si mal à l'aise que ça lui fait l'effet d'un coup de poing. Rye, au regard fuyant et à la voix tremblante, aussi frêle que dans les jours sombres qui ont précédé Tokyo.

Ce que l'athlète a pu ruminer ces derniers instants en sa compagnie, se demandant où il avait merdé, tout en évitant soigneusement d'admettre qu'une part de lui avait déjà compris. Non, ça ne pouvait pas n'être que ça, pas vrai ? Il y avait autre chose, c'était certain, parce que ça n'avait rien voulu dire, ça n'aurait pas dû suffire à ébranler leur amitié — pas à ses yeux. Non, Hunter avait dû faire une erreur, ou prononcer la connerie de trop ; celle qui avait enfin fait réaliser à Rye qu'il n'avait rien à foutre avec lui, qu'il perdait son temps. Hunter aurait dû lui dire tant mieux, bon débarras, putain, c'est pas trop tôt. S'il avait été un mec bien, il aurait accepté que ça valait sans doute mieux comme ça, qu'il pouvait pas imposer ses démons dans la vie d'un autre et espérer qu'il reste le regarder danser éternellement avec eux. Hunter sait qu'il est difficile à vivre, qu'il a tellement de problèmes à régler qu'il rendrait n'importe quel psy millionnaire. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait imaginé que de toutes les personnes qui auraient pu l'encourager dans cette voie, ce soit Russett Harding qui lui donne le plus envie de panser les plaies apposées de la main de Lloyd Sharpe sur son coeur d'enfant. Oh, il aurait tant voulu changer, pour devenir le genre d'ami que l'artiste méritait. Mais faut croire qu'il est resté le même connard du début à la fin de leur histoire. Parce que s'il avait été un mec bien, il aurait été heureux pour lui, le jour où tout a foutu le camp. Après tout, est-ce que ce n'était pas l'une de ces trop rares fois où le fils d'Aimee prenait une putain de décision pour lui-même ? qu'il choisissait ce qu'il acceptait d'endurer ? qu'il osait se débarrasser de ce qui le rendait si malheureux, se débarrasser de la raison pour laquelle il revenait les yeux bouffis après s'être éclipsé dans une autre pièce, l'air de rien ? S'il avait été un mec bien, Hunter l'aurait laissé partir quatorze ans plus tôt, à la seconde où il a entendu son rire pour la première fois, son vrai rire, et qu'il a su qu'il n'en mériterait jamais la tendresse.

Il est trop brutal pour gérer ces choses-là, les coeurs qui se cassent entre ses doigts. Il le prouve encore aujourd'hui, quand il gueule tous ces mots qu'il ne pense qu'à moitié. Son regard glisse sur le visage de Rye, sans savoir où il a encore le droit de se poser. Et l'amertume le saisit à la gorge, quand il se rend compte que son ancien ami le plus proche a l'air de vouloir être n'importe où plutôt qu'ici. C'est à peine s'il a réussi à prononcer deux phrases, et la dernière résonne encore aux oreilles du Wayne comme une détonation. "Do I wanna cancel? Do I wanna can—" La rage est aveuglante, elle place des œillères sur son affection. Hunter comprend tous les signes de travers, perçoit son malaise comme une preuve que Rye préférerait dégueuler plutôt que d'avoir à lui adresser un mot de plus. "I can't fucking believe you." Il secoue la tête, incapable de rassembler ses pensées. Les mots lui manquent (encore, toujours), dans ce genre de situation où ils pourraient tout arranger.

C'est la preuve qu'il attendait, sans l'admettre, qui le fait enfin tiquer. Juste un peu. Parce que Rye s'en souvient, lui aussi, de la course dans les rues de Camden, des lumières disco hasbeen et des quelques minutes à filer sur la piste à toute allure. Donc Hunter la ferme (enfin), reprend son souffle, sans s'être rendu compte à quel point sa colère l'étouffait. Rye s'en souvient. Et pendant une minute, c'est tout ce qui compte, tout ce qui lui suffit pour se calmer. "Well, it ain't my fault you looked like Bambi on wheels. Though if you really wanted to go back, you could have just told me." Parce qu'il l'aurait emmené le lendemain, bordel, ils auraient été les premiers sur la piste. Il aurait fait n'importe quoi pour lui, à l'époque. N'importe quoi, si le Harding avait eu le courage de le lui demander. "You know, when we were still actually friends." Les mots sont énoncés durement, même sans qu'il ne lève la voix. Parce qu'au fond il y a toujours eu ce doute, insidieux, dérangeant. Celui de n'avoir jamais été un assez bon ami pour le gars en face de lui, même dans leurs meilleurs moments. Car même à l'époque, Rye l'avait toujours regardé comme s'il risquait de se barrer d'un jour à l'autre, sur un coup de tête, ou pour une broutille. Il semblait redouter que l'athlète ne décide de tirer une croix sur tout ce qu'ils avaient vécu, le jour où Rye lui demanderait de rester une heure de plus, alors que ça faisait déjà des années qu'il lui offrait tout son temps libre. C'est ce même doute qui revient lui lacérer la poitrine, quand il relève les yeux et qu'il le voit, là, déjà prêt à tout annuler comme s'il n'était pas celui qui était parti, au final.

Hunter ne sait pas ce qui est pire entre la frustration qui lui donnait envie de hurler à pleins poumons tout à l'heure et la rage froide qui l'enveloppe soudainement. Rye lui balance qu'il n'avait pas l'intention de le revoir, comme ça, sur le ton de la conversation. That kind of reunion wasn’t on my 2023 bingo card. Ce n'est pas parce qu'il s'y attendait que ça rend ça plus facile, de se l'entendre dire. Son visage se ferme, brutalement. Il a du mal à déglutir, l'estomac noué. "Right." Sa voix est plus résignée qu'il ne le voulait. Plus sèche, aussi. "You can leave then, since you can't stand being near me for more than two minutes." Et ça le bouffe, ça le ronge, de ne pas comprendre comment tout a pu dérailler à ce point. Comment il a pu passer du type qui le faisait rire aux éclats à celui qui réveille tous ses tics nerveux. When did I start disgusting him so much? La question le transperce de part en part. Et il se revoit, son corps contre le sien, ses lèvres si proches mais toujours trop loin. Et il déteste l'unique semblant de théorie qu'il possède, qui lui murmure vicieusement que Rye a regretté chaque seconde passée entre ses draps. Hunter voudrait lui hurler, que ça n'a pas besoin d'être grave, qu'il se déteste toujours dans ces moments-là, lui aussi. Pourtant, cette nuit-là, c'était un peu moins le cas. Est-ce que c'est pour ça qu'il ne dit rien ? Est-ce que c'est pour ça que c'est la seule question que le Wayne ne lui posera jamais ? Il soupire, agacé ou résigné à son sort, il ne sait pas vraiment. Il détourne le regard, lui aussi. C'est plus facile de lui parler s'il ne voit pas tout ce qu'il a brisé entre eux, pour quelques coups de reins et puis... plus rien. "But don't you dare put words in my mouth, Harding." Il crache, avec moins de hargne que tout à l'heure mais au moins le double d'intensité. Non, Rye n'a pas le droit de prétendre savoir ce qu'il ressent, ce qu'il voudrait. Non, plus maintenant. Peut-être plus jamais. "You obviously have no clue what would be on my fucking bingo card."



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Russett Harding
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Faceclaim :  oliver jackson cohen.
Crédits :  av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 928959dbebe11b58c4ee4e3a4b4a8a49cf6c2e6b
Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : vulgarité, stupidité

Il se rappelle encore de la façon dont sa mère glissait sa main sur sa joue trempée de larmes à chaque petit pincement de cœur trop intense. Elle venait embrasser sa tempe, avec toute la douceur dont elle pouvait faire preuve, et lui soufflait doucement : “time takes time to heal it, my darling”. Il se rappelle également d’à quel point il s’est senti trahi lorsqu’il a réalisé le mensonge qu’elle lui avait servi. Le temps n’a pas besoin de lui-même pour panser les plaies, sinon deux années auraient été suffisantes pour que celles de Rye Harding cessent enfin de saigner. Sa douleur s’épanche encore à côté de celle de sa mère, imprégnant le plancher de l’ancienne maison autant que celui de son petit appartement, à la façon des éclats de cœur brisé d’Aimee. Il a mal quand il pense à Hunter, a mal quand il se rend compte qu’il n’y pensait pas. Il a mal face aux photos qu’ils retrouvent partout dans son appartement, celles qu’il n’a pas pu se résigner à retirer du frigo et qui le forcent à faire face à ce sourire capable de réchauffer son être meurtri. Il a mal quand il regarde un peu trop longuement Lily, et qu’il reconnaît en ses traits ceux qu’il a tant aimés, qu’il aime encore si fort. Le temps ne guérit pas les blessures aussi profondes que celles qu’il s’est causé à lui-même et à cause de lui, en un matin glacé de novembre, il est incapable de passer outre sa propre maladresse pour retrouver un semblant de contenance. Il aurait voulu pouvoir s’approcher d’Hunter, laisser échapper un rire sincère en l’attirant doucement dans ses bras, sa tête reposant affectueusement contre celle de son ami. Il lui aurait dit qu’il lui avait manqué, comme l’air manque aux poumons, et qu’il était terriblement heureux d’enfin le revoir. Mais non. Il se contente d’un geste avorté de la main et d’une question qui transforme le raz-de-marée en tsunami. Ses sourcils se froncent, il ouvre la bouche pour tenter de trouver les mots, mais n’y parvient pas. L’ironie du poète face à sa muse, lorsque celle-ci se fait revêche et vulgaire, le prenant de court.

Sa gorge se serre de plus belle alors que l’angoisse gagne du terrain. A chaque nouvelle parole, Hunter tape dans le mille ; dans cette bataille verbale dont il n’a jamais voulu, ses narines coulent un à un et ses pieds commencent à prendre l’eau. L’atmosphère est glaçante, sans même que le vent n’ait à venir s’en mêler. Rye, pour la première fois depuis bien des années, ne le comprend pas. Pourquoi faut-il que Wayne comprenne tout de travers? Pourquoi est-il tellement borné que chaque intention de Rye devienne, dans son esprit, une insulte? Pourquoi est-ce que le journaliste se laisse avoir à l’ironie de la situation, lorsqu’il est celui qui se fait littéralement insulter? Après une profonde inspiration, il secoue la tête puis se passe une main sur le visage. Sa paume et ses doigts sont glacés. Pour autant, il ne parvient pas à remettre ses idées en place. Quelle foutue matinée de merde, quel caractère de merde, quelle vie de merde. Il aurait voulu être d’ors et déjà sur la falaise, surplombant la Manche, pour hurler à plein poumon. Au lieu de ça, l’oxygène semble commencer à lui manquer et son cœur oublie comment battre comme il faut.

Rye soupire presque de soulagement quand l’homme face à lui semble perdre de sa colère, le temps d’un instant de répit qu’il n’osait plus espérer. Il ferme les yeux une seconde, les rouvre pour les poser sur lui, et se retrouve à pencher légèrement la tête sur le côté. “I would have. But I had to head to Birmingham with my mom the day after and then you went on holiday with your family. When you came back, we both seemed to temporarily put that aside.” Rye se souvient de tout. Non pas par capacités mémorielles exceptionnelles, mais parce qu’Hunter a toujours eu ce goût de liberté, pour lui. Sa vie, il la voyait se dérouler entre ses doigts sans qu’il ne parvienne à la saisir. Wayne était le seul capable de l’attraper et de la poser contre la paume moite et maladroite d’Harding, l’encourageant à saisir le flux pour le transformer et en faire ce qu’il voudrait, au moins un peu. Hunter, c’était la clé de la cage dans laquelle sa mère l’enfermait à double tour. C’était le seul capable de lui apprendre à déployer ses ailes, et tant pis s’il se rétamait, que ce soit dans les branches des arbres ou sur le parquet visqueux d’un roller rink dépassé. Au fond de lui, Rye pensait qu’il avait gardé ce rôle malgré la distance instaurée entre eux. Mais d’une simple phrase, il lui reprend l’idée de voir sa cage se rouvrir un jour. When we were still actually friends. Sa déglutition se fait plus bruyante qu’il ne l’avait prévue. Sans qu’il ne parvienne à le contrôler, il sent ses traits se tordre de la même douleur ouvrant un peu plus la plaie dans sa poitrine. Une nouvelle fois, il baisse la tête. “I see.” Deux mots seulement. Deux pathétiques, ridicules mots, pour éviter que sa voix se brise en tentant une phrase. Deux mots, comme les deux années pendant lesquelles il parvenait à se bercer de l’illusion que peut-être, peut-être Hunter le voyait encore comme cet ami avec qui il partageait tout. Son espoir se dissipe, emportant avec lui des bribes de contenance qu’il peinait déjà à garder.

Même s’il déteste l’admettre, il sent ses joues rosirent jusqu’à la pointe de ses oreilles. Non pas par flatterie, mais par perte de contrôle. Dans la voix d’Hunter, ses mots sont déformés, ne font plus sens. Lorsqu’il le regarde, c’est avec un air plus ahuri qu’il ne le voudrait, secouant légèrement la tête. A sa tristesse, se mêle sa colère. Elle monte, insidieuse et vindicative, face à ce qu’il prend pour de la mauvaise foi plutôt qu’une incompréhension pure de la part d’un homme censé le connaître mieux que quiconque – mieux encore que sa propre mère. “I never said that! But you’re the one who, as soon as you saw me, started insulting me as if seeing me was about to make you sick.” Since you can’t stand being near me for more than two minutes. Les paroles s’ancrent dans son être tout entier et font bouillir son sang. Incrédule, il le toise, se demandant s’il est sérieux ou s’il a simplement décidé de se payer sa tête pour le torturer un peu, comme un retour de bâton pour tout ce qu’il s’est passé entre eux. Est-il censé lui dire que les corps qu’il a touchés après le sien l’ont rendu si mal à l’aise qu’il a renoncé à essayer après ça? Que sa peau réclame la sienne en permanence, se réveillant au souvenir de plus en plus lointain de son contact, comme si elle essayait de ne pas en oublier la sensation? Que la lampe de son salon ne tient que sur une pile de carnets de notes et de croquis, de poèmes parfois inachevés, parfois posés avec rage sur le papier ligné, dont tous l’ont comme sujet commun? Qu’il a l’impression d’encore moins pouvoir vivre pleinement depuis qu’il n’est plus là? Que les trois mètres qui les séparent, les forçant à se tenir comme deux cons d’une part et d’autre d’un arrêt de bus, lui donnent envie de hurler? Il n’avait pas imaginé une telle réunion parce que dans chacun des scénarios qu’il avait accepté de se faire, les choses ne partaient pas autant en vrille qu’à l’instant. Sa patience s’étiole, sa carapace aussi. “What do you want from me, Hunter?! If you wanna go on that hike with me, we’ll go. But don’t get mad at me just because I tried to think about your wellbeing by offering to cancel so you don’t have to spend the next 12 or so hours with a, as you said, stupid guy that you despise enough to fucking shout at him in the middle of the street.” Ce n’est que lorsqu’il se stoppe qu’il réalise son besoin de reprendre sa respiration. You’re a self-sacrificial bastard, Harding. Les mots qu’Hunter lui avait déjà balancés plusieurs fois à la figure, parfois avec humour, d’autres avec une pointe d’énervement, ou encore pour lui faire prendre conscience qu’il ne pouvait pas rester ainsi, résonnait dans sa mémoire. I would fucking set myself on fire for you to finally be pleased. Rye serre discrètement les poings, puis pointe son doigt vers Wayne. “You don’t want me to put words in your mouth but you keep using everything I say against me. You refuse to understand what I’m trying to say.” Il renifle, ne le remarque qu’à peine, et espère qu’Hunter n’en voit rien. Ses yeux s’embuent un peu plus, mais aucune larme ne lui échappe. Tant bien que mal, Rye s’accroche à ses propres rênes comme s’il s’agissait de sa vie entière. Son bras retombe le long de son corps et une nouvelle, il se masse la tempe. “I didn’t imagine that kind of reunion. What were the fucking odds for us to end up here, on a Saturday morning, to go on a hike together?! Come on, Hunter. Don’t tell me you’ve pictured that ‘cause you’d be the big fat liar right now.” Son ton se calme, se teintant presque d’un élan de désespoir face à la situation. Sur l’instant, Rye se sent épuisé. Sa poitrine est trop lourde, sa gorge trop serrée. Pour une poignée de secondes, il s’autorise à détailler Hunter avec la crainte que ça puisse être la dernière fois. Quand, enfin, il reprend la parole, sa voix se fait plus douce, plus similaire à celle à laquelle il a habitué son ami. “Just tell me what you want to do, please. I’ve got a goddamn backpack, hiking shoes, and we’re both here.” Peut-être est-ce un coup de l’univers, ou juste l’esprit machiavélique de Lily ayant réussi à manigancer tout ça. D’une façon ou d’une autre, Rye n’a pas envie d’abandonner ça là. Il est face à lui, dans sa veste vert foncé, ses cheveux légèrement en bataille à cause du vent et sa mine renfrognée. Alors tant pis si c’est ça, leur première rencontre après deux ans. Il l’a trop silencieusement espérée pour la laisser filer entre ses doigts. Cette fois, c’est lui qui décide de stopper le flux par lui-même.


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

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Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : dépression, vulgarité

Même aux confins du monde, les souvenirs des instants partagés à deux suffisaient à tenir la solitude éloignée. Ils étaient telle une barrière de sécurité, protégeant l'explorateur des chimères qui auraient pu se repaître de son coeur meurtri. Mais seul à la nuit tombée, il n'avait jamais eu à redouter ni le froid ni le désespoir ; il avait toujours pu compter sur l'illusion du sourire de Rye pour lui tenir chaud. Il s'y était accroché comme un naufragé à une bouée de sauvetage, de toutes ses forces, pour ne pas se laisser noyer sous les vagues. Et la tempête avait beau faire rage dans son for intérieur, il n'entendait pas les sons de tout ce qui se fracassait en lui. Trop concentré sur le rire du poète, seule lueur dans un ciel orageux. Il faut dire qu'il avait pris l'habitude de le laisser le guider à travers les premiers mois chaotiques suivant sa blessure, sans même s'en apercevoir. Au départ, quand les recommandations des médecins, les cris de frustration de son entraîneur et les murmures inquiets des Wayne se confondaient les uns avec les autres, Hunter se sentait perdre pied, couler sans que rien ni personne ne parvienne à le faire remonter à la surface. Il était épuisé, tout le temps, le genre de fatigue qu'aucun sommeil ne peut réparer. C'était autre chose qui était éreinté, son âme entière qui avait été mise k.o. Il s'était coupé du monde parce que le monde lui donnait le vertige, à continuer de tourner sans lui. Il y avait tout un défilé de blouses blanches dans sa chambre, des fleurs de toutes les couleurs, des cartes qu'il n'a jamais lues. Il y avait les dictons tout faits et les tapes dans le dos qui se voulaient encourageantes, et tout un tas d'autres conneries qu'il n'arrivait même plus à détester. Rien, il ne ressentait plus rien. Et c'était terrifiant.

