a string that pulled me out of all the wrong arms right into that dive bar ✧.* daphen #1

Ouais, t'as beau être du style nonchalant, y a quand même certains trucs qui t'font perdre un peu ce côté un peu trop relax, Ren. Genre une fille qui parle de types qui la suivent alors qu'elles sont clairement pas sobres et surtout seules. Et t'as beau pas connaître la nouvelle coloc depuis longtemps, ça change pas le fait que t'es pas particulièrement friand de ce genre de comportement. Alors même si t'as plaisanté durant votre échange de messages, c'était surtout pour tenter de la détendre un peu. Parce que tu pouvais pas te barrer direct de ton job pour la rejoindre et pouvoir la raccompagner à la maison. Et puis même si tu l'as tout juste croisée, le temps de vous présenter quand même, tu t'souviens que la blonde est pas dans la catégorie qui puisse effrayer qui que ce soit. D'ailleurs c'est à se demander comment Izzy et elles en sont venues à être potes. Non parce qu'entre la black cat qui vous sert de batteuse et Duchesse, c'est pas un monde qui les sépare, c'est une dimension tout entière !

Il te reste encore un groupe a passé et tu seras libéré. Et si en temps normal tu prends une douche et te change, là, tu vas juste te contenter de te démaquiller et ça fera l'affaire ! Histoire de pas débarquer au Pret a Manger où elle t'attend, couvert de faux sang... quoique ça pourrait servir à faire fuir l'autre connard qui semble attendre qu'elle sorte de là. Ta mâchoire se serre à cette pensée, sans même que tu ne le remarques. Et quand ta pote, qui joue la poupée de porcelaine brisée, te dit que t'y a été un peu fort avec les derniers visiteurs, tu te contentes de jouer les innocents. Avant de lui dire que tu viendras pas boire un verre avec eux ce soir, t'as un truc à faire. Tu spécifies pas que c'est pour ta nouvelle coloc, aussi cute qu'une disney princess, parce que ça, techniquement, t'as même pas l'droit d'y penser. Interdiction de toucher à la nouvelle colocataire !! C'est la nouvelle règle qui t'a été donnée, et t'as plutôt intérêt à pas y déroger, parce que sinon ça va chauffer pour ton matricule. Et pour être honnête, t'as pas envie de voir Izzy s'énerver sur toi une seconde fois. Rien qu'à y repenser, tu frottes ton nez, qu'elle a déjà failli fracturer une fois...

Tu sais pas vraiment combien de temps ça te prend, mais tu finis par ouvrir la porte du Pret a manger, après avoir dévisagé les quelques gens qui fumaient devant sa vitrine. Si le type est toujours là, tu penses avoir capter de qui il s'agissait, sinon, il a juste une sale vibe de creep, too bad for him... T'as pas l'temps de chercher Daphne, que la minuscule blonde est déjà plantée devant toi, un sac sachet papier sous ton nez. Par réflexe tu le prends, tandis que t'essaies de faire sens de son flot de paroles, quelques secondes de silence, avant que t'arrives à connecter toutes les syllabes pour y donner une signification. I do eat meat, yeah Tu commences à répondre, avant de te reconcentrer sur le sujet principal de ta venue ici. Are you okay ? Who's the asshole ? Do I need to cut his dick off or anything ? tu demandes ensuite, en regardant par la baie vitrée. Veste en cuire, techwear, et tatouages apparents, s'ajoutent à ta taille et au reste de noir autour de tes yeux, duquel ton démaquillage en vitesse n'a pas su venir à bout. En résumé, t'as pas l'air très commode, surtout quand ta mâchoire est aussi serrée. Parce que t'as beau être le pire des crevards, t'as la décence de ne pas harceler une fille, une fois que t'as capté qu'elle n'est pas intéressée.

