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every god I pray to only leads me back to you (ryter)
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Hunter Wayne
Messages : 421
Pseudo : amaterasu (elle)
Faceclaim : phil dunster.
Crédits : av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :
Citation : it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge : 33 ans.
Pronom : he · him.
Statut Civil : célibataire.
Occupation : ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation : il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game : non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers : scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings : maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Il se débarrasse d'un sac de rando qu'il balance dans le coffre avec toute la hargne qu'une piètre nuit de sommeil n'a fait qu'encenser. Il s'est tourné et retourné dans tous les sens, cherchant à combler un vide dont il ne s'était que trop habitué à maquiller l'ampleur. Pendant deux ans, il n'a fait que s'acharner à ignorer l'absence du Harding, refusant catégoriquement d'en admettre la réalité. C'était plus facile de prétendre qu'elle n'était due qu'à un fâcheux concours de circonstance quand il sillonnait les sentiers du bout du monde, la distance lui offrant un prétexte arrangeant pour anesthésier sa rancune. Mais depuis qu'il est rentré, il ne peut échapper aux souvenirs qui l'assaillissent, qui l'étouffent. Londres ne lui a jamais semblé plus violent qu'à travers le prisme si cruel de la nostalgie. Chaque nom de rue résonne tel un coup de feu au creux de sa mémoire, faisant voler en éclats les fragments de ce qu'ils ont construit à deux. Impossible d'échapper au rappel constant que Rye n'est plus là, flanqué dans son dos. S'il se retourne, son regard ne s'écorchera pas contre le sien, si sincère qu'il n'a jamais supporté de le fixer trop longtemps. Il a beau savoir qu'il ne sera pas là, il ne peut s'empêcher d'ébaucher le même geste, encore et encore, cherchant son ombre enlacée à la sienne sur les pavés de Londres. Un vieux réflexe qu'il pensait avoir perdu après quelques mois à voyager en solitaire, et qui revient le percuter de plein fouet. Oh, ce que ça fait mal, de réaliser qu'il n'a jamais cessé de fantasmer sa présence à ses côtés. Toutes ces phrases qu'il a commencées sans jamais les terminer, parce que Rye n'était plus là pour les entendre. Toutes ces histoires qui n'auraient fasciné personne sinon lui, toutes ces aventures que l'explorateur a fini par conter à des millions d'abonnés dans l'espoir absurde qu'il en entende les échos. Là voilà l'horrible vérité ; Hunter n'a jamais cessé de sculpter son existence pour que Rye y trouve toujours sa place.
Alors quand il a ouvert cet email, le coeur battant, il l'a senti s'éclater contre chaque ligne, la froideur placardant chaque mot s'invitant sous sa chair comme une brise glaciale un soir de décembre. Il l'a relu trois fois, histoire de bien s'imprégner du professionnalisme dégoulinant de toutes les formules de politesse. Il l'a relu trois fois, pour que ça lui fasse mal à en crever, et qu'il puisse au moins se rassurer que leur histoire était réelle dans la souffrance qu'elle laisse derrière elle. Le reste est flou, une succession de gestes enragés, son téléphone qui se fracasse sur le parquet, l'écran qui se brise (encore une fois). Les nerfs à vif, des heures qui s'enchaînent sans qu'il ne parvienne à se calmer.I hope this email finds you well qui tourne en boucle dans ses pensées, comme pour le moquer, tourner en dérision tout ce qu'ils ont un jour partagé.
C'est en se décidant enfin à ramasser son téléphone que Hunter a vu les messages sur l'app qu'il a rejoint récemment, sur une idée de Lily. Il ne comprend pas pourquoi il accepte de passer six heures avec un gars qu'il ne connaît pas, juste parce qu'il a eu l'audace de lui rappeler quelqu'un d'autre. C'est sans doute cette façon que l'inconnu a eue de réagir avec trop d'enthousiasme aux trois mots que Hunter lui a envoyés en tombant sur son annonce l'autre jour. Et dans son état flirtant sur la limite entre la rage et le désespoir, ses doigts ont bougé sans son accord, lui écrivant déjà un message pour lui demander s'il était libre pour se barrer dès demain. Comme un besoin de quitter cette p*tain de ville, et tout ce qu'elle fait saigner en lui. Partir, vite, loin. Il ne s'attend pas à ce que l'autre soit libre, encore moins à ce qu'il accepte. Tout se décide dans la précipitation, Hunter lui envoie une heure et un lieu de rendez-vous — beaucoup trop tôt, mais dans un lieu assez public pour ne pas passer pour un creep en lui demandant son adresse.
Il est 6h tapantes quand la carcasse de sa fidèle Defender ralentit au coin de la rue, près de l'arrêt de bus où il lui a donné rendez-vous. Un samedi, autant dire que la foule ne se bouscule pas. Pourtant c'est à peine si Hunter le remarque, épuisé après une nuit trop courte et interminable à la fois. Il claque la portière, songe qu'avec un peu de chance le gars sera assez mignon pour le distraire, avant de réaliser qu'il ne lui a même pas demandé son prénom. Fronçant les sourcils pour réussir à déchiffrer quoi que ce soit sur son écran éclaté sous un ciel encore sombre, il s'active à lui envoyer un message en continuant d'approcher. Impatient, il relève la tête, et son regard se heurte à un visage qu'il a férocement enfoui dans les tréfonds de son coeur. Et c'est là, même pas trois mètres le séparant de Rye, qu'il il réalise avec horreur qu'il n'aura pas besoin que dargelos90 lui réponde. La réalisation s'abat sur lui comme une douche froide, ses pas se figent brutalement. "You gotta be fucking kidding me." L'ironie de la situation lui arrache un rictus amer, une multitude d'émotions lui enserrant la poitrine. Et comme toujours, Hunter se focalise sur celle qu'il comprend le mieux — la rage qui infecte tout le reste, poison qu'il lui crache à la gueule sans réfléchir. "It's you, isn't it. You're that stupid guy from that stupid app." C'est à peine s'il réalise ce qu'il dit, ce qu'il se passe. "Of course it's you, I should have known. Who else hasn't tried ice skating once in their damn life."
Tout se met à hurler dans sa tête.Rye, Rye, Rye. Rye se trouve juste devant lui, et il est incapable de lui dire ce qu'il voudrait vraiment, les mots déformés par une douleur qu'il a longtemps cru pouvoir ignorer. Mais la plaie est toujours là, béante sur sa poitrine. Négligée, infestée. Une vieille blessure ravivée par leur conversation d'hier soir, que Hunter se met à analyser sous un nouvel angle. "And you got some nerve, you big fat liar." L'index se pointe en direction du Harding, accusateur avant qu'il ne serre le poing, tentant de reprendre le contrôle sur la colère qui l'anime. "I'm pretty sure I brought you to that roller rink near Camden when we were eighteen. So you better take rollerblading off that stupidly long bucket list of yours." Il regrette aussitôt l'évocation de ce souvenir quand il est brutalement ramené à ce soir-là, à leur dispute quand Hunter a refusé de vérifier le chemin, qu'il s'est planté trop de fois avant d'écouter Rye, qui avait forcément raison depuis le début. Ils sont arrivés dix minutes avant la fermeture, mais il se souvient avoir attrapé une paire à sa pointure, la lui avoir enfilée en quatrième vitesse et l'avoir poussé sur la piste. Cinq minutes dans une vie, c'est quoi au fond ? Et pourtant il a la haine que ça n'ait pas compté, il a la haine que Rye ait pu oublier.
Alors quand il a ouvert cet email, le coeur battant, il l'a senti s'éclater contre chaque ligne, la froideur placardant chaque mot s'invitant sous sa chair comme une brise glaciale un soir de décembre. Il l'a relu trois fois, histoire de bien s'imprégner du professionnalisme dégoulinant de toutes les formules de politesse. Il l'a relu trois fois, pour que ça lui fasse mal à en crever, et qu'il puisse au moins se rassurer que leur histoire était réelle dans la souffrance qu'elle laisse derrière elle. Le reste est flou, une succession de gestes enragés, son téléphone qui se fracasse sur le parquet, l'écran qui se brise (encore une fois). Les nerfs à vif, des heures qui s'enchaînent sans qu'il ne parvienne à se calmer.
C'est en se décidant enfin à ramasser son téléphone que Hunter a vu les messages sur l'app qu'il a rejoint récemment, sur une idée de Lily. Il ne comprend pas pourquoi il accepte de passer six heures avec un gars qu'il ne connaît pas, juste parce qu'il a eu l'audace de lui rappeler quelqu'un d'autre. C'est sans doute cette façon que l'inconnu a eue de réagir avec trop d'enthousiasme aux trois mots que Hunter lui a envoyés en tombant sur son annonce l'autre jour. Et dans son état flirtant sur la limite entre la rage et le désespoir, ses doigts ont bougé sans son accord, lui écrivant déjà un message pour lui demander s'il était libre pour se barrer dès demain. Comme un besoin de quitter cette p*tain de ville, et tout ce qu'elle fait saigner en lui. Partir, vite, loin. Il ne s'attend pas à ce que l'autre soit libre, encore moins à ce qu'il accepte. Tout se décide dans la précipitation, Hunter lui envoie une heure et un lieu de rendez-vous — beaucoup trop tôt, mais dans un lieu assez public pour ne pas passer pour un creep en lui demandant son adresse.
Il est 6h tapantes quand la carcasse de sa fidèle Defender ralentit au coin de la rue, près de l'arrêt de bus où il lui a donné rendez-vous. Un samedi, autant dire que la foule ne se bouscule pas. Pourtant c'est à peine si Hunter le remarque, épuisé après une nuit trop courte et interminable à la fois. Il claque la portière, songe qu'avec un peu de chance le gars sera assez mignon pour le distraire, avant de réaliser qu'il ne lui a même pas demandé son prénom. Fronçant les sourcils pour réussir à déchiffrer quoi que ce soit sur son écran éclaté sous un ciel encore sombre, il s'active à lui envoyer un message en continuant d'approcher. Impatient, il relève la tête, et son regard se heurte à un visage qu'il a férocement enfoui dans les tréfonds de son coeur. Et c'est là, même pas trois mètres le séparant de Rye, qu'il il réalise avec horreur qu'il n'aura pas besoin que dargelos90 lui réponde. La réalisation s'abat sur lui comme une douche froide, ses pas se figent brutalement. "You gotta be fucking kidding me." L'ironie de la situation lui arrache un rictus amer, une multitude d'émotions lui enserrant la poitrine. Et comme toujours, Hunter se focalise sur celle qu'il comprend le mieux — la rage qui infecte tout le reste, poison qu'il lui crache à la gueule sans réfléchir. "It's you, isn't it. You're that stupid guy from that stupid app." C'est à peine s'il réalise ce qu'il dit, ce qu'il se passe. "Of course it's you, I should have known. Who else hasn't tried ice skating once in their damn life."
Tout se met à hurler dans sa tête.
Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.Russett Harding
Messages : 454
Pseudo : kidd, she/her.
Faceclaim : oliver jackson cohen.
Crédits : av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :
Citation : — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
Âge : thirty four.
Pronom : he/him.
Statut Civil : single, desperately in love with his best friend.
Occupation : poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation : a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game : disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
Triggers : tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings : pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
I hope this email finds you well.
I'm contacting you today on behalf of The GladMag (you can find us at https://wwww.thegladmag.co.uk/ or on Instagram @thegladmag). Our readers would be thrilled to have the opportunity to learn more about you and your incredible adventures around the world.
I'm interested in interviewing you for an upcoming chronicle about your work. Would you be available for a 30-minute interview, at the place of your choice? I appreciate your time. Looking forward to hearing from you.
Sincerely,
Rye Harding.
ryeharding@thegladmag.com
Les cliquetis de son clavier l’irritent, allant jusqu’à créer une sensation désagréable sur sa peau. Ses doigts le démangent autant que son derme et Harding se retrouve à devoir faire preuve d’un sang-froid qu’il n’est pas sûr d’avoir pour s’empêcher de se gratter. Les mauvaises habitudes ont une résilience qui lui manque souvent, en témoignent les quelques traces roses dont il ne réalise la présence que plusieurs jours après leur apparition. Dans une mélodie de soupirs, Rye toise son écran et déteste chacun de ses mots, le menant un peu plus encore vers, au choix, les retrouvailles les plus douloureuses de son existence ou l’humiliation de trop. Dans tous les cas, le résultat serait sensiblement le même : un cœur brisé et un homme au bord du gouffre. L’énervement grandit, ses poings se serrent à en faire craquer ses phalanges, flirtant avec l’envie de pousser d’un geste brusque l’ordinateur hors du bureau, comme un chat ennuyé. Avec résignation, et peut-être une goutte de sueur glissant de sa tempe, Rye appuie sur envoyer. Le son de sa messagerie lui provoque un frisson d'effroi. Il ferme son ordinateur et lâche un énième soupir en pensant à la nuit blanche qu'il s'apprête à passer.
C'est peut-être une erreur de faire ça. Si sa mère entendait parler de ses plans pour la journée, elle ferait probablement un de ses longs discours sur l'importance de faire constamment attention. "I really don't want to lose you, Russett. That's all." En se concentrant bien, il sent le contact de sa main sur sa joue, comme si le corps entier de sa mère était un membre fantôme du sien. À la différence que l’amputation n’a pas encore eu lieu, et qu’elle ne saura arriver trop tôt désormais. Elle le hante, de la même façon que le souvenir d'Hunter le fait, et Rye a l'impression d'étouffer dans son angoisse. Alors, oui, peut-être est-ce une erreur de suivre un parfait inconnu dans une voiture, puis sur une randonnée au bord de falaises. Un homme dont il ne connaît même pas le prénom ni l'âge, mais qui a su lui offrir au moment où il en avait vraiment besoin une échappatoire. Mais de savoir Hunter de retour en ville, marchant peut-être là où ils ont marché ensemble, buvant là où ils ont bu, le pousse à vouloir oublier, au moins le temps d’une journée. Oublier son absence, son souvenir, la douleur intense qui a enserré sa poitrine lorsque Lily lui a annoncé la nouvelle, avec son petit sourire en coin qui ressemble tant à celui de son frère. À chaque fois qu'il y pense, Rye sent les larmes lui monter aux yeux. Hunter est rentré, mais son téléphone n’a pas sonné. Les quelques bribes d’espoir nourries en regardant les vidéos de Wayne se sont évaporées comme la fumée d’une cigarette glissant entre des doigts trop avides. Rye en oubliait que c’était lui qui était parti – ou plutôt, qui n’était pas venu, se défilant face à l’atroce douleur de la réalisation qu’il subissait à l’époque. Aujourd’hui, réalisant que le retour de celui qu’il attendait plus ou moins consciemment ne changeait pas la donne de son absence, il préfère empaqueter un sac de randonnées, préparer quelques snacks, suffisamment d’eau, une mini pharmacie dissimulée par tout le reste, et se donner la chance de laisser de côté ses bien tristes idées. A côté de lui, son portable vibre. Hawk0711. Le lieu et l’heure de la rencontre. Rapidement, ses doigts tapent l’écran et Rye accepte le rendez-vous.
La nuit, comme toujours, a été trop courte. À peine a-t-il plongé dans un sommeil paradoxal que son réveil l’en a tiré pour le pousser à prendre ses clics et ses clacs et abandonner son appartement, son boulot, sa mère pour la journée. Après de multiples grognements, Rye s’est finalement retrouvé dans un bus, puis dans un second, somnolent avec sa tête reposée contre son poing, ou contre la vitre froide du 115, direction East Ham. C’est la voix des haut-parleurs, féminine et déshumanisée, qui le ramène à la réalité. Quand il sort, le froid mordant d’un Londres en novembre le fait frissonner et remonter le zip de sa veste, commençant à guetter autour de lui à la recherche d’une silhouette faisant sens dans sa quête. Problème principal : sa vue n’est pas la meilleure, encore moins depuis qu’il passe autant de temps face à son ordinateur, et si le jour se lève extrêmement tôt en été, l’automne a la sale tendance à inverser la situation ; Rye ne voit pas grand-chose, et se retrouve à plisser les yeux pour scruter la rue, une fois le bus éloigné. Rien à l’horizon. Un coup d'œil à son téléphone lui indique deux choses : il est arrivé en avance, et il a reçu un nouveau message de la part de son… rencard? Le trentenaire relève la tête, commence à se questionner sur l’utilisation de ce mot, incapable de concevoir qu’il en soit un et se demandant pourquoi il a fallu que ce soit celui qui lui vienne à l’esprit. Et il y a cette voix. Elle a l’effet d’une décharge électrique qui se diffuse du haut de sa tête jusqu’à la plante de ses pieds, secouant son échine et agitant son cœur au point d’en faire mal. Rye déglutit et tourne la tête, son corps pivotant ensuite pour se retrouver face à Hunter.