Jusqu'à ce qu'il l'entende retentir dans sa mémoire.

Oh c'était pas grand chose, juste un éclat de rire qu'il avait dû lui arracher un soir de mai, au bord du Regent's Canal. Il se souvient avoir pensé, qu'est-ce qu'on foutait à Little Venice, déjà? Mais ça n'avait eu aucune importance, parce que pour la première fois depuis des semaines, il avait réussi à se focaliser sur autre chose que les ténèbres qui lui grignotaient l'esprit. Petit à petit, c'était devenu une sorte d'automatisme, un réflexe qui l'aidait à de sentir en sécurité dès qu'il était pris de panique. Il faisait resurgir des souvenirs un à un, les recrachait de son coeur malade. Rye qui l'attendait après ses leçons d'arts plastiques, à deux mètres du grillage encerclant la piste d'athlétisme. Rye qui avait toujours le nez fourré dans des milliers de carnets, dont il n'osait pas toujours lui dévoiler le contenu. Rye qui pouvait le transpercer d'un seul regard, comme s'il pouvait voir toutes les failles que Hunter tentait de dissimuler. Rye et toutes leurs conversations, si précieuses même quand ils n'avaient rien de spécial à se dire. Hunter n'entendait plus que sa voix, reléguant toutes les autres au rang de vulgaires bruits de fond. C'est comme ça qu'il a appris à respirer à nouveau, aussi cruel que ça puisse lui sembler, désormais. Il a passé des mois à se laisser bercer par le rire de Rye, se demandant s'il mériterait à nouveau de l'entendre un jour, avant de se rappeler qu'il n'en avait jamais été digne. Alors il s'est relevé pour essayer de compenser son absence, quand l'écho a commencé à lui faire plus de mal que de bien. Il a chassé cette sensation aux quatre coins du monde, comme un fou qui tenterait d'attraper une émotion du bout des doigts. Et ça lui semble si dérisoire, maintenant qu'il se retrouve face à lui. Toutes les merveilles de la terre paraissent si ternes à côté du Harding, rien n'aurait jamais pu lui faire ressentir tout ce que sa simple présence éveille en lui. Hunter ferme les yeux à l'évocation de leur expédition ratée à Camden, se protégeant de ce que ça lui fait, de savoir que Rye s'en souvient mieux encore que lui. Il sent la panique monter, incapable d'ignorer la nostalgie qui l'assaillit. Et soudain il fait tout l'inverse de ce réflexe qu'il a intériorisé, cherche à invoquer n'importe quel autre souvenir de ces deux dernières années. N'importe lequel, pourvu que Rye n'y soit pas. Il repense au Pérou, au Canada, à l'Islande. Oui, l'hiver, le froid, loin du soleil de mai et des canaux londoniens. Hunter s'y accroche, de toutes ses forces — espère oublier l'intensité de son regard en se remémorant les lueurs iridescentes qui animaient le ciel nocturne. Mais les dés sont truqués, pas vrai ? The northern lights had nothing on you, Rye. You were always going to win.

C'est la colère du Harding qui l'arrache à ses pensées, lui faisant presque froncer les sourcils. L'agacement, la frustration, ça ne fait pas partie des émotions que le fils prodige a l'habitude de laisser franchir le seuil de ses lèvres. Hunter sent son coeur battre plus vite, parce qu'il y arrive encore, visiblement ; à provoquer ce genre de réactions viscérales. C'est presque malsain que ça lui apporte une telle satisfaction, de le regarder se débattre avec le masque qu'Aimee lui a placardé sur le visage. Mais qu'est-ce que ça peut le faire jubiler, chaque fois que Rye abandonne le rôle du fils parfait. Alors il se remet à crier, lui aussi.  "You didn’t have to say anything, Rye. You’re the one who can barely even look at me!" Et quand le Harding le regarde enfin plus d'une demi seconde, c'est pour le toiser avec toute la hargne que le Wayne mérite. Enfin, il a envie de hurler. Les mots explosent sur la langue de l'autre, ravivant la flamme de leurs premières disputes. Celles de deux gosses trop différents pour se comprendre, trop bornés chacun à leur façon pour accepter de voir les choses du point de vue de l'autre. Quand Rye lui explique la logique derrière sa stratégie de repli, ça l'agace tellement qu'il grogne de frustration, les poings serrés à s'en démolir les phalanges. "I don’t despise you. I’m angry at you, there’s a difference." C'est à son tour d'expliquer, d'une voix irritée. Il fait un pas en avant, puis deux, puis trois. Puis il ne peut plus s'arrêter, soudain trop proche du poète et à la fois pas assez. "And you know what people do when they’re mad at someone? They yell, and they fight, and they get over it. Most people, at least. But not you, huh? You'd rather I kept it all locked up inside in a true Harding fashion." Il laisse échapper un rictus mauvais, qui le ramène des années en arrière, dans les couloirs du lycée. Il redevient le gosse qui a vu la vie bien rangée du Harding et qui a décidé égoïstement de la retourner dans tous les sens. Let me see. Let me see who you are underneath all those layers. Une obsession qui revient vicieusement le hanter, quand il plante son regard dans le sien et qu'il se sait incapable de lâcher prise. "Well, I got news for you — I can’t, and I won’t."

L'index accusateur que Russett pointe vers lui se change en flingue dans son imaginaire. Ses mots sont des balles de plomb venues s'enfoncer dans sa chair, et Hunter revit sous l'impact des balles. "I refuse to understand? What is there to understand? You’ve barely said two words to me and the first thing you asked was if I wanted to cancel! And now I get what you were thinking, but it pisses me off even more." Ce qu'il peut haïr Aimee pour cette manie qu'elle a inculqué à son fils, qui le pousse à sacrifier des fragments de lui-même comme on jetterait des bouts de bois dans un feu de camp. Rye avait toujours été prêt à s'amputer de ses meilleurs côtés, à renoncer aux meilleurs moments de sa vie, si ça pouvait tenir chaud aux autres. Et ça lui donne envie de vomir, ça lui donne envie de le secouer dans tous les sens pour lui arracher toutes ces vérités que le Harding tait pour mieux entendre celles des autres. "Tell me what am I supposed to do, when I can’t trust a single word coming out of your mouth because you’re only saying things you think I wanna hear? I used to try to figure out how you felt on my own, but look how that worked out for us." Ensuite il demande, presque calmement, presque en le suppliant. Il veut comprendre, mais il a besoin que l'artiste lui réapprenne à lire entre ses lignes. "I'm tired of guessing, Rye. You’re gonna have to walk me through it."

C'est Russett qui calme le jeu, encore, toujours. Il ose enfin les sortir, les putains de mots qu'il faut, ces mots qu'il finit toujours par trouver même quand ça fait deux ans qu'ils ne se sont plus parlé. Hunter reprend son souffle, se remet cruellement à espérer. Peut-être qu'il n'est pas trop tard, peut-être qu'il peut encore lui donner envie de rester, finalement. Rye ne voulait pas le retrouver dans ces circonstances-là, et au fond est-ce qu'il peut vraiment l'en blâmer ? Le connaissant, son ancien ami avait sans doute un plan, voire dix, et aucune intention d'en concrétiser un seul. Alors qu'est-ce qu'ils foutent là, à se cracher au visage à 6h du matin devant un arrêt de bus à la con ? Le pire, c'est que ça leur ressemble plus qu'ils ne veulent bien l'admettre, au fond. Quand le Wayne s'autorise à se poser les bonnes questions, il en ricanerait presque, de leur stupidité à tous les deux. Sa voix a perdu de son tranchant quand il reprend la parole, secouant la tête comme s'il venait de capter une mauvaise blague. "All things considered, I’d say the odds were pretty high. You could never keep your mouth shut around Lily, after all. Something like this was always bound to happen, wasn’t it?" Il y a quelque chose qui sonne comme de l'appréhension dans sa voix, tandis qu'il lui jette un regard méfiant. L'échange a la mélancholie de ce qu'ils étaient avant, se voulant plus léger que tout ce qu'il lui a dit jusqu'alors. Could this still be us? Could we still talk without baring our teeth? Il range les siennes au placard, pousse un long soupir et lève les yeux au ciel, parce qu'il faut encore une fois qu'il prenne toutes les décisions à la place de l'autre. Mais pour une fois, il accepte son sort sans trop de difficulté, une nouvelle forme de détermination trouvant racine en lui. Maintenant que Rye se trouve juste devant lui, il se sent incapable de le regarder partir une nouvelle fois. Il sait que son coeur se brisera à nouveau à l'instant où il tournera les talons, et décide, right then and there, qu'il ne pourra pas survivre à un adieu de plus. Alors la décision n'a jamais été aussi facile, elle s'échappe d'entre ses lèvres, implacable. "Get in the car, Harding." Il se condamne, mais  la sentence ne lui a jamais semblé si désirable.

Sans attendre son reste, Hunter lui tourne le dos et s'avance en direction de la voiture. Il ne prend pas la peine de vérifier que l'artiste le suive, jouant la carte de la nonchalance alors qu'il a le coeur dans la gorge, prêt à en dégueuler les éclats brisés. Il ne retrouve son souffle que lorsqu'il l'entend trottiner dans son dos, l'écho de ses pas sur le pavé le ramenant des années en arrière. Et ça le prend soudain à la gorge, la réalité de leurs retrouvailles. À quel point il crève d'envie de se retourner, pour vérifier que Rye est là, plus réel que tous les fantômes qu'il a pris l'habitude d'imaginer à ses côtés. Le réflexe est toujours là, enfoui dans sa chair ; il le combat de tout son être, prétendant ne pas avoir les doigts qui tremblent quand il ouvre enfin la portière. Il se hisse côté conducteur, laissant l'autre s'installer à sa gauche. "You know the rules. Don’t touch anything - especially the radio -, don’t give me directions, don’t ramble my ears off." Il fait mine de régler le rétro, alors qu'en vérité il a juste besoin d'une seconde pour retrouver un semblant de contenance. Le moteur se réveille, Hunter a une main agrippée au volant comme si sa vie en dépendait, l'autre posée derrière le siège de Rye tandis qu'il jette un regard en arrière pour manœuvrer. Il croise son regard, s'y perd un instant. S'autorise à l'analyser, avant de décréter dans le plus grand des sérieux ; "And I know you got a bunch of Digestives biscuits in your backpack, so don’t leave crumbs all over your seat or I’m never driving you anywhere ever again." Il plisse les yeux, comme s'il s'apprêtait à jauger la réaction de l'autre et que les prochaines heures allaient dépendre solennellement de celle-ci. Il se reprend dès qu'il réalise qu'il doit sans doute fixer le Harding un peu trop intensément, se concentrant sur la route avant de soupirer une dernière règle, cherchant à minimiser l'implication de ses dernières paroles. "Just… sit there, and don’t be annoying."



Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

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Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : they're stupid your honor

Rye Harding existe-t-il vraiment, pleinement, sans Hunter à ses côtés? Pendant deux années interminables, où le temps s’écoulait d’une lenteur sadique, Rye s’était posé la question plusieurs fois. Perdre Hunter, c’était se perdre lui-même. Une partie de lui s’était brisée à Tokyo, alors même qu’il n’avait pas pris cet avion. Puis elle s’était envolée aux quatre coins d’un monde dont il connaissait les cartes, mais ignorait chaque sensations. Au travers des yeux et de la caméra de Wayne, Rye regardait où elle était partie sans lui, découvrait les paysages qu’elle observait, écoutait la voix avec laquelle elle s’était logée. Perdre Hunter, c’était perdre sa liberté. De toutes les personnes qu’il a rencontrées au cours de son existence, il n’y a jamais eu que lui pour savoir repousser les limites imposées dans son esprit par sa mère, dès le départ de son père. Les frontières de son être devenaient comme celles du monde : de simples passages à franchir, pour s’enfoncer un peu plus dans la découverte de terres nouvelles. Hunter, qu’importent les âges, s’était fait explorateur de la personne que Rye aurait pu être, si les si s’étaient matérialisés. Si son père n’était pas parti. Si sa mère avait compris que c’était en le retenant attaché à la lisière de la maison qu’il risquait le plus de vouloir s’enfuir. Si elle ne lui avait pas martelé dans l’esprit qu’il ne fallait pas aimer trop fort, pas ressentir trop fort, qu’il fallait garder cette bienséance qui n’était qu’une couverture pour l’interdiction de prendre le moindre risque. Si Rye avait pu se permettre de vivre, au lieu de simplement exister. Hunter a toujours su comment briser les codes, les barrières, les murs de pierres que Rye avait la fâcheuse tendance à essayer de reconstruire au moindre caillou qui en tombait. Dès leur plus jeune âge, sans même qu’il ne parvienne à le comprendre, Rye l’avait envié. Il l’observait, tentait de déchiffrer ses secrets d’un simple coup d'œil appuyé, comme s’il trouverait les réponses sans se salir les mains. Hunter Wayne était un oiseau, capable de battre des ailes pour conquérir sa liberté, la saisir et en faire ce qu’il voulait. Et peu à peu, il était parvenu à faire croire à Russett qu’il pourrait faire la même chose. Perdre Hunter, c’était perdre cette sensation d’être qui il était vraiment, au-delà des règles idiotes et des paroles inlassablement répétées. C’était peut-être terriblement douloureux à admettre, mais son absence avait fait ressortir l’évidence.

C’est pour ça qu’il a choisi de s’inscrire sur l’application, sur un coup de tête, un soir après avoir regardé la dernière vidéo publiée par Wayne. De voir sa liberté découvrir des parties du monde qu’il n’effleurera probablement jamais l’avait fait grimper dans un rollercoaster émotionnel auquel il n’avait pas été en mesure de faire face en silence, cette fois. C’était un petit pas maladroit, une description écrite à la va-vite qu’il avait détestée dès le premier emoji glissé dedans, pour tenter d'appâter la sympathie d’une âme généreuse. Une tentative désespérée de remplir le vide qu’il avait lui-même créé dans le creux de sa poitrine, en s’éloignant de Wayne. Un regard dans les notes de son téléphone avait enclenché le mécanisme. Cette stupide liste sans fin qu’il s’était senti forcé à faire avec les années, de toutes ces choses qu’il n’avait jamais faites – par manque d’occasion ou de conviction parfois, par manque d’Hunter souvent. La simple idée de cocher un point, puis un autre, avec un total inconnu lui avait tordu le ventre avant même qu’il n’appuie sur valider. S’il n’avait pas la moindre idée de la personne qu’il trouverait pour l’accompagner dans une aventure ou deux, son instinct lui soufflait perpétuellement que la silhouette inconnue qui s’avancerait vers lui ne serait jamais à la hauteur de celle de son meilleur ami. Les heures passées à sauter d’un profil à un autre l’avaient confirmé : personne ne convenait, parce que personne n’était lui. Rye était prêt à faire mettre l’idée de côté et à ne plus jamais rouvrir l’application, jusqu’au message de Hawk0711. Il aurait pu s’en douter, finalement. No one seemed good enough, until Hawk0711. Quelle foutue ironie menée par ses oeillères et sa stupidité entrant en scène dès qu’Hunter est concerné. La sensation familière qui s’était diffusée en lui à mesure des échanges aurait dû être un indice de taille : l’anxiété sociale développée sous le regard d’Aimee Harding avait suspicieusement disparue, pour laisser place à une curiosité qui ne gagnait que rarement suffisamment de terrain pour combattre la raison.

Peut-être commence-t-il à retrouver un peu de cette liberté qui lui a tant manqué. En plein Poplar, à six heures et quelques du matin, devant un arrêt de bus désert et dans un automne glacial, sous forme d’un agacement qui ne lui ressemble à la fois que trop peu et beaucoup trop en même temps, mais un semblant d’autonomie dont il n’a jamais su faire preuve sans lui, malgré tout. Hunter, dès sa première phrase, a su le repousser dans ses retranchements et forcer la chute du premier mur. Et inlassablement, il continue, transperçant la poitrine de Rye à chaque pique lancée. Sa gorge se serre, il se sent étouffer lentement. Aucun mot ne parvient à sortir. Il est là, planté comme un con devant lui, la bouche entrouverte, à la recherche désespérée d’un peu d’air. Non, il n’arrive pas à soutenir son regard, parce qu’à chaque fois qu’il le croise il sent la culpabilité le secouer à l’en rendre nauséeux. Deux ans n’ont pas suffi à le faire se pardonner de ne pas avoir été là pour lui. Même dans les scénarios naissant sans cesse dans son esprit, il ne parvenait pas à trouver les bons mots pour s’excuser et lui dire à quel point il se détestait pour la tournure qu’avaient prises les choses. Les questions ont tourné en boucle sans lui laisser le moindre répit, elles continuent encore de le faire. I can barely look at you because I still hate myself for what happened! I had to ruin what we had by having those stupid feelings for you and needing more than what you already gave me, and I can’t forgive myself for losing you by being so selfish! Mais les mots ne sortent pas et stupidement, Rye espère qu’Hunter sache lire dans son regard ce que son âme voudrait lui hurler, mais que la décence étouffe.

Quelques mots suffisent pour faire réaliser à Rye qu’il aurait sans doute préféré le mépris à la colère. L’aveu d’Hunter se fracasse contre sa poitrine, le laissant les bras ballants, là, face à lui. Ses dents s’enfoncent dans l’intérieur de ses joues alors qu’il pèse mentalement chaque mot qu’il s’apprête à lancer, suivant l’avancée de Wayne jusqu’à son niveau. Ses yeux se baissent pour brièvement rencontrer les siens, puis se ferment, à la recherche de la contenance nécessaire pour encaisser les paroles de l’explorateur. Après une profonde inspiration, il souffle. “Don’t you think I’m angry at myself as well?” In a true Harding fashion, il ne va pas plus loin, sachant pertinemment que la boîte de Pandore qu’il s’apprête à ouvrir ne mènera probablement que sur une autre dispute, voire un débat sans fin où risqueraient de fuser les insultes lui rappelant à quel point il peut être incroyablement idiot. Son regard accroche celui d’Hunter, et il espère qu’il comprendra, de ce simple geste, qu’il n’ira pas plus loin sur ce chemin, pour l’instant. Parce qu’il n’a pas la force de lui expliquer, alors que son corps se crispe sous la tension et la fraîcheur de la brise, que sa colère n’a pas réussi à se calmer malgré les années. Que si Hunter est en rage contre lui, ça n’est probablement pas aussi vindicatif que ce qu’il ressent à son propre égard. A force de s’embourber dans son esprit déjà torturé, Rye s’est dessiné comme son propre ennemi.