Maintenant que la panique causée par ton manque d'assurance se dissipe, tu arrives à relier les points. Ren bosse au London Bridge Experience, sa tenue et les restes de noir autour de ses yeux font sens, il est venu aussi vite que possible. wait, il est venu aussi vite que possible ? Tu remets en place une mèche de cheveux derrière ton oreille, en essayant d'ignorer la sensation all warm and fuzzy parce que c'est pathétique. A quel point es-tu en manque d'attention pour qu'un simple acte de bienveillance manque de te faire sourire comme une écolière ? Il te ramène sur terre avec ses menaces envers le type qui te suivait dans la rue, ceci dit. What? tu t'étouffes presque quand il parle de faire du mec qui t'a fait flipper un eunuque, et Ren a l'air bien trop prêt à sauter sur l'occasion. He looks like trouble. He looks like he loves a fight... et toi tu dois désamorcer ça, minimiser ta peur et ton envie de hurler sur l'inconnu qui t'a suivi pour éviter une esclandre. He's just some random idiot, he's probably drunk, he followed me but he didn't try anything, comme si l'absence de passage à l'acte sauvait la situation, comme si t'avoir suivi après avoir sifflé et crié des commentaires à ton sujet ne mériterait pas qu'en effet, le grand brun s'en mêle. But it's fine, I just need to get home and out of those shoes before I bleed out or freeze to death, avec un peu de chance, la précipitation dans ta voix, dans tes mots, suffiront rediriger l'attention du jeune homme, mais tu ne peux pas en être certain. Again, c'est pratiquement un inconnu que tu as en face de toi, intimidant, assez pour que les quelques clients qui trainent dans la boutique à une heure si tardive vous regarde maintenant de travers. Entre votre différence de taille et vos aesthetic opposées, la juxtaposition doit être quelque chose à voir, suffisamment marquante pour que les badauds oublient de faire semblant de ne pas vous fixer. Or we can sit and you can eat before it gets cold, he's probably going to leave now that he saw you talking to me, tu pointes maladroitement le sachet en papier dans les mains de ton nouveau colocataire ; jesus christ that bags looks tiny in his hands ; en te retenant de faire un commentaire sur la misogynie profonde qui pousse les hommes à plus respecter la propriété d'un autre mâle que l'avis d'une femme. Il est trop tard et t'es encore trop tipsy pour être cohérente sur quoi que ce soit de sérieux, surtout quand on ne t'a rien demandé. Tu dois juste te taire, te tenir droite et voir ce que Ren préfère faire, même pas sûre de comment vous êtes supposés rentrer. I'll Cashapp you for the Uber, if it works on your phone, by the way... que tu ajoutes à la va-vite, tu n'es définitivement pas faite pour te taire, même quand tu te fustiges d'être un moulin à paroles.

Izzy t'a bien dressé, t'es le premier à en plaisanter, mais dans le fond, c'est vraiment pas une mauvaise chose. Alors quand elle minimise les choses, tes phalanges blanchissent sur le sachet que tu tiens. He didn't try anything, que tu te répètes en boucle dans ta tête, à presque devoir te mordre la langue pour ne pas te précipiter dehors pour fracasser la tronche du premier type qui pourrait être celui dont Daphne parle. Tu la connais pas cette fille, ou tout juste, et c'est pas tant pour sauver son honneur ou n'importe quoi du genre, c'est juste que ça t'fout hors de toi ce genre de truc. Et t'as jamais été doué pour te contrôler, réagissant toujours trop fort, choisissant toujours la violence, comme si c'était la seule façon possible pour toi de faire sortir les choses. Pourtant elle arrive à rattrapé ton attention, ton regard se posant sur ses chaussures quand elle les mentionne. Hochement de tête et petit rictus, viennent détendre tes traits presque aussitôt. Tu passes du coq à l'âne émotionnel, comme toujours. Et tu ne peux lutter contre ton instinct et remonter le long de ses jambes, jusqu'à enfin voir le liseré de sa robe. Et l'espace d'un instant tu te demandes si les Barbies de ta frangine n'avaient pas des robes plus grandes que celle que la blonde porte en ce moment... No slut-shaming here, bien au contraire, tu apprécies sa tenue. Pas vraiment le style auquel tu es habitué, trop coloré, mais well, apparemment tu n'es pas picky.

Ren concentre-toi bordel ! tu sais pas combien de temps tes yeux sont restés rivés sur ses jambes. Mais t'es certain que c'est plus que nécessaire. Mais tu te démontes pas pour autant, pas de raclement de gorge, ou de sursaut à cette réalisation. Non, tu te contentes de faire couler ton regard le long de son corps, remonte sa silhouette jusqu'à revenir à ses yeux. Ton fucking rictus toujours collé à ta face, mais il a légèrement changé, il est plus racoleur à présent. C'est un réflexe chez toi, t'y fais même plus attention. Comme si le mode flirty était ton mode par défaut... Mais celui-ci s'évapore presque aussi vite qu'il est apparu, quand elle fait encore allusion au sale type. Oui, c'est un vrai rollercoaster dans ta tête... Mais quand tu regardes à nouveau par la fenêtre les quelques badauds qui s'y trouvaient se sont éloignés, et donc le coupable avec... Dommage... T'as ton surplus d'adrénaline qui va devoir se dissiper autrement à présent. Et tu te maudis d'avoir songé, à cet instant précis, à quel point il serait facile de relever la petite robe de la blondinette, dans les toilettes de ce Pret a manger. On ne touche PAS la nouvelle colocataire, bordel de merde, Ren !!! Ca a au moins l'avantage de mettre un terme à tout le bordel qui s'passe dans ta tête. Parce que si elle est tentante, pour l'instant, les menaces d'Izzy ont plus de poids. T'as beau être un bel abruti, tu sais aussi quand il faut que t'arrêtes de faire de la merde. Et là, c'est un de ces moments. Alors tu te contentes d'un No, I'm fine qui glisse entre tes dents, peut être un peu trop sec, mais tu ne le réalises pas. Ce n'est rien contre elle, parfois tu peines à gérer tes intonations, rien de plus.