Debout comme un con, les bras le long du corps, Rye fixe l’homme qui lui fait face sans même savoir comment réagir. Il l’écoute le traiter d’abruti tout en tentant d’ignorer la façon dont sa gorge se serre à chaque nouvelle syllabe qu’il sort. Il inspire profondément, dans la plus grande discrétion dont il est capable de faire preuve pour ne pas risquer d’irriter Hunter. Son esprit perd le fil, il n’est plus capable d’entendre qu’un mot sur deux, sans que ça ne parvienne à protéger son cœur de la sensation d’implosion – est-ce qu’il y a une pointe de jugement dans ce qu’il lui lance à la figure? Hunter connaît son histoire, pourtant. Une voix dans sa tête lui urge de trouver quelque chose à dire, n’importe quoi, pour éviter de lui donner raison en agissant comme un stupid guy. “Hi?” C’est tout ce qu’il parvient à sortir. Un pauvre hi, le faisant passer pour plus con qu’il ne l’est, accompagné d’un geste de la main à peine esquissé en guise de salut. Ses muscles sont tendus, suffisamment pour qu’il se demande s’il sera capable d’aller la faire, cette foutue randonnée. Son être entier réclame Hunter, son contact, le moindre effleurement de sa peau contre la sienne, avide de la moindre attention qu’il pourrait lui donner. Mais le poids sur sa poitrine l’empêche de bouger, écrasé par la peine, et la douleur, et l’envie de vomir qui le traverse à cause des émotions trop fortes pour qu’il ne sache les compartimenter. Rye savait que l’absence de l’homme le faisait souffrir, mais sa présence nouvelle lui fait comprendre à quel point l’absolu de sa personne s’est détruit de ne plus l’avoir autour de lui. Sur lui, le temps n’a pas su faire son œuvre, et Rye crève d’envie de cracher à la gueule des proverbes tout prêts que l’on sort à une âme en peine. Hunter le traite de menteur. Il déglutit, faisant abstraction de sa vision embuée. “Do you wanna cancel?” Dans un mouvement désespéré, Rye lève un peu ses mains pour lui offrir cette option de sortie, puisque sa présence semble le débecter à ce point. Tant pis s’il aura l’impression de mourir un peu plus encore en le voyant lui tourner le dos. Si le choix tient entre l’énervement et le mal-être d’Hunter ou le sien, Harding est prêt à miser sur la deuxième option pour préserver le premier. Il déglutit à nouveau, soupire et baisse le regard. “For the record, we arrived just before the closing time and I spent more time on the floor than anything else. That’s-, il soupire, se passe une main sur le visage pour se contenir, puis relève les yeux. That’s why rollerskating is still on that stupidly long bucket list of mine.” Le souvenir est encore vif dans sa mémoire. Il se rappelle de la musique qui passait, de l’empressement avec lequel Hunter avait enfilé ses rollers et avait pressé Rye à faire de même pour finalement le jeter sur la piste en décuplant d’efforts pour qu’il puisse au moins prétendre à un peu d’équilibre. L’odeur laissée par le passage des clients hante encore ses narines, la sensation de la veste d’Hunter entre ses doigts, à laquelle il s’accrochait pour éviter de se briser un os, semble appartenir à son derme. Pensait-il vraiment que Russett avait oublié tout ça?
Levant les yeux au ciel pour empêcher un probable débordement, Rye prend quelques secondes pour retrouver un semblant de contenance, puis reporte son attention vers son… ami? “That kind of reunion wasn’t on my 2023 bingo card and I get it wasn’t on yours either. So I’d understand if you’d rather find someone else for that hike, or do it alone, or I don’t know.” S’imposer n’arrangera rien. Ce serait une connerie de plus au palmarès d’Harding, qu’il aimerait autant éviter d’agrandir encore.
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.
Hunter Wayne
Messages : 421
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Faceclaim : phil dunster.
Crédits : av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :
Citation : it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge : 33 ans.
Pronom : he · him.
Statut Civil : célibataire.
Occupation : ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation : il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game : non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers : scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings : maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Deux années passées à se convaincre que la blessure infligée par le manque de Rye était imaginaire. Rien d'autre qu'une fabrication de son esprit si torturé qu'il avait depuis longtemps pris goût à la douleur, Hunter. Il s'y était habitué au point de ne plus pouvoir s'en passer, fidèle compagne qui le poursuit depuis ses premiers pas à Whitechapel. Deux années à se persuader que s'il remettait un jour les pieds à Londres, tout redeviendrait comme avant. Et pourtant, une part de lui avait toujours su que ça ne serait pas le cas. Sinon pourquoi aurait-il mis si longtemps à revenir ? Pourquoi aurait-il eu l'impression d'étouffer dès qu'il s'autorisait à penser au Harding ? Pourquoi chercher l'absolution au bout du monde, lorsqu'elle se trouve juste devant lui ? Deux années à se bercer d'illusions, pour qu'elles volent toutes en éclat dès qu'il pose les yeux sur l'objet de son tourment. Rye, qui n'a plus été si nerveux face à lui depuis leurs années lycée. Rye, qui esquisse un geste avorté, si mal à l'aise que ça lui fait l'effet d'un coup de poing. Rye, au regard fuyant et à la voix tremblante, aussi frêle que dans les jours sombres qui ont précédé Tokyo.
Ce que l'athlète a pu ruminer ces derniers instants en sa compagnie, se demandant où il avait merdé, tout en évitant soigneusement d'admettre qu'une part de lui avait déjà compris. Non, ça ne pouvait pas n'être que ça, pas vrai ? Il y avait autre chose, c'était certain, parce que ça n'avait rien voulu dire, ça n'aurait pas dû suffire à ébranler leur amitié — pas à ses yeux. Non, Hunter avait dû faire une erreur, ou prononcer la connerie de trop ; celle qui avait enfin fait réaliser à Rye qu'il n'avait rien à foutre avec lui, qu'il perdait son temps. Hunter aurait dû lui dire tant mieux, bon débarras, putain, c'est pas trop tôt. S'il avait été un mec bien, il aurait accepté que ça valait sans doute mieux comme ça, qu'il pouvait pas imposer ses démons dans la vie d'un autre et espérer qu'il reste le regarder danser éternellement avec eux. Hunter sait qu'il est difficile à vivre, qu'il a tellement de problèmes à régler qu'il rendrait n'importe quel psy millionnaire. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait imaginé que de toutes les personnes qui auraient pu l'encourager dans cette voie, ce soit Russett Harding qui lui donne le plus envie de panser les plaies apposées de la main de Lloyd Sharpe sur son coeur d'enfant. Oh, il aurait tant voulu changer, pour devenir le genre d'ami que l'artiste méritait. Mais faut croire qu'il est resté le même connard du début à la fin de leur histoire. Parce que s'il avait été un mec bien, il aurait été heureux pour lui, le jour où tout a foutu le camp. Après tout, est-ce que ce n'était pas l'une de ces trop rares fois où le fils d'Aimee prenait une putain de décision pour lui-même ? qu'il choisissait ce qu'il acceptait d'endurer ? qu'il osait se débarrasser de ce qui le rendait si malheureux, se débarrasser de la raison pour laquelle il revenait les yeux bouffis après s'être éclipsé dans une autre pièce, l'air de rien ? S'il avait été un mec bien, Hunter l'aurait laissé partir quatorze ans plus tôt, à la seconde où il a entendu son rire pour la première fois, son vrai rire, et qu'il a su qu'il n'en mériterait jamais la tendresse.
Il est trop brutal pour gérer ces choses-là, les coeurs qui se cassent entre ses doigts. Il le prouve encore aujourd'hui, quand il gueule tous ces mots qu'il ne pense qu'à moitié. Son regard glisse sur le visage de Rye, sans savoir où il a encore le droit de se poser. Et l'amertume le saisit à la gorge, quand il se rend compte que son ancien ami le plus proche a l'air de vouloir être n'importe où plutôt qu'ici. C'est à peine s'il a réussi à prononcer deux phrases, et la dernière résonne encore aux oreilles du Wayne comme une détonation. "Do I wanna cancel? Do I wanna can—" La rage est aveuglante, elle place des œillères sur son affection. Hunter comprend tous les signes de travers, perçoit son malaise comme une preuve que Rye préférerait dégueuler plutôt que d'avoir à lui adresser un mot de plus. "I can't fucking believe you." Il secoue la tête, incapable de rassembler ses pensées. Les mots lui manquent (encore, toujours), dans ce genre de situation où ils pourraient tout arranger.
C'est la preuve qu'il attendait, sans l'admettre, qui le fait enfin tiquer. Juste un peu. Parce que Rye s'en souvient, lui aussi, de la course dans les rues de Camden, des lumières disco hasbeen et des quelques minutes à filer sur la piste à toute allure. Donc Hunter la ferme (enfin), reprend son souffle, sans s'être rendu compte à quel point sa colère l'étouffait. Rye s'en souvient. Et pendant une minute, c'est tout ce qui compte, tout ce qui lui suffit pour se calmer. "Well, it ain't my fault you looked like Bambi on wheels. Though if you really wanted to go back, you could have just told me." Parce qu'il l'aurait emmené le lendemain, bordel, ils auraient été les premiers sur la piste. Il aurait fait n'importe quoi pour lui, à l'époque. N'importe quoi, si le Harding avait eu le courage de le lui demander. "You know, when we were still actually friends." Les mots sont énoncés durement, même sans qu'il ne lève la voix. Parce qu'au fond il y a toujours eu ce doute, insidieux, dérangeant. Celui de n'avoir jamais été un assez bon ami pour le gars en face de lui, même dans leurs meilleurs moments. Car même à l'époque, Rye l'avait toujours regardé comme s'il risquait de se barrer d'un jour à l'autre, sur un coup de tête, ou pour une broutille. Il semblait redouter que l'athlète ne décide de tirer une croix sur tout ce qu'ils avaient vécu, le jour où Rye lui demanderait de rester une heure de plus, alors que ça faisait déjà des années qu'il lui offrait tout son temps libre. C'est ce même doute qui revient lui lacérer la poitrine, quand il relève les yeux et qu'il le voit, là, déjà prêt à tout annuler comme s'il n'était pas celui qui était parti, au final.
Hunter ne sait pas ce qui est pire entre la frustration qui lui donnait envie de hurler à pleins poumons tout à l'heure et la rage froide qui l'enveloppe soudainement. Rye lui balance qu'il n'avait pas l'intention de le revoir, comme ça, sur le ton de la conversation. That kind of reunion wasn’t on my 2023 bingo card. Ce n'est pas parce qu'il s'y attendait que ça rend ça plus facile, de se l'entendre dire. Son visage se ferme, brutalement. Il a du mal à déglutir, l'estomac noué. "Right." Sa voix est plus résignée qu'il ne le voulait. Plus sèche, aussi. "You can leave then, since you can't stand being near me for more than two minutes." Et ça le bouffe, ça le ronge, de ne pas comprendre comment tout a pu dérailler à ce point. Comment il a pu passer du type qui le faisait rire aux éclats à celui qui réveille tous ses tics nerveux.When did I start disgusting him so much? La question le transperce de part en part. Et il se revoit, son corps contre le sien, ses lèvres si proches mais toujours trop loin. Et il déteste l'unique semblant de théorie qu'il possède, qui lui murmure vicieusement que Rye a regretté chaque seconde passée entre ses draps. Hunter voudrait lui hurler, que ça n'a pas besoin d'être grave, qu'il se déteste toujours dans ces moments-là, lui aussi. Pourtant, cette nuit-là, c'était un peu moins le cas. Est-ce que c'est pour ça qu'il ne dit rien ? Est-ce que c'est pour ça que c'est la seule question que le Wayne ne lui posera jamais ? Il soupire, agacé ou résigné à son sort, il ne sait pas vraiment. Il détourne le regard, lui aussi. C'est plus facile de lui parler s'il ne voit pas tout ce qu'il a brisé entre eux, pour quelques coups de reins et puis... plus rien. "But don't you dare put words in my mouth, Harding." Il crache, avec moins de hargne que tout à l'heure mais au moins le double d'intensité. Non, Rye n'a pas le droit de prétendre savoir ce qu'il ressent, ce qu'il voudrait. Non, plus maintenant. Peut-être plus jamais. "You obviously have no clue what would be on my fucking bingo card."
Ce que l'athlète a pu ruminer ces derniers instants en sa compagnie, se demandant où il avait merdé, tout en évitant soigneusement d'admettre qu'une part de lui avait déjà compris. Non, ça ne pouvait pas n'être que ça, pas vrai ? Il y avait autre chose, c'était certain, parce que ça n'avait rien voulu dire, ça n'aurait pas dû suffire à ébranler leur amitié — pas à ses yeux. Non, Hunter avait dû faire une erreur, ou prononcer la connerie de trop ; celle qui avait enfin fait réaliser à Rye qu'il n'avait rien à foutre avec lui, qu'il perdait son temps. Hunter aurait dû lui dire tant mieux, bon débarras, putain, c'est pas trop tôt. S'il avait été un mec bien, il aurait accepté que ça valait sans doute mieux comme ça, qu'il pouvait pas imposer ses démons dans la vie d'un autre et espérer qu'il reste le regarder danser éternellement avec eux. Hunter sait qu'il est difficile à vivre, qu'il a tellement de problèmes à régler qu'il rendrait n'importe quel psy millionnaire. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait imaginé que de toutes les personnes qui auraient pu l'encourager dans cette voie, ce soit Russett Harding qui lui donne le plus envie de panser les plaies apposées de la main de Lloyd Sharpe sur son coeur d'enfant. Oh, il aurait tant voulu changer, pour devenir le genre d'ami que l'artiste méritait. Mais faut croire qu'il est resté le même connard du début à la fin de leur histoire. Parce que s'il avait été un mec bien, il aurait été heureux pour lui, le jour où tout a foutu le camp. Après tout, est-ce que ce n'était pas l'une de ces trop rares fois où le fils d'Aimee prenait une putain de décision pour lui-même ? qu'il choisissait ce qu'il acceptait d'endurer ? qu'il osait se débarrasser de ce qui le rendait si malheureux, se débarrasser de la raison pour laquelle il revenait les yeux bouffis après s'être éclipsé dans une autre pièce, l'air de rien ? S'il avait été un mec bien, Hunter l'aurait laissé partir quatorze ans plus tôt, à la seconde où il a entendu son rire pour la première fois, son vrai rire, et qu'il a su qu'il n'en mériterait jamais la tendresse.
Il est trop brutal pour gérer ces choses-là, les coeurs qui se cassent entre ses doigts. Il le prouve encore aujourd'hui, quand il gueule tous ces mots qu'il ne pense qu'à moitié. Son regard glisse sur le visage de Rye, sans savoir où il a encore le droit de se poser. Et l'amertume le saisit à la gorge, quand il se rend compte que son ancien ami le plus proche a l'air de vouloir être n'importe où plutôt qu'ici. C'est à peine s'il a réussi à prononcer deux phrases, et la dernière résonne encore aux oreilles du Wayne comme une détonation. "Do I wanna cancel? Do I wanna can—" La rage est aveuglante, elle place des œillères sur son affection. Hunter comprend tous les signes de travers, perçoit son malaise comme une preuve que Rye préférerait dégueuler plutôt que d'avoir à lui adresser un mot de plus. "I can't fucking believe you." Il secoue la tête, incapable de rassembler ses pensées. Les mots lui manquent (encore, toujours), dans ce genre de situation où ils pourraient tout arranger.
C'est la preuve qu'il attendait, sans l'admettre, qui le fait enfin tiquer. Juste un peu. Parce que Rye s'en souvient, lui aussi, de la course dans les rues de Camden, des lumières disco hasbeen et des quelques minutes à filer sur la piste à toute allure. Donc Hunter la ferme (enfin), reprend son souffle, sans s'être rendu compte à quel point sa colère l'étouffait. Rye s'en souvient. Et pendant une minute, c'est tout ce qui compte, tout ce qui lui suffit pour se calmer. "Well, it ain't my fault you looked like Bambi on wheels. Though if you really wanted to go back, you could have just told me." Parce qu'il l'aurait emmené le lendemain, bordel, ils auraient été les premiers sur la piste. Il aurait fait n'importe quoi pour lui, à l'époque. N'importe quoi, si le Harding avait eu le courage de le lui demander. "You know, when we were still actually friends." Les mots sont énoncés durement, même sans qu'il ne lève la voix. Parce qu'au fond il y a toujours eu ce doute, insidieux, dérangeant. Celui de n'avoir jamais été un assez bon ami pour le gars en face de lui, même dans leurs meilleurs moments. Car même à l'époque, Rye l'avait toujours regardé comme s'il risquait de se barrer d'un jour à l'autre, sur un coup de tête, ou pour une broutille. Il semblait redouter que l'athlète ne décide de tirer une croix sur tout ce qu'ils avaient vécu, le jour où Rye lui demanderait de rester une heure de plus, alors que ça faisait déjà des années qu'il lui offrait tout son temps libre. C'est ce même doute qui revient lui lacérer la poitrine, quand il relève les yeux et qu'il le voit, là, déjà prêt à tout annuler comme s'il n'était pas celui qui était parti, au final.