Il est si proche qu’il sent sa main effleurer le tissu de sa veste, et un frisson le parcourir. Une décharge traverse son corps ankylosé à l’idée d’un contact physique quelconque. Le manque réveille ses muscles et réchauffe son sang ; son être entier réclame la moindre sensation d’Hunter contre une partie de lui, n’importe laquelle, n’importe comment. La dispute ne se calme pas et pourtant, Rye se retrouve à lutter contre le besoin de passer ses bras autour de lui et de le serrer, fort, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas leur échange. C’est plus fort que lui. Ses muscles réclament une action, n’importe laquelle, mais elle ne vient pas. Seul son doigt pointe vers Wayne, ses sourcils se froncent, et sa tête se secoue. La rengaine reprend là où ils auraient très bien pu la laisser, deux ans auparavant, et Rye ne comprend toujours pas pourquoi il doit payer le prix de la colère de son meilleur ami, quand il a simplement tenté de le faire passer en priorité, en ne voulant pas s’imposer à lui. C’est Rye qui est parti. C’est Rye qui s’est éloigné, sans trouver la moindre once de courage d’expliquer le pourquoi du comment de sa décision. Pourquoi devrait-il forcer sa présence à ses côtés après ça? La mauvaise foi d’Hunter joue sur ses nerfs une mélodie qu’il n’a que trop bien connue avant leur silence radio. “I’ve got the feeling everything about me, right now, could be a reason for you to be pissed off anyway. I’m just… I’m trying to be nice. I’m not going to impose myself after two years of nothingness, because I could completely understand if you didn’t want to see me. Hunter, please.” Il a l’impression de retourner à l’état de petit garçon, face à lui. Désemparé face au conflit, il voudrait simplement qu’Hunter le comprenne. Tout semblait si simple, pendant un temps. Pas besoin de peser chaque parole ou de réfléchir trop longuement à une réponse. C’était eux, les sourires d’Hunter qui trouvaient leur écho sur le visage de Rye, les conversations naturelles, les chamailleries qui n’avaient rien de bien méchant. En cet instant, le poète se rend compte que ses sentiments pour Wayne n’ont pas changé, mais que peut-être ceux de l’homme à son égard se sont mués. Sa désolation gagne du terrain.

Ses muscles, enfin, commencent à se détendre. C’est comme apercevoir le jour se lever après une nuit immensément longue. Des questions restent en suspens, mais la colère semble quitter les traits d’Hunter, sans que Rye ne soit certain du pourquoi du comment – mais son idiotie a heureusement des limites et, plutôt que de questionner l’ordre des choses, il préfère savourer l’instant. En silence, il espère que l’explorateur a su lire entre les lignes. Bien sûr, il veut passer du temps avec lui, mais sa peur panique de faire une nouvelle connerie auprès de lui l’empêche de dire haut et fort ce qu’il peut bien espérer. A la place, il reformule ses paroles, essaye du mieux qu’il peut de retranscrire une part de ce bordel émotionnel qui prend place entre sa tête et son cœur. Panique, tristesse, frustration, douleur. Amour. Celui-là même qu’il a eu tant de mal à voir en face et qui l’a fait prendre ses jambes à son cou, mais dont il veut user pour pouvoir essayer de recoller quelques morceaux de leur relation ébréchée. Sans savoir où cela les mènera, Rye se berce pourtant d’une certitude : rien ne sera pire que de subir la hantise de ce qu’ils étaient, et ce qu’ils auraient pu continuer à être. Ses pensées le perdent jusqu’à ce qu’Hunter, d’une simple phrase, le ramène à leur réalité. Pour la première fois, un sourire s’esquisse sur son visage. “And she’s always managed to convince you to do anything. Even signing up to a stupid app, to meet stupid people and do stupid things.” Dans son pot-pourri d’émotions, la tendresse reprend doucement le dessus. Lily a toujours su les mener du bout du nez, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Son opiniâtreté dépasse de loin celle de son aîné et, s’il préférerait dégringoler d’une falaise que de l’admettre, l’inconscient de Rye s’était probablement raccroché à cette idée lorsqu’il avait évoqué l’application avec elle.

Son cœur rate un battement, puis s’accélère. En une ou deux secondes à peine, il se retrouve à faire face au dos d’Hunter. La réponse à sa supplication tombe sans prévenir et Rye lutte de toutes ses forces pour ne pas demander une confirmation qui risquerait d’irriter Wayne une nouvelle fois. Prenant sa chance au vol, il rattrape en quelques enjambées la distance ayant grandi entre eux, jusqu’à arriver au niveau de la voiture. Ce n’est que lorsque son sac s’écroule sur le siège arrière dans un bruit sourd et que son corps s’installe qu’il réalise l’ampleur des choses. Hunter a dit oui. A demi-mot, en lui intimant de monter dans la voiture, mais il a dit oui. A eux, aux prochaines heures passées ensemble, à l’opportunité de se retrouver. Une chaleur se diffuse dans son corps ; l’euphorie ressentie en l’instant combat la fatigue d’une nuit trop courte et la paralysie du froid. Ses sentiments l’accablent et Rye ne sait pas s’il doit sourire ou fondre en larmes. Fermant les yeux une poignée de secondes, il essaie de se concentrer sur sa respiration, mais se retrouve rapidement assailli par les souvenirs, les possibilités, les what ifs qui l’ont hanté, mais qui, en l’instant, prennent une tournure nouvelle. What if everything goes well? What if we manage to head back to what we used to be, at least a little? What if I ruin everything once again? Les mains sur ses cuisses, il essaie d’en dissimuler les tremblements, tout en esquissant un petit sourire. “Like in Camden? No directions needed?” Il pince des lèvres, enfile sa ceinture en vitesse. “Sorry.” Les rougissements s’intensifient lorsqu’il sent le regard d’Hunter sur lui, sa main posée dans le dos de son siège, leur proximité nouvelle dans l’intimité de l’habitacle. Ses yeux s’attardent sur son visage, le détaillant de cette précision avec laquelle ils le font devant chaque nouvelle vidéo. Lorsqu’ils se posent sur ses lèvres, sa poitrine se serre et Rye détourne enfin son attention, jusqu’à sentir le tressautement de son cœur. Il se souvient. “Do you want one?” Il esquisse un sourire doux sans même y penser, et son regard se pare d’une brillance retrouvée.


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

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Faceclaim :  phil dunster.
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Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

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— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : vulgarité

"Don’t you think I’m angry at myself as well?" Il plisse les yeux, parce qu'il ne comprend pas, il n'a plus l'oreille habituée à entendre ce que le coeur du Harding lui murmure. Tout était mille fois plus simple avant, quand leur relation n'était pas encore teintée de toutes les nuances de leur dispute. Le vide a assombri le tableau. Désormais la toile de leurs souvenirs ressemble plus à un chef d'oeuvre abandonné trop longtemps sous la pluie, dont les couleurs se confondent les unes avec les autres dans un mélange aussi terne qu'abstrait. Difficile d'en deviner encore les contours, quand les tracés sont devenus si flous. What are you trying to tell me, Rye? Il cherche un indice, n'importe lequel. Dans son regard, dans cet air suppliant avec lequel le poète le fixe. Mais il ne trouve que davantage de questions auxquelles l'autre ne répondra pas. Pas tout de suite, c'est ce qu'il semble lui hurler. Hunter voudrait tant revenir en arrière, à ces journées où ils pouvaient rester affalés l'un à côté de l'autre sans rien se dire et sans s'ennuyer pour autant, à ces heures entières passées à sillonner les rues de Londres et à en réinventer chaque quartier, à cet 'avant' qui s'effrite un peu plus entre leurs lèvres, à chaque mot qu'ils ne se disent pas. Il voudrait rembobiner le fil de leur histoire, le tenir entre ses mains maladroites et chercher l'erreur comme on tenterait de rectifier le scénario d'un film qui avait pourtant l'air prometteur. Il y a quelque chose qui a foiré dans le script, mais il refuse d'admettre qu'il sait déjà où et quand. Sa mauvaise foi n'a d'égale que la rage qui l'aveugle à chaque nouvelle pique qu'il lui balance, éclipsant son jugement. Il est agacé (encore) quand Rye fait passer son ressenti avant le sien, fichue habitude que Hunter s'était donné pour mission de lui faire perdre — quand il pouvait encore prétendre à une place à ses côtés. "You know what, you're right. Everything about you is pissing me off right now!" It's also making my heart beat faster, but I don't know how to tell you that. C'est terrifiant, à quel point il se sent vivant face à lui.

Et après les éclats de voix et les regards noirs, que lui reste-il encore comme armes pour se défendre contre le sourire qui s'esquisse au coin des lèvres du Harding ? Comment lutter contre le soulagement qui s'empare de lui, à l'instant où il l'aperçoit alors qu'il ne l'espérait plus ? La tendresse de Rye a toujours eu cette sincérité désarmante, et elle le déstabilise encore des années après qu'il ait tenté de l'oublier. Chaque geste avorté, chaque regard trop expressif, chaque sourire empreint de nostalgie lui martèle le coeur, réveillant l'organe gelé. La brise de novembre se change en souffle printanier, le réchauffant de l'intérieur alors même qu'il ne savait pas qu'il avait eu si froid. Dans cette valse des saisons, le Wayne se laisse prendre au jeu, lui aussi. Il se fait entraîner dans la danse, réalisant à peine qu'il doit se mordre les gencives pour s'empêcher de sourire. "I can't believe she played us both like fools." Il voudrait en vouloir à Lily d'avoir manigancé ces retrouvailles dans son dos, mais au fond il sait qu'elle a voulu bien faire. Elle a toujours su avant lui de quoi il avait besoin. Pas étonnant que ça ait toujours été Rye. Il secoue la tête, à peine conscient de la façon dont son timbre de voix venait de trahir toute l'affection qu'il a pour sa petite soeur. Il remercie les dieux chaque jour qu'elle ait décidé de mettre ses compétences de stratège machiavélique au service du bien ; elle aurait été un génie du mal absolument redoutable.

Hunter s'abstient de tout commentaire lorsqu'il observe son ancien ami s'installer à ses côtés, l'air aussi nerveux que lui — l'explorateur est simplement plus doué pour le dissimuler. Même s'il a l'impression que chacun de ses gestes trahit la tension qui pèse sur ses épaules, dès qu'il pense à la journée qui s'annonce. Est-ce qu'il a le droit d'être un peu heureux que Rye soit là ? Ou est-ce qu'il doit mesurer chacun de ses actes, pour ne pas trop dévoiler l'importance que l'autre a encore à ses yeux (celle qu'il aura toujours, peu importe tous les silences entre eux) ? Il n'est pas doué pour faire semblant ; mais pour Rye, il peut bien essayer. Il sait qu'il ressent tout trop fort la plupart du temps, que ça effraie la plupart des gens. Mais cette fois Hunter se le jure, il fera tout ce qu'il faut. Il apprendra à étouffer ses émotions, pourvu qu'elles ne soient plus jamais la raison derrière toutes les larmes que le Harding n'ose pas verser devant lui. S'il existe une chance (même infime) pour qu'il récupère un simulacre du rôle qu'il occupait autrefois dans la vie de l'artiste, il s'y accrochera comme un forcené. Il restera à sa place, n'en demandera jamais plus que ce que l'autre acceptera de lui donner. Tant pis si Russett n'accepte de le revoir qu'une fois tous les six mois pour cocher une nouvelle case de sa stupide liste. Tant pis s'il doit ravaler l'envie d'apprendre à utiliser tous ses emojis préférés, juste pour lui arracher un sourire surpris. Tant pis s'il doit faire semblant d'avoir oublié la marque des biscuits dont il s'empiffre depuis aussi longtemps qu'il le connaît. Et s'il doit faire comme s'il n'avait pas gravé dans sa mémoire un millier d'autres détails sans importance, il s'appliquera à donner toutes les mauvaises réponses. Il échouera à tous les tests, pourvu qu'il réussisse à surmonter l'épreuve du temps et qu'il soit toujours là dans dix ans — assez proche du Harding pour être ébloui par son sourire, assez loin pour ne pas en ternir l'éclat. N'est-ce pas ironique, à quel point il est prêt à endosser tous les défauts qu'il reproche à l'autre si ça peut lui rendre un dixième de ce qu'il a perdu ? Parce qu'il serait prêt à tous les sacrifices, lui aussi, pourvu que le destin ne soit pas assez cruel pour lui arracher Rye une deuxième fois.

C'est presque trop facile, de reprendre là où ils ont tout laissé. Les vieilles habitudes abandonnées dans un coin de leur vie, comme une vieille photographie qu'on retrouve au fond d'un tiroir et qu'on redécouvre avec tendresse. Hunter lui lance un regard noir à la simple mention de ce même souvenir qui les hante depuis le début. C'est stupide, à quel point cette soirée n'avait rien voulu dire et qu'aujourd'hui, elle hurle absolument tout ce qu'ils ne savent pas comment s'avouer. "Alright, new rule: don't mention Camden ever again." Son corps s'approche si près de celui du Harding qu'il en oublie un instant ce qu'il est censé faire, manquant d'achever sa course en venant s'écraser brutalement contre ses lèvres. Il se surprend à vouloir en apprendre les contours, à se demander si elles ont le goût de tout ce qu'il n'osera jamais désirer. Est-ce qu'il aurait dû l'embrasser, le seul soir où il en ait jamais eu l'occasion ? Non, il ne peut pas s'autoriser à repenser à tout ce qu'il aurait dû faire différemment, ce soir-là. Il n'est aucun souvenir plus cruel que celui de leurs lèvres qui ne se touchaient pas. Et pourquoi, pourquoi ? le Sharpe en lui voudrait s'indigner, mais c'est toujours la même voix insidieuse qui lui répond. You are not meant for soft kisses and light touches, Hunter. You wouldn't know what to do if you didn't have to beg for another wound and call it a love bite. Et cette voix, oh, elle a toujours raison.

Hunter le fixe, un mélange d'incrédulité et d'offense sur son visage quand son ancien ami a l'audace de lui demander s'il veut un biscuit, comme si ça ne faisait pas deux ans qu'il pestait contre absolument tout ce qui lui en rappelait le goût. Son regard se fait assassin quand il toise Rye, et qu'il lâche un : "No." des plus indignés. Le verdict est énoncé sans appel, dans une tentative acharnée de masquer le fait qu'il en aurait bien bouffé dix, là, tout de suite, parce qu'il n'a rien avalé depuis la veille au soir et qu'il est affamé. Le moteur tourne, ils s'engagent sur la voie. Hunter va sans doute un peu trop vite, de peur que Rye ne change d'avis avant même qu'ils n'aient quitté Londres. Il ne sait pas comment lui dire, qu'il se sent enfin entier maintenant qu'il est de retour à ses côtés. Il est à deux doigts de prononcer les mots de trop, alors il se retient de toutes ses forces et vérifie si les barrières qui entourent son coeur sont assez solides pour résister au voyage. Faut croire qu'il suffirait d'un murmure de Rye pour les faire s'effondrer. C'est sans doute pour ça qu'il précise, à peine engagé sur la voie rapide ; "Now shut up, I don't wanna hear you until we've arrived." Puis pour faire bonne mesure, il en rajoute une couche, histoire d'épargner à son pauvre coeur quelques frayeurs de plus. "Actually, I don't wanna hear you after we've arrived either. Let's travel in peace and quiet, and hike in even more peace and quiet."



Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

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Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


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TW/CW : angst and stupidity, as per usual

Hunter Wayne a toujours été une source de fascination pour le jeune Harding. Des premières fois où leurs mères les poussaient – forçaient – à jouer ensemble, jusqu’à ce matin, dans l’habitacle du Land Rover. Plusieurs fois au cours de leur existence à deux, Rye s’est soufflé à lui-même que ça ne faisait pas sens. Cette façon avec laquelle il le regardait quand ils n’étaient que des gamins, pouvant à peine tolérer la présence de l’autre dans leur entourage. La manière dont son cœur a commencé à s’emballer, vers le début de leur adolescence, dès qu’il entrait dans son champ de vision. Son intérêt plus que surprenant pour un sport dont il n’est toujours pas très sûr de bien comprendre les fondements, mais dont il appréciait le moindre spectacle offert par Hunter. Il était resté là pendant des heures, à le regarder voler l’espace de quelques secondes, avant de s’échouer sur un matelas. Hunter Wayne avait des allures mythologiques. Un Icare des temps modernes, cherchant à contrer la logique terrestre pour aller toujours au plus près du soleil, quand Rye restait dissimulé dans l’ombre de la lune, satisfait de pouvoir simplement l’observer sans se brûler les rétines. Bloqué derrière son grillage, ses doigts se raccrochant aux filets métalliques, il entendait son cœur battre dans ses tempes à la vitesse des battements d’ailes d’un colibri. Sous ses yeux ébahis, se déroulait un spectacle digne d’un tableau de la renaissance et plus d’une fois, dans la discrétion de sa distance maintenue, il s’était emparé de son carnet de croquis et d’un de ses crayons pour commencer à en esquisser les pourtours. Qu’importait cette malédiction propre aux artistes de se penser incapables de rendre justice aux beautés de leur quotidien ; le soir, sous sa lampe de bureau, Rye esquissait de mémoire les pourtours des muscles et la lumière épousant leur forme, sans jamais dévoiler à Hunter à quel point il nourrissait son art et son âme. Il lui paraissait invincible, seul homme capable de conquérir les cieux sans l’aide de machines, source de bien des oaristys.