Tu relèves un sourcils, le temps de capter ce qu'elle te dit ensuite. Et c'est le retour de ton rictus de petit con trop sûr de lui. I've never said anything about an Uber. Que tu énonces, cryptique. C'est peut être pas le meilleur moment pour t'amuser avec elle de la sorte, mais tu n'es pas non plus parfait. Loin de là. En attendant, tu pointes la sorte de ton menton, l'air interrogateur, pour t'assurer qu'elle est prête à partir et lorsque tu as son feu vert, tu pars le premier. Tu lui tiens même la porte, tel un gentleman. De pacotilles, mais ça, elle en a encore aucune idée. Et vu votre différence de taille, tu n'as aucune peine à la rattraper, voire même la dépasser en quelques foulées, pour t'arrêter un peu plus loin. Tu caches une moto derrière toi, une Honda noire et rouge, qu'elle découvre quelques pas plus tard. This is your Uber for tonight. I hope you're not scared... Tu lances scrutant sa réaction, avant d'ouvrir l'espace de rangement pour y glisser ton sachet de bouffe et en resortir ton casque. Ton seul et unique casque... Et quand tu le lui tends, tu réalises un truc. You don't have anything to put on your shoulders ? y a un un truc dans ta question, quelque chose entre le jugement et l'inquiétude, alors que tu sais très bien la réponse qu'elle va te donner et ce que ça va impliquer pour toi.