Hunter ne sait pas ce qui est pire entre la frustration qui lui donnait envie de hurler à pleins poumons tout à l'heure et la rage froide qui l'enveloppe soudainement. Rye lui balance qu'il n'avait pas l'intention de le revoir, comme ça, sur le ton de la conversation. That kind of reunion wasn’t on my 2023 bingo card. Ce n'est pas parce qu'il s'y attendait que ça rend ça plus facile, de se l'entendre dire. Son visage se ferme, brutalement. Il a du mal à déglutir, l'estomac noué. "Right." Sa voix est plus résignée qu'il ne le voulait. Plus sèche, aussi. "You can leave then, since you can't stand being near me for more than two minutes." Et ça le bouffe, ça le ronge, de ne pas comprendre comment tout a pu dérailler à ce point. Comment il a pu passer du type qui le faisait rire aux éclats à celui qui réveille tous ses tics nerveux.
Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.Russett Harding
Messages : 454
Pseudo : kidd, she/her.
Faceclaim : oliver jackson cohen.
Crédits : av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :
Citation : — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
Âge : thirty four.
Pronom : he/him.
Statut Civil : single, desperately in love with his best friend.
Occupation : poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation : a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game : disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
Triggers : tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings : pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Il se rappelle encore de la façon dont sa mère glissait sa main sur sa joue trempée de larmes à chaque petit pincement de cœur trop intense. Elle venait embrasser sa tempe, avec toute la douceur dont elle pouvait faire preuve, et lui soufflait doucement : “time takes time to heal it, my darling”. Il se rappelle également d’à quel point il s’est senti trahi lorsqu’il a réalisé le mensonge qu’elle lui avait servi. Le temps n’a pas besoin de lui-même pour panser les plaies, sinon deux années auraient été suffisantes pour que celles de Rye Harding cessent enfin de saigner. Sa douleur s’épanche encore à côté de celle de sa mère, imprégnant le plancher de l’ancienne maison autant que celui de son petit appartement, à la façon des éclats de cœur brisé d’Aimee. Il a mal quand il pense à Hunter, a mal quand il se rend compte qu’il n’y pensait pas. Il a mal face aux photos qu’ils retrouvent partout dans son appartement, celles qu’il n’a pas pu se résigner à retirer du frigo et qui le forcent à faire face à ce sourire capable de réchauffer son être meurtri. Il a mal quand il regarde un peu trop longuement Lily, et qu’il reconnaît en ses traits ceux qu’il a tant aimés, qu’il aime encore si fort. Le temps ne guérit pas les blessures aussi profondes que celles qu’il s’est causé à lui-même et à cause de lui, en un matin glacé de novembre, il est incapable de passer outre sa propre maladresse pour retrouver un semblant de contenance. Il aurait voulu pouvoir s’approcher d’Hunter, laisser échapper un rire sincère en l’attirant doucement dans ses bras, sa tête reposant affectueusement contre celle de son ami. Il lui aurait dit qu’il lui avait manqué, comme l’air manque aux poumons, et qu’il était terriblement heureux d’enfin le revoir. Mais non. Il se contente d’un geste avorté de la main et d’une question qui transforme le raz-de-marée en tsunami. Ses sourcils se froncent, il ouvre la bouche pour tenter de trouver les mots, mais n’y parvient pas. L’ironie du poète face à sa muse, lorsque celle-ci se fait revêche et vulgaire, le prenant de court.
Sa gorge se serre de plus belle alors que l’angoisse gagne du terrain. A chaque nouvelle parole, Hunter tape dans le mille ; dans cette bataille verbale dont il n’a jamais voulu, ses narines coulent un à un et ses pieds commencent à prendre l’eau. L’atmosphère est glaçante, sans même que le vent n’ait à venir s’en mêler. Rye, pour la première fois depuis bien des années, ne le comprend pas. Pourquoi faut-il que Wayne comprenne tout de travers? Pourquoi est-il tellement borné que chaque intention de Rye devienne, dans son esprit, une insulte? Pourquoi est-ce que le journaliste se laisse avoir à l’ironie de la situation, lorsqu’il est celui qui se fait littéralement insulter? Après une profonde inspiration, il secoue la tête puis se passe une main sur le visage. Sa paume et ses doigts sont glacés. Pour autant, il ne parvient pas à remettre ses idées en place. Quelle foutue matinée de merde, quel caractère de merde, quelle vie de merde. Il aurait voulu être d’ors et déjà sur la falaise, surplombant la Manche, pour hurler à plein poumon. Au lieu de ça, l’oxygène semble commencer à lui manquer et son cœur oublie comment battre comme il faut.
Rye soupire presque de soulagement quand l’homme face à lui semble perdre de sa colère, le temps d’un instant de répit qu’il n’osait plus espérer. Il ferme les yeux une seconde, les rouvre pour les poser sur lui, et se retrouve à pencher légèrement la tête sur le côté. “I would have. But I had to head to Birmingham with my mom the day after and then you went on holiday with your family. When you came back, we both seemed to temporarily put that aside.” Rye se souvient de tout. Non pas par capacités mémorielles exceptionnelles, mais parce qu’Hunter a toujours eu ce goût de liberté, pour lui. Sa vie, il la voyait se dérouler entre ses doigts sans qu’il ne parvienne à la saisir. Wayne était le seul capable de l’attraper et de la poser contre la paume moite et maladroite d’Harding, l’encourageant à saisir le flux pour le transformer et en faire ce qu’il voudrait, au moins un peu. Hunter, c’était la clé de la cage dans laquelle sa mère l’enfermait à double tour. C’était le seul capable de lui apprendre à déployer ses ailes, et tant pis s’il se rétamait, que ce soit dans les branches des arbres ou sur le parquet visqueux d’un roller rink dépassé. Au fond de lui, Rye pensait qu’il avait gardé ce rôle malgré la distance instaurée entre eux. Mais d’une simple phrase, il lui reprend l’idée de voir sa cage se rouvrir un jour. When we were still actually friends. Sa déglutition se fait plus bruyante qu’il ne l’avait prévue. Sans qu’il ne parvienne à le contrôler, il sent ses traits se tordre de la même douleur ouvrant un peu plus la plaie dans sa poitrine. Une nouvelle fois, il baisse la tête. “I see.” Deux mots seulement. Deux pathétiques, ridicules mots, pour éviter que sa voix se brise en tentant une phrase. Deux mots, comme les deux années pendant lesquelles il parvenait à se bercer de l’illusion que peut-être, peut-être Hunter le voyait encore comme cet ami avec qui il partageait tout. Son espoir se dissipe, emportant avec lui des bribes de contenance qu’il peinait déjà à garder.
Même s’il déteste l’admettre, il sent ses joues rosirent jusqu’à la pointe de ses oreilles. Non pas par flatterie, mais par perte de contrôle. Dans la voix d’Hunter, ses mots sont déformés, ne font plus sens. Lorsqu’il le regarde, c’est avec un air plus ahuri qu’il ne le voudrait, secouant légèrement la tête. A sa tristesse, se mêle sa colère. Elle monte, insidieuse et vindicative, face à ce qu’il prend pour de la mauvaise foi plutôt qu’une incompréhension pure de la part d’un homme censé le connaître mieux que quiconque – mieux encore que sa propre mère. “I never said that! But you’re the one who, as soon as you saw me, started insulting me as if seeing me was about to make you sick.” Since you can’t stand being near me for more than two minutes. Les paroles s’ancrent dans son être tout entier et font bouillir son sang. Incrédule, il le toise, se demandant s’il est sérieux ou s’il a simplement décidé de se payer sa tête pour le torturer un peu, comme un retour de bâton pour tout ce qu’il s’est passé entre eux. Est-il censé lui dire que les corps qu’il a touchés après le sien l’ont rendu si mal à l’aise qu’il a renoncé à essayer après ça? Que sa peau réclame la sienne en permanence, se réveillant au souvenir de plus en plus lointain de son contact, comme si elle essayait de ne pas en oublier la sensation? Que la lampe de son salon ne tient que sur une pile de carnets de notes et de croquis, de poèmes parfois inachevés, parfois posés avec rage sur le papier ligné, dont tous l’ont comme sujet commun? Qu’il a l’impression d’encore moins pouvoir vivre pleinement depuis qu’il n’est plus là? Que les trois mètres qui les séparent, les forçant à se tenir comme deux cons d’une part et d’autre d’un arrêt de bus, lui donnent envie de hurler? Il n’avait pas imaginé une telle réunion parce que dans chacun des scénarios qu’il avait accepté de se faire, les choses ne partaient pas autant en vrille qu’à l’instant. Sa patience s’étiole, sa carapace aussi. “What do you want from me, Hunter?! If you wanna go on that hike with me, we’ll go. But don’t get mad at me just because I tried to think about your wellbeing by offering to cancel so you don’t have to spend the next 12 or so hours with a, as you said, stupid guy that you despise enough to fucking shout at him in the middle of the street.” Ce n’est que lorsqu’il se stoppe qu’il réalise son besoin de reprendre sa respiration. You’re a self-sacrificial bastard, Harding. Les mots qu’Hunter lui avait déjà balancés plusieurs fois à la figure, parfois avec humour, d’autres avec une pointe d’énervement, ou encore pour lui faire prendre conscience qu’il ne pouvait pas rester ainsi, résonnait dans sa mémoire. I would fucking set myself on fire for you to finally be pleased. Rye serre discrètement les poings, puis pointe son doigt vers Wayne. “You don’t want me to put words in your mouth but you keep using everything I say against me. You refuse to understand what I’m trying to say.” Il renifle, ne le remarque qu’à peine, et espère qu’Hunter n’en voit rien. Ses yeux s’embuent un peu plus, mais aucune larme ne lui échappe. Tant bien que mal, Rye s’accroche à ses propres rênes comme s’il s’agissait de sa vie entière. Son bras retombe le long de son corps et une nouvelle, il se masse la tempe. “I didn’t imagine that kind of reunion. What were the fucking odds for us to end up here, on a Saturday morning, to go on a hike together?! Come on, Hunter. Don’t tell me you’ve pictured that ‘cause you’d be the big fat liar right now.” Son ton se calme, se teintant presque d’un élan de désespoir face à la situation. Sur l’instant, Rye se sent épuisé. Sa poitrine est trop lourde, sa gorge trop serrée. Pour une poignée de secondes, il s’autorise à détailler Hunter avec la crainte que ça puisse être la dernière fois. Quand, enfin, il reprend la parole, sa voix se fait plus douce, plus similaire à celle à laquelle il a habitué son ami. “Just tell me what you want to do, please. I’ve got a goddamn backpack, hiking shoes, and we’re both here.” Peut-être est-ce un coup de l’univers, ou juste l’esprit machiavélique de Lily ayant réussi à manigancer tout ça. D’une façon ou d’une autre, Rye n’a pas envie d’abandonner ça là. Il est face à lui, dans sa veste vert foncé, ses cheveux légèrement en bataille à cause du vent et sa mine renfrognée. Alors tant pis si c’est ça, leur première rencontre après deux ans. Il l’a trop silencieusement espérée pour la laisser filer entre ses doigts. Cette fois, c’est lui qui décide de stopper le flux par lui-même.
Sa gorge se serre de plus belle alors que l’angoisse gagne du terrain. A chaque nouvelle parole, Hunter tape dans le mille ; dans cette bataille verbale dont il n’a jamais voulu, ses narines coulent un à un et ses pieds commencent à prendre l’eau. L’atmosphère est glaçante, sans même que le vent n’ait à venir s’en mêler. Rye, pour la première fois depuis bien des années, ne le comprend pas. Pourquoi faut-il que Wayne comprenne tout de travers? Pourquoi est-il tellement borné que chaque intention de Rye devienne, dans son esprit, une insulte? Pourquoi est-ce que le journaliste se laisse avoir à l’ironie de la situation, lorsqu’il est celui qui se fait littéralement insulter? Après une profonde inspiration, il secoue la tête puis se passe une main sur le visage. Sa paume et ses doigts sont glacés. Pour autant, il ne parvient pas à remettre ses idées en place. Quelle foutue matinée de merde, quel caractère de merde, quelle vie de merde. Il aurait voulu être d’ors et déjà sur la falaise, surplombant la Manche, pour hurler à plein poumon. Au lieu de ça, l’oxygène semble commencer à lui manquer et son cœur oublie comment battre comme il faut.
Rye soupire presque de soulagement quand l’homme face à lui semble perdre de sa colère, le temps d’un instant de répit qu’il n’osait plus espérer. Il ferme les yeux une seconde, les rouvre pour les poser sur lui, et se retrouve à pencher légèrement la tête sur le côté. “I would have. But I had to head to Birmingham with my mom the day after and then you went on holiday with your family. When you came back, we both seemed to temporarily put that aside.” Rye se souvient de tout. Non pas par capacités mémorielles exceptionnelles, mais parce qu’Hunter a toujours eu ce goût de liberté, pour lui. Sa vie, il la voyait se dérouler entre ses doigts sans qu’il ne parvienne à la saisir. Wayne était le seul capable de l’attraper et de la poser contre la paume moite et maladroite d’Harding, l’encourageant à saisir le flux pour le transformer et en faire ce qu’il voudrait, au moins un peu. Hunter, c’était la clé de la cage dans laquelle sa mère l’enfermait à double tour. C’était le seul capable de lui apprendre à déployer ses ailes, et tant pis s’il se rétamait, que ce soit dans les branches des arbres ou sur le parquet visqueux d’un roller rink dépassé. Au fond de lui, Rye pensait qu’il avait gardé ce rôle malgré la distance instaurée entre eux. Mais d’une simple phrase, il lui reprend l’idée de voir sa cage se rouvrir un jour. When we were still actually friends. Sa déglutition se fait plus bruyante qu’il ne l’avait prévue. Sans qu’il ne parvienne à le contrôler, il sent ses traits se tordre de la même douleur ouvrant un peu plus la plaie dans sa poitrine. Une nouvelle fois, il baisse la tête. “I see.” Deux mots seulement. Deux pathétiques, ridicules mots, pour éviter que sa voix se brise en tentant une phrase. Deux mots, comme les deux années pendant lesquelles il parvenait à se bercer de l’illusion que peut-être, peut-être Hunter le voyait encore comme cet ami avec qui il partageait tout. Son espoir se dissipe, emportant avec lui des bribes de contenance qu’il peinait déjà à garder.