La chaleur commence à se diffuser dans l’habitacle du 4x4. Sur ses cuisses, ses mains se détendent lentement. L’ankylose de ses phalanges disparaît peu à peu, mais la proximité soudaine d’Hunter, de sa main posée dans le dos de son siège, de son visage à quelques centimètres du sien paralyse le reste de son corps. L’espace d’une poignée de secondes, à la fois trop courtes et beaucoup trop longues pour que son cœur ne le supporte, ses yeux s’accrochent aux siens. Plongé dans le silence seulement perturbé par le ronronnement du moteur, Rye redécouvre leur bleu teinté de vert jusqu’à s’y noyer, oubliant les insultes crachées quelques minutes plus tôt ou la destination de leur voyage, jusqu’à la raison pour laquelle il se retrouve là. Quand Wayne brise cette connexion, il reprend enfin son souffle, ne réalisant qu’après-coup qu’il avait cessé de respirer – maintenant, comme depuis deux ans. Sa présence réveille tour à tour des parts du poète, plongé dans une hibernation depuis leur dernier contact. Les miettes grappillées çà et là dans les propos de Lily n’avaient jamais réussi à lui faire ouvrir pleinement les yeux et l’esprit. Le soleil n’était plus là pour le réchauffer et, emprisonné par l’ombre, Rye n’était plus en mesure de créer, de penser, ni d’espérer vivre. Jusqu’à le retrouver. La preuve du mélange de colère et de frustration qu’Hunter parvient encore à faire naître en lui s’était déroulée devant ses yeux lorsqu’ils étaient dehors. Celle que ses sentiments pour l’homme n’ont su s’amenuiser au cours des deux dernières années s’étale désormais devant lui. Il lui suffira de fermer les yeux une seconde ou presque, l’athlète apparaîtra en persistance rétinienne – beau et cruel dans ses mots, le hantant avec plus d’insistance encore qu’il ne le faisait jusqu’à présent. Et dans le même instant, Rye comprend : son cœur ne battra plus normalement, dès à présent, mais au moins battra-t-il quand même, tant qu’il restera à ses côtés. Pour cette seule évidence, Harding est prêt à la moindre concession, à accepter toutes les conditions. L’interdiction d’évoquer de vieux souvenirs, celle de sortir un paquet de gâteaux devant lui, celle de prononcer le moindre mot lors d’un trajet en voiture ou d’une randonnée. Tant que ses yeux peuvent encore se poser sur les traits de son visage et questionner silencieusement ce qu’Hunter garde à l’esprit, derrière sa mine renfrognée et ses doigts serrant trop fort le volant de la Defender.

Alors il se tait. Londres se déroule sous ses yeux, encore à moitié endormie alors que le soleil tarde à se lever et qu’à ses côtés, Hunter n’apparaît que par bribes, sous les éclairages tamisés de certaines rues. La radio ronronne, oscillant entre vieux tubes dont il sait que l’athlète connaît les paroles par cœur et ceux, plus récents, qu’il aurait pu sortir de ses propres playlists. L’absence d’échange entre eux pèse sur ses épaules ; mais si c’est le prix à payer pour pouvoir prétendre à graviter autour de lui, Rye est prêt à le faire, encore et encore. Il n’a jamais été le plus bavard, de toute façon. Sauf avec Hunter, parce que tout a toujours semblé si facile. Si évident. Les conversations s'enchaînaient avec une aisance qui ne lui ressemblait pas, jusqu’à s’interrompre pour les plonger dans un silence qui n’avait rien de maladroit, ni de gênant. Ce matin, alors qu’il observe les paysages dès qu’ils quittent les limites de la ville, Rye se retrouve à combattre son envie de briser la règle imposée par Wayne, poussé par l’inquiétude qu’il puisse, sur un coup de tête, décider de l’abandonner sur une aire d’autoroute. De vieilles chansons d’amour remplissent parfois l’habitacle, pour quelques secondes à peine ; à chacune d’elles, Hunter tend la main avec véhémence pour les interrompre, comme si les mélodies et les paroles lui brûlaient les oreilles. Seul un bref froncement de sourcils traduit les pensées de Rye, dont les commentaires restent bloqués dans sa gorge. A la troisième sérénade, Wayne éteint finalement la radio dans un énervement palpable. Dans les dix minutes qui suivent, le poète n’ose qu’à peine bouger, se contentant de regarder par la fenêtre, puis sur sa droite, discrètement, pour tenter de lire entre les lignes d’un front plissé de colère. Et puis il laisse échapper la remarque. Trois mots, simples comme bonjour, mais qui pourraient avoir l’effet d’une bombe. Le silence d’or s’éclipse lorsqu’il souffle : “I missed you.” Son cœur vacille. L’aveu est lancé comme de l’huile sur une étincelle. Rye connaît suffisamment Hunter pour savoir que sa réaction, quelle qu’elle soit, ne sera pas simple. Mentalement, il se prépare à tous les scénarios : les cris, les insultes, un silence encore plus profond et pesant, et il en vient à se demander si le jeu en valait vraiment la chandelle, avant de juger que oui. Ses lèvres le brûlaient de retenir le fond de sa pensée. Les effets de leur engueulade semi-publique n’ont pas encore eu le temps de se dissiper, ceux des deux ans sans se parler, encore moins. Mais s’il s’était tue plus longtemps, Rye aurait fini par imploser – d’une force qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, et qui n’aurait probablement rien donné de bon non plus. Alors, il inspire profondément, sort son téléphone, le déverrouille et tombe sur le message ouvert avant l’arrivée d’Hunter, qu’il n’avait pas pris le temps de lire. Une grimace déforme son visage, un rire nerveux trouble à nouveau le silence. “Well, I’m not sure it’s still nice to meet me.” Les lèvres pincées, Rye n’ose pas relever la tête. A la place, il se contente de fermer l’application et d’ouvrir ses messages, cliquer sur le nom de Lily, et envoyer un “I hate you.” dont il ne pense pas un mot. Une nouvelle grande inspiration, avant qu’il n’ose enfin tourner le regard vers Hunter, dans un semblant de rictus aussi maladroit que mal à l’aise. “Sorry. Heading back to the mute mode.”


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

Messages :  421
Pseudo :  amaterasu (elle)
Faceclaim :  phil dunster.
Crédits :  av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : vulgarité, maltraitance infantile, dépression

Londres s'éveille en douceur, aveugle à l'émoi qui s'empare du Wayne. Les mains agrippées au volant, il laisse son regard traîner sur les façades abîmées par le temps, se demandant depuis quand il ne peut plus traverser un seul borough sans que tout ne le ramène constamment à Rye. Ces heures passées à sillonner la ville sont restées gravées en lui,  et il a tout retenu ; les cafés où ils sont rentrés pour se réchauffer après avoir couru sous la pluie, les arrêts de bus où le Harding le rejoignait pour ne pas que sa mère le voie monter dans sa voiture, le nom du libraire chez Books on the Rise où ils s'étaient si souvent arrêtés, la façon dont le regard de Rye s'illuminait dès qu'un écureuil s'approchait de lui en traversant St-James' Park. Une myriade de détails inutiles, compilés dans un coin de sa mémoire. Il y revenait souvent, pendant ces deux années d'exil. Des images de sa ville natale se superposaient aux paysages qu'il avait juste sous les yeux. Soudain, les montagnes enneigées de l'Ouest canadien s'aplatissaient pour se muer en Primrose Hill, un après-midi d'hiver où ils étaient allés y faire de la luge. Autant de fragments du passé qu'il a laissé ressurgir un demi-sourire accroché aux lèvres (dont il n'était que vaguement conscient de la présence), et qui le réchauffaient bien plus que n'importe quels vêtements chauds dont il s'enveloppait pour braver l'hiver en solitaire. C'est devenu une habitude, un jeu vicieux auquel il s'est laissé prendre, bien qu'il n'ait jamais rien eu à y gagner et absolument tout à perdre. Hunter s'est abîmé à chercher des rappels de Londres dans tous les pays qu'il a visités, sans réaliser qu'il semait des morceaux de son cœur brisé à travers le monde. L'organe déjà chétif s'est effrité sur des milliers de kilomètres entre Budapest et Reykjavík, entre passé et présent. Et le Sharpe continue de ravaler ses cris de douleur, de peur de rendre trop réel le poids de tout ce qu'il a perdu. Alors il se concentre sur la route, ignorant le mélange de nostalgie et d'amertume qui le prend aux tripes. Une tâche qui s'avère plus compliquée qu'il n'y paraît, lorsque sa propre playlist décide de le trahir pour faire résonner les premiers accords de Hard To Say I'm Sorry.

After all that we've been through
I will make it up to you, I promise to
And after all that's been said and done
You're just the part of me I can't let go


Le Wayne lève les yeux au ciel, agacé. Son index s'écrase sur le bouton next avec un peu trop de véhémence. Mais c'est comme si le destin avait décidé de se foutre de sa gueule, parce que la mélodie suivante lui enserre cruellement le coeur.

How can you just walk away from me?
When all I can do is watch you leave
'Cos we've shared the laughter and the pain and even shared the tears
You're the only one who really knew me at all


Il n'a jamais détesté Phil Collins autant qu'à cet instant, flanqué de Rye à ses côtés alors que les paroles d'Against All Odds font un peu trop écho à ses propres pensées. Il se renfrogne, exaspéré, un "You gotta be kidding me," grogné entre ses dents serrées. Peut-être que la suivante ne lui tapera pas autant sur les nerfs.

If I could reach the stars
I'd give 'em all to you
Then you'd love me, love me
Like you used to do


Cette fois c'est officiel, le destin le hait. "Oh, for fuck's sake!" il perd patience, manque de démolir la moitié des boutons quand il s'acharne pour éteindre la radio. Un calme plat envahit l'habitacle, et il prend une large inspiration. Stupid love songs. I hate every single one of them. Always have, always will. Mais la voix d'Erin se fraye un chemin à travers toutes ses défenses, et le souvenir des rares accents de tendresse dans tous les requiems de cette mère qui n'en a jamais été une le prend complètement par surprise. Sa gorge se serre, il a du mal à se rappeler de respirer. Une émotion étrange naît au creux de son ventre, qu'il ne parvient pas à déchiffrer. Il est comme happé des décennies en arrière, soudain de retour sur ce canapé au simili cuir déglingué dans le piètre salon d'un appartement de Whitechapel. Tout lui revient avec une cruelle précision — les griffures sur le faux parquet, le désordre sur la table basse, le papier peint à moitié arraché et l'odeur de moisi, à cause de toute la bouffe que les Sharpe laissaient traîner partout. Les assiettes sales s'empilaient les unes sur les autres, quand elles ne finissaient pas éclatées en morceaux sur un mur ou contre sa peau. Dans cette pièce où ne résonnaient jamais que des cris déchirants, c'étaient les silences qui lui avaient toujours semblé les plus terrifiants. Hunter n'avait jamais aimé l'anticipation qui s'accrochait à eux, ni le faux sentiment de sécurité qui ne s'installait jamais assez longtemps pour lui offrir le moindre répit. Un calme factice qui finissait toujours par être irrémédiablement rompu, aussi violemment que ses os fragiles d'enfant. Hunter ferme brutalement les yeux, comme pour chasser les fantômes qui s'accrochent à lui et enfoncent leurs ongles dans cette chair qui portera à jamais les stigmates du passé. Et lorsqu'il les rouvre l'instant d'après, le silence assourdissant le prend à la gorge. Ce silence qui le terrifie, pour ce qu'il lui rappelle de tous ceux ayant précédés les gestes qui l'ont anéanti — une fracture après l'autre. Il n'est peut-être plus le gamin écorché des Sharpe, mais Hunter sait qu'il est des blessures dont on ne se relève jamais vraiment. Il sait aussi que certains mots sont plus violents qu'une gifle. Peut-être qu'il s'y attend, au fond ; à ce que Rye trouve pile ceux qui feront le plus mal. Sans le vouloir, sans le savoir. Parce qu'il l'a laissé prendre trop de place, Hunter. Il a négligé ses propres limites, en lui offrant plus d'importance qu'il n'en avait jamais accordé à personne. Et à cet instant, une angoisse indicible tétanise tout son corps. Parce qu'il réalise, dans une peur panique et avec quinze ans de retard sans doute, qu'il a remis entre les mains du Harding ce qu'il s'était pourtant juré de ne plus jamais céder à personne. Le pouvoir de le détruire, d'une simple phrase murmurée du bout des lèvres.

"I missed you."

Son pied s'enfonce sur l'accélérateur, un peu trop vite, en même temps que ses mains se contractent sur le volant. Ils virent brutalement sur la gauche, avant qu'il ne rectifie le tir, le coeur dans la gorge et les yeux qui piquent. Hunter ne s'accorde pas le temps d'hésiter, ni celui de réfléchir, paralysé à l'idée de ce que Rye pourrait lui faire admettre. Non, non, non, l'inverse n'est pas vraie. Non, non, il ne lui a pas manqué. Non, il n'a jamais vraiment compté. "Sorry, I— There was something on the road." Sa voix est rauque, et il ne se fait pas assez confiance pour dissimuler l'émotion que son regard trahit. Alors il tourne la tête, fait mine d'observer la route. C'est plus facile de prétendre que les mots du poète n'ont aucun pouvoir sur lui, plutôt que de s'avouer tout ce qu'ils signifient. Pourtant, il est incapable d'ignorer l'ironie dans la voix de son passager quand il fait allusion au dernier message échangé ce matin, quand il pensait encore rejoindre un parfait étranger devant un arrêt de bus. Hunter soupire, encore un peu trop sous le choc de sa propre réaction pour retenir la vérité qu'il laisse lui échapper sans aucun regret. "Don't be like that. Of course it's nice to see you again." Après tout, ce n'est pas lui qui est parti. Ce n'est pas non plus de sa faute s'il lui a manqué, pas vrai ? L'athlète s'est peut-être enfui à l'autre bout du monde ; mais dans leur histoire à eux, Hunter est celui qui est resté. Il est celui qui l'a attendu sur la piste, les yeux rivés sur les gradins. Il est celui qui a souffert de son absence, ce jour-là et tous ceux qui ont suivi. Une absence qu'il n'a jamais voulue, une distance que Rye lui a imposée sans lui demander son reste. Alors c'est trop facile, au fond, de le laisser le torturer avec ses jolis mots qui sonnent creux.

Le Wayne est plus déçu qu'il n'est amer lorsqu'il reprend la parole. Plus défaitiste, aussi. "You say you missed me, but..." Il déglutit, cette vérité-là a curieusement plus de mal à se faufiler à travers ses barrières. "No, you didn't." Il jette un regard à Rye, le visage plus ouvert que tout ce qu'il lui a présenté jusqu'alors. Il voudrait qu'il comprenne, cette fois. Qu'il sache qu'il n'essaie pas de l'agacer, comme il a pu le faire si souvent. L'explorateur se met à chercher ses mots, à réfléchir avant de parler. C'est bien encore une énième connerie des Wayne, tout ça. "You didn't miss me. You missed the freedom you thought you only had when we were friends. I was only ever giving you an excuse to break the rules and finally live a little." Il ne réalise qu'après l'avoir dit à quel point il a pu le penser, lorsqu'il était trop loin du regard de Rye pour s'en rappeler toute la sincérité. C'est comme s'il avait ouvert les vannes, et soudain ce sont deux années de débat avec lui-même, d'introspection et de tentatives de comprendre où ça avait foiré, qu'il déballe d'une voix plus hésitante qu'il ne le voudrait. "You missed... Ne le regarde pas, son coeur le lui interdit. Il prend une profonde inspiration, autorise un vague sourire amer à lui trancher les lèvres. "...how I sneaked you out of your room at 10pm on a school night, to go to silly parties we didn't even really care about." Tout semble plus facile, maintenant qu'il l'a presque accepté. Maintenant qu'il s'est pratiquement résigné à n'avoir été que celui qui a permis au Harding de goûter à la liberté. Et ça aurait pu lui suffire, ça aurait lui suffire. "You missed how I used to tell your mom we were going to help my uncle with his farm, when really we were just going god-knows-where for the whole weekend." Un rictus étranglé s'échappe à l'évocation de son mensonge favori, celui qu'il avait sorti si souvent pour délivrer Russett de l'antre où sa mère le gardait prisonnier. "You missed the late night walks along the Thames — and the way we always ended up in trouble for not knowing how to get back home, because we'd walk way too far and we'd miss the last train." Il ne sait plus s'il est en colère, ou s'il regrette simplement ce qu'ils étaient avant. Il ne sait pas s'il s'est tout à fait résigné à son sort, s'il s'est tout à fait admis à lui-même qu'il n'était plus qu'un visage sur un polaraoid accroché sur le frigo de Rye. Mais si c'est tout ce qu'il leur reste, alors il fera en sorte que ça devienne suffisant. De toutes façons, ces souvenirs, Hunter les aime tellement qu'il les aime assez pour deux. Et s'il n'est capable d'aimer qu'eux, il le fera du mieux qu'il peut. "You missed all the things we did, all the places we've been to." Sa voix est étrangement calme pour des mots dont le sens lui paraît si brutal. Peut-être que c'est le signe qu'il attendait, la preuve qu'il a fait la paix avec une réalité qu'il a mis deux ans à accepter. "It didn't matter that it was with me, you would have loved it all the same with anybody else. You just needed someone, anyone, to show you how it felt to finally break free." Et à travers ses paupières agitées, luttant pour empêcher son corps de le trahir, Hunter glisse un regard à la fois triste et tendre sur sa gauche. I'm glad it was me, even if only for a little while.



Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

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Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : angst, évocation de sexualité non-appréciée

Le macadam se déroule sous les roues de la voiture, bercée par le silence d’une radio mise à mal par la mauvaise humeur d’Hunter. Rye ne pose pas de questions. Se terrant dans un silence qu’il peine à garder à cause des cris de son cœur vers l’homme à sa droite, il se plonge dans son propre esprit pour tenter, en vain, de s’imposer un tant soit peu de discipline. Les règles ont été aussi claires que la voix de Wayne depuis leurs retrouvailles et, Londres défilant encore au travers de la fenêtre, il ne veut pas prendre le moindre risque d’un possible changement d’avis. L’entente est aussi fragile que son cœur à la dérive. Ils tâtonnent, se cherchent. S’il aurait voulu qu’ils se revoient et que, d’un simple sourire remplit de tendresse, tous les doutes, toutes les possibles rancœurs disparaissent, il s’était rendu à l’évidence en voyant la réaction d’Hunter, face à lui : dans aucun monde, après deux ans de séparation, les choses n’auraient pu se faire avec l’aisance habituelle de leur histoire. Et ça suffit à mettre à mal les palpitations peinant à être pleinement régulières, lorsque l’aventurier se trouve à ses côtés – si proche qu’il pourrait le toucher rien qu’en tendant la main, effleurer le pourtour de sa cuisse ou les phalanges de sa main. Les scénarios se diffusent dans son esprit comme un marathon cinéma à la sortie d’un film d’une grande franchise : l’un après l’autre, sans la moindre interruption, ouvrant le champ des possibles à ce qu’il arrivera ensuite. Le silence demandé n’est peut-être pas la meilleure solution, finalement. Dans un élan d’égoïsme, Rye laisse échapper un aveu. Trois mois à peine audibles face au ronronnement du moteur et aux battements erratiques dans sa poitrine ; le sang lui monte aux joues puis aux tempes, diffuse une chaleur qu’il n’avait pas ressenti depuis… deux ans. Ces deux foutues années maudites de son existence, où sa propre connerie l’a privé de la présence de la personne qui comptait le plus dans son quotidien. Du gamin qui l’impressionnait et le fascinait, Hunter était devenu une nécessité. Rye ne fonctionnait bien que lorsqu’il était là, près de lui, lui montrant le chemin à prendre et lui donnant la confiance pour faire le premier pas dans cette direction. Sans Hunter dans les parages, il redevenait l’ombre de l’enfant qu’il avait été jusqu’à lui, subissant le joug inconscient de la surprotection d’Aimee. Sans lui, le monde de Rye brillait par l’absence de sens. S’il ne pouvait plus entendre son rire, plus sentir sa main se tendre pour lui ébouriffer les cheveux, plus l’entendre frapper ses pieds contre les pierres du muret sur lequel ils étaient assis, ça lui semblait bien pire que si le monde s’arrêtait soudainement de tourner. Des années à s’auto-persuader que ça n’était qu’une forte amitié se sont écoulées, jusqu’à la rencontre de leurs corps nus. Peau contre peau, ses mains et ses lèvres essayant de traduire par leurs gestes la tendresse infinie ressentie pour cet ami, Rye avait réalisé, cette nuit et toutes les autres qui ont suivi, qu’il ne savait pas s’il était capable de se contenter de ce qu’Hunter voulait bien lui offrir.

I missed you. La voiture accélère et, par réflexe, Rye attrape la portière contre laquelle il se tient. Ses sourcils se froncent, son visage se tourne vers celui de Wayne, cherchant une réponse qu’il ne parvient pas à trouver, alors que la Defender vire abruptement sur la gauche. Harding laisse échapper un soupir de surprise et d’incompréhension et, quand la voiture reprend sa course de croisière, il se met à sentir son cœur battre dans ses tempes. "Sorry, I— There was something on the road." Il n’est pas capable de répondre, se contente d’un hochement de tête et de quelques clignements d’yeux, une vague de questions s’imposant dans son esprit. C’était une connerie. Une foutue connerie, que de balancer ce qu’il avait sur la poitrine au détour d’une rue, vers la sortie de la ville. Le même égoïsme que celui qui l’avait poussé à s’éloigner il y a deux ans avait-il repris le dessus, quand il essayait de se persuader que ça n’était rien d’autre qu’un cri du cœur, une tentative de reconstruire ce qu’il avait détruit? Rye déglutit, puis tourne la tête avec surprise en entendant Hunter. Of course it’s nice to see you again. Sa capacité à réagir lui fait une fois de plus faux-bond. L’étouffement d’Aimee l’a privé des cordes nécessaires à son arc pour trouver comment réagir à ça. L’instant glisse entre ses mains à mesure que la boule dans sa gorge s’accroît et lui bloque sa respiration. Il voudrait tendre la main et trouver le confort de celle d’Hunter, mais une part de lui sait, avec une conviction à en faire trembler de peur les hommes les plus droits dans leurs bottes, qu’il n’a pas le droit à cette esquisse de tendresse. Pas maintenant. Pas quand c’est à cause de lui qu’ils se retrouvent dans cette situation, aujourd’hui, bouffés par les mites d’une absence dont il a souffert, mais qu’il a orchestrée lui-même.

Rye n’est pas capable de bouger. Il écoute, soupèse encore et encore chaque mot qui sort de la bouche de son ami, fronce les sourcils et déglutit silencieusement, mais ne dit rien. N’interrompt rien. Il doit bien ça à Hunter, après tout ce qu’il a détruit entre eux de par ses peurs et son incapacité à gérer ses émotions. Ces deux dernières années ont mis en lumière les travers de sa propre personnalité et d’entendre Hunter lui expliquer sa vision des choses lui prouve à quel point il a pu merder. Une nuée de mauvais choix mêlés à une impossibilité de s’autogérer n’avait pas causé que sa propre peine. "I–" Rye cligne des yeux, déglutit difficilement. "I'm sorry I made you feel like that." La douleur s’intensifie. Elle devient incisive, comme si le froid de l’aube hivernale s’immisçait sous sa peau pour embrasser et embraser chacun de ses os. Rye Harding est un énorme con – c’est l’une des multiples conclusions qu’il tire des paroles de Wayne. Non pas parce qu’il lui aurait soufflé entre deux mots, simplement de par la réalisation faite au travers de cette vision déformée de leur histoire qu’il lui a fait avoir, quand bien même ça n’était pas son intention. Instinctivement, il resserre les paumes pour tenter de stopper l’instant, puis s’abandonne à son propre flux de paroles. "I was scared of losing you. Of losing what we had and of ruining everything. And I do realise that, ironically, that's what I ended up doing.” Il avait si peur de le perdre qu’il a préféré couper court à l’inquiétude en agissant comme le pire des crétins. Aujourd’hui, face aux conséquences et à la montagne de remords qu’il dissimule entre ses côtes, Rye se retrouve à enfin admettre, à voix basse : “You can't imagine how much I hate myself for that.” Son mépris s’est concentré sur sa propre personne, ces deux dernières années. Ses souvenirs d’eux en cilice, il s'autoflagellait pour se faire payer le prix de son incapacité à embouteiller ses sentiments, sacrifiant la meilleure partie de son existence. Et s’il pensait ne blesser que lui à l’époque, il se rend compte, alors que le soleil commence à pointer le bout de ses rayons à l’horizon, qu’il s’est une fois de plus trompé. “It couldn't have been anyone else, Hunter. It's always been... you. And us together. Make me do anything we've done with someone else, and I would just... die inside. It would never, ever be the same as us. Even that stupid app. You are the only one I replied to, because you made me think of yourself from the first text. Everyone else... they all seemed, like. Deeply uninteresting, and so not made for me, and so not... you.” Il a détesté chaque personne l’ayant touché depuis leur séparation. Tentant vainement de tromper son cœur, il a laissé un corps, puis deux, toucher le sien, essayer de se l’approprier, sans parvenir à s’abandonner à eux. Des bras l’enserraient, mais ses muscles se tendaient. Des lèvres venaient chercher les siennes, mais son visage se tournait pour les fuir, esquissant des sourires gênés. Chaque pulsation devenait douloureuse, chaque centimètre carré de sa peau semblait le brûler jusqu’aux os. Mais même ça ne parvenait pas à égaler la souffrance causée par sa propre erreur. Parce qu’ils n’étaient pas Hunter. “I did all of that because it was with you. Because it was time spent with you, and because you're the only one who could make it feel so... special. I– I've never done any of that with Ivy, for example?!” Et peu importe à quel point il peut l’aimer, Ivy n’aurait jamais pu remplacer Hunter, ni ne l’aurait voulu. Les mots lui manquent dès qu’il essaye de les poser sur sa relation avec le Wayne – ou du moins, lui manquaient-ils jusqu’à ce qu’il comprenne la réalité de ses sentiments. Doucement, il secoue la tête et essuie ses joues, ne réalisant qu’alors la présence de quelques larmes. “I've missed all that we used to do together, yeah. Including the endless days where we were just sitting in a park doing nothing, but hell it was still so special. I've missed the conversations, the silences, the laughs. The simple fact that we always knew that when we were doing something, it was together, and when we were doing nothing, it was also with each other.” Sa voix tremble. Rye soupire. “Hunter, you've always–” il se stoppe, cherchant des mots qui n'empireraient pas la situation et ne trahiraient pas les cris désespérés de son cœur. “You've always been the most important person in my life.” À demi mots, comme soufflé aux anges plutôt qu'à Hunter, ou qu'à lui-même. Sa main vient se poser sur ses yeux, épongeant à la source les preuves de son état.


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

Messages :  421
Pseudo :  amaterasu (elle)
Faceclaim :  phil dunster.
Crédits :  av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : vulgarité, hôpital, traumatismes, peur de l'abandon

Il a l'impression d'avoir ouvert la boîte de Pandore, chaque souvenir revenant le hanter avec toute la perfidie d'un mal dont il n'a jamais su comment se prémunir. Hunter assiste, impuissant, à l'assaut mené contre toutes ses défenses. Une phrase après l'autre, les barricades s'effritent, incapables de tenir le choc face aux tentatives du Harding pour se frayer un chemin à travers elles. Sa place a toujours été de l'autre côté, quoi que le Wayne en dise — au plus près de ce cœur qu'il dissimule bec et ongles. Celui qu'il protège si férocement que personne n'a jamais vraiment osé le convoiter, de peur de se voir bouffer les doigts en tendant la main pour l'attraper. Mais Rye s'est heurté très tôt à tous ses mécanismes de défense, à sa colère explosive et inéluctable, à ses mots tranchants et souvent injustes, sans jamais retirer la sienne. Il a accueilli toute sa rancœur de Sharpe sans trembler, comme s'il avait toujours su qu'elle n'avait jamais réellement été dirigée contre lui. De ses piques qui blessaient comme seules celles d'un enfant hargneux le peuvent, à ses regards noirs lorsqu'il voyait le petit prince de Richmond accaparer toute l'attention de sa nouvelle mère, le jeune Wayne s'était d'abord montré hostile avant de feindre une semi indifférence qu'il était loin d'éprouver. Mais il fallait bien se rendre moins facile à ramener aux portes de l'orphelinat, terrifié à l'idée qu'on le sépare de sa sœur. Il avait tenté d'étouffer ses démons et de faire taire cette jalousie qui infectait tout son être, avec plus ou moins de succès. Persuadé que s'il montrait son vrai visage, on le ramènerait d'où on l'avait extirpé. Et à l'époque, il était prêt à tout pour qu'on l'autorise à rester là avec Lily, à prétendre être des gosses normaux dans un foyer dont il n'avaient encore jamais essayé de s'enfuir. Mais c'était comme si le parfait petit Harding pouvait lire à travers lui, deviner toutes ses failles et avoir l'audace de les garder pour lui. Hunter avait toujours cru qu'il emmagasinait les informations pour les utiliser contre lui plus tard, lorsqu'il réussirait inévitablement à lui arracher l'affection naissante des Wayne en l'exposant pour le monstre qu'il était. Oh, ce qu'il avait pu lui en vouloir d'être tout ce que lui-même n'était pas. Parce que Hunter avait beau s'échigner à faire tout ce qu'il fallait, rien ne semblait jamais assez bien lorsque Russett faisait tout tellement mieux.

Alors il a passé des années à le mépriser, souvent en silence, mais toujours avec une ferveur assidue. Il l'a repoussé mille fois plus fort que n'importe qui d'autre, si bien que le Harding n'aurait jamais dû réussir à se faufiler jusqu'à son cœur. C'est impossible à expliquer, ça n'a vraiment aucun sens. Pourtant, alors que ses paroles résonnent dans l'habitacle, l'effet qu'elles ont sur le Wayne est indéniable. Il sait qu'elles ne font si mal que parce qu'elles viennent de lui. Il sait aussi que la souffrance qu'elles infligent est proportionnelle à tout ce qu'il a un jour ressenti pour son ami le plus proche. Or c'est à peine s'il peut encore respirer, asphyxié par des larmes qu'il ne sait pas comment verser. Chaque mot s'échappant d'entre les lèvres du poète fait miroiter de cruelles chimères à son esprit. C'est presque déconcertant, à quel point ils sonnent justes, à quel point ils sont réconfortants. Mais Hunter ne peut s'empêcher de se méfier de l'espoir qui renaît vicieusement dans sa poitrine, ordonnant aux battements frénétiques de son cœur de s'apaiser. Lui mieux que personne sait combien le Harding a ça dans la peau, le besoin de rassurer, de dire ce qu'il faut pour apaiser les craintes et guérir les blessures. C'est bien pour ça que Rye est la seule personne au monde qui puisse le blesser en lui disant pourtant exactement ce qu'il veut entendre, ce qu'il a passé deux années entières à espérer. Parce que même s'il a viscéralement besoin d'y croire, même s'il crève d'envie que ça soit vrai, Hunter n'y arrive pas. Quelque chose s'est brisé, quelque chose sur lequel il ne parvient pas à mettre les mots, comme trop souvent. Une sorte de croyance selon laquelle Rye serait toujours là, quoi qu'il advienne. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, il serait toujours à ses côtés, puisqu'il avait vu tous ses démons en face et qu'il les avait fixé droit dans les yeux, sans ciller.

Mais il y a cette voix, insidieuse et cruelle, qu'il s'efforce de taire depuis trop longtemps. Cette voix horriblement persistante qu'il ne peut plus ignorer, et qu'il laisse enfin prendre le dessus. Les yeux rivés sur la route pour ne pas trahir les larmes qu'il refuse catégoriquement de verser, la question vient rompre le silence avec tout le tranchant d'une lame. "Then why weren't you there?" Il s'obstine à regarder droit devant lui, conscient qu'il s'effondrerait à la seconde où il s'autoriserait à le dévisager. En cet instant précis, il aurait aimé ne pas connaître l'artiste par coeur, pour ne pas savoir qu'il était en train de pleurer. Ça lui aurait moins donné l'impression d'être le pire des connards, quand il cède à un nouveau genre de rancœur qu'il n'avait encore jamais éprouvée pour le Harding. Le genre qui semble justifiée. "Why the hell weren't you there, Rye?" Sa voix se brise, mais il s'en fout. Il ne peut plus s'arrêter, ne peut pas non plus retenir le venin d'imbiber ses paroles. "You must have been quite busy, since you couldn't even spare a single afternoon to come visit me at the hospital." Il renifle, à moitié pour témoigner d'un dédain incrédule, à moitié pour chasser les larmes qui ont entamé leur chute le long de ses joues. Tant pis, il ne les essuiera pas. Qu'il les voie, qu'il sache qu'il en est la cause ; Hunter ne veut plus que ce qui lui fera mal, à lui aussi. "No matter how many times I've tried to figure it out, it doesn't make any sense. Why wouldn't you come? You've just said I was important to you, then how could you ignore what happened? How could you possibly ignore how much I needed you there with me?" L'aveu glisse entre eux, d'autant plus percutant de par la vulnérabilité qu'il trahit. C'est si rare, de la part de l'ancien athlète, que ça le surprend lui aussi. Il est trop tard pour revenir en arrière, désormais. De toutes façons, il ne s'attendait pas à ce que ça soit un secret. Évidemment qu'il avait eu besoin de Rye, qu'il avait désespérément attendu sa venue à l'hôpital après son transfert à Londres. Peut-être était-ce justement ça, au fond, ce qu'il avait détesté — que ce qui était si évident pour lui ait semblé si obscur à la seule personne au monde pour qui ça n'aurait jamais dû l'être.

Le reste a du mal à franchir la barrière de ses lèvres, sa voix se fait plus petite, plus distante aussi. Comme s'il revivait l'un des pires moments de sa vie, et que son cerveau avait encore du mal à réaliser que Rye figurait dedans. Rye, qui lui avait tourné le dos quelques jours avant qu'il ne s'envole pour Tokyo — ville maudite dont il n'a plus prononcé le nom depuis l'incident fatidique, et qu'il rechigne encore à énoncer aujourd'hui. "Despite whatever the hell your little speech meant before the Games, I thought you'd still care." Parce que malgré le discours confus de son meilleur ami ce jour-là, sur son besoin de prendre ses distances, Hunter n'avait eu aucun doute sur le fait qu'il viendrait le voir à l'hôpital. Il avait fini par s'autoriser à y croire, à toutes ces conneries sur la façon dont certaines âmes sont reliées entre elles par des fils d'or impossible à couper. Il allait forcément venir, n'est-ce pas ? C'était Rye, il ne pouvait pas être ailleurs qu'assis au bord de son lit, à chasser le personnel médical à sa place bien plus poliment que s'il l'avait fait lui-même. "I thought... there was no way you could have erased me from your life within a few days, as if I meant nothing to you, right? Surely, there must have been a reasonable explanation as to why you never visited once." Il s'était convaincu les premiers jours, que Rye n'avait peut-être pas encore eu vent de la nouvelle. Puis il avait deviné dans le regard d'absolument tous les Wayne qu'il n'y avait aucune possibilité pour que ça soit crédible. Et plus les jours s'écoulaient sans la présence du Harding, plus il les voyait tous se sentir coupables, comme si c'était leur faute s'il ne se pointait pas. "Doesn't matter how we left things before T—," il inspire, s'oblige à terminer sa phrase.  "Before Tokyo. If the roles were reversed, there is no questioning where I would have been. And I... I wish the decision had been that obvious for you as well, back then." Il bat des paupières pour chasser les larmes qui se sont agglutinées, s'efforçant de retrouver un semblant de contenance. Son attention reste focalisée sur la route, tandis que la périphérie de Londres s'approche devant eux. "I wish... you would have been by my side, while I was going through this nightmare. And to be fair, it didn't make any sense that you weren't. You were one of the most important persons in my life too, idiot. Of course I was expecting you to show up eventually." Dès que quelqu'un frappait à la porte de sa chambre d'hôpital, il espérait que ce serait sa silhouette à lui qui franchirait le seuil. Mais il n'était jamais venu, et ça n'avait aucun sens à ses yeux. Aucun, si ce n'était de lui révéler à quel point il avait pu être stupide, de croire en des choses invisibles, en des mythes qui n'existent pas pour les gens comme lui. "And you know what the worst part is?" Il se mord la lèvre inférieure, les yeux bouffis et la voix rauque de toutes les vérités qu'il vient d'admettre. C'est celle-ci qui l'achève, irrémédiablement la plus assassine : "I kept waiting for you." Un rictus douloureux lui échappe, tandis qu'il se tourne enfin vers celui qui détient des réponses qui lui échappent depuis si longtemps, qu'il a fini par ne plus espérer les entendre. Il est si proche d'une explication, désormais, que ça le terrifie. C'est à peine s'il s'autorise à le dévisager quelques secondes, avant de prendre lâchement la fuite. "How foolish of me, right?"



Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

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Pseudo :  kidd, she/her.
Faceclaim :  oliver jackson cohen.
Crédits :  av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 928959dbebe11b58c4ee4e3a4b4a8a49cf6c2e6b
Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : anxiété, self-hatred

Chaque nouveau mot est un coup au cœur en plus. Hunter parle et Rye s’enfonce dans son siège, dans l’espoir de s’y évaporer et de ne faire plus qu’un avec le cuir de son dossier. Il écoute. Aussi douloureuse la réalisation de toutes ses erreurs et de leurs conséquences désastreuses puisse être, il ne rate pas une seule parole de son (ancien?) meilleur ami, les gravant une à une dans sa mémoire. Elles y laisseront des cicatrices, à n’en pas douter, mais il était prêt à les assumer si… Si quoi? L’avenir de leur relation n’a jamais paru aussi incertain. Ils parlent, parlent, parlent encore, mais à quel prix? Est-ce qu’aujourd’hui serait un adieu définitif, après une parenthèse qu’il n’a pas su clore lui-même, il y a deux ans et demi? Dans le creux de son ventre, l’angoisse se construit, syllabe après syllabe. Naïvement, il ferme les yeux pour tenter de retenir les larmes coagulant à la lisière de ses cils. Il n’a le droit ni de s’apitoyer sur lui-même, ni de céder aux appels de son anxiété, le dévorant pourtant de l’intérieur. L’envie de demander à Hunter d’arrêter la voiture pour en sortir et pouvoir inspirer un grand coup le prend au corps, mais il refuse de s’y abandonner – s’il met un pied hors de cette voiture, il n’est pas certain d’y retourner un jour, et il n’aurait absolument pas le droit de s’en plaindre. Alors il tente tant bien que mal de se concentrer à la fois sur les paroles de Wayne, à la fois sur celle de sa mère, depuis qu’il est gamin. La voix d’Aimee Harding résonne comme un orgue de cathédrale : elle emplit chaque partie de son être creusé par l’absence de l’athlète de son existence, diffusant un frisson glacial sous son épiderme, à en geler son sang. “Don’t start again, Russett. It’s not that bad. Just breathe, you’ll feel better. Don’t you want to? Are you trying to bring all the attention to you? People don’t like when strangers let their anxiety overflow, you’re just spilling an horrid kind of atmosphere. You know I love you, I just want the best for you. Breathe. If you keep acting like that, I’ll send you to your room for the rest of the weekend, Russett. Stop being such an actor, it doesn’t suit you.” La gorge serrée et le coeur lourd, il réintègre chaque réflexe qu’elle lui a appris plus ou moins consciemment : une main sur son visage, il préfère interrompre sa respiration que de la laisser s'emballer comme elle risque de le faire, ferme les yeux pour éviter que ses larmes ne débordent avec ses émotions, et plante ses dents dans son pouce, le mordant avec force pour tenter vainement de désamorcer la bombe au creux de son ventre.

Il laisse s’installer un silence dans l’habitacle, un des plus gênants qu’il n’ait jamais vécu, avant de renifler comme un enfant. "I came, il souffle. Quite a lot, in front of the doors. But when I finally found the nerves to come upstairs, they told me you were gone." Ses cent pas se sont transformés en milliers, devant les portes coulissantes de l’hôpital. Partagé entre égoïsme teinté d’instinct de survie et besoin irrépressible de monter et serrer ses doigts dans les siens, lui promettre que tout irait bien, malgré la douleur et l’étendue des dégâts au creux de chaque brisure et fracture de ses os, Rye s’était retrouvé bloqué dans la spirale infernale de l’incapacité à prendre la moindre décision. Alors, il tournait. S'asseyait parfois sur un banc, écoutait quelques larmes couler suite à une mauvaise nouvelle, ou les ragots colportés d’un lieu de travail jusqu’à l’orée d’une chambre d’hôpital. Plus rarement, il relevait la tête pour tenter de trouver l’étage auquel Hunter était soigné. Mais son cœur se serrait, sa nausée remontait à la surface et, immanquablement, Rye se défilait lorsque les heures de visite se terminaient. Il a joué à ce petit jeu pendant plusieurs jours. Y aller, ne pas le faire, s’empêcher de s’approcher de l’hôpital ou, au contraire, se forcer à y aller pour ramasser les bribes de courage abandonnées la veille. Et puis, finalement, trouvant ce qu’il lui manquait pour passer la porte, il s’était rendu compte qu’encore une fois, il n’avait pas agi suffisamment vite. Why the hell weren’t you there, Rye? Il s’humecte les lèvres, aussi sèches que ses joues peuvent être trempées. “I didn’t come to your room because… Because I thought it was my fault. I–” Il déglutit difficilement. La boule d’angoisse dans sa gorge l’obstrue presque trop pour lui laisser l’opportunité de respirer. “I thought you might not have been focused enough, or it was because I never brought the ring back. I don’t know! It doesn’t make more sense for me” ment-il, dissimulant la contrevérité dans un sanglot qu’il ne parvient à retenir – et il se maudit pour ça. Sa voix vacille, ses mauvaises habitudes reprennent : au lieu de paroles intelligibles, comme il aurait voulu lui offrir, Rye se met à bégayer. ”I– I’ve been.. Awfully stupid, and I don’t think I’d have enough of a lifetime to tell you how sorry I am for– for absolutely everything. I fucking hate myself for that, Hunter.” Il a si souvent lu que tomber amoureux de son meilleur ami était la meilleure chose qu’il pouvait se souhaiter. Les foutaises de ses romans lui étaient revenues en pleine gueule, comme elles le font à nouveau aujourd’hui. La vraie vie n’a rien d’une romance incroyable que l’on écrit page après page. Son histoire, s’il avait pu l’écrire, n’aurait jamais pris ce tournant. Cette nuit passée avec Hunter, au lieu d’ouvrir la porte à toutes ses angoisses et à l’irrépressible douleur ressentie au plus profond de sa poitrine, aurait mené à la plus douce des histoires d’amour. Au lieu de ça, Rye avait senti son coeur sur le point de rompre à en voler en des milliers d’éclats face à l’évidence qui traînait au-dessus de sa tête depuis des années : il ne peut pas ne pas aimer, profondément et de tout son être, Hunter Wayne. Et l'idée même de devoir survivre à un refus l’avait poussé à s’éloigner, bouffé par la peur de devenir un énième fantôme de lui-même. Comme sa mère avant lui. "I think that- I think that if I came, I wouldn't have been able to leave you again. And I had to,” il murmure. Mais pourquoi, au final? Pour continuer à ramasser les pots cassés plus de deux ans plus tard, pour se retrouver à tenter de tourner la page auprès d’un autre corps que celui de l’athlète et s’en retrouver physiquement malade, pour être incapable de passer la moindre journée sans penser à lui, pour refuser d’admettre qu’il a besoin des nouvelles données par Lily, par Nehara, et que si elles ne lui laissent pas savoir comment Hunter va, plus rien ne compte dans la conversation jusqu’à ce qu’elles crachent le morceau. Pour passer deux ans à ne vivre qu’à moitié, se morfondant d’une absence qu’il a lui-même provoquée. Vingt-sept foutus mois et vingt-sept foutus jours se sont écoulés depuis la dernière fois qu’il l’a vue, et autant de temps pendant lequel Rye Harding s’est retrouvé terriblement proche de devenir une pâle copie du cœur brisé de sa mère. Son hamartia l’avait envoyé droit dans un mur, et il se retrouve par sa propre faute à en attendre une deuxième, qui aurait l’effet inverse. Difficilement, il étouffe un nouveau sanglot, prend quelques secondes pour retrouver un semblant de respiration saine et compréhensible, avant d’enfin tourner la tête vers Hunter, dont les larmes lui déchirent lui font rater bien des palpitations. "I'm sorry I let you down. I'm sorry I didn't come to Tokyo as well as the hospital. I'm sorry you waited for me and I’ve been unable to be here. And all of that for… absolutely nothing." Rye inspire, mais ça ne sert strictement à rien. L’angoisse est là, étouffante, dans chaque respiration irrégulière qui le secoue. Elle s’installe de plus en plus sous sa peau et bordel, qu’il aimerait que cette voiture s’arrête et de pouvoir tendre les bras pour attirer Hunter à lui, comme cette nuit de mai 2008, gravée dans sa mémoire. “It didn’t help. And I just realized the awful mistake I made the day I told you I needed to keep my distance for a while.” Il n’ose pas parler trop fort, comme si l’aveu risquait de tout détruire sur son passage.

Il a envie de vomir, mais n’écoute pas pour autant les cris de son corps ou de son esprit. A la place, il se contente de jouer nerveusement avec la bague autour de son annulaire droit ; celle des Wayne. Celle qui ne devrait plus être avec lui, mais qu’il était tout bonnement inapte à retirer, ces deux dernières années. Il s’y est accroché avec la ferveur des épouses des grandes guerres, dans l’espoir que la caresser lui ramènerait Hunter. You’re such an idiot, Harding. Ses phalanges se resserrent, craquent, s’étirent, et il soupire. Du revers de sa manche, il essuie ses yeux et ses joues avec un peu trop de véhémence, sans parvenir à calmer totalement ses larmes pour autant ; nul doute que le geste continuera au fil de la conversation. Rye Harding hésite. De voir Hunter à ses côtés, pleurer à cause de lui, montrer une vulnérabilité qu’il aurait d’ordinaire dissimulée derrière son sarcasme et ses remarques piquantes, lui tord les entrailles. Il n’arrive pas à déterminer s’ils doivent continuer dans ce sens ou passer à autre chose, au moins temporairement. Combien de temps Hunter serait-il en mesure de continuer à conduire, dans cet état? Les yeux rivés à travers le pare brise, Rye recommencer à tortiller la bague entre le bout de ses doigts, avant de souffler : “If it’s okay… Like, I’d get it if you say no, but– If it’s okay, can you tell me more about your travels?” Il a l’air et la voix du gamin effrayé de la réponse de ses parents. Terrifié des multitudes de réponses possibles de la part de Wayne, il enfonce son menton dans son torse, se serrant inconsciemment contre sa portière pour prendre le moins de place possible dans l’habitacle.


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

Messages :  421
Pseudo :  amaterasu (elle)
Faceclaim :  phil dunster.
Crédits :  av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : vulgarité, peur de l'abandon (++)

L'admission lui tranche les lèvres, emportant avec elle plusieurs fragments de son cœur brisé. Hunter les dépose aux pieds du Harding, en une offrande qui ressemble à s'y méprendre à un sacrifice. Il ne s'attend pas à ce que le poète les répare, ni à ce qu'ils soient un jour remplacés. Il préfère s'habituer à leur absence et apprendre à vivre avec un cœur amoché et bancal, plutôt que d'autoriser qui que ce soit à le raccommoder. C'est la certitude à laquelle il s'accroche avec obstination, sourd à l'espoir qui fait pourtant battre l'organe un peu plus vite. Hunter lui a tout balancé à la hâte, comme un pansement qu'on arracherait d'un geste vif. Son amertume, sa rancœur, sa tristesse. Il lui a tout jeté à la figure comme on se débarrasserait d'objets encombrants et abîmés, traînant dans un coin d'une pièce depuis deux ans et demi. Ce n'est plus son problème désormais, peu lui importe que Rye les destine à la casse ou qu'il s'évertue à les réparer. Hunter devrait se sentir soulagé de s'être enfin défait de ce bagage émotionnel, pourtant le réconfort ne vient pas. Il sait qu'il reste trop de cadavres à déterrer entre eux, trop de non-dits affreux qu'il laisse encore volontairement pourrir sous terre — terrifié par des vérités qu'il n'est pas près de voir remonter à la surface. Rien ne l'a préparé à celle que lui révèle le Harding non plus, dans un souffle à peine audible.

"I came."

Hunter voudrait refuser de le croire, mais l'imaginer faire les cent pas devant les portes automatiques est bien trop facile. Il soupire, frustré, parce que ça ressemble beaucoup trop à Rye pour ne pas sonner vrai. Imbécile, il voudrait lui hurler, lui dire que lui aurait défoncé les portes et grimpé les marches deux par deux pour le rejoindre. Peut-être bien qu'il n'aurait pas su trouver les mots pour le rassurer, une fois à son chevet ; mais il aurait glissé ses doigts entre les siens et n'aurait plus lâché sa main jusqu'à ce qu'il sorte de ce fichu hôpital. C'est de ce simple geste d'une importance infinie dont Rye l'a privé, et Hunter a la rancune trop tenace pour l'oublier. "Yeah, well, maybe you shouldn't have hesitated for so long," qu'il rétorque la gorge nouée, mais sur un ton assez acerbe pour que le message soit clair. L'ancien athlète refuse de camoufler ses défauts pour les rendre plus supportables ; ça implose, lentement mais sûrement, il a la rage au ventre et un besoin vicieux d'enfoncer ses griffes dans tout ce qu'il touche. Mais c'est à double tranchant. Lorsqu'elles sont aussi intenses, ses propres émotions lui ont toujours explosé entre les côtes. Elles sont comme une force destructrice que rien ne peut arrêter, et il est parfois indigné d'être le seul à souffrir de chacune de leurs déflagrations. Il sent qu'elles lui échappent, et il est incapable de les retenir. Let it hurt him as much as it hurts you, ça gronde, ça résonne en lui, cette colère immonde qui l'aveugle et qui l'étouffe. He wasn't there. He left you, just like you always knew he would. He deserves to pay for it. Ça continue à vibrer sous sa peau, nourrissant sa rancœur autant que son aversion pour tout ce qu'il reste de Sharpe en lui. Parce qu'il se hait toujours dans ces moments-là, quand le contrôle lui échappe et qu'il ne vaut pas mieux qu'un père à la violence facile. Il sent le chaos pulser dans ses veines, cherchant un exutoire, une façon d'exploser à la gueule du monde et de le repeindre aux couleurs de son enfance. Tout se mélange et se confond, ses sentiments s'entremêlent à tel point qu'il ne peut plus les discerner. Seules ses insécurités résonnent, d'une clarté impossible à ignorer. Dans le confinement de son cœur meurtri, elles sont prononcées sur le même ton vicieux et cruel que prenait si souvent son géniteur. He wasn't there, and you hate him for it. Tell him, he deserves to hear it. Tell him, Hunter. You hate him, don't you? You are your father's son, after all. What else are you supposed to feel?

"I fucking hate myself for that, Hunter."

Il ne respire plus, asphyxié par ses propres démons. "Stop!" Hunter ralentit soudainement, il se serait probablement arrêté s'il ne se pensait pas incapable de redémarrer. "Stop it, it's not your fault."  Il essuie d'un geste brusque les larmes devenues trop abondantes, puis laisse ses mains retomber lourdement sur le volant. "How is any of this your fault?" Il déglutit difficilement, lutte contre les larmes qui s'obstinent à l'assaillir. "What would that stupid ring have changed, huh? Could it have prevented the pole from breaking? Could you?" Il se tourne vers Rye rien qu'une poignée de secondes, et ça suffit pour qu'il reprenne son souffle. Il étouffe ses pensées les plus sombres, elles sont comme aspirées d'un seul coup ; Rye ramène le calme dans son esprit, où le silence se fait subitement roi. Le regard du poète a cet effet-là, celui de l'arracher aux monstres de son passé pour l'ancrer dans l'instant présent. "And how dare you suggest I wasn't focused enough, you moron! If you think I'd ever enter a competition and not aim to be the fucking best, then you don't know me at all," il lâche avec une arrogance qu'il ne ressent pas, les doigts crispés sur le volant et les yeux rivés sur la route. Ce n'est pas ce qu'il veut dire, mais il ne parvient pas à formuler la moindre pensée cohérente. Hunter cherche à se rappeler qui il est, loin de l'ombre de Lloyd Sharpe. Il ne lui ressemble jamais autant que quand il laisse la colère le consumer, mais les Wayne l'ont aimé trop fort pour que sa seule voix résonne. Il prend une autre grande inspiration, il sait ce qu'il doit dire, même s'il n'a aucune idée de comment l'exprimer. "Not every problem in the world has to be your burden, Rye. Shit happens all the fucking time, that's just life." C'est maladroit, sans doute, mais il veut qu'il comprenne qu'il ne lui en veut pas. Qu'il ne lui en a jamais voulu, pas pour ça. Pas pour un putain d'accident sur lequel Rye n'a eu aucune incidence. "Granted, I've always been an asshole, but even I would never blame you for this." Il secoue la tête, voudrait l'enfoncer dans le dossier. Mais malgré son ton abrasif, il sent son coeur ralentir, apaisé par la vérité qui lui apparaît évidente maintenant que le brouillard s'est dissipé. "I don't hate you." Ce n'est pas plus qu'un murmure, comme s'il venait à peine de le réaliser. Rye mérite de l'entendre, lui aussi, alors il l'assène à nouveau, plus fermement. "I don't hate you for not coming to Tokyo, nor to the hospital, and certainly not for what happened that day on the field. I was disappointed, and mad, and hurt. But I don't hate you, I could never hate you. So stop putting yourself through this on my account, for Christ's sake. No one's asking you to." La certitude est ancrée en lui, et rien ni personne ne parviendra à la lui arracher.

L'atmosphère de l'habitacle devient moins irrespirable, Hunter se sentant tout de suite moins oppressé lorsqu'il parvient à reprendre le dessus sur ses émotions chaotiques. Il pourrait presque éclater de rire, tellement ça lui semble ridicule, désormais. Comment a-t-il pu croire le détester, quand son simple regard suffit à museler tous ses démons ? Sa seule présence à ses côtés lui donne l'impression d'être à nouveau lui-même, quelqu'un qu'il a tendance à oublier quand ses insécurités le pétrifient. Il repense à ce que le Harding lui a avoué, et se sent un peu plus léger maintenant qu'il sait qu'il a au moins essayé. Il est trop tôt pour qu'il l'admette, alors il préfère se concentrer sur des broutilles. "Not focused enough, as if." Le Wayne grogne comme un gamin vexé, bien que ça sonne plus incrédule que mesquin. "How could you actually say that. Insulting me in my own car." Il l'aurait sans doute poussé d'un geste espiègle s'ils avaient été debout, comme il en avait pris l'habitude au fil des années. Au lieu de quoi il continue de faussement s'indigner, concentré sur la route et absolument pas sur la nostalgie qui l'envahit en repensant à toutes ces fois où Rye l'a vu s'entraîner. "Pff, the ring." La curiosité le démange, c'est presque de la torture de ne pas vérifier. Un seul petit coup d'oeil, et ça serait réglé. Mais il est hors de question qu'il se fasse surprendre, alors il regarde droit devant lui. "Joke's on you, 'cause I don't even believe in lucky charms anyway." Il  marmonne, espérant que ça rende son demi-mensonge un peu plus crédible. Ce n'était pas la bague qui comptait ; c'était que ça soit Rye qui la lui rende.