L'estomac noué, tu te demandes si tu vas devoir t'excuser pour aller rendre les (trop) nombreuses vodka soda que t'as enchainé avant que tes copines ne te lâchent. Faut dire que l'énergie qui se dégage de Ren à cet instant ne présage rien de bon, alors qu'il regarde en direction du mec qui a osé t'emmerder et que tu sais très bien que s'il lui part après, tu ne pourras pas faire grand chose. Différence de taille oblige, à part servir de boulet en t'accrochant à sa jambe comme un koala, tu n'auras pas d'autres recours que de le regarder faire et clairement, t'as pas envie que ça dégénère, tu veux juste rentrer et te poser après une soirée merdique. Heureusement, son attention revient sur toi et oh god tu sens couler sur ton corps un regard qui n'a rien, absolument rien d'innocent alors qu'il jauge tes chaussures puis ta robe ainsi que toutes la peau visible entre les deux - probablement too much vu la météo, mais pour ta défense, tu ne pensais pas devoir être dehors plus de quelques minutes. Tu dois être plus ivre que tu ce que tu pensais, parce qu'une chaleur intense vient remplir tes entrailles nouées, remonte jusqu'à tes joues, tsunami, frisson qui te file la chair de poule, et te fait te redresser, déglutir péniblement. Là où l'attention de l'inconnu dans la rue t'as donné envie de courir et d'hurler de rage, celle de Ren a un effet différent et... fuck, no, stay away from Ren a dit Izzy, sans plus d'explication. Probablement parce qu'il se trame un truc entre eux, right ? Et que tu ne peux pas faire ça à une amie qui t'a offert un refuge pendant une tempête entre toi et ton copain. Parce qu'en plus, oui, t'as un copain, alors au placard les émois provoqués par le grand brun, et que ça saute. Pas difficile quand il te rétorque qu'il n'a pas besoin de s'assoir pour manger. Plus difficile quand il te sert un rictus presque maléfique. Sourcil arqué, l'immense front man de Crown of Chaos semble préparer une surprise tordue, ou à tes dépends du moins, quand il nie que vous allez rentrer en Uber. Tu voudrais protester que t'es pas en état de marcher, mais tu l'as déjà fait comprendre une fois et t'es pas assez assurée pour le répéter, alors tu lui emboites le pas, sortant du Pret alors qu'il te tient la porte maintenant que la voie est libre et ton regard se pose sur une moto. Puis sur le casque qu'il te tend. Oh shit, tu ne t'attendais pas à ça, n'ayant pas remarqué le véhicule dans la petite cour devant la maison. Faut dire, t'es craiment pas là-bas depuis longtemps. Mais la bécane lui va bien, un peu trop bien, d'ailleurs. Le genre de vision qui te fait prendre conscience de l'emplacement de certains organes et muscles maintenant contractés au niveau de tes reins... Tu ne saurais pas foutre le doigt sur ce qui colle dans l'équation cependant, parce que t'as blêmis subitement, tes mains manucurées sur le casque. T'es déjà montée sur une moto ? Pas sûre. Et lui, il n'a pas de casque ? Pourquoi est-ce qu'il n'en a sorti qu'un ? Et pourquoi est-ce qu'il te parle d'un truc à foutre sur tes épaules ? Probablement parce que t'es déjà en train de trembler comme une feuille. No, I don't, but I'll be fine, it's not that far anyway, right ? Tu t'empresses de répondre, avant de retirer les barrettes perlées décorant tes boucles blondes, pour les accrocher au décolleté de ta robe parce que t'es presque sûre que ça va te gêner, avec la protection que tu dois mettre sur ton crane. I'll be fine, tu réitères, avant d'enfiler le casque, essayant de lui jeter un regard convaincu, convaincant, quelque chose du genre, don't you dare try and be some gentleman-knight, avertissement en carton pour tenter de le dissuader de te filer sa veste, parce que t'es pas si en détresse que ça, si ? Do I get on first or... tu lui jettes un regard un peu paumé cette fois, pas certaine du protocole où de la façon de faire. T'es trop tipsy pour être logique, pour déduire l'étiquette qui va avec la vie d'un motard, pour quoi que ce soit de censé et trop tard sans attendre la réponse, tu fais quelques pas maladroits vers le deux-roues, te demandant à quel point tu risques de montrer tes sous-vêtement à un badaud par accident en essayant de t'installer. Do I just... straddle it ? tu te gifles mentalement, perdant encore une teinte avant de piquer un fard, why does it sound dirty ? why can't you say it any other way ? Et dans ton manque de focus, dans ton envie de ne pas être totalement dépourvu de la moindre débrouillardise, tu tiens l'ourlet de ta robe d'une main pour éviter que Londres ne voit la dentelles qui se cache dessous tandis qu'une autre attrape le poignet de Ren pour t'y accrocher et trouver l'équilibre avant que tu ne manque de te ramasser sans élégance aucune. Nopen t'es encore debout, it's all good, t'as juste l'air ridicule, presque sûre qu'il y a plus de tissu dans le casque que sur l'intégralité de ta robe. smart life choices, Daph.

Tu devrais te mordre la main, pour empêcher tes idées de partir là où elles ne devraient pas s'aventurer. Tout comme tes yeux, qui, encore une fois, s'attardent une seconde de trop sur le décolleté de Daphne, lorsqu'elle y glisse ses barrettes. Rictus de petit con arrogant placardé sur ta face, tu tentes de faire façon de ton imagination. Ca va que le casque qu'elle enfile est bien trop grand pour elle, et que ça te fait rire, c'est juste assez pour te déconcentrer. Oh no, just 20-ish minutes, that's it... tu te moques gentiment d'elle, sachant très bien qu'elle va geler sur place à l'arrière de ta moto. Et elle a beau ne pas vouloir que tu joues les gentlmen, elle n'aura pas vraiment le choix. Hors de question, que tu risques quoi que ce soit de plus avec elle sur ta bécane. Déjà que ses jambes nues ne sont pas vraiment appropriées pour ça. Mais tu ne peut pas laisser ta moto dans le quartier toute la nuit, elle t'a coûté bien trop d'économie, pour que tu tentes le diable !
Tu ne peux t'empêcher de la regarder tenter de jouer les débrouillardes, alors qu'elle a clairement l'air paumée face à ta moto. Et tu manques de t'étouffer avec ta propre salive, lorsque tu interprètes de travers - bien sûr - ce qu'elle te lances. Yeah, you just... straddle it que tu répètes, sourire taquin aux lèvres, avec ton imagination qui part au grand galop encore une fois ! Si seulement sa jupe était plus longue, ça ne serait pas aussi facile de l'imaginer te chevaucher toi... Tu pourrais la laisser galérer, mais lorsqu'elle s'agrippe à ton poignet, ton réflexe et de t'assurer qu'elle ne finisse par les quatre fers en l'air. Your shoes aren't really bike friendy... or even standing up friendly tu te moques gentiment, ton bras libre, juste derrière son dos, près à la rattraper si elle venait à totalement perdre l'équilibre. Et puis avant que la catastrophe ne se produise, tu préfères prendre les devants. Let me help you up, Shorty Et t'accompagnes le geste à la parole, en le prenant sous les bras pour la soulever et la faire s'asseoir sur la scelle passager. Elle est encore plus légère que tu t'imaginais, pas vraiment habitué à soulever des filles aussi petite que la blonde. Here, take this too que tu ajoutes alors que tu retires ta veste en cuire noir pour la lui poser sur les épaules. If I bring you back home harmed, or frozen, Izzy's going to kill me. Or worst... cut my dick off Explication simple et efficace, et clairement pas si éloignées de la réalité que ça.