Même s’il déteste l’admettre, il sent ses joues rosirent jusqu’à la pointe de ses oreilles. Non pas par flatterie, mais par perte de contrôle. Dans la voix d’Hunter, ses mots sont déformés, ne font plus sens. Lorsqu’il le regarde, c’est avec un air plus ahuri qu’il ne le voudrait, secouant légèrement la tête. A sa tristesse, se mêle sa colère. Elle monte, insidieuse et vindicative, face à ce qu’il prend pour de la mauvaise foi plutôt qu’une incompréhension pure de la part d’un homme censé le connaître mieux que quiconque – mieux encore que sa propre mère. “I never said that! But you’re the one who, as soon as you saw me, started insulting me as if seeing me was about to make you sick.” Since you can’t stand being near me for more than two minutes. Les paroles s’ancrent dans son être tout entier et font bouillir son sang. Incrédule, il le toise, se demandant s’il est sérieux ou s’il a simplement décidé de se payer sa tête pour le torturer un peu, comme un retour de bâton pour tout ce qu’il s’est passé entre eux. Est-il censé lui dire que les corps qu’il a touchés après le sien l’ont rendu si mal à l’aise qu’il a renoncé à essayer après ça? Que sa peau réclame la sienne en permanence, se réveillant au souvenir de plus en plus lointain de son contact, comme si elle essayait de ne pas en oublier la sensation? Que la lampe de son salon ne tient que sur une pile de carnets de notes et de croquis, de poèmes parfois inachevés, parfois posés avec rage sur le papier ligné, dont tous l’ont comme sujet commun? Qu’il a l’impression d’encore moins pouvoir vivre pleinement depuis qu’il n’est plus là? Que les trois mètres qui les séparent, les forçant à se tenir comme deux cons d’une part et d’autre d’un arrêt de bus, lui donnent envie de hurler? Il n’avait pas imaginé une telle réunion parce que dans chacun des scénarios qu’il avait accepté de se faire, les choses ne partaient pas autant en vrille qu’à l’instant. Sa patience s’étiole, sa carapace aussi. “What do you want from me, Hunter?! If you wanna go on that hike with me, we’ll go. But don’t get mad at me just because I tried to think about your wellbeing by offering to cancel so you don’t have to spend the next 12 or so hours with a, as you said, stupid guy that you despise enough to fucking shout at him in the middle of the street.” Ce n’est que lorsqu’il se stoppe qu’il réalise son besoin de reprendre sa respiration. You’re a self-sacrificial bastard, Harding. Les mots qu’Hunter lui avait déjà balancés plusieurs fois à la figure, parfois avec humour, d’autres avec une pointe d’énervement, ou encore pour lui faire prendre conscience qu’il ne pouvait pas rester ainsi, résonnait dans sa mémoire. I would fucking set myself on fire for you to finally be pleased. Rye serre discrètement les poings, puis pointe son doigt vers Wayne. “You don’t want me to put words in your mouth but you keep using everything I say against me. You refuse to understand what I’m trying to say.” Il renifle, ne le remarque qu’à peine, et espère qu’Hunter n’en voit rien. Ses yeux s’embuent un peu plus, mais aucune larme ne lui échappe. Tant bien que mal, Rye s’accroche à ses propres rênes comme s’il s’agissait de sa vie entière. Son bras retombe le long de son corps et une nouvelle, il se masse la tempe. “I didn’t imagine that kind of reunion. What were the fucking odds for us to end up here, on a Saturday morning, to go on a hike together?! Come on, Hunter. Don’t tell me you’ve pictured that ‘cause you’d be the big fat liar right now.” Son ton se calme, se teintant presque d’un élan de désespoir face à la situation. Sur l’instant, Rye se sent épuisé. Sa poitrine est trop lourde, sa gorge trop serrée. Pour une poignée de secondes, il s’autorise à détailler Hunter avec la crainte que ça puisse être la dernière fois. Quand, enfin, il reprend la parole, sa voix se fait plus douce, plus similaire à celle à laquelle il a habitué son ami. “Just tell me what you want to do, please. I’ve got a goddamn backpack, hiking shoes, and we’re both here.” Peut-être est-ce un coup de l’univers, ou juste l’esprit machiavélique de Lily ayant réussi à manigancer tout ça. D’une façon ou d’une autre, Rye n’a pas envie d’abandonner ça là. Il est face à lui, dans sa veste vert foncé, ses cheveux légèrement en bataille à cause du vent et sa mine renfrognée. Alors tant pis si c’est ça, leur première rencontre après deux ans. Il l’a trop silencieusement espérée pour la laisser filer entre ses doigts. Cette fois, c’est lui qui décide de stopper le flux par lui-même.
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.
Hunter Wayne
Messages : 421
Pseudo : amaterasu (elle)
Faceclaim : phil dunster.
Crédits : av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :
Citation : it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge : 33 ans.
Pronom : he · him.
Statut Civil : célibataire.
Occupation : ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation : il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game : non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers : scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings : maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Même aux confins du monde, les souvenirs des instants partagés à deux suffisaient à tenir la solitude éloignée. Ils étaient telle une barrière de sécurité, protégeant l'explorateur des chimères qui auraient pu se repaître de son coeur meurtri. Mais seul à la nuit tombée, il n'avait jamais eu à redouter ni le froid ni le désespoir ; il avait toujours pu compter sur l'illusion du sourire de Rye pour lui tenir chaud. Il s'y était accroché comme un naufragé à une bouée de sauvetage, de toutes ses forces, pour ne pas se laisser noyer sous les vagues. Et la tempête avait beau faire rage dans son for intérieur, il n'entendait pas les sons de tout ce qui se fracassait en lui. Trop concentré sur le rire du poète, seule lueur dans un ciel orageux. Il faut dire qu'il avait pris l'habitude de le laisser le guider à travers les premiers mois chaotiques suivant sa blessure, sans même s'en apercevoir. Au départ, quand les recommandations des médecins, les cris de frustration de son entraîneur et les murmures inquiets des Wayne se confondaient les uns avec les autres, Hunter se sentait perdre pied, couler sans que rien ni personne ne parvienne à le faire remonter à la surface. Il était épuisé, tout le temps, le genre de fatigue qu'aucun sommeil ne peut réparer. C'était autre chose qui était éreinté, son âme entière qui avait été mise k.o. Il s'était coupé du monde parce que le monde lui donnait le vertige, à continuer de tourner sans lui. Il y avait tout un défilé de blouses blanches dans sa chambre, des fleurs de toutes les couleurs, des cartes qu'il n'a jamais lues. Il y avait les dictons tout faits et les tapes dans le dos qui se voulaient encourageantes, et tout un tas d'autres conneries qu'il n'arrivait même plus à détester. Rien, il ne ressentait plus rien. Et c'était terrifiant.
Jusqu'à ce qu'il l'entende retentir dans sa mémoire.
Oh c'était pas grand chose, juste un éclat de rire qu'il avait dû lui arracher un soir de mai, au bord du Regent's Canal. Il se souvient avoir pensé, qu'est-ce qu'on foutait à Little Venice, déjà? Mais ça n'avait eu aucune importance, parce que pour la première fois depuis des semaines, il avait réussi à se focaliser sur autre chose que les ténèbres qui lui grignotaient l'esprit. Petit à petit, c'était devenu une sorte d'automatisme, un réflexe qui l'aidait à de sentir en sécurité dès qu'il était pris de panique. Il faisait resurgir des souvenirs un à un, les recrachait de son coeur malade. Rye qui l'attendait après ses leçons d'arts plastiques, à deux mètres du grillage encerclant la piste d'athlétisme. Rye qui avait toujours le nez fourré dans des milliers de carnets, dont il n'osait pas toujours lui dévoiler le contenu. Rye qui pouvait le transpercer d'un seul regard, comme s'il pouvait voir toutes les failles que Hunter tentait de dissimuler. Rye et toutes leurs conversations, si précieuses même quand ils n'avaient rien de spécial à se dire. Hunter n'entendait plus que sa voix, reléguant toutes les autres au rang de vulgaires bruits de fond. C'est comme ça qu'il a appris à respirer à nouveau, aussi cruel que ça puisse lui sembler, désormais. Il a passé des mois à se laisser bercer par le rire de Rye, se demandant s'il mériterait à nouveau de l'entendre un jour, avant de se rappeler qu'il n'en avait jamais été digne. Alors il s'est relevé pour essayer de compenser son absence, quand l'écho a commencé à lui faire plus de mal que de bien. Il a chassé cette sensation aux quatre coins du monde, comme un fou qui tenterait d'attraper une émotion du bout des doigts. Et ça lui semble si dérisoire, maintenant qu'il se retrouve face à lui. Toutes les merveilles de la terre paraissent si ternes à côté du Harding, rien n'aurait jamais pu lui faire ressentir tout ce que sa simple présence éveille en lui. Hunter ferme les yeux à l'évocation de leur expédition ratée à Camden, se protégeant de ce que ça lui fait, de savoir que Rye s'en souvient mieux encore que lui. Il sent la panique monter, incapable d'ignorer la nostalgie qui l'assaillit. Et soudain il fait tout l'inverse de ce réflexe qu'il a intériorisé, cherche à invoquer n'importe quel autre souvenir de ces deux dernières années. N'importe lequel, pourvu que Rye n'y soit pas. Il repense au Pérou, au Canada, à l'Islande. Oui, l'hiver, le froid, loin du soleil de mai et des canaux londoniens. Hunter s'y accroche, de toutes ses forces — espère oublier l'intensité de son regard en se remémorant les lueurs iridescentes qui animaient le ciel nocturne. Mais les dés sont truqués, pas vrai ?The northern lights had nothing on you, Rye. You were always going to win.
C'est la colère du Harding qui l'arrache à ses pensées, lui faisant presque froncer les sourcils. L'agacement, la frustration, ça ne fait pas partie des émotions que le fils prodige a l'habitude de laisser franchir le seuil de ses lèvres. Hunter sent son coeur battre plus vite, parce qu'il y arrive encore, visiblement ; à provoquer ce genre de réactions viscérales. C'est presque malsain que ça lui apporte une telle satisfaction, de le regarder se débattre avec le masque qu'Aimee lui a placardé sur le visage. Mais qu'est-ce que ça peut le faire jubiler, chaque fois que Rye abandonne le rôle du fils parfait. Alors il se remet à crier, lui aussi. "You didn’t have to say anything, Rye. You’re the one who can barely even look at me!" Et quand le Harding le regarde enfin plus d'une demi seconde, c'est pour le toiser avec toute la hargne que le Wayne mérite. Enfin, il a envie de hurler. Les mots explosent sur la langue de l'autre, ravivant la flamme de leurs premières disputes. Celles de deux gosses trop différents pour se comprendre, trop bornés chacun à leur façon pour accepter de voir les choses du point de vue de l'autre. Quand Rye lui explique la logique derrière sa stratégie de repli, ça l'agace tellement qu'il grogne de frustration, les poings serrés à s'en démolir les phalanges. "I don’t despise you. I’m angry at you, there’s a difference." C'est à son tour d'expliquer, d'une voix irritée. Il fait un pas en avant, puis deux, puis trois. Puis il ne peut plus s'arrêter, soudain trop proche du poète et à la fois pas assez. "And you know what people do when they’re mad at someone? They yell, and they fight, and they get over it. Most people, at least. But not you, huh? You'd rather I kept it all locked up inside in a true Harding fashion." Il laisse échapper un rictus mauvais, qui le ramène des années en arrière, dans les couloirs du lycée. Il redevient le gosse qui a vu la vie bien rangée du Harding et qui a décidé égoïstement de la retourner dans tous les sens.Let me see. Let me see who you are underneath all those layers. Une obsession qui revient vicieusement le hanter, quand il plante son regard dans le sien et qu'il se sait incapable de lâcher prise. "Well, I got news for you — I can’t, and I won’t."
L'index accusateur que Russett pointe vers lui se change en flingue dans son imaginaire. Ses mots sont des balles de plomb venues s'enfoncer dans sa chair, et Hunter revit sous l'impact des balles. "I refuse to understand? What is there to understand? You’ve barely said two words to me and the first thing you asked was if I wanted to cancel! And now I get what you were thinking, but it pisses me off even more." Ce qu'il peut haïr Aimee pour cette manie qu'elle a inculqué à son fils, qui le pousse à sacrifier des fragments de lui-même comme on jetterait des bouts de bois dans un feu de camp. Rye avait toujours été prêt à s'amputer de ses meilleurs côtés, à renoncer aux meilleurs moments de sa vie, si ça pouvait tenir chaud aux autres. Et ça lui donne envie de vomir, ça lui donne envie de le secouer dans tous les sens pour lui arracher toutes ces vérités que le Harding tait pour mieux entendre celles des autres. "Tell me what am I supposed to do, when I can’t trust a single word coming out of your mouth because you’re only saying things you think I wanna hear? I used to try to figure out how you felt on my own, but look how that worked out for us." Ensuite il demande, presque calmement, presque en le suppliant. Il veut comprendre, mais il a besoin que l'artiste lui réapprenne à lire entre ses lignes. "I'm tired of guessing, Rye. You’re gonna have to walk me through it."
C'est Russett qui calme le jeu, encore, toujours. Il ose enfin les sortir, les putains de mots qu'il faut, ces mots qu'il finit toujours par trouver même quand ça fait deux ans qu'ils ne se sont plus parlé. Hunter reprend son souffle, se remet cruellement à espérer. Peut-être qu'il n'est pas trop tard, peut-être qu'il peut encore lui donner envie de rester, finalement. Rye ne voulait pas le retrouver dans ces circonstances-là, et au fond est-ce qu'il peut vraiment l'en blâmer ? Le connaissant, son ancien ami avait sans doute un plan, voire dix, et aucune intention d'en concrétiser un seul. Alors qu'est-ce qu'ils foutent là, à se cracher au visage à 6h du matin devant un arrêt de bus à la con ? Le pire, c'est que ça leur ressemble plus qu'ils ne veulent bien l'admettre, au fond. Quand le Wayne s'autorise à se poser les bonnes questions, il en ricanerait presque, de leur stupidité à tous les deux. Sa voix a perdu de son tranchant quand il reprend la parole, secouant la tête comme s'il venait de capter une mauvaise blague. "All things considered, I’d say the odds were pretty high. You could never keep your mouth shut around Lily, after all. Something like this was always bound to happen, wasn’t it?" Il y a quelque chose qui sonne comme de l'appréhension dans sa voix, tandis qu'il lui jette un regard méfiant. L'échange a la mélancholie de ce qu'ils étaient avant, se voulant plus léger que tout ce qu'il lui a dit jusqu'alors.Could this still be us? Could we still talk without baring our teeth? Il range les siennes au placard, pousse un long soupir et lève les yeux au ciel, parce qu'il faut encore une fois qu'il prenne toutes les décisions à la place de l'autre. Mais pour une fois, il accepte son sort sans trop de difficulté, une nouvelle forme de détermination trouvant racine en lui. Maintenant que Rye se trouve juste devant lui, il se sent incapable de le regarder partir une nouvelle fois. Il sait que son coeur se brisera à nouveau à l'instant où il tournera les talons, et décide, right then and there, qu'il ne pourra pas survivre à un adieu de plus. Alors la décision n'a jamais été aussi facile, elle s'échappe d'entre ses lèvres, implacable. "Get in the car, Harding." Il se condamne, mais la sentence ne lui a jamais semblé si désirable.
Sans attendre son reste, Hunter lui tourne le dos et s'avance en direction de la voiture. Il ne prend pas la peine de vérifier que l'artiste le suive, jouant la carte de la nonchalance alors qu'il a le coeur dans la gorge, prêt à en dégueuler les éclats brisés. Il ne retrouve son souffle que lorsqu'il l'entend trottiner dans son dos, l'écho de ses pas sur le pavé le ramenant des années en arrière. Et ça le prend soudain à la gorge, la réalité de leurs retrouvailles. À quel point il crève d'envie de se retourner, pour vérifier que Rye est là, plus réel que tous les fantômes qu'il a pris l'habitude d'imaginer à ses côtés. Le réflexe est toujours là, enfoui dans sa chair ; il le combat de tout son être, prétendant ne pas avoir les doigts qui tremblent quand il ouvre enfin la portière. Il se hisse côté conducteur, laissant l'autre s'installer à sa gauche. "You know the rules. Don’t touch anything - especially the radio -, don’t give me directions, don’t ramble my ears off." Il fait mine de régler le rétro, alors qu'en vérité il a juste besoin d'une seconde pour retrouver un semblant de contenance. Le moteur se réveille, Hunter a une main agrippée au volant comme si sa vie en dépendait, l'autre posée derrière le siège de Rye tandis qu'il jette un regard en arrière pour manœuvrer. Il croise son regard, s'y perd un instant. S'autorise à l'analyser, avant de décréter dans le plus grand des sérieux ; "And I know you got a bunch of Digestives biscuits in your backpack, so don’t leave crumbs all over your seat or I’m never driving you anywhere ever again." Il plisse les yeux, comme s'il s'apprêtait à jauger la réaction de l'autre et que les prochaines heures allaient dépendre solennellement de celle-ci. Il se reprend dès qu'il réalise qu'il doit sans doute fixer le Harding un peu trop intensément, se concentrant sur la route avant de soupirer une dernière règle, cherchant à minimiser l'implication de ses dernières paroles. "Just… sit there, and don’t be annoying."
Jusqu'à ce qu'il l'entende retentir dans sa mémoire.