Hunter retrouve un semblant de contenance, à laquelle il s'accroche dès que le Harding reprend la parole. Il l'écoute attentivement, doutant de la véracité de certains propos tout en étant prêt à reconnaître que ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour aborder certains sujets. Égoïstement, il n'a pas envie de ruiner tous ses efforts pour retrouver son calme, certain que son coeur ne supporterait pas d'autres révélations. Absolutely nothing, my ass. Mais il laisse couler, pour l'instant du moins. Puis vient le 'I'm sorry' qu'il ne parvient pas à ignorer bien malgré lui, même s'il ne peut tout à fait répondre ce que Rye a besoin d'entendre. "Saying it won't fix anything." Ce n'est ni tendre ni brutal, un simple fait qu'il énonce distinctement parce qu'il est criant de vérité. Hunter sait que les mots sont le point fort du poète, mais il faudra qu'il s'adapte à son langage à lui pour regagner sa confiance. Et le Wayne ne croit qu'en des actes sincères, bien plus parlants que toutes les excuses que son ancien ami pourrait lui servir. Il devine la déception du Harding à cette façon qu'il a de se replier sur lui-même, comme s'il voulait prendre moins de place. Levant les yeux au ciel, l'explorateur s'adoucit, laissant entrevoir plus clairement un espoir contre lequel lui-même ne peut plus lutter. "Who knows, when you're done keeping your distances, maybe you'll magically remember my number." Ça sonne comme un écho de toutes les taquineries échangées autrefois, comme un rappel farouche de leur complicité d'antan.
Hunter lui accorde un peu de répit, toutefois, et le silence fait mine de s'installer. Il est étrangement confortable, là où il lui a semblé si dangereux à peine quelques minutes plus tôt, alors qu'ils venaient tout juste de démarrer. Lorsque Rye le brise, c'est pour l'offusquer à nouveau sans le vouloir. "Oh, now you wanna know about my travels? There are hundreds of pictures and stories on Instagram, why don't you start there and give me a break for the rest of the ride." Ce n'est pas comme s'il avait tout filmé dans l'espoir que Rye les verrait, après tout. Il ne réalise qu'après avoir parlé trop vite que ça sonne comme une accusation, pour laquelle il n'a absolument aucune justification. Souhaitant à tout prix éviter une conversation qui achèverait de pulvériser son égo, l'influenceur fait rapidement marche arrière. Il lui accorde à peine quelques secondes avant de prétendre céder généreusement à une requête aberrante, âme charitable qu'il est. "Ugh, fine. What do you wanna know?"
_________________________

C'est fou comme certaines habitudes se reprennent aisément, un peu trop sans doute. Hunter s'est empressé de ravaler ses éclats de rire, d'empêcher un sourire sincère d'illuminer son visage, et de détourner les yeux lorsqu'ils se mettaient à briller un peu trop fort. Il a toujours eu le don de se laisser aller pendant des heures à discuter avec Rye, sans réaliser le temps qui file ; ça a toujours eu quelque chose de facile, de se laisser happer par les mots du Harding au point d'en oublier le monde qui les entoure. Il est surpris quand il réalise la vitesse à laquelle les kilomètres ont défilé, encore plus lorsqu'il cherche un endroit où se garer parce qu'ils sont arrivés à destination (tant bien que mal). Sans aucune surprise, ils se chamaillent pour trouver une place, chacun ayant des opinions qu'il est absolument nécessaire de faire entendre alors qu'aucune option n'est plus valide que l'autre. Pour une fois, car c'est souvent la logique du Harding qui l'emporte — non pas que Hunter l'ait déjà admis. Une fois leurs sacs solidement accrochés sur leurs épaules, ils se dirigent vers le début du parcours. Ils ont à peine fait trois pas en direction du panneau de randonnée que Rye trébuche sur une pierre, Hunter le rattrapant instinctivement par le bras sans sourciller. "Watch your step, nerd." Le réflexe est acquis depuis longtemps, façonné par des années d'expérience à se balader à travers Londres aux côtés de l'être humain le plus maladroit qu'il connaisse. Et c'est en incluant Lily. Il le relâche à la hâte quand il réalise ce qu'il vient de faire, sans même en avoir pleinement eu conscience. Il faut croire que cette habitude-là aussi semble trop ancrée en lui pour s'être réellement perdue. "Jeez, we haven't even started yet. How am I supposed to bring you back to London in one piece if you can't even stand on your own two legs?" Il darde un regard mi-taquin mi-curieux en sa direction, tirant sur les fils qui les relient comme pour vérifier s'ils sont toujours là. Solides, indéfectibles. Les rayons du soleil choisissent cet instant pour transpercer les nuages, leurs lueurs se reflétant dans les yeux de l'artiste. La brise  le décoiffe, lui donnant un air absolument adorable qui le rend douloureux à regarder. "I got a feeling I haven't packed enough bandages for this." Hunter se détourne, soupire pour une tout autre raison, que lui-même ne parvient pas à s'expliquer. "Alright, let's go."



Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
Russett Harding
Russett Harding

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Crédits :  av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
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Citation :  — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.

Âge :  thirty four.
Pronom :  he/him.
Statut Civil :  single, desperately in love with his best friend.
Occupation :  poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation :  a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game :  disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.

(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)

Triggers :  tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings :  pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.

   
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

TW/CW : ràs?

"Yeah, well, maybe you shouldn't have hesitated for so long,"

La remarque caustique vient nécroser une plaie déjà béante dans la poitrine de Rye. Elle s’immisce jusqu’à s’infiltrer et dans son cœur, et dans son esprit. Hunter a raison, il n’aurait pas dû attendre aussi longtemps. Mais sa raison avait une fois de plus pris le dessus sur ses sentiments, le clouant sur le parvis de l’hôpital, à tourner en rond comme un lion en cage. Like the whole fucking circus you are, Harding. Sa stupidité n’avait eu d’égal que sa lâcheté. Pendant des semaines, il était venu, avait attendu, n’avait rien vaincu du tout. Ni son angoisse, ni la peur panique que lui inspirait l’idée de se retrouver face à un Hunter blessé, dans tous les sens du terme. Son corps avait dû le sentir, qu’il était trop tard. C’est pour ça qu’il lui avait enfin insufflé le courage pour ne le mener à rien d’autre qu’un nouvel échec et un cœur brisé, s’éclatant sur le lino de la réception, se jouant de lui et de ses espoirs pusillanimes. Il n’aurait pas dû hésiter aussi longtemps, c’est vrai, tout comme il n’aurait pas dû renoncer à partir au Japon avec lui, renoncer à lui écrire, lui parler, à entretenir cette amitié dont il aurait dû savoir se contenter plutôt que d’effacer toute possibilité d’un avenir dans lequel Hunter Wayne aurait fait plus encore que simplement graviter : d’amour ou d’amitié, il en aurait été le noyau, et Rye aurait dû apprendre à se complaire dans ce qu’il était à même de lui offrir, plutôt que de se concentrer sur un égoïsme qu’il n’a jamais réussi à accepter. Mais déballer tout ça risque de les faire foncer droit dans le mur – métaphoriquement et littéralement. Alors il la ferme, une fois de plus, ruminant les paroles emplies d’une vérité douloureuse du conducteur. Il passe une main sur son visage, sans même espérer s’en sentir mieux ensuite, juste… Parce qu’il n’a rien d’autre à faire que de se taire et d’accepter le traitement. C’est sa faute, s’ils en sont là, après tout. L’habitacle continue de se remplir d’une tension palpable malgré les vannes qui s’ouvrent une à une, agitant les pulsations déjà erratiques de son cœur. S’il n’avait pas laissé parler ses sentiments, il y a deux ans et demi, ça aurait pu être un samedi matin comme un autre, où la musique remplirait la voiture, au lieu de leurs voix étranglées et de leurs aveux entre acrimonie et désespoir. For fuck’s sake, Russett. Des années à s’entendre dire à quel point il peut être malin, pour finir comme le dernier des abrutis, nourrissant une haine malsaine à son propre égard, dont il laisse échapper l’aveu de l’existence entre ses lèvres pincées, dans un discours perturbé par son bégaiement. I fucking hate myself for that, Hunter. Il lui offre l’opportunité de lui rendre la monnaie de sa pièce. De lui dire à quel point lui aussi peut bien le détester de s’être montré si lâche à autant de reprises. Peut-être que d’entendre ces mots sortir de la bouche d’Hunter aurait fini de détruire les éclats de son cœur, mais la réponse obtenue, elle, en arrête ses battements le temps d’une courte seconde. Rye tourne la tête, posant son regard trempé sur le profil de Wayne. It’s not your fault. Sa poitrine s'affaisse un peu plus encore, libérée d’un poids autant qu’elle se retrouve accablée d’une douleur nouvelle, étrange, dont il ne comprend pas vraiment l’origine. Ce n’était pas sa faute.

Ses doigts reviennent caresser le métal de la bague, à son annulaire. La pulpe de son index redessine à l’aveugle les pourtours de sa gravure, alors que Rye tente de reprendre un peu de cette respiration qui semble lui manquer – il ne l’avait même pas réalisé. Son regard croise celui d’Hunter et ses entrailles s’agitent, ses larmes paraissant enfin stopper leur descente vers sa barbe. Un sourire s’esquisse au coin de ses lèvres et, doucement, Rye secoue la tête. “I’m not saying you were not– Of course you always aimed to be the best, and you’ve always been.” Il courbe légèrement son cou, détaillant les traits qu’il parvient à apercevoir, entre le soleil perçant au travers de la fenêtre et le visage d’Hunter rivé vers la route. D’un revers de la main, il entreprend d’essuyer ses joues, laissant les souvenirs l’envahir. Toutes ces fins d’après-midi, les mardis, à descendre les marches à toute vitesse, tombant parfois le long des escaliers, pour rater le moins possible de ses entraînements. Toutes les années qui ont pu suivre, tentant d’arranger son emploi du temps pour venir l’observer, détaillant avec la précision de l’artiste et l’avidité de l’amoureux transis le moindre de ses mouvements, hissant Hunter au rang d’humain fait art. Tout autant de souvenirs qu'il chérit pour s'assurer de ne jamais les oublier, et qu'il aimerait tant voir renaître, d'une façon ou d'une autre. La nostalgie liée à cette période de leur vie devient plus douce qu'elle n'a su l'être ces deux dernières années. Synonyme de douleur virulente pendant leur séparation, elle reprend sa place bienheureuse dans son esprit et au creux de sa poitrine, bercée par cette petite pointe d'arrogance d'un ego blessé par mégarde. Mais dans sa fatuité qu’il se doute être fictive, Rye aperçoit surtout la possibilité de retrouver cet avant dont il n’a jamais su faire le deuil, troublée par une leçon qu’Hunter a déjà tenté de lui apprendre il y a quelques années. Une fois n’est pas coutume. Il lui redit ces mots qu’il avait oubliés, qui sonnent un peu différemment entre ses lèvres aujourd’hui. Harding inspire profondément, hésite, et finit par effleurer sa main de la sienne, à la recherche d’un ancrage supplémentaire pour ne pas perdre pied à nouveau. “Not everyone of them, no. But I’ve always wanted to take a bit of your burden to ease your shoulders,” il murmure, offrant à Wayne la possibilité d’ignorer cet aveu entre les ronronnements du moteur, le bruit de l’air glissant sur la carlingue, et sa voix presque éteinte. Sa main se redresse pour venir se serrer doucement autour de son épaule. Le contact l’électrise, comme un défibrillateur posé contre sa poitrine, donnant la sensation d’une normalité qui lui avait échappé quand Hunter n’était pas là. Quand ses doigts retrouvent la courbe de ses propres cuisses, il s’autorise un nouveau sourire, emplit d’une douceur qu’il ne réserve qu’à lui, malgré le ton sec sur lequel la remarque peut être lancée. “You’ve never been an asshole, Hunter. You might have been a little… tough, sometimes, but it doesn’t make you an asshole, and never did. You always had your reasons.” Silencieusement, il expulse d’un soupir une partie de cette angoisse qui le hante depuis son propre départ, accentuée par celui d’Hunter, et nourrie par des mois et des mois à l’observer de loin. Sa gorge reste serrée, mais sa poitrine, elle, s’allège sensiblement, aidée par les paroles qu’il lui offre. Il croit rêver, au début. S’être fait piéger par le vent et ses sifflements, ou par ce qu’il espérait tant entendre que son cerveau aurait réussi à créer une hallucination auditive. Avec un regain d’espoir, il lance un nouveau coup d’oeil vers Hunter, incapable de réellement savoir à quoi s’attendre. Quand sa voix s’élève, plus forte et plus haute qu’elle n’a su l’être plus tôt, Rye lui prête une attention presque religieuse, lui donnant des allures de zélote. Il s’accroche à ses lèvres, puis à chacun de ses mots. Les sous-pèse, les écoute, les avale dans un silence d’église, tentant d’en saisir les possibles nuances. Son espoir s’accroche au passé glissant entre les lèvres de l’athlète, se demande à quel point il a été réfléchi, si c’est vraiment ce qu’il a voulu utiliser. I could never hate you. Un peu plus, sa gorge se serre et Rye tente de déglutir ses propres émotions pour ne pas les cracher sur le tableau de bord de la Defender. “See. You’re not an asshole. I’ve been the asshole in our story.” Son visage se fend d’un petit sourire, entre une tristesse notable et une pointe de fatigue émotionnelle qu’il voudrait jeter des falaises vers lesquelles ils continuent de rouler. Ses doutes reviennent le prendre au corps mais, quitte à s’épancher à en pleurer l’un comme l’autre après deux ans sans le moindre mot échangé, il se décide à laisser les quelques paroles passer la barrière de ses lèvres. “Thank you, Hunter. For saying all of these.”

L’espace d’un bref instant, Rye se plonge dans un mutisme total, se laissant emporter par les méandres de son esprit. L’enchaînement des dernières minutes tourne en boucle dans son esprit, le poussant à ressasser, repenser chaque parole, tout en sentant l’étau autour de sa poitrine relâcher un peu de pression. Ses yeux fixent un point inexistant au travers de la fenêtre, à l’orée de l’horizon, accrochés par le vide quand son crâne déborde de pensées en arborescence. Il intègre, digère les informations laissées par Hunter. Il ne le déteste pas. Il l’a attendu. Il continue de conduire vers le lieu d’une randonnée dont la préparation lui semble dater d’un millier d’années, au moins. Et c’est lui, une nouvelle fois, qui le ramène à la réalité de leur situation, lui arrachant un léger rire face aux grommellements venant combler l’habitacle. “I didn’t mean it like that, I swear.” Son regard se pose sur lui et la vision de l’athlète vient faire chavirer son cœur, son ventre, la moindre de ses entrailles. Rye ne peut s’empêcher de sourire doucement, malgré son souffle continuant de lui manquer à la vision qu’il lui offre ; celle qui lui a tant manqué. “I know how focused you can be : you didn’t even notice before jumping, the day I almost broke my nose by falling down the stairs to join you.” Son rire fin s’élève à nouveau, alors qu’il secoue la tête, se sentant fondre dans son siège, comme durant toutes ces années passées à l’observer conduire et à mener des débats en tout genre, et sur tous les sujets. Finalement, Harding se retrouve à rouler légèrement des yeux, s’abandonnant aux bras tendus de la taquinerie. “Right, no lucky charms, just little rituals pre competition.” Ses sentiments s’envolent, et Rye s’en fout bien de les retenir. La nostalgie l’éprend, le besoin aussi. La tendresse, la douceur, l’amour profond qu’il lui a toujours portés. S’il a tenté de les étouffer pendant deux ans et demi, essayant avec une difficulté dont il comprend enfin toute l’ampleur, il les laisse revenir à la charge de son être tout entier, affaiblissant ses jambes tout en donnant un nouveau souffle au reste de son corps. Et si ce dernier se laisse prendre au piège de ses propres réflexes, se repliant sensiblement au rejet de ses excuses pourtant sincères – il aurait voulu les lui souffler, les lui hurler maintes et maintes fois au cours de ce temps passé sans lui, essayant avec une ardeur qu’il refusait de voir de réparer les pots cassés et les coeurs brisés, sachant pourtant au fond de lui qu’elles ne régleraient pas chaque complexité du problème qu’il avait créé –, Rye, pour une fois, refuse de se laisser abattre totalement. L’échange, aussi mouvementé a-t-il pu être, a au moins su lui rendre un maigre sentiment de positivité, gonflé à l’écho des taquineries passées. "You know what?” Il le détaille un bref instant, avant de reporter son regard sur la route. “I think I'm pretty shit at keeping my distance anyway." Contrairement aux apparences, elles n’ont jamais été prises. Pas la moindre journée ne s’est déroulée sans que ses pensées ne dérivent une, deux, quinze fois vers Hunter. Que faisait-il? Avec qui? Où ça? Était-il heureux? Avait-il assez bu? Avait-il appris à aimer un corps qui l’avait failli au travers de ses blessures? Comment acceptait-il cette nouvelle vie? Avait-il des gens autour de lui pour l’aider? Pensait-il à lui avec la même ferveur que celle avec laquelle il occupait l’esprit de Rye? Il l’avait observé au travers de ses vidéos, de ses stories, ses posts instagram. Au travers des souvenirs de vacances de Nehara, des confidences de Lily, caché derrière des visages qu’il voulait fermés alors qu’ils se faisaient surtout criant d’une évidence qu’il avait refusé d’admettre pleinement pendant des années. Aimer Hunter, c’est d’une simplicité étourdissante. L’oublier, mettre de côté des années de souvenirs, d’une difficulté ahurissante quand les sentiments prennent leur source dans les recoins les plus reculés de son être, empêchant Rye de remonter à la surface de son propre amour. Il a essayé de se sauver de la noyade mais, aujourd’hui, il est prêt à se contenter d’accepter son sort et d’arrêter de se débattre, espérant attraper çà et là quelques bouées qu’il lui lancerait. Et d’un sourire fin mais brillant, il tend la main pour saisir au vol celle qu’il lui jette, réfléchissant un bref instant avant de commencer à explorer l’infinité de ses questions.