Une fois installé sur l'engin, moteur lancé, sans casque ni veste, tu te retournes vers ta passagère, Ready ? que tu lui demandes pour t'assurer qu'elle s'accroche à toi et qu'elle ne soit pas surprise par le démarrage.

T'as l'air fine, là, tiens, à tenir en équilibre par l'opération du Saint-Esprit sans savoir ce que t'es supposée faire. C'est juste une moto, ça ne devrait pas être si compliqué. Il a beau ne rien dire quant à ton commentaire qui sonnait plus sexuel que technique, t'es presque sûre d'apercevoir un sourire. Quelle idiote tu fais, incapable de se débrouiller seule, qui a besoin qu'on lui porte secours. Il racontera sans doute l'incident aux autres colocataires et tu n'as pas fini d'en entendre parler, tu l'sens déjà venir. L'habitude, sans doute, d'être moquée pendant des semaines, sans pitié aucune, au moindre faux pas que tu as le malheur de commettre. Avant que tu ne puisses pester d'avantage, ou te ramasser complètement, il fait une remarque sur tes chaussures et sans que tu ne puisses anticiper, te voilà en l'air l'espace d'un instant, puis assise sur la moto, alors que Ren t'a porté comme si de rien n'était. Un hoquet surpris a quitté ta bouche, tu tires sur le bas de ta robe à nouveau, même si tu sens que c'est une bataille perdue d'avance. La matière a beau être extensible, ça ne va pas miraculeusement se transformer en une tenue appropriée pour voyager en deux roues. Et puis il y a ce surnom, qui sonne dans tes oreilles. Shorty, est-ce que tu es supposée te vexer ? C'est factuel, au fond, même si tu suspectes beaucoup de filles de rentrer dans cette catégorie quand il s'agit de Ren, vu sa propre taille. T'es particulièrement petite, ceci dit, mais pas le temps de protester, de dire que tu as un prénom, qu'il règle partiellement ton souci vestimentaire. Il vient de lâcher sa veste pour t'envelopper dedans et tandis que tu te débats avec le tissu pour arriver jusqu'au bout des manches, te voilà enveloppée dans l'aura tiède d'une veste qui porte autant de chaleur humaine que d'effluve du parfum résolument masculin du grand brun. A nouveau tes entrailles se serrent, violent étau dans ton bas ventre et t'es bien contente de porter un casque intégral, qu'il ne te voit pas rougir sous le lampadaire qui vous illumine.