Oh c'était pas grand chose, juste un éclat de rire qu'il avait dû lui arracher un soir de mai, au bord du Regent's Canal. Il se souvient avoir pensé, qu'est-ce qu'on foutait à Little Venice, déjà? Mais ça n'avait eu aucune importance, parce que pour la première fois depuis des semaines, il avait réussi à se focaliser sur autre chose que les ténèbres qui lui grignotaient l'esprit. Petit à petit, c'était devenu une sorte d'automatisme, un réflexe qui l'aidait à de sentir en sécurité dès qu'il était pris de panique. Il faisait resurgir des souvenirs un à un, les recrachait de son coeur malade. Rye qui l'attendait après ses leçons d'arts plastiques, à deux mètres du grillage encerclant la piste d'athlétisme. Rye qui avait toujours le nez fourré dans des milliers de carnets, dont il n'osait pas toujours lui dévoiler le contenu. Rye qui pouvait le transpercer d'un seul regard, comme s'il pouvait voir toutes les failles que Hunter tentait de dissimuler. Rye et toutes leurs conversations, si précieuses même quand ils n'avaient rien de spécial à se dire. Hunter n'entendait plus que sa voix, reléguant toutes les autres au rang de vulgaires bruits de fond. C'est comme ça qu'il a appris à respirer à nouveau, aussi cruel que ça puisse lui sembler, désormais. Il a passé des mois à se laisser bercer par le rire de Rye, se demandant s'il mériterait à nouveau de l'entendre un jour, avant de se rappeler qu'il n'en avait jamais été digne. Alors il s'est relevé pour essayer de compenser son absence, quand l'écho a commencé à lui faire plus de mal que de bien. Il a chassé cette sensation aux quatre coins du monde, comme un fou qui tenterait d'attraper une émotion du bout des doigts. Et ça lui semble si dérisoire, maintenant qu'il se retrouve face à lui. Toutes les merveilles de la terre paraissent si ternes à côté du Harding, rien n'aurait jamais pu lui faire ressentir tout ce que sa simple présence éveille en lui. Hunter ferme les yeux à l'évocation de leur expédition ratée à Camden, se protégeant de ce que ça lui fait, de savoir que Rye s'en souvient mieux encore que lui. Il sent la panique monter, incapable d'ignorer la nostalgie qui l'assaillit. Et soudain il fait tout l'inverse de ce réflexe qu'il a intériorisé, cherche à invoquer n'importe quel autre souvenir de ces deux dernières années. N'importe lequel, pourvu que Rye n'y soit pas. Il repense au Pérou, au Canada, à l'Islande. Oui, l'hiver, le froid, loin du soleil de mai et des canaux londoniens. Hunter s'y accroche, de toutes ses forces — espère oublier l'intensité de son regard en se remémorant les lueurs iridescentes qui animaient le ciel nocturne. Mais les dés sont truqués, pas vrai ?
C'est la colère du Harding qui l'arrache à ses pensées, lui faisant presque froncer les sourcils. L'agacement, la frustration, ça ne fait pas partie des émotions que le fils prodige a l'habitude de laisser franchir le seuil de ses lèvres. Hunter sent son coeur battre plus vite, parce qu'il y arrive encore, visiblement ; à provoquer ce genre de réactions viscérales. C'est presque malsain que ça lui apporte une telle satisfaction, de le regarder se débattre avec le masque qu'Aimee lui a placardé sur le visage. Mais qu'est-ce que ça peut le faire jubiler, chaque fois que Rye abandonne le rôle du fils parfait. Alors il se remet à crier, lui aussi. "You didn’t have to say anything, Rye. You’re the one who can barely even look at me!" Et quand le Harding le regarde enfin plus d'une demi seconde, c'est pour le toiser avec toute la hargne que le Wayne mérite. Enfin, il a envie de hurler. Les mots explosent sur la langue de l'autre, ravivant la flamme de leurs premières disputes. Celles de deux gosses trop différents pour se comprendre, trop bornés chacun à leur façon pour accepter de voir les choses du point de vue de l'autre. Quand Rye lui explique la logique derrière sa stratégie de repli, ça l'agace tellement qu'il grogne de frustration, les poings serrés à s'en démolir les phalanges. "I don’t despise you. I’m angry at you, there’s a difference." C'est à son tour d'expliquer, d'une voix irritée. Il fait un pas en avant, puis deux, puis trois. Puis il ne peut plus s'arrêter, soudain trop proche du poète et à la fois pas assez. "And you know what people do when they’re mad at someone? They yell, and they fight, and they get over it. Most people, at least. But not you, huh? You'd rather I kept it all locked up inside in a true Harding fashion." Il laisse échapper un rictus mauvais, qui le ramène des années en arrière, dans les couloirs du lycée. Il redevient le gosse qui a vu la vie bien rangée du Harding et qui a décidé égoïstement de la retourner dans tous les sens.
L'index accusateur que Russett pointe vers lui se change en flingue dans son imaginaire. Ses mots sont des balles de plomb venues s'enfoncer dans sa chair, et Hunter revit sous l'impact des balles. "I refuse to understand? What is there to understand? You’ve barely said two words to me and the first thing you asked was if I wanted to cancel! And now I get what you were thinking, but it pisses me off even more." Ce qu'il peut haïr Aimee pour cette manie qu'elle a inculqué à son fils, qui le pousse à sacrifier des fragments de lui-même comme on jetterait des bouts de bois dans un feu de camp. Rye avait toujours été prêt à s'amputer de ses meilleurs côtés, à renoncer aux meilleurs moments de sa vie, si ça pouvait tenir chaud aux autres. Et ça lui donne envie de vomir, ça lui donne envie de le secouer dans tous les sens pour lui arracher toutes ces vérités que le Harding tait pour mieux entendre celles des autres. "Tell me what am I supposed to do, when I can’t trust a single word coming out of your mouth because you’re only saying things you think I wanna hear? I used to try to figure out how you felt on my own, but look how that worked out for us." Ensuite il demande, presque calmement, presque en le suppliant. Il veut comprendre, mais il a besoin que l'artiste lui réapprenne à lire entre ses lignes. "I'm tired of guessing, Rye. You’re gonna have to walk me through it."
C'est Russett qui calme le jeu, encore, toujours. Il ose enfin les sortir, les putains de mots qu'il faut, ces mots qu'il finit toujours par trouver même quand ça fait deux ans qu'ils ne se sont plus parlé. Hunter reprend son souffle, se remet cruellement à espérer. Peut-être qu'il n'est pas trop tard, peut-être qu'il peut encore lui donner envie de rester, finalement. Rye ne voulait pas le retrouver dans ces circonstances-là, et au fond est-ce qu'il peut vraiment l'en blâmer ? Le connaissant, son ancien ami avait sans doute un plan, voire dix, et aucune intention d'en concrétiser un seul. Alors qu'est-ce qu'ils foutent là, à se cracher au visage à 6h du matin devant un arrêt de bus à la con ? Le pire, c'est que ça leur ressemble plus qu'ils ne veulent bien l'admettre, au fond. Quand le Wayne s'autorise à se poser les bonnes questions, il en ricanerait presque, de leur stupidité à tous les deux. Sa voix a perdu de son tranchant quand il reprend la parole, secouant la tête comme s'il venait de capter une mauvaise blague. "All things considered, I’d say the odds were pretty high. You could never keep your mouth shut around Lily, after all. Something like this was always bound to happen, wasn’t it?" Il y a quelque chose qui sonne comme de l'appréhension dans sa voix, tandis qu'il lui jette un regard méfiant. L'échange a la mélancholie de ce qu'ils étaient avant, se voulant plus léger que tout ce qu'il lui a dit jusqu'alors.
Sans attendre son reste, Hunter lui tourne le dos et s'avance en direction de la voiture. Il ne prend pas la peine de vérifier que l'artiste le suive, jouant la carte de la nonchalance alors qu'il a le coeur dans la gorge, prêt à en dégueuler les éclats brisés. Il ne retrouve son souffle que lorsqu'il l'entend trottiner dans son dos, l'écho de ses pas sur le pavé le ramenant des années en arrière. Et ça le prend soudain à la gorge, la réalité de leurs retrouvailles. À quel point il crève d'envie de se retourner, pour vérifier que Rye est là, plus réel que tous les fantômes qu'il a pris l'habitude d'imaginer à ses côtés. Le réflexe est toujours là, enfoui dans sa chair ; il le combat de tout son être, prétendant ne pas avoir les doigts qui tremblent quand il ouvre enfin la portière. Il se hisse côté conducteur, laissant l'autre s'installer à sa gauche. "You know the rules. Don’t touch anything - especially the radio -, don’t give me directions, don’t ramble my ears off." Il fait mine de régler le rétro, alors qu'en vérité il a juste besoin d'une seconde pour retrouver un semblant de contenance. Le moteur se réveille, Hunter a une main agrippée au volant comme si sa vie en dépendait, l'autre posée derrière le siège de Rye tandis qu'il jette un regard en arrière pour manœuvrer. Il croise son regard, s'y perd un instant. S'autorise à l'analyser, avant de décréter dans le plus grand des sérieux ; "And I know you got a bunch of Digestives biscuits in your backpack, so don’t leave crumbs all over your seat or I’m never driving you anywhere ever again." Il plisse les yeux, comme s'il s'apprêtait à jauger la réaction de l'autre et que les prochaines heures allaient dépendre solennellement de celle-ci. Il se reprend dès qu'il réalise qu'il doit sans doute fixer le Harding un peu trop intensément, se concentrant sur la route avant de soupirer une dernière règle, cherchant à minimiser l'implication de ses dernières paroles. "Just… sit there, and don’t be annoying."
Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.Russett Harding
Messages : 454
Pseudo : kidd, she/her.
Faceclaim : oliver jackson cohen.
Crédits : av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :
Citation : — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
Âge : thirty four.
Pronom : he/him.
Statut Civil : single, desperately in love with his best friend.
Occupation : poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation : a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game : disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
Triggers : tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings : pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Rye Harding existe-t-il vraiment, pleinement, sans Hunter à ses côtés? Pendant deux années interminables, où le temps s’écoulait d’une lenteur sadique, Rye s’était posé la question plusieurs fois. Perdre Hunter, c’était se perdre lui-même. Une partie de lui s’était brisée à Tokyo, alors même qu’il n’avait pas pris cet avion. Puis elle s’était envolée aux quatre coins d’un monde dont il connaissait les cartes, mais ignorait chaque sensations. Au travers des yeux et de la caméra de Wayne, Rye regardait où elle était partie sans lui, découvrait les paysages qu’elle observait, écoutait la voix avec laquelle elle s’était logée. Perdre Hunter, c’était perdre sa liberté. De toutes les personnes qu’il a rencontrées au cours de son existence, il n’y a jamais eu que lui pour savoir repousser les limites imposées dans son esprit par sa mère, dès le départ de son père. Les frontières de son être devenaient comme celles du monde : de simples passages à franchir, pour s’enfoncer un peu plus dans la découverte de terres nouvelles. Hunter, qu’importent les âges, s’était fait explorateur de la personne que Rye aurait pu être, si les si s’étaient matérialisés. Si son père n’était pas parti. Si sa mère avait compris que c’était en le retenant attaché à la lisière de la maison qu’il risquait le plus de vouloir s’enfuir. Si elle ne lui avait pas martelé dans l’esprit qu’il ne fallait pas aimer trop fort, pas ressentir trop fort, qu’il fallait garder cette bienséance qui n’était qu’une couverture pour l’interdiction de prendre le moindre risque. Si Rye avait pu se permettre de vivre, au lieu de simplement exister. Hunter a toujours su comment briser les codes, les barrières, les murs de pierres que Rye avait la fâcheuse tendance à essayer de reconstruire au moindre caillou qui en tombait. Dès leur plus jeune âge, sans même qu’il ne parvienne à le comprendre, Rye l’avait envié. Il l’observait, tentait de déchiffrer ses secrets d’un simple coup d'œil appuyé, comme s’il trouverait les réponses sans se salir les mains. Hunter Wayne était un oiseau, capable de battre des ailes pour conquérir sa liberté, la saisir et en faire ce qu’il voulait. Et peu à peu, il était parvenu à faire croire à Russett qu’il pourrait faire la même chose. Perdre Hunter, c’était perdre cette sensation d’être qui il était vraiment, au-delà des règles idiotes et des paroles inlassablement répétées. C’était peut-être terriblement douloureux à admettre, mais son absence avait fait ressortir l’évidence.
C’est pour ça qu’il a choisi de s’inscrire sur l’application, sur un coup de tête, un soir après avoir regardé la dernière vidéo publiée par Wayne. De voir sa liberté découvrir des parties du monde qu’il n’effleurera probablement jamais l’avait fait grimper dans un rollercoaster émotionnel auquel il n’avait pas été en mesure de faire face en silence, cette fois. C’était un petit pas maladroit, une description écrite à la va-vite qu’il avait détestée dès le premier emoji glissé dedans, pour tenter d'appâter la sympathie d’une âme généreuse. Une tentative désespérée de remplir le vide qu’il avait lui-même créé dans le creux de sa poitrine, en s’éloignant de Wayne. Un regard dans les notes de son téléphone avait enclenché le mécanisme. Cette stupide liste sans fin qu’il s’était senti forcé à faire avec les années, de toutes ces choses qu’il n’avait jamais faites – par manque d’occasion ou de conviction parfois, par manque d’Hunter souvent. La simple idée de cocher un point, puis un autre, avec un total inconnu lui avait tordu le ventre avant même qu’il n’appuie sur valider. S’il n’avait pas la moindre idée de la personne qu’il trouverait pour l’accompagner dans une aventure ou deux, son instinct lui soufflait perpétuellement que la silhouette inconnue qui s’avancerait vers lui ne serait jamais à la hauteur de celle de son meilleur ami. Les heures passées à sauter d’un profil à un autre l’avaient confirmé : personne ne convenait, parce que personne n’était lui. Rye était prêt à faire mettre l’idée de côté et à ne plus jamais rouvrir l’application, jusqu’au message de Hawk0711. Il aurait pu s’en douter, finalement. No one seemed good enough, until Hawk0711. Quelle foutue ironie menée par ses oeillères et sa stupidité entrant en scène dès qu’Hunter est concerné. La sensation familière qui s’était diffusée en lui à mesure des échanges aurait dû être un indice de taille : l’anxiété sociale développée sous le regard d’Aimee Harding avait suspicieusement disparue, pour laisser place à une curiosité qui ne gagnait que rarement suffisamment de terrain pour combattre la raison.
Peut-être commence-t-il à retrouver un peu de cette liberté qui lui a tant manqué. En plein Poplar, à six heures et quelques du matin, devant un arrêt de bus désert et dans un automne glacial, sous forme d’un agacement qui ne lui ressemble à la fois que trop peu et beaucoup trop en même temps, mais un semblant d’autonomie dont il n’a jamais su faire preuve sans lui, malgré tout. Hunter, dès sa première phrase, a su le repousser dans ses retranchements et forcer la chute du premier mur. Et inlassablement, il continue, transperçant la poitrine de Rye à chaque pique lancée. Sa gorge se serre, il se sent étouffer lentement. Aucun mot ne parvient à sortir. Il est là, planté comme un con devant lui, la bouche entrouverte, à la recherche désespérée d’un peu d’air. Non, il n’arrive pas à soutenir son regard, parce qu’à chaque fois qu’il le croise il sent la culpabilité le secouer à l’en rendre nauséeux. Deux ans n’ont pas suffi à le faire se pardonner de ne pas avoir été là pour lui. Même dans les scénarios naissant sans cesse dans son esprit, il ne parvenait pas à trouver les bons mots pour s’excuser et lui dire à quel point il se détestait pour la tournure qu’avaient prises les choses. Les questions ont tourné en boucle sans lui laisser le moindre répit, elles continuent encore de le faire.I can barely look at you because I still hate myself for what happened! I had to ruin what we had by having those stupid feelings for you and needing more than what you already gave me, and I can’t forgive myself for losing you by being so selfish! Mais les mots ne sortent pas et stupidement, Rye espère qu’Hunter sache lire dans son regard ce que son âme voudrait lui hurler, mais que la décence étouffe.
Quelques mots suffisent pour faire réaliser à Rye qu’il aurait sans doute préféré le mépris à la colère. L’aveu d’Hunter se fracasse contre sa poitrine, le laissant les bras ballants, là, face à lui. Ses dents s’enfoncent dans l’intérieur de ses joues alors qu’il pèse mentalement chaque mot qu’il s’apprête à lancer, suivant l’avancée de Wayne jusqu’à son niveau. Ses yeux se baissent pour brièvement rencontrer les siens, puis se ferment, à la recherche de la contenance nécessaire pour encaisser les paroles de l’explorateur. Après une profonde inspiration, il souffle. “Don’t you think I’m angry at myself as well?” In a true Harding fashion, il ne va pas plus loin, sachant pertinemment que la boîte de Pandore qu’il s’apprête à ouvrir ne mènera probablement que sur une autre dispute, voire un débat sans fin où risqueraient de fuser les insultes lui rappelant à quel point il peut être incroyablement idiot. Son regard accroche celui d’Hunter, et il espère qu’il comprendra, de ce simple geste, qu’il n’ira pas plus loin sur ce chemin, pour l’instant. Parce qu’il n’a pas la force de lui expliquer, alors que son corps se crispe sous la tension et la fraîcheur de la brise, que sa colère n’a pas réussi à se calmer malgré les années. Que si Hunter est en rage contre lui, ça n’est probablement pas aussi vindicatif que ce qu’il ressent à son propre égard. A force de s’embourber dans son esprit déjà torturé, Rye s’est dessiné comme son propre ennemi.