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Il a bu ses paroles comme un assoiffé, au premier oasis du désert. Hunter a toujours su lui raconter les plus belles histoires, celles dont il se faisait le héros et, inlassablement, qu’il lui offrait de vivre à son tour. Les yeux rivés sur lui, le corps tourné dans sa direction, il l’a écouté répondre à ses questions entre deux grommellements de circonstances, revivant au travers de ses mots des souvenirs qu’il a pu apercevoir au détour de ce qu’Hunter acceptait de poster ou non sur ses réseaux sociaux. Il aurait pu continuer pendant des heures, alimentant l’échange à coup de questions ou d’anecdotes qu’il avait pu lire au détour d’un article ou d’une expédition d’un documentaire à l’autre jusqu’à voir, avec un léger pincement au coeur, qu’ils étaient arrivés à destination. Doucement, ses lèvres se pincent et Rye se retrouve à hésiter comme un idiot à ouvrir la porte, une fois la voiture arrêtée. La peur de briser cette entente nouvellement retrouvée le prend aux tripes, mais le claquement de la portière d’Hunter lui fait retrouver un semblant de raison : le trajet n’était que le début de cette journée. Il sort enfin, s’étire, soupirant face à ses muscles ankylosés par la route, avant d’imiter avec attention les gestes de son guide. Son regard se détache enfin de sa silhouette pour se poser sur le paysage qui les entoure. Au loin, la mer se réveille, léchant la plage de galets avec paresse, bercée par le chant des mouettes. L’odeur iodée lui monte au nez et Rye, souriant, commence à avancer sans prêter suffisamment d’attention au trajet de ses pieds sur les cailloux. Son cœur manque un battement au départ de la chute, puis oublie de se remettre à battre en réalisant le contact des doigts d’Hunter autour de son bras, réveillant son corps entier. “Good reflexes,” il répond à défaut de mieux, dissimulant le gloussement que ça lui inspire comme toute ponctuation. En quelques secondes à peine, Rye se paye un retour dans le passé avant de se faire happer par un présent dont il ignore encore où il les mènera. Il repense à tous ces incidents évités de justesse, chaque fois où son nez ne s’est pas cassé et sa peau ne s’est pas écorchée, parce que le Wayne gardait un œil sur lui. Il se redresse, s’humecte les lèvres en esquissant un sourire à la fois désolé et désarmé. “You’ve got my full trust, if it can help? And I promise I’ll do my best to avoid the use of a first aid kit.” Il n’a jamais eu du boy scout que l’allure, quand ils étaient gamins. Sa promesse, Rye sait parfaitement qu’il risque de la briser – comme sa cheville – au premier caillou de travers sur son chemin. Pour autant, l’évidence n’enlève rien à son sourire satisfait, alors qu’il commence à avancer. “You know me : I always have bandages and Digestives.” Le pouce levé, il s’autorise un demi-tour, continuant d’avancer à reculons et trébuchant une nouvelle fois sur une pierre. Son équilibre manque de lui échapper, mais Rye se redresse et, d’un haussement d’épaule, balaye sa maladresse. “I’m okay!”

Les heures se sont écoulées sans parvenir à bout des sujets de conversation. Entre débats sans réelle importance, commentaire sur le paysage qui se dévoile sous leurs yeux – ébahis, pour ceux de Rye, face à la beauté de la côte sud du pays – et évocation de sujets qui n’auront pas d’incidence sur leur stabilité mentale entrecoupés de silences agréables, ils ont réussi à parcourir une bonne partie du chemin lorsque le soleil s’élève non loin de son zénith. Lorsque les sacs tombent dans l’herbe, Rye soupire de soulagement, étirant ses épaules l’une après l’autre avant de s’asseoir. “I’m starving. Aren’t you?” Ses iris clairs suivent chaque mouvement du corps d’Hunter, jusqu’à ce qu’il se pose à ses côtés. En pliant ses jambes en tailleur, Rye en profite pour remonter légèrement son pantalon et observer le pansement trônant contre sa rotule. Une petite tache rouge foncé vient percer au travers de la texture beige et, alors qu’il glisse son doigt dessus, il imagine sans mal le roulement d’yeux de son comparse. Sa chute, quelques kilomètres plus tôt, ne devrait pas laisser de trace sur le long terme et le constat lui suffit pour abaisser le tissu jusqu’à sa cheville, portant son attention sur la beauté du paysage qui leur fait face. “That’s quite the view for lunch.” Même si ça n’est sûrement rien de spécial pour Hunter, comparé aux merveilles qu’il a pu voir au cours de ses pérégrinations, cette simple vision de la mer vue des hauteurs des falaises, du ciel dégagé, des vagues léchant les galets suffit à Rye pour se sentir transporté loin de son quotidien grisâtre. Avec une certaine satisfaction qu’il n’avait pas connu depuis longtemps, il attrape son sandwich, son éternel paquet de biscuits qu’il pose entre eux, et se met à sourire doucement en prenant une première bouchée.


 
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.


Hunter Wayne
Hunter Wayne

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Pseudo :  amaterasu (elle)
Faceclaim :  phil dunster.
Crédits :  av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :  every god I pray to only leads me back to you (ryter) 6f10298e2f24ca44e8115fe7023e551c776865bd
Citation :  it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge :  33 ans.
Pronom :  he · him.
Statut Civil :  célibataire.
Occupation :  ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation :  il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game :  non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers :  scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings :  maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.

   https://concretejungle.forumactif.com/t348-stacked-up-the-cards-against-me-hunter#2993https://concretejungle.forumactif.com/t358-already-choking-on-my
— back to you


And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.

CW : ràs

Entre les éclats de rire et les silences confortables, les heures s'égrènent à une vitesse folle. Le temps se fait assassin, ses doigts faméliques et griffus étranglant chaque instant dès qu'il est passé. De nouveaux souvenirs s'enterrent dans le jardin secret où le Wayne dissimule tous ceux qui ont le pouvoir de le blesser. Sous son regard impuissant, les cadavres s'entassent. Ils s'en viennent se superposer à d'autres, plus anciens mais jamais oubliés. Ce temps précieux que le Harding accepte de lui accorder aujourd'hui, Hunter s'y accroche avec tout le désespoir d'un forcené, tirant dessus comme pour le rallonger. Terrifié par le tic tac insoutenable qui résonne contre les parois de son coeur, Hunter s'agrippe aux aiguilles pour les empêcher de compléter trop vite le tour de l'horloge. Chaque seconde de plus qu'il parvient à grappiller, chaque détour les retenant loin de Londres est une victoire. De celles qu'il ne célèbre pas, trop éphémères pour qu'elles n'en demeurent pas chargées d'amertume.

Ces quelques heures dérobées à son ancien ami le propulsent des années en arrière, à une époque où il n'avait pas à se demander quand il le reverrait. C'est fou ce qu'on peut prendre pour acquis la présence de certaines personnes, sans même s'en rendre compte. C'est différent, désormais. Hunter sait que le temps leur est compté, que cette randonnée n'est qu'un sursît dans l'épreuve que le poète lui a imposée, et dont il n'a jamais compris les règles. Mais au bout de sa troisième invention pour éviter d'avoir à retourner vers la voiture, il devine que Rye n'est pas tout à fait insensible à l'écho du passé, lui non plus. Il n'est pas assez stupide pour ignorer les preuves, même s'il prétend qu'elles ne font pas s'emballer son coeur. L'artiste l'a suivi dans chaque sentier ne faisant pas partie du parcours initial, sans jamais protester contre toutes les lubies de l'explorateur. Une fois la randonnée terminée, il a fallu qu'ils s'arrêtent dans un petit village plutôt que de rester assis sagement dans le bus les ramenant vers le parking. Et puisqu'ils étaient déjà sur place, pourquoi ne pas en profiter pour visiter le musée local, ajoutant une heure de plus à leur petite escapade. Hunter sait qu'il ne fait que retarder l'inévitable, mais le rire du Harding rend tout plus facile — ignorer ses peurs, ses doutes et le soleil qui se couche.

De retour dans l'habitacle, l'atmosphère est étouffante. L'angoisse monte au fil des kilomètres que la Defender avale sans pitié, sa massive carcasse filant droit vers Londres. De moins en moins de mots sont échangés. Moins de regards, aussi. Les silences se prolongent, s'épaississent pour imiter les ténèbres qui enveloppent sournoisement ses pensées. Plus que deux heures. Plus que deux heures, et il devrait réapprendre à vivre sans lui. On dit que toutes les belles choses ont une fin, mais comment savoir quand elles sont vraiment terminées ? Hunter avait toujours cru que leur histoire à eux s'achèverait au crépuscule de leur vie, lorsqu'ils s'échangeraient une dernière anecdote sur leur jeunesse et qu'ils s'en iraient tous les deux un sourire accroché aux lèvres. Peu importe quel souvenir ils évoqueraient en dernier — il serait parfait, puisqu'ils l'étaient tous. C'était censé être ça, leur belle chose à eux. Une vie entière qu'ils auraient inventée à deux. Ça ne pouvait vraiment pas se terminer comme ça, un soir de novembre comme il leur en resterait tant d'autres. C'était trop tôt, ça ne pouvait pas s'arrêter maintenant.

Alors au premier panneau indiquant le nom d'un bed & breakfast qui ne lui donne pas envie de fuir, Hunter bifurque. Sans réfléchir, sans offrir la moindre réponse à la question que Rye n'ose pas lui poser, mais qui brille à n'en pas douter dans son regard. Ralentissant pour se garer, il prend une large inspiration avant de couper le moteur.  "I'm tired. Let's just stop here for tonight." Il parle à son tableau de bord, plus qu'à l'homme à côté de lui. Quand il trouve enfin le courage de se tourner vers sa gauche, c'est sans réaliser à quel point il a les traits tirés. Pour lui, la fatigue n'est qu'une excuse servant à camoufler la panique qui le saisit à l'idée de rentrer chez lui. Seul. Un contraste trop cruel avec la journée magique qu'il vient de passer, et qu'il n'est pas encore prêt à affronter. Bien qu'il ne s'en rende pas encore compte, son prétexte est plus réel qu'il ne le pense. La conversation de ce matin l'a drainé, mentalement, et la randonnée s'est chargée du reste. Il est bien plus épuisé qu'il n'en a conscience, surfant encore sur le pic d'endorphines provoqué par la simple présence de Rye à ses côtés. Finalement, Hunter lui offre un maigre sourire hésitant. "We'll get back to London tomorrow, yeah?"

_________________________

Après avoir poussé la porte de la dernière chambre qu'il restait de libre dans l'établissement, tous les stratagèmes sont bons pour éviter d'avoir à poser les yeux sur l'unique lit trônant au milieu de la pièce. L'explorateur dépose son sac par terre, contre le mur. Malgré la gêne ambiante, il peine à dissimuler le rictus qui lui a tordu les lèvres quelques minutes plus tôt. Rye avait joyeusement informé le réceptionniste que ce n'était pas un problème de partager une chambre, puisqu'ils avaient déjà 'slept together before'. Lapsus dont le poète ne semblait pas s'être rendu compte avant de voir le sourire malicieux poindre sur les lèvres du Wayne et de le mettre en lien avec l'expression amusée du réceptionniste. La marche à travers les couloirs pour rejoindre leur chambre n'a pas suffi à faire totalement disparaître le rose qui est monté aux joues du Harding, après avoir compris son erreur. Même si ce n'était pas ce qu'il voulait dire, techniquement, ils avaient bien couché ensemble. Non pas que le Wayne risque de le lui rappeler, alors que leurs retrouvailles se déroulent mieux qu'il n'avait osé l'espérer. Ce n'est pas son genre, de ne pas cracher le morceau. Hunter aurait plutôt tendance à ne pas tourner autour du pot, à dire les choses plutôt qu'à les laisser pourrir entre eux. Mais certains compromis offrent une trêve trop précieuse pour être rompue.

Ouvrant son sac de rando pour en sortir un pull de rechange (qu'il n'a malheureusement pas accompagné du reste d'une tenue, ne pensant pas en avoir besoin, mais c'est déjà un début), Hunter tente de chasser le malaise qui s'installe avant qu'il ne prenne racine. "I'm gonna take a shower real quick. Can you look for some restaurants in the area?" Il faut combler le silence, trop difficile à ignorer maintenant qu'ils ne sont que deux dans une pièce si intime. La même configuration que la nuit où tout a volé en éclats. "Nothing French, I don't trust them. Last time I went to a French restaurant in New York, those psychos tried to put snails in my mouth." Il parle vite, trop vite. Les yeux rivés sur le pull qu'il tente d'extirper maladroitement de son sac, tout en foutant le bordel à l'intérieur. Tant pis, il rangera plus tard. "Snails, erk. The sticky bastards who've been devastating my lettuce plants for years." Il se redresse, replongeant à contre-coeur dans ce souvenir refoulé. "Years!," répète-t-il pour la forme, un petit mouvement des mains trahissant sa nouvelle rancoeur contre la gastronomie française. Ou les escargots. Ou les deux, le cas échéant. "I wouldn't even feed them to my worst enemy. And you know how much I hate Ben." Le prénom est craché avec tout le mépris qu'il lui inspire, un seule syllabe que le Wayne est incapable d'oublier. Il secoue la tête, comme pour empêcher le visage de son rival du lycée de s'inviter dans ses pensées. "Anyway, I'll be right back." Sans plus de cérémonie, il se dirige vers la salle de bain, fuyant les mètres carrés d'où il ne peut échapper à l'effet que le Harding exerce sur lui. Sa silhouette s'engouffre à l'intérieur, et il laisse sa tête retomber lourdement contre la surface dans son dos.

Fermant les yeux, il ne sait pas ce qui lui fait le plus mal. D'être ici avec Rye, ou de se demander s'il sera toujours là quand il rouvrira la porte.

_________________________

Bien qu'il ait proposé de dormir par terre, Hunter a fini par se glisser à côté du corps chaud de Rye, brûlant de son contact sans même qu'il ne le touche. Tout son être s'enflamme au moindre des mouvements de ce dernier, repensant à cette nuit où tout a basculé. Il se demande s'il songe à ce soir-là, lui aussi ; à la façon dont il a enroulé ses bras autour de sa taille, à la force avec laquelle il a envoyé ses hanches se fracasser contre les siennes, à la violence de toutes les émotions qui ont explosé entre eux, dans ces quelques millimètres où leurs peaux ne se touchaient pas encore. Plus, Hunter a envie de supplier dans la nuit. Il lui faut plus que le souvenir des bras du poète qui l'étreignent, de ses mains qui le touchent, le cherchent avec l'ambition d'apprendre ses contours par coeur. Mais plus que le fantôme d'un amant perdu, c'est la présence rassurante d'un ami que le Wayne invoque. Son requiem semble trouver écho dans le silence de la chambre d'hôtel, lorsqu'il sent Rye effleurer son dos du bout des doigts. Hunter hésite, se demande si le geste était involontaire. Espère qu'il ne l'était pas. Il voudrait tant se retourner pour se faufiler dans ses bras, disparaissant contre son torse. Mais il demeure douloureusement immobile, luttant pour garder sa respiration sous contrôle et ne pas trahir sa piètre couverture. Le sommeil lui échappe pendant longtemps, incapable de penser à autre chose qu'à la proximité du Harding. Si proche, et encore trop loin. Et lorsque la fatigue finit par inhiber toutes ses inquiétudes, c'est d'un geste à la fois doux et instinctif qu'il vient glisser ses doigts entre ceux de l'artiste, après qu'il l'ait senti passer un bras autour de lui. Au fond, une fois les lumières éteintes, il n'y a plus que ce geste qui compte. Celui qui le relie à Rye, pour l'éternité.

Le réveil se montre moins clément envers ces marques d'affection qu'ils ne se réservent plus depuis longtemps, l'aube exposant au grand jour quelques preuves irréfutables de ce qu'ils peinent encore à s'admettre. Ils se sont manqués, partout, tout le temps. Ils se sont manqués, dans tous ces moments où ils ont dû apprendre à se passer de l'autre. Rye lui a manqué, quand il n'était plus là pour l'attirer tendrement contre lui, tous ces soirs où ils se sont endormis ensemble sans se poser la moindre question. Rye lui a manqué, les matins où il ne s'est pas réveillé dans des draps imprégnés de son odeur. Rye lui a manqué, tous ces jours où il n'était pas la première personne sur laquelle il posait les yeux. Rye lui a manqué, à chaque minute de chaque heure, même quand il lui en voulait à en crever. Rye lui a manqué. Et Hunter ne s'autorise à l'admettre qu'une fois garé devant son appartement, dont il connaît toujours l'adresse par coeur. Il ne le lui murmure que lorsque le Harding a les yeux fermés, la tête collée contre la vitre, assoupi depuis une bonne heure. "I missed you too." Une réponse à l'aveu de son ami, la veille. Des mots que celui-ci avait dû espérer, et que Hunter ne peut tolérer de lui offrir que s'il est certain qu'il ne les entendra pas. C'est stupide. Injuste, peut-être. Égoïste, sans doute. Mais c'est la seule façon qu'il a trouvée de les lui confier sans se briser. Plus jamais, plus jamais il ne peut autoriser Rye à lui manquer comme ça.

Seul Richard Marx résonne dans l'habitacle, mélodie que le Wayne laisse tourner en boucle jusqu'à ce que son passager ne se redresse, se frottant les yeux. Un sourire sincère se hisse sur ses lèvres dès que leurs regards se croisent, et Hunter sent son coeur se contracter violemment dans sa poitrine. "Hey, look who's back." D'un geste, il désigne la ruelle dans laquelle il s'est arrêté. "We've arrived in London, Sleeping Beauty. I've brought you home." Et puisqu'il ne peut supporter d'adieux larmoyants plus qu'il n'a pu tolérer la façon abstraite dont Rye a coupé les ponts avec lui, Hunter ne dit rien pendant trop longtemps. "Well..." Un regard hésitant glissé vers la gauche, l'expression qu'il attrape au vol l'encourageant à poursuivre. "It was nice." C'était bien plus que ça, en vérité. Mais Hunter n'a jamais été doué pour mettre les mots sur ce qui fait vibrer son coeur. "Anyway, I should go. Snuggles' waiting for me." Sourire triste qu'il lui renvoie, avant d'autoriser une lueur d'espoir à se faufiler jusqu'à ses lèvres. "See you around, Harding."

Un espoir ou une promesse, il ne le sait pas encore.


Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.
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