En deux temps trois mouvements, il est devant toi, prêt à démarrer l'engin pour vous ramener à la maison. Il te jette un coup d'oeil rapide, te demande si t'es prête et t'as beau hocher la tête, tout ce qui sort c'est une vague protestation. are you sure you don't want your jacket, I swear I'll be fine... que tu lances, parlant plus fort que prévu parce que tu pensais que le casque allait plus obstruer le son que ça. T'as brièvement honte, parce qu'un mec qui marche à côté de vous sur le trottoir tourne la tête, mais c'est estompé par le vrombissement du moteur qui s'éveille. Shit, now what ? T'es pas certaine que Ren soit du genre à conduire doucement, surtout pas s'il se gèle parce que c'est toi qui porte sa veste et même s'il plaisante en disant qu'Izzy le tuera s'il t'abime, t'es pas certaine que ça fasse de lui un conducteur responsable. De ce que t'as vu dans les films, t'as deux choix : te tenir à lui ou attraper le dessous du siège sur lequel t'es posée et espérer que ça soit assez pour ne pas tomber en arrière, à toute vitesse, comme la dernière des nouilles. Tu es presque décidée à suivre cette voie là, d'ailleurs, mais dès que la moto se met à bouger, tu réalises que t'es loin d'avoir la force nécessaire dans les bras pour tenir comme ça. Nope, vraiment pas. Tu cries même, alors qu'un premier à-coup se fait sentir et qu'il s'engage dans la rue, quittant l'emplacement de parking précaire qu'il avait trouvé pour venir te chercher. Il n'en faut pas plus pour que tu te plaques contre lui, les bras enroulés autour de son torse, les ongles plantés à travers son t-shirt. Is it too late to tell you I've never been on a motorcycle before? que tu lances comme si ce n'était pas évident, alors qu'un passage surélevé destiner à faire ralentir les conducteurs te fait glapir comme une idiote. Le son arraché à ta gorge sonne presque comme un gémissement tendancieux, perdu dans un bloody he- que tu ne termines pas. T'es écarlate, tes cuisses dénudées sont serrées aussi fort que possible autour des hanches de ton sauveur qui n'a rien demandé et que tu dois sacrément emmerder, pendant que tu te demandes si ce n'est pas toi, qu'Izzy va tuer.

Si le bruit du moteur couplé à celui du vent n'était pas là, sûrement que ta passagère aurait pu t'entendre grogner, lorsque le premier ralentisseur fait son apparition sur votre route. La situation retourne ton cerveau, y a la petite blonde accrochée à toi, ses doigts crispés contre ton torse, ses cuisses serrées contre les tiennes. Ses putains de cuisses que sa jupe est bien incapable de recouvrir dans la position où elle se trouve. Alors quand elle glapit derrière toi, s'agrippe un peu plus fort, tu dois serrer la mâchoire pour lutter contre tes sombres pulsions. Et tu te répètes ce qu'Izzie t'a dit. La promesse que tu lui as faite. T'as beau jouer les abrutis trop confiants, t'as bien compris que tes actions avaient fini par faire souffrir ta coloc. Non, ton amie. Et c'est bien pire. Alors tu te concentres sur la route, juste la route. Tentes de faire omission de la petite blonde, et de son parfum qui vient chatouiller tes narines à chaque feu rouge. Et merci au froid de l'hiver, qui commence à te faire souffrir, et finit par occuper tout ton esprit.

Tu t'pensais safe, mais une accélération sur une ligne droite, histoire de raccourcir le temps de votre trajet, te fait vite revenir sur Terre. Elle frisonne derrière toi et sans réfléchir, une main va se poser sur sa cuisse, pour la frictionner. Comme si ta main gantée allait pouvoir l'aider à se réchauffer... Et quand tu réalises ce que t'es en train de foutre, tu t'arrêtes aussi sec. Sorry que tu marmonnes au feu rouge suivant. We're nearly there, are you holding on ? tu t'inquiètes, en oublies que t'as l'impression que l'hypothermie est à à peine quelques secondes de t'avaler tout cru. T'hésites à t'arrêter, tenter de te réchauffer, mais plus vite vous serez arrivés, plus vite vous pourrez vous réchauffer à la maison ! Alors tu t'accroches à l'idée que tu vas pouvoir boire un thé emmitouflé dans ton jogging, et collé au radiateur. Le plus dur est fait de toute façon. Enfin, c'est ce que tu crois tout du moins.

Parce que le plus dur, c'est quand tu parques ta moto devant l'manoir dans lequel vous vivez. Et que tu dois te décoller de ton siège. Shit que tu ronchonnes pour toi-même, tandis que tu tentes de déplier tes bras. Here, Princess accompagne, tes gestes : une main derrière son dos, pour qu'elle pivote sur son siège, et lorsque c'est chose faite, tu glisses ton bras sous ses genoux, pour la porter jusqu'à l'entrée de la maison. Ton excuse ? Elle est bourrée, frigorifiée et perchée sur des échasses. Et ça te semblait être une idée parfaite, sur le moment, va savoir pourquoi... Parce qu'au moment de la déposer, pour pouvoir déverrouiller la porte d'entrée, ça te semble soudainement complètement con. Home sweet home ! que tu lances, sûrement un peu trop fort pour l'heure. I'm fucking freezing ! I'm going to make some tea, and go change, do you want some ? I think we've got a heating blanket somewhere too... tu prends juste soin de ta nouvelle coloc, right ?