Il est si proche qu’il sent sa main effleurer le tissu de sa veste, et un frisson le parcourir. Une décharge traverse son corps ankylosé à l’idée d’un contact physique quelconque. Le manque réveille ses muscles et réchauffe son sang ; son être entier réclame la moindre sensation d’Hunter contre une partie de lui, n’importe laquelle, n’importe comment. La dispute ne se calme pas et pourtant, Rye se retrouve à lutter contre le besoin de passer ses bras autour de lui et de le serrer, fort, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas leur échange. C’est plus fort que lui. Ses muscles réclament une action, n’importe laquelle, mais elle ne vient pas. Seul son doigt pointe vers Wayne, ses sourcils se froncent, et sa tête se secoue. La rengaine reprend là où ils auraient très bien pu la laisser, deux ans auparavant, et Rye ne comprend toujours pas pourquoi il doit payer le prix de la colère de son meilleur ami, quand il a simplement tenté de le faire passer en priorité, en ne voulant pas s’imposer à lui. C’est Rye qui est parti. C’est Rye qui s’est éloigné, sans trouver la moindre once de courage d’expliquer le pourquoi du comment de sa décision. Pourquoi devrait-il forcer sa présence à ses côtés après ça? La mauvaise foi d’Hunter joue sur ses nerfs une mélodie qu’il n’a que trop bien connue avant leur silence radio. “I’ve got the feeling everything about me, right now, could be a reason for you to be pissed off anyway. I’m just… I’m trying to be nice. I’m not going to impose myself after two years of nothingness, because I could completely understand if you didn’t want to see me. Hunter, please.” Il a l’impression de retourner à l’état de petit garçon, face à lui. Désemparé face au conflit, il voudrait simplement qu’Hunter le comprenne. Tout semblait si simple, pendant un temps. Pas besoin de peser chaque parole ou de réfléchir trop longuement à une réponse. C’était eux, les sourires d’Hunter qui trouvaient leur écho sur le visage de Rye, les conversations naturelles, les chamailleries qui n’avaient rien de bien méchant. En cet instant, le poète se rend compte que ses sentiments pour Wayne n’ont pas changé, mais que peut-être ceux de l’homme à son égard se sont mués. Sa désolation gagne du terrain.
Ses muscles, enfin, commencent à se détendre. C’est comme apercevoir le jour se lever après une nuit immensément longue. Des questions restent en suspens, mais la colère semble quitter les traits d’Hunter, sans que Rye ne soit certain du pourquoi du comment – mais son idiotie a heureusement des limites et, plutôt que de questionner l’ordre des choses, il préfère savourer l’instant. En silence, il espère que l’explorateur a su lire entre les lignes. Bien sûr, il veut passer du temps avec lui, mais sa peur panique de faire une nouvelle connerie auprès de lui l’empêche de dire haut et fort ce qu’il peut bien espérer. A la place, il reformule ses paroles, essaye du mieux qu’il peut de retranscrire une part de ce bordel émotionnel qui prend place entre sa tête et son cœur. Panique, tristesse, frustration, douleur. Amour. Celui-là même qu’il a eu tant de mal à voir en face et qui l’a fait prendre ses jambes à son cou, mais dont il veut user pour pouvoir essayer de recoller quelques morceaux de leur relation ébréchée. Sans savoir où cela les mènera, Rye se berce pourtant d’une certitude : rien ne sera pire que de subir la hantise de ce qu’ils étaient, et ce qu’ils auraient pu continuer à être. Ses pensées le perdent jusqu’à ce qu’Hunter, d’une simple phrase, le ramène à leur réalité. Pour la première fois, un sourire s’esquisse sur son visage. “And she’s always managed to convince you to do anything. Even signing up to a stupid app, to meet stupid people and do stupid things.” Dans son pot-pourri d’émotions, la tendresse reprend doucement le dessus. Lily a toujours su les mener du bout du nez, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Son opiniâtreté dépasse de loin celle de son aîné et, s’il préférerait dégringoler d’une falaise que de l’admettre, l’inconscient de Rye s’était probablement raccroché à cette idée lorsqu’il avait évoqué l’application avec elle.
Son cœur rate un battement, puis s’accélère. En une ou deux secondes à peine, il se retrouve à faire face au dos d’Hunter. La réponse à sa supplication tombe sans prévenir et Rye lutte de toutes ses forces pour ne pas demander une confirmation qui risquerait d’irriter Wayne une nouvelle fois. Prenant sa chance au vol, il rattrape en quelques enjambées la distance ayant grandi entre eux, jusqu’à arriver au niveau de la voiture. Ce n’est que lorsque son sac s’écroule sur le siège arrière dans un bruit sourd et que son corps s’installe qu’il réalise l’ampleur des choses. Hunter a dit oui. A demi-mot, en lui intimant de monter dans la voiture, mais il a dit oui. A eux, aux prochaines heures passées ensemble, à l’opportunité de se retrouver. Une chaleur se diffuse dans son corps ; l’euphorie ressentie en l’instant combat la fatigue d’une nuit trop courte et la paralysie du froid. Ses sentiments l’accablent et Rye ne sait pas s’il doit sourire ou fondre en larmes. Fermant les yeux une poignée de secondes, il essaie de se concentrer sur sa respiration, mais se retrouve rapidement assailli par les souvenirs, les possibilités, les what ifs qui l’ont hanté, mais qui, en l’instant, prennent une tournure nouvelle. What if everything goes well? What if we manage to head back to what we used to be, at least a little? What if I ruin everything once again? Les mains sur ses cuisses, il essaie d’en dissimuler les tremblements, tout en esquissant un petit sourire. “Like in Camden? No directions needed?” Il pince des lèvres, enfile sa ceinture en vitesse. “Sorry.” Les rougissements s’intensifient lorsqu’il sent le regard d’Hunter sur lui, sa main posée dans le dos de son siège, leur proximité nouvelle dans l’intimité de l’habitacle. Ses yeux s’attardent sur son visage, le détaillant de cette précision avec laquelle ils le font devant chaque nouvelle vidéo. Lorsqu’ils se posent sur ses lèvres, sa poitrine se serre et Rye détourne enfin son attention, jusqu’à sentir le tressautement de son cœur. Il se souvient. “Do you want one?” Il esquisse un sourire doux sans même y penser, et son regard se pare d’une brillance retrouvée.
C’est pour ça qu’il a choisi de s’inscrire sur l’application, sur un coup de tête, un soir après avoir regardé la dernière vidéo publiée par Wayne. De voir sa liberté découvrir des parties du monde qu’il n’effleurera probablement jamais l’avait fait grimper dans un rollercoaster émotionnel auquel il n’avait pas été en mesure de faire face en silence, cette fois. C’était un petit pas maladroit, une description écrite à la va-vite qu’il avait détestée dès le premier emoji glissé dedans, pour tenter d'appâter la sympathie d’une âme généreuse. Une tentative désespérée de remplir le vide qu’il avait lui-même créé dans le creux de sa poitrine, en s’éloignant de Wayne. Un regard dans les notes de son téléphone avait enclenché le mécanisme. Cette stupide liste sans fin qu’il s’était senti forcé à faire avec les années, de toutes ces choses qu’il n’avait jamais faites – par manque d’occasion ou de conviction parfois, par manque d’Hunter souvent. La simple idée de cocher un point, puis un autre, avec un total inconnu lui avait tordu le ventre avant même qu’il n’appuie sur valider. S’il n’avait pas la moindre idée de la personne qu’il trouverait pour l’accompagner dans une aventure ou deux, son instinct lui soufflait perpétuellement que la silhouette inconnue qui s’avancerait vers lui ne serait jamais à la hauteur de celle de son meilleur ami. Les heures passées à sauter d’un profil à un autre l’avaient confirmé : personne ne convenait, parce que personne n’était lui. Rye était prêt à faire mettre l’idée de côté et à ne plus jamais rouvrir l’application, jusqu’au message de Hawk0711. Il aurait pu s’en douter, finalement. No one seemed good enough, until Hawk0711. Quelle foutue ironie menée par ses oeillères et sa stupidité entrant en scène dès qu’Hunter est concerné. La sensation familière qui s’était diffusée en lui à mesure des échanges aurait dû être un indice de taille : l’anxiété sociale développée sous le regard d’Aimee Harding avait suspicieusement disparue, pour laisser place à une curiosité qui ne gagnait que rarement suffisamment de terrain pour combattre la raison.
Peut-être commence-t-il à retrouver un peu de cette liberté qui lui a tant manqué. En plein Poplar, à six heures et quelques du matin, devant un arrêt de bus désert et dans un automne glacial, sous forme d’un agacement qui ne lui ressemble à la fois que trop peu et beaucoup trop en même temps, mais un semblant d’autonomie dont il n’a jamais su faire preuve sans lui, malgré tout. Hunter, dès sa première phrase, a su le repousser dans ses retranchements et forcer la chute du premier mur. Et inlassablement, il continue, transperçant la poitrine de Rye à chaque pique lancée. Sa gorge se serre, il se sent étouffer lentement. Aucun mot ne parvient à sortir. Il est là, planté comme un con devant lui, la bouche entrouverte, à la recherche désespérée d’un peu d’air. Non, il n’arrive pas à soutenir son regard, parce qu’à chaque fois qu’il le croise il sent la culpabilité le secouer à l’en rendre nauséeux. Deux ans n’ont pas suffi à le faire se pardonner de ne pas avoir été là pour lui. Même dans les scénarios naissant sans cesse dans son esprit, il ne parvenait pas à trouver les bons mots pour s’excuser et lui dire à quel point il se détestait pour la tournure qu’avaient prises les choses. Les questions ont tourné en boucle sans lui laisser le moindre répit, elles continuent encore de le faire.
Quelques mots suffisent pour faire réaliser à Rye qu’il aurait sans doute préféré le mépris à la colère. L’aveu d’Hunter se fracasse contre sa poitrine, le laissant les bras ballants, là, face à lui. Ses dents s’enfoncent dans l’intérieur de ses joues alors qu’il pèse mentalement chaque mot qu’il s’apprête à lancer, suivant l’avancée de Wayne jusqu’à son niveau. Ses yeux se baissent pour brièvement rencontrer les siens, puis se ferment, à la recherche de la contenance nécessaire pour encaisser les paroles de l’explorateur. Après une profonde inspiration, il souffle. “Don’t you think I’m angry at myself as well?” In a true Harding fashion, il ne va pas plus loin, sachant pertinemment que la boîte de Pandore qu’il s’apprête à ouvrir ne mènera probablement que sur une autre dispute, voire un débat sans fin où risqueraient de fuser les insultes lui rappelant à quel point il peut être incroyablement idiot. Son regard accroche celui d’Hunter, et il espère qu’il comprendra, de ce simple geste, qu’il n’ira pas plus loin sur ce chemin, pour l’instant. Parce qu’il n’a pas la force de lui expliquer, alors que son corps se crispe sous la tension et la fraîcheur de la brise, que sa colère n’a pas réussi à se calmer malgré les années. Que si Hunter est en rage contre lui, ça n’est probablement pas aussi vindicatif que ce qu’il ressent à son propre égard. A force de s’embourber dans son esprit déjà torturé, Rye s’est dessiné comme son propre ennemi.
Il est si proche qu’il sent sa main effleurer le tissu de sa veste, et un frisson le parcourir. Une décharge traverse son corps ankylosé à l’idée d’un contact physique quelconque. Le manque réveille ses muscles et réchauffe son sang ; son être entier réclame la moindre sensation d’Hunter contre une partie de lui, n’importe laquelle, n’importe comment. La dispute ne se calme pas et pourtant, Rye se retrouve à lutter contre le besoin de passer ses bras autour de lui et de le serrer, fort, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas leur échange. C’est plus fort que lui. Ses muscles réclament une action, n’importe laquelle, mais elle ne vient pas. Seul son doigt pointe vers Wayne, ses sourcils se froncent, et sa tête se secoue. La rengaine reprend là où ils auraient très bien pu la laisser, deux ans auparavant, et Rye ne comprend toujours pas pourquoi il doit payer le prix de la colère de son meilleur ami, quand il a simplement tenté de le faire passer en priorité, en ne voulant pas s’imposer à lui. C’est Rye qui est parti. C’est Rye qui s’est éloigné, sans trouver la moindre once de courage d’expliquer le pourquoi du comment de sa décision. Pourquoi devrait-il forcer sa présence à ses côtés après ça? La mauvaise foi d’Hunter joue sur ses nerfs une mélodie qu’il n’a que trop bien connue avant leur silence radio. “I’ve got the feeling everything about me, right now, could be a reason for you to be pissed off anyway. I’m just… I’m trying to be nice. I’m not going to impose myself after two years of nothingness, because I could completely understand if you didn’t want to see me. Hunter, please.” Il a l’impression de retourner à l’état de petit garçon, face à lui. Désemparé face au conflit, il voudrait simplement qu’Hunter le comprenne. Tout semblait si simple, pendant un temps. Pas besoin de peser chaque parole ou de réfléchir trop longuement à une réponse. C’était eux, les sourires d’Hunter qui trouvaient leur écho sur le visage de Rye, les conversations naturelles, les chamailleries qui n’avaient rien de bien méchant. En cet instant, le poète se rend compte que ses sentiments pour Wayne n’ont pas changé, mais que peut-être ceux de l’homme à son égard se sont mués. Sa désolation gagne du terrain.
Ses muscles, enfin, commencent à se détendre. C’est comme apercevoir le jour se lever après une nuit immensément longue. Des questions restent en suspens, mais la colère semble quitter les traits d’Hunter, sans que Rye ne soit certain du pourquoi du comment – mais son idiotie a heureusement des limites et, plutôt que de questionner l’ordre des choses, il préfère savourer l’instant. En silence, il espère que l’explorateur a su lire entre les lignes. Bien sûr, il veut passer du temps avec lui, mais sa peur panique de faire une nouvelle connerie auprès de lui l’empêche de dire haut et fort ce qu’il peut bien espérer. A la place, il reformule ses paroles, essaye du mieux qu’il peut de retranscrire une part de ce bordel émotionnel qui prend place entre sa tête et son cœur. Panique, tristesse, frustration, douleur. Amour. Celui-là même qu’il a eu tant de mal à voir en face et qui l’a fait prendre ses jambes à son cou, mais dont il veut user pour pouvoir essayer de recoller quelques morceaux de leur relation ébréchée. Sans savoir où cela les mènera, Rye se berce pourtant d’une certitude : rien ne sera pire que de subir la hantise de ce qu’ils étaient, et ce qu’ils auraient pu continuer à être. Ses pensées le perdent jusqu’à ce qu’Hunter, d’une simple phrase, le ramène à leur réalité. Pour la première fois, un sourire s’esquisse sur son visage. “And she’s always managed to convince you to do anything. Even signing up to a stupid app, to meet stupid people and do stupid things.” Dans son pot-pourri d’émotions, la tendresse reprend doucement le dessus. Lily a toujours su les mener du bout du nez, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Son opiniâtreté dépasse de loin celle de son aîné et, s’il préférerait dégringoler d’une falaise que de l’admettre, l’inconscient de Rye s’était probablement raccroché à cette idée lorsqu’il avait évoqué l’application avec elle.
Son cœur rate un battement, puis s’accélère. En une ou deux secondes à peine, il se retrouve à faire face au dos d’Hunter. La réponse à sa supplication tombe sans prévenir et Rye lutte de toutes ses forces pour ne pas demander une confirmation qui risquerait d’irriter Wayne une nouvelle fois. Prenant sa chance au vol, il rattrape en quelques enjambées la distance ayant grandi entre eux, jusqu’à arriver au niveau de la voiture. Ce n’est que lorsque son sac s’écroule sur le siège arrière dans un bruit sourd et que son corps s’installe qu’il réalise l’ampleur des choses. Hunter a dit oui. A demi-mot, en lui intimant de monter dans la voiture, mais il a dit oui. A eux, aux prochaines heures passées ensemble, à l’opportunité de se retrouver. Une chaleur se diffuse dans son corps ; l’euphorie ressentie en l’instant combat la fatigue d’une nuit trop courte et la paralysie du froid. Ses sentiments l’accablent et Rye ne sait pas s’il doit sourire ou fondre en larmes. Fermant les yeux une poignée de secondes, il essaie de se concentrer sur sa respiration, mais se retrouve rapidement assailli par les souvenirs, les possibilités, les what ifs qui l’ont hanté, mais qui, en l’instant, prennent une tournure nouvelle. What if everything goes well? What if we manage to head back to what we used to be, at least a little? What if I ruin everything once again? Les mains sur ses cuisses, il essaie d’en dissimuler les tremblements, tout en esquissant un petit sourire. “Like in Camden? No directions needed?” Il pince des lèvres, enfile sa ceinture en vitesse. “Sorry.” Les rougissements s’intensifient lorsqu’il sent le regard d’Hunter sur lui, sa main posée dans le dos de son siège, leur proximité nouvelle dans l’intimité de l’habitacle. Ses yeux s’attardent sur son visage, le détaillant de cette précision avec laquelle ils le font devant chaque nouvelle vidéo. Lorsqu’ils se posent sur ses lèvres, sa poitrine se serre et Rye détourne enfin son attention, jusqu’à sentir le tressautement de son cœur. Il se souvient. “Do you want one?” Il esquisse un sourire doux sans même y penser, et son regard se pare d’une brillance retrouvée.