Quand Ren pose sa main sur ta cuisse, tu te demandes si tu vas prendre feu sans crier garde. La sensation est étrange, ça s'agrippe au creux de tes reins en tirant sur tes entrailles, pas vraiment des papillons, plus une tornade, dont tu n'oses pas provoquer le courroux, aussi immobile qu'une statue jusqu'à ton souffle que tu reviens pour ne pas respirer contre la nuque du jeune homme. Le froid n'est plus qu'un souci du passé et ce n'est pas uniquement parce que tu portes la veste du brun ou parce que tu es collée à lui. Pourtant il s'excuse et l'instant fugace ne laisse qu'un souvenir cuisant sur ta peau, de quoi te rappeler à l'ordre, de quoi te sortir des embruns alcoolisés et des détours douteux que peu soudainement faire tes neurones. Le regard baissé, les dents serrées pour ne rien dire de stupide alors que vous finissez le trajet jusqu'à Camden, tu scrutes une trace de son gant sur ta peau à chaque flaque de lumière sous laquelle la moto passe mais il n'y a rien à signaler. Juste un vide sur ta peau nue, et bientôt tes dents s'enfoncent dans l'intérieur de ta joue, tu te rappelles à l'ordre, t'extirpes des fantasmes sans aucun doute alimentés par tes lectures récréatives. Il est tard, t'as trop bu, t'es secouée d'avoir besoin d'être secouru comme une pauvre demoiselle en détresse, c'est tout, rien d'autre. Well, c'est en tout cas assez pour qu'alors qu'il se gare et descend de la moto, tu ne remarques pas que vous êtes observés. Tu ne vois pas la fraise incandescente qui, depuis le côté du porche, trahie la présence d'une observatrice qui viendra te renvoyer ce moment dans les dents. De toute façon, ça va trop vite pour que tu puisses anticiper. T'es en l'air, dans les bras de Ren, qui te trimballe comme on porte une gosse qui s'est endormie sur le trajet jusqu'à la maison. I'm sure I can walk, you don't have to- que tu protestes, essayant de ne pas trop frissonner alors que sa peau glacée se presse dans ta chair.

Tu n'es pas sûre que ça soit nécessaire de te porter de la sorte et pourtant tu n'es ni offusquée, ni en train de te débattre. Probablement parce que tu n'as pas envie de finir dans le gravier, d'autant que la chute serait longue. Ouais, voilà, ce n'est que ça, et la sensation de vide laissée avec le retrait de sa main sur ta jambe lorsqu'il conduisait n'est pas déjà en train de se reproduire lorsqu'il te pose pour déverrouiller la porte de la baraque et vous laissez entrer. T'es suffisamment distraite par la chaleur qui t'engouffre à la seconde où tu franchis l'embrasure et te retrouve dans l'entrée pour balayer tout ça d'un revers de main, cependant. Quelques pas dans la maison, tes talons qui claquent et alors que tu portes encore la veste de Ren, tu t'extirpes des échasses qui ne sont plus si confortable que ça maintenant que tu n'es plus congelée et ivre au point de ne plus sentir tes extrémités. Bloody hell, this feels better than sex! lances-tu, retenant de justesse un gémissement obscène alors que tes pieds touchent le sol. Les yeux écarquillés, tu te redresses et tu jettes un regard gêné à Ren, sorry, didn't mean to say that out loud - est-ce que t'as soupiré de contentement ? Tu n'es pas fichue de t'en rappeler alors que quelques secondes seulement se sont égrainées.

Go get changed, I'll make us some tea, tu enchaînes comme tu peux, rebondissant sur ce qu'il a proposé. Tu abandonnes a contre-coeur sa veste, d'ailleurs, parce que tu peines à bouger sans avoir l'impression d'être ridiculement petite. Sans tes talons, la taille du jeune homme est encore plus impressionnante, la différence entre vous encore plus flagrante. Il y a quoi ? Quarante centimètres ? T'es obligée de lever le nez quand tu t'adresses à lui et c'est un peu ridicule, sans doute. Pas autant que de devoir grimper sur le plan de travail après avoir sautillé pour attraper deux mugs, cependant, mais on repassera pour la dignité, ce n'est de toute façon pas ta soirée pour faire bonne impression. Ren? avant qu'il ne monte à l'étage, tu l'apostrophes. Thank you, for picking me up like that, that was very nice and chivalrous of you, down to the princess-style carrying to the door tu forces un sourire qui se voudrait facile, simple, comme si ça n'avait rien d'extraordinaire qu'il te soit venu en aide de la sorte, mais le fait est que les membres de cette colocation ne font que te surprendre alors que tu les connais à peine. Tu édites la note mentale des services que tu devras à tout le monde, et ce même s'ils rétorquent que c'est normal, avant de descendre de ton perchoir et de poser les mugs, allant placer tes mains glacées autour de la bouilloire déjà en train de travailler. Tu devrais sans doute aller te changer aussi mais ça peut bien attendre quelques minutes, le temps d'offrir une tasse de thé à ton sauveur nocturne encore partiellement maquillé.