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.
Hunter Wayne
Messages : 421
Pseudo : amaterasu (elle)
Faceclaim : phil dunster.
Crédits : av. (c) dynamight ♡, gif. (c) butterfly, icons (c) rumi ♡
Selfie :
Citation : it's cold outside, like when you walked out my life.
Âge : 33 ans.
Pronom : he · him.
Statut Civil : célibataire.
Occupation : ancien athlète pro & double champion olympique, devenu vlogger sans s'en apercevoir, pour avoir partagé ses voyages autour du monde sur les réseaux. randonneur aguerri, globetrotter passionné, influenceur contre son gré.
Habitation : il vit dans une ancienne usine reconvertie en un loft moderne où il entasse toutes ses plantes, du côté de blackheath (greenwhich).
In game : non disponible (0/8) ; troisième personne ; entre 500 et 1500 mots+ ; rp en français ou en anglais (tout ou juste les dialogues) ; réponses sans ordre précis, selon l'inspiration.
Triggers : scènes nsfw explicites, age gap (+15 ans), power imbalance, me demander avant si mention de biphobie/homophobie.
Warnings : maltraitance infantile, adoption, pressions sociales, blessure, ptsd, dépression, vulgarité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
"Don’t you think I’m angry at myself as well?" Il plisse les yeux, parce qu'il ne comprend pas, il n'a plus l'oreille habituée à entendre ce que le coeur du Harding lui murmure. Tout était mille fois plus simple avant, quand leur relation n'était pas encore teintée de toutes les nuances de leur dispute. Le vide a assombri le tableau. Désormais la toile de leurs souvenirs ressemble plus à un chef d'oeuvre abandonné trop longtemps sous la pluie, dont les couleurs se confondent les unes avec les autres dans un mélange aussi terne qu'abstrait. Difficile d'en deviner encore les contours, quand les tracés sont devenus si flous. What are you trying to tell me, Rye? Il cherche un indice, n'importe lequel. Dans son regard, dans cet air suppliant avec lequel le poète le fixe. Mais il ne trouve que davantage de questions auxquelles l'autre ne répondra pas. Pas tout de suite, c'est ce qu'il semble lui hurler. Hunter voudrait tant revenir en arrière, à ces journées où ils pouvaient rester affalés l'un à côté de l'autre sans rien se dire et sans s'ennuyer pour autant, à ces heures entières passées à sillonner les rues de Londres et à en réinventer chaque quartier, à cet 'avant' qui s'effrite un peu plus entre leurs lèvres, à chaque mot qu'ils ne se disent pas. Il voudrait rembobiner le fil de leur histoire, le tenir entre ses mains maladroites et chercher l'erreur comme on tenterait de rectifier le scénario d'un film qui avait pourtant l'air prometteur. Il y a quelque chose qui a foiré dans le script, mais il refuse d'admettre qu'il sait déjà où et quand. Sa mauvaise foi n'a d'égale que la rage qui l'aveugle à chaque nouvelle pique qu'il lui balance, éclipsant son jugement. Il est agacé (encore) quand Rye fait passer son ressenti avant le sien, fichue habitude que Hunter s'était donné pour mission de lui faire perdre — quand il pouvait encore prétendre à une place à ses côtés. "You know what, you're right. Everything about you is pissing me off right now!" It's also making my heart beat faster, but I don't know how to tell you that. C'est terrifiant, à quel point il se sent vivant face à lui.
Et après les éclats de voix et les regards noirs, que lui reste-il encore comme armes pour se défendre contre le sourire qui s'esquisse au coin des lèvres du Harding ? Comment lutter contre le soulagement qui s'empare de lui, à l'instant où il l'aperçoit alors qu'il ne l'espérait plus ? La tendresse de Rye a toujours eu cette sincérité désarmante, et elle le déstabilise encore des années après qu'il ait tenté de l'oublier. Chaque geste avorté, chaque regard trop expressif, chaque sourire empreint de nostalgie lui martèle le coeur, réveillant l'organe gelé. La brise de novembre se change en souffle printanier, le réchauffant de l'intérieur alors même qu'il ne savait pas qu'il avait eu si froid. Dans cette valse des saisons, le Wayne se laisse prendre au jeu, lui aussi. Il se fait entraîner dans la danse, réalisant à peine qu'il doit se mordre les gencives pour s'empêcher de sourire. "I can't believe she played us both like fools." Il voudrait en vouloir à Lily d'avoir manigancé ces retrouvailles dans son dos, mais au fond il sait qu'elle a voulu bien faire. Elle a toujours su avant lui de quoi il avait besoin. Pas étonnant que ça ait toujours été Rye. Il secoue la tête, à peine conscient de la façon dont son timbre de voix venait de trahir toute l'affection qu'il a pour sa petite soeur. Il remercie les dieux chaque jour qu'elle ait décidé de mettre ses compétences de stratège machiavélique au service du bien ; elle aurait été un génie du mal absolument redoutable.
Hunter s'abstient de tout commentaire lorsqu'il observe son ancien ami s'installer à ses côtés, l'air aussi nerveux que lui — l'explorateur est simplement plus doué pour le dissimuler. Même s'il a l'impression que chacun de ses gestes trahit la tension qui pèse sur ses épaules, dès qu'il pense à la journée qui s'annonce. Est-ce qu'il a le droit d'être un peu heureux que Rye soit là ? Ou est-ce qu'il doit mesurer chacun de ses actes, pour ne pas trop dévoiler l'importance que l'autre a encore à ses yeux (celle qu'il aura toujours, peu importe tous les silences entre eux) ? Il n'est pas doué pour faire semblant ; mais pour Rye, il peut bien essayer. Il sait qu'il ressent tout trop fort la plupart du temps, que ça effraie la plupart des gens. Mais cette fois Hunter se le jure, il fera tout ce qu'il faut. Il apprendra à étouffer ses émotions, pourvu qu'elles ne soient plus jamais la raison derrière toutes les larmes que le Harding n'ose pas verser devant lui. S'il existe une chance (même infime) pour qu'il récupère un simulacre du rôle qu'il occupait autrefois dans la vie de l'artiste, il s'y accrochera comme un forcené. Il restera à sa place, n'en demandera jamais plus que ce que l'autre acceptera de lui donner. Tant pis si Russett n'accepte de le revoir qu'une fois tous les six mois pour cocher une nouvelle case de sa stupide liste. Tant pis s'il doit ravaler l'envie d'apprendre à utiliser tous ses emojis préférés, juste pour lui arracher un sourire surpris. Tant pis s'il doit faire semblant d'avoir oublié la marque des biscuits dont il s'empiffre depuis aussi longtemps qu'il le connaît. Et s'il doit faire comme s'il n'avait pas gravé dans sa mémoire un millier d'autres détails sans importance, il s'appliquera à donner toutes les mauvaises réponses. Il échouera à tous les tests, pourvu qu'il réussisse à surmonter l'épreuve du temps et qu'il soit toujours là dans dix ans — assez proche du Harding pour être ébloui par son sourire, assez loin pour ne pas en ternir l'éclat. N'est-ce pas ironique, à quel point il est prêt à endosser tous les défauts qu'il reproche à l'autre si ça peut lui rendre un dixième de ce qu'il a perdu ? Parce qu'il serait prêt à tous les sacrifices, lui aussi, pourvu que le destin ne soit pas assez cruel pour lui arracher Rye une deuxième fois.
C'est presque trop facile, de reprendre là où ils ont tout laissé. Les vieilles habitudes abandonnées dans un coin de leur vie, comme une vieille photographie qu'on retrouve au fond d'un tiroir et qu'on redécouvre avec tendresse. Hunter lui lance un regard noir à la simple mention de ce même souvenir qui les hante depuis le début. C'est stupide, à quel point cette soirée n'avait rien voulu dire et qu'aujourd'hui, elle hurle absolument tout ce qu'ils ne savent pas comment s'avouer. "Alright, new rule: don't mention Camden ever again." Son corps s'approche si près de celui du Harding qu'il en oublie un instant ce qu'il est censé faire, manquant d'achever sa course en venant s'écraser brutalement contre ses lèvres. Il se surprend à vouloir en apprendre les contours, à se demander si elles ont le goût de tout ce qu'il n'osera jamais désirer. Est-ce qu'il aurait dû l'embrasser, le seul soir où il en ait jamais eu l'occasion ? Non, il ne peut pas s'autoriser à repenser à tout ce qu'il aurait dû faire différemment, ce soir-là. Il n'est aucun souvenir plus cruel que celui de leurs lèvres qui ne se touchaient pas. Et pourquoi, pourquoi ? le Sharpe en lui voudrait s'indigner, mais c'est toujours la même voix insidieuse qui lui répond.You are not meant for soft kisses and light touches, Hunter. You wouldn't know what to do if you didn't have to beg for another wound and call it a love bite. Et cette voix, oh, elle a toujours raison.
Hunter le fixe, un mélange d'incrédulité et d'offense sur son visage quand son ancien ami a l'audace de lui demander s'il veut un biscuit, comme si ça ne faisait pas deux ans qu'il pestait contre absolument tout ce qui lui en rappelait le goût. Son regard se fait assassin quand il toise Rye, et qu'il lâche un : "No." des plus indignés. Le verdict est énoncé sans appel, dans une tentative acharnée de masquer le fait qu'il en aurait bien bouffé dix, là, tout de suite, parce qu'il n'a rien avalé depuis la veille au soir et qu'il est affamé. Le moteur tourne, ils s'engagent sur la voie. Hunter va sans doute un peu trop vite, de peur que Rye ne change d'avis avant même qu'ils n'aient quitté Londres. Il ne sait pas comment lui dire, qu'il se sent enfin entier maintenant qu'il est de retour à ses côtés. Il est à deux doigts de prononcer les mots de trop, alors il se retient de toutes ses forces et vérifie si les barrières qui entourent son coeur sont assez solides pour résister au voyage. Faut croire qu'il suffirait d'un murmure de Rye pour les faire s'effondrer. C'est sans doute pour ça qu'il précise, à peine engagé sur la voie rapide ; "Now shut up, I don't wanna hear you until we've arrived." Puis pour faire bonne mesure, il en rajoute une couche, histoire d'épargner à son pauvre coeur quelques frayeurs de plus. "Actually, I don't wanna hear you after we've arrived either. Let's travel in peace and quiet, and hike in even more peace and quiet."
Et après les éclats de voix et les regards noirs, que lui reste-il encore comme armes pour se défendre contre le sourire qui s'esquisse au coin des lèvres du Harding ? Comment lutter contre le soulagement qui s'empare de lui, à l'instant où il l'aperçoit alors qu'il ne l'espérait plus ? La tendresse de Rye a toujours eu cette sincérité désarmante, et elle le déstabilise encore des années après qu'il ait tenté de l'oublier. Chaque geste avorté, chaque regard trop expressif, chaque sourire empreint de nostalgie lui martèle le coeur, réveillant l'organe gelé. La brise de novembre se change en souffle printanier, le réchauffant de l'intérieur alors même qu'il ne savait pas qu'il avait eu si froid. Dans cette valse des saisons, le Wayne se laisse prendre au jeu, lui aussi. Il se fait entraîner dans la danse, réalisant à peine qu'il doit se mordre les gencives pour s'empêcher de sourire. "I can't believe she played us both like fools." Il voudrait en vouloir à Lily d'avoir manigancé ces retrouvailles dans son dos, mais au fond il sait qu'elle a voulu bien faire. Elle a toujours su avant lui de quoi il avait besoin. Pas étonnant que ça ait toujours été Rye. Il secoue la tête, à peine conscient de la façon dont son timbre de voix venait de trahir toute l'affection qu'il a pour sa petite soeur. Il remercie les dieux chaque jour qu'elle ait décidé de mettre ses compétences de stratège machiavélique au service du bien ; elle aurait été un génie du mal absolument redoutable.
Hunter s'abstient de tout commentaire lorsqu'il observe son ancien ami s'installer à ses côtés, l'air aussi nerveux que lui — l'explorateur est simplement plus doué pour le dissimuler. Même s'il a l'impression que chacun de ses gestes trahit la tension qui pèse sur ses épaules, dès qu'il pense à la journée qui s'annonce. Est-ce qu'il a le droit d'être un peu heureux que Rye soit là ? Ou est-ce qu'il doit mesurer chacun de ses actes, pour ne pas trop dévoiler l'importance que l'autre a encore à ses yeux (celle qu'il aura toujours, peu importe tous les silences entre eux) ? Il n'est pas doué pour faire semblant ; mais pour Rye, il peut bien essayer. Il sait qu'il ressent tout trop fort la plupart du temps, que ça effraie la plupart des gens. Mais cette fois Hunter se le jure, il fera tout ce qu'il faut. Il apprendra à étouffer ses émotions, pourvu qu'elles ne soient plus jamais la raison derrière toutes les larmes que le Harding n'ose pas verser devant lui. S'il existe une chance (même infime) pour qu'il récupère un simulacre du rôle qu'il occupait autrefois dans la vie de l'artiste, il s'y accrochera comme un forcené. Il restera à sa place, n'en demandera jamais plus que ce que l'autre acceptera de lui donner. Tant pis si Russett n'accepte de le revoir qu'une fois tous les six mois pour cocher une nouvelle case de sa stupide liste. Tant pis s'il doit ravaler l'envie d'apprendre à utiliser tous ses emojis préférés, juste pour lui arracher un sourire surpris. Tant pis s'il doit faire semblant d'avoir oublié la marque des biscuits dont il s'empiffre depuis aussi longtemps qu'il le connaît. Et s'il doit faire comme s'il n'avait pas gravé dans sa mémoire un millier d'autres détails sans importance, il s'appliquera à donner toutes les mauvaises réponses. Il échouera à tous les tests, pourvu qu'il réussisse à surmonter l'épreuve du temps et qu'il soit toujours là dans dix ans — assez proche du Harding pour être ébloui par son sourire, assez loin pour ne pas en ternir l'éclat. N'est-ce pas ironique, à quel point il est prêt à endosser tous les défauts qu'il reproche à l'autre si ça peut lui rendre un dixième de ce qu'il a perdu ? Parce qu'il serait prêt à tous les sacrifices, lui aussi, pourvu que le destin ne soit pas assez cruel pour lui arracher Rye une deuxième fois.
C'est presque trop facile, de reprendre là où ils ont tout laissé. Les vieilles habitudes abandonnées dans un coin de leur vie, comme une vieille photographie qu'on retrouve au fond d'un tiroir et qu'on redécouvre avec tendresse. Hunter lui lance un regard noir à la simple mention de ce même souvenir qui les hante depuis le début. C'est stupide, à quel point cette soirée n'avait rien voulu dire et qu'aujourd'hui, elle hurle absolument tout ce qu'ils ne savent pas comment s'avouer. "Alright, new rule: don't mention Camden ever again." Son corps s'approche si près de celui du Harding qu'il en oublie un instant ce qu'il est censé faire, manquant d'achever sa course en venant s'écraser brutalement contre ses lèvres. Il se surprend à vouloir en apprendre les contours, à se demander si elles ont le goût de tout ce qu'il n'osera jamais désirer. Est-ce qu'il aurait dû l'embrasser, le seul soir où il en ait jamais eu l'occasion ? Non, il ne peut pas s'autoriser à repenser à tout ce qu'il aurait dû faire différemment, ce soir-là. Il n'est aucun souvenir plus cruel que celui de leurs lèvres qui ne se touchaient pas. Et pourquoi, pourquoi ? le Sharpe en lui voudrait s'indigner, mais c'est toujours la même voix insidieuse qui lui répond.