Okay, tu serres les dents, quand elle parle de sexe, tu manques de t'étouffer avec ta propre salive. Is she for real ?! Tu sais que tu devrais te taire. Ne pas faire de remarque. Et t'as beau te mordre la langue aussi fort que possible, tu sens les mots remonter et forcer le passage. Tu luttes encore quelques instants, avant de ne plus en être capable. La faute à l'heure tardive, sûrement...

That's 'cause you've never had sex with... never had great sex.

Ok, t'as réussi à sauver les meubles, mais de justesse. Merci à la voix d'Izzie qui vient te menacer dès que t'es trop proche de la petite blonde. Vraiment petite blonde, maintenant qu'elle n'est plus perchée sur ses échasses. Et quand tu récupères ta veste, votre différence de taille te frappe encore plus. Et après l'avoir remise sur le porte manteau - "parce qu'on ne laisse pas traîner ses affaires partout, Ren !" dixit Theo - tu retrouve une Daphne sur le plan de travail. Dos à toi, jupe extrêmement courte, qui ne laisse que peu de choses à ton imagination désormais. Oh shit ! Si c'était ton genre, tu en rougirais, sauf que non... toi tu ne rougis pas, c'est une autre zone de ton corps qui réagit. Et t'as pas le droit ! Si tu veux rester entier... Alors tu t'efforces de chasser toutes ces idées salaces qui te viennent, sur comment tu pourrais prendre la charmante colocataire sur ce foutu plan de travail. Après tout, tout le monde est couché... et puis c'est pas comme si te faire surprendre avait déjà été un problème pour toi. Bien au contraire. Mais non, pas là, pas ce soir, et surtout pas avec la nouvelle colocataire !!! Alors tu te frottes l'arrière de la nuque en regardant tes pieds, histoire de reprendre le dessus sur tes pensées qui n'en font qu'à leur tête. Et quand t'as à peu près réussi à en faire façon, tu te mets en route pour aller te changer. Sauf qu'elle t'arrête, pour te remercier.

Hum ?

Tu te retournes, alors que t'étais paumé dans tes pensées, à tenter de les contrôler.

It was nothing, Princess, I had to come home anyway.

Tu hausses les épaules, ne vois en ton geste rien de bien spécial. Oui bon, peut être que la porte de la sorte était un peu much, mais c'était ça, ou risque de la voir s'égratigner les genoux... Autant la jouer safe. Et même si cette petite interaction te distrait un peu, ça ne suffit pas à te faire oublier, le fait que tu as vu la couleur de sa petite culotte et qu'il te serait si facile de la lui retirer, là tout de suite... Alors tu repars en direction de l'escalier, sans un mot de plus. Mais à peine fais-tu mine d'avancer à nouveau, que tu t'arrêtes.

All things considered, you're more a fairy than a princess...

Réflexion que tu te fais à voix haute, sans plus d'explication, avant de la laisser là, toute seule et que tu ne disparaisses pour rejoindre ta chambre. T'aurais espéré qu'une fois seul, pour te changer, t'allais pouvoir maîtriser ton esprit mal tourné, mais rien n'y fait. T'es seul, et tu revois en boucle l'image de la blonde perchée sur le plan de travail, fesses en arrière, et. NON REN !! Tu vas pas y arriver, tu vas être incapable de retourner la voir en bas. Pire, t'arriveras pas à dormir, tu l'sais. Alors tu remets ton tshirt, et tu dévales les escaliers, tu t'arrêtes tout juste devant la cuisine.

Finally, I'm going out again

Tu lèves à peines les yeux de ton portable, sur lequel tu pianotes afin de demander à Dulcie si tu peux venir squatter chez elle pour quelques heures. Tu dois te débarrasser de tes pulsions, que tu ne peux assouvir sur la copine d'Izzie, alors en voir une autre, c'est tout ce que tu peux faire afin d'éviter de faire des conneries. Et t'es tellement absorbé par ton plan, qui te semble brillante, que tu penses même pas à t'excuser, ou à la remercier pour ce thé que tu ne boiras pas avec elle.