Hunter le fixe, un mélange d'incrédulité et d'offense sur son visage quand son ancien ami a l'audace de lui demander s'il veut un biscuit, comme si ça ne faisait pas deux ans qu'il pestait contre absolument tout ce qui lui en rappelait le goût. Son regard se fait assassin quand il toise Rye, et qu'il lâche un : "No." des plus indignés. Le verdict est énoncé sans appel, dans une tentative acharnée de masquer le fait qu'il en aurait bien bouffé dix, là, tout de suite, parce qu'il n'a rien avalé depuis la veille au soir et qu'il est affamé. Le moteur tourne, ils s'engagent sur la voie. Hunter va sans doute un peu trop vite, de peur que Rye ne change d'avis avant même qu'ils n'aient quitté Londres. Il ne sait pas comment lui dire, qu'il se sent enfin entier maintenant qu'il est de retour à ses côtés. Il est à deux doigts de prononcer les mots de trop, alors il se retient de toutes ses forces et vérifie si les barrières qui entourent son coeur sont assez solides pour résister au voyage. Faut croire qu'il suffirait d'un murmure de Rye pour les faire s'effondrer. C'est sans doute pour ça qu'il précise, à peine engagé sur la voie rapide ; "Now shut up, I don't wanna hear you until we've arrived." Puis pour faire bonne mesure, il en rajoute une couche, histoire d'épargner à son pauvre coeur quelques frayeurs de plus. "Actually, I don't wanna hear you after we've arrived either. Let's travel in peace and quiet, and hike in even more peace and quiet."
Scattered 'cross my family line
God, I have my father's eyes. But my sister's when I cry. I can run, but I can't hide from my family line. Oh, all that I did to try to undo it. All of my pain and all your excuses. I was a kid but I wasn't clueless. Someone who loves you wouldn't do this.Russett Harding
Messages : 454
Pseudo : kidd, she/her.
Faceclaim : oliver jackson cohen.
Crédits : av ⋅ mooncalf, gifs ⋅ jensens-ackles.
Selfie :
Citation : — sir clingy mcteary
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
i will love you when you are a still day.
i will love you when you are a hurricane.
Âge : thirty four.
Pronom : he/him.
Statut Civil : single, desperately in love with his best friend.
Occupation : poet, photographer, drawer. more effectively, freelance columnist for an independent online magazine about art, culture and society, and illustrator for some of joyce's authors.
Habitation : a one-bed flat in angel, just above an off-licence (islington).
In game : disponible ⋅ troisième personne du singulier ⋅ longueur aléatoire mais le plus souvent réponses courtes pour faire avancer l'action ⋅ rp en français + dialogues en anglais (adaptable) ⋅ réponse sans ordre précis.
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
(hunter, lily, ivy, nehara, francis, joyce, dulcie)
Triggers : tant que ça n'est pas du sensationnalisme et que les sujets sont abordés avec respect, je peux à peu près tout lire.
Warnings : pression familiale ⋅ mommy issues ⋅ dépression ⋅ anxiété ⋅ potentiel usage d'un langage vulgaire ⋅ référence (non graphique) à la sexualité.
And all I really asked of you, is just to tell me what we're going through. But every God I pray to only leads me back to you. And I'm so broken now it's not worth healing.
Hunter Wayne a toujours été une source de fascination pour le jeune Harding. Des premières fois où leurs mères les poussaient – forçaient – à jouer ensemble, jusqu’à ce matin, dans l’habitacle du Land Rover. Plusieurs fois au cours de leur existence à deux, Rye s’est soufflé à lui-même que ça ne faisait pas sens. Cette façon avec laquelle il le regardait quand ils n’étaient que des gamins, pouvant à peine tolérer la présence de l’autre dans leur entourage. La manière dont son cœur a commencé à s’emballer, vers le début de leur adolescence, dès qu’il entrait dans son champ de vision. Son intérêt plus que surprenant pour un sport dont il n’est toujours pas très sûr de bien comprendre les fondements, mais dont il appréciait le moindre spectacle offert par Hunter. Il était resté là pendant des heures, à le regarder voler l’espace de quelques secondes, avant de s’échouer sur un matelas. Hunter Wayne avait des allures mythologiques. Un Icare des temps modernes, cherchant à contrer la logique terrestre pour aller toujours au plus près du soleil, quand Rye restait dissimulé dans l’ombre de la lune, satisfait de pouvoir simplement l’observer sans se brûler les rétines. Bloqué derrière son grillage, ses doigts se raccrochant aux filets métalliques, il entendait son cœur battre dans ses tempes à la vitesse des battements d’ailes d’un colibri. Sous ses yeux ébahis, se déroulait un spectacle digne d’un tableau de la renaissance et plus d’une fois, dans la discrétion de sa distance maintenue, il s’était emparé de son carnet de croquis et d’un de ses crayons pour commencer à en esquisser les pourtours. Qu’importait cette malédiction propre aux artistes de se penser incapables de rendre justice aux beautés de leur quotidien ; le soir, sous sa lampe de bureau, Rye esquissait de mémoire les pourtours des muscles et la lumière épousant leur forme, sans jamais dévoiler à Hunter à quel point il nourrissait son art et son âme. Il lui paraissait invincible, seul homme capable de conquérir les cieux sans l’aide de machines, source de bien des oaristys.
La chaleur commence à se diffuser dans l’habitacle du 4x4. Sur ses cuisses, ses mains se détendent lentement. L’ankylose de ses phalanges disparaît peu à peu, mais la proximité soudaine d’Hunter, de sa main posée dans le dos de son siège, de son visage à quelques centimètres du sien paralyse le reste de son corps. L’espace d’une poignée de secondes, à la fois trop courtes et beaucoup trop longues pour que son cœur ne le supporte, ses yeux s’accrochent aux siens. Plongé dans le silence seulement perturbé par le ronronnement du moteur, Rye redécouvre leur bleu teinté de vert jusqu’à s’y noyer, oubliant les insultes crachées quelques minutes plus tôt ou la destination de leur voyage, jusqu’à la raison pour laquelle il se retrouve là. Quand Wayne brise cette connexion, il reprend enfin son souffle, ne réalisant qu’après-coup qu’il avait cessé de respirer – maintenant, comme depuis deux ans. Sa présence réveille tour à tour des parts du poète, plongé dans une hibernation depuis leur dernier contact. Les miettes grappillées çà et là dans les propos de Lily n’avaient jamais réussi à lui faire ouvrir pleinement les yeux et l’esprit. Le soleil n’était plus là pour le réchauffer et, emprisonné par l’ombre, Rye n’était plus en mesure de créer, de penser, ni d’espérer vivre. Jusqu’à le retrouver. La preuve du mélange de colère et de frustration qu’Hunter parvient encore à faire naître en lui s’était déroulée devant ses yeux lorsqu’ils étaient dehors. Celle que ses sentiments pour l’homme n’ont su s’amenuiser au cours des deux dernières années s’étale désormais devant lui. Il lui suffira de fermer les yeux une seconde ou presque, l’athlète apparaîtra en persistance rétinienne – beau et cruel dans ses mots, le hantant avec plus d’insistance encore qu’il ne le faisait jusqu’à présent. Et dans le même instant, Rye comprend : son cœur ne battra plus normalement, dès à présent, mais au moins battra-t-il quand même, tant qu’il restera à ses côtés. Pour cette seule évidence, Harding est prêt à la moindre concession, à accepter toutes les conditions. L’interdiction d’évoquer de vieux souvenirs, celle de sortir un paquet de gâteaux devant lui, celle de prononcer le moindre mot lors d’un trajet en voiture ou d’une randonnée. Tant que ses yeux peuvent encore se poser sur les traits de son visage et questionner silencieusement ce qu’Hunter garde à l’esprit, derrière sa mine renfrognée et ses doigts serrant trop fort le volant de la Defender.
Alors il se tait. Londres se déroule sous ses yeux, encore à moitié endormie alors que le soleil tarde à se lever et qu’à ses côtés, Hunter n’apparaît que par bribes, sous les éclairages tamisés de certaines rues. La radio ronronne, oscillant entre vieux tubes dont il sait que l’athlète connaît les paroles par cœur et ceux, plus récents, qu’il aurait pu sortir de ses propres playlists. L’absence d’échange entre eux pèse sur ses épaules ; mais si c’est le prix à payer pour pouvoir prétendre à graviter autour de lui, Rye est prêt à le faire, encore et encore. Il n’a jamais été le plus bavard, de toute façon. Sauf avec Hunter, parce que tout a toujours semblé si facile. Si évident. Les conversations s'enchaînaient avec une aisance qui ne lui ressemblait pas, jusqu’à s’interrompre pour les plonger dans un silence qui n’avait rien de maladroit, ni de gênant. Ce matin, alors qu’il observe les paysages dès qu’ils quittent les limites de la ville, Rye se retrouve à combattre son envie de briser la règle imposée par Wayne, poussé par l’inquiétude qu’il puisse, sur un coup de tête, décider de l’abandonner sur une aire d’autoroute. De vieilles chansons d’amour remplissent parfois l’habitacle, pour quelques secondes à peine ; à chacune d’elles, Hunter tend la main avec véhémence pour les interrompre, comme si les mélodies et les paroles lui brûlaient les oreilles. Seul un bref froncement de sourcils traduit les pensées de Rye, dont les commentaires restent bloqués dans sa gorge. A la troisième sérénade, Wayne éteint finalement la radio dans un énervement palpable. Dans les dix minutes qui suivent, le poète n’ose qu’à peine bouger, se contentant de regarder par la fenêtre, puis sur sa droite, discrètement, pour tenter de lire entre les lignes d’un front plissé de colère. Et puis il laisse échapper la remarque. Trois mots, simples comme bonjour, mais qui pourraient avoir l’effet d’une bombe. Le silence d’or s’éclipse lorsqu’il souffle : “I missed you.” Son cœur vacille. L’aveu est lancé comme de l’huile sur une étincelle. Rye connaît suffisamment Hunter pour savoir que sa réaction, quelle qu’elle soit, ne sera pas simple. Mentalement, il se prépare à tous les scénarios : les cris, les insultes, un silence encore plus profond et pesant, et il en vient à se demander si le jeu en valait vraiment la chandelle, avant de juger que oui. Ses lèvres le brûlaient de retenir le fond de sa pensée. Les effets de leur engueulade semi-publique n’ont pas encore eu le temps de se dissiper, ceux des deux ans sans se parler, encore moins. Mais s’il s’était tue plus longtemps, Rye aurait fini par imploser – d’une force qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, et qui n’aurait probablement rien donné de bon non plus. Alors, il inspire profondément, sort son téléphone, le déverrouille et tombe sur le message ouvert avant l’arrivée d’Hunter, qu’il n’avait pas pris le temps de lire. Une grimace déforme son visage, un rire nerveux trouble à nouveau le silence. “Well, I’m not sure it’s still nice to meet me.” Les lèvres pincées, Rye n’ose pas relever la tête. A la place, il se contente de fermer l’application et d’ouvrir ses messages, cliquer sur le nom de Lily, et envoyer un “I hate you.” dont il ne pense pas un mot. Une nouvelle grande inspiration, avant qu’il n’ose enfin tourner le regard vers Hunter, dans un semblant de rictus aussi maladroit que mal à l’aise. “Sorry. Heading back to the mute mode.”
La chaleur commence à se diffuser dans l’habitacle du 4x4. Sur ses cuisses, ses mains se détendent lentement. L’ankylose de ses phalanges disparaît peu à peu, mais la proximité soudaine d’Hunter, de sa main posée dans le dos de son siège, de son visage à quelques centimètres du sien paralyse le reste de son corps. L’espace d’une poignée de secondes, à la fois trop courtes et beaucoup trop longues pour que son cœur ne le supporte, ses yeux s’accrochent aux siens. Plongé dans le silence seulement perturbé par le ronronnement du moteur, Rye redécouvre leur bleu teinté de vert jusqu’à s’y noyer, oubliant les insultes crachées quelques minutes plus tôt ou la destination de leur voyage, jusqu’à la raison pour laquelle il se retrouve là. Quand Wayne brise cette connexion, il reprend enfin son souffle, ne réalisant qu’après-coup qu’il avait cessé de respirer – maintenant, comme depuis deux ans. Sa présence réveille tour à tour des parts du poète, plongé dans une hibernation depuis leur dernier contact. Les miettes grappillées çà et là dans les propos de Lily n’avaient jamais réussi à lui faire ouvrir pleinement les yeux et l’esprit. Le soleil n’était plus là pour le réchauffer et, emprisonné par l’ombre, Rye n’était plus en mesure de créer, de penser, ni d’espérer vivre. Jusqu’à le retrouver. La preuve du mélange de colère et de frustration qu’Hunter parvient encore à faire naître en lui s’était déroulée devant ses yeux lorsqu’ils étaient dehors. Celle que ses sentiments pour l’homme n’ont su s’amenuiser au cours des deux dernières années s’étale désormais devant lui. Il lui suffira de fermer les yeux une seconde ou presque, l’athlète apparaîtra en persistance rétinienne – beau et cruel dans ses mots, le hantant avec plus d’insistance encore qu’il ne le faisait jusqu’à présent. Et dans le même instant, Rye comprend : son cœur ne battra plus normalement, dès à présent, mais au moins battra-t-il quand même, tant qu’il restera à ses côtés. Pour cette seule évidence, Harding est prêt à la moindre concession, à accepter toutes les conditions. L’interdiction d’évoquer de vieux souvenirs, celle de sortir un paquet de gâteaux devant lui, celle de prononcer le moindre mot lors d’un trajet en voiture ou d’une randonnée. Tant que ses yeux peuvent encore se poser sur les traits de son visage et questionner silencieusement ce qu’Hunter garde à l’esprit, derrière sa mine renfrognée et ses doigts serrant trop fort le volant de la Defender.
Alors il se tait. Londres se déroule sous ses yeux, encore à moitié endormie alors que le soleil tarde à se lever et qu’à ses côtés, Hunter n’apparaît que par bribes, sous les éclairages tamisés de certaines rues. La radio ronronne, oscillant entre vieux tubes dont il sait que l’athlète connaît les paroles par cœur et ceux, plus récents, qu’il aurait pu sortir de ses propres playlists. L’absence d’échange entre eux pèse sur ses épaules ; mais si c’est le prix à payer pour pouvoir prétendre à graviter autour de lui, Rye est prêt à le faire, encore et encore. Il n’a jamais été le plus bavard, de toute façon. Sauf avec Hunter, parce que tout a toujours semblé si facile. Si évident. Les conversations s'enchaînaient avec une aisance qui ne lui ressemblait pas, jusqu’à s’interrompre pour les plonger dans un silence qui n’avait rien de maladroit, ni de gênant. Ce matin, alors qu’il observe les paysages dès qu’ils quittent les limites de la ville, Rye se retrouve à combattre son envie de briser la règle imposée par Wayne, poussé par l’inquiétude qu’il puisse, sur un coup de tête, décider de l’abandonner sur une aire d’autoroute. De vieilles chansons d’amour remplissent parfois l’habitacle, pour quelques secondes à peine ; à chacune d’elles, Hunter tend la main avec véhémence pour les interrompre, comme si les mélodies et les paroles lui brûlaient les oreilles. Seul un bref froncement de sourcils traduit les pensées de Rye, dont les commentaires restent bloqués dans sa gorge. A la troisième sérénade, Wayne éteint finalement la radio dans un énervement palpable. Dans les dix minutes qui suivent, le poète n’ose qu’à peine bouger, se contentant de regarder par la fenêtre, puis sur sa droite, discrètement, pour tenter de lire entre les lignes d’un front plissé de colère. Et puis il laisse échapper la remarque. Trois mots, simples comme bonjour, mais qui pourraient avoir l’effet d’une bombe. Le silence d’or s’éclipse lorsqu’il souffle : “I missed you.” Son cœur vacille. L’aveu est lancé comme de l’huile sur une étincelle. Rye connaît suffisamment Hunter pour savoir que sa réaction, quelle qu’elle soit, ne sera pas simple. Mentalement, il se prépare à tous les scénarios : les cris, les insultes, un silence encore plus profond et pesant, et il en vient à se demander si le jeu en valait vraiment la chandelle, avant de juger que oui. Ses lèvres le brûlaient de retenir le fond de sa pensée. Les effets de leur engueulade semi-publique n’ont pas encore eu le temps de se dissiper, ceux des deux ans sans se parler, encore moins. Mais s’il s’était tue plus longtemps, Rye aurait fini par imploser – d’une force qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, et qui n’aurait probablement rien donné de bon non plus. Alors, il inspire profondément, sort son téléphone, le déverrouille et tombe sur le message ouvert avant l’arrivée d’Hunter, qu’il n’avait pas pris le temps de lire. Une grimace déforme son visage, un rire nerveux trouble à nouveau le silence. “Well, I’m not sure it’s still nice to meet me.” Les lèvres pincées, Rye n’ose pas relever la tête. A la place, il se contente de fermer l’application et d’ouvrir ses messages, cliquer sur le nom de Lily, et envoyer un “I hate you.” dont il ne pense pas un mot. Une nouvelle grande inspiration, avant qu’il n’ose enfin tourner le regard vers Hunter, dans un semblant de rictus aussi maladroit que mal à l’aise. “Sorry. Heading back to the mute mode.”
— not everything is a poem, Blythe, my mother scoffs. I laugh because I am certain everything is a poem if you catch it in just the right light, like a crystal.