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bon à être triste | kalian



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bon à être mauvais


   
force est de croire que quand on est seul, on est bien,
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on n'a plus peur de rien.
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TW/CW : violence, langage grossier, mention de trafics illégaux.

Les bâtiments s’alignent dans un camaïeu de gris morbides. Dans ces tâches éparses bétonnées ponctuées de containers aux peintures écaillées, l’ombre encapuchonnée se faufile, esquive les regards et se fond dans la masse comme un fantôme.

Elle le suit à distance, habile. Met entre eux les mètres d’écart nécessaires quand il faut, sait traîner de la bonne manière pour se fondre naturellement dans le décor parmi ce fatras disparate d’humains qui s’acharnent à bosser des heures durant, à bringuebaler toutes sortes de marchandises à la force de leurs musculatures pour une maigre pitance financière. Des types aux visages taillés à la hache et des bougres qui pourraient la regarder de travers, il y en a beaucoup sur les quais. Mais Juniper a troqué son costume habituel pour un autre et s’échappe sans mal à tout ce qui pourrait la menacer. La chevelure blonde attachée et dissimulée dans le noir d’un hoodie un peu large, les mains fourrées dans cette veste en jean râpée qui n’est clairement pas la sienne et les baskets traînantes sur le bitume lui donnent l’air de tout, au mieux d’une nobody à qui on ne prête aucune intention, sauf d’une sale petite fliquette en planque.

Et pourtant c’est ce qu’elle fait, la vicieuse panthère. Elle colle aux basques de ce mec qui n’en a même pas la moindre idée depuis bientôt trente minutes déjà. Elle a eu des infos – la confirmation que ce type n’est qu’un pion, un intermédiaire malléable dans un trafic bien trop grand pour lui. Elle pourra facilement lui extorquer ce qu’elle a besoin de savoir ; le but de la manœuvre n’est que d’aller à la chasse aux informations et pas encore à l’homme. Il regrettera sûrement tôt ou tard d’avoir cédé aux chants des sirène pour quelques billets en plus, mais pour l’instant, son attitude trahit qu’il a visiblement rendez-vous et il est bien loin de soupçonner qu’une paire d’iris glacés le scrute avec une attention accrue. La cigarette coincée à l’encornure de sa bouche tordue dans une grimace, le pas pressé, l’œil sombre à la recherche de quelque chose de précis – quelqu’un, sûrement. Dans l’angle d’un de ces caissons en tôle, Juniper se replie. Il s’est arrêté, portable en main, pianote quelque chose avant de tirer une énième latte dont il ne recrache quasiment aucune fumée. Le dragon a inhalé toute la fumée dans son impatience légendaire.

Ca peut être long, parfois, ce genre de moments où June ne sait pas ce qui la guette et l’attend. Souvent elle a recours à des petits jeux de patience où elle fait travailler son imagination, tente de répondre comme à une sorte d’énigme par des devinettes. Qui va donc se pointer pour retrouver ce hère ? Seront-ils deux ou plus ? Y a-t-il une chance pour qu’elle en pince plusieurs en une seule prise ? C’est ce pour quoi elle se comporte ainsi d’une certaine manière, attirée par le danger rutilant de pouvoir prendre la main dans le sac plus qu’un seul fauteur de troubles.

La voix s’élève, suivie d’une autre plus lointaine et grave. L’homme n’est plus seul et elle tend la nuque pour mieux y voir, mais Junie retient son fiel les dents serrées – l’abruti qui vient de se joindre à la fête imprévue lui tourne ostensiblement le dos et elle est bien incapable de le distinguer complètement. C’était comme s’il savait presque exactement comment se placer délibérément pour se dérober de son champ de vision. Juniper tend l’oreille, silencieuse, mais n’arrive pas à entendre toutes les bribes de la conversation. Il faut qu’elle s’avance, elle n’a pas le choix.

Elle s’exécute en funambule presque parfaite, parvient à distinguer avec plus de cohérence le discours de sa cible. Sauf que son pied crisse un peu trop sur le macadam brisé et troué, un caillou ricoche bêtement et tape dans le métal. Petit bruit anodin qui devient résonnance et n’en est certainement plus un pour deux petites frappes du crime supposées se retrouver à l’abri des oreilles indiscrètes pour un obscur deal. « T’as entendu ? » Eux, oui. Elle se concentre, son dos pressé contre la froideur du container écarlate dans le but vain de s’y enfoncer pour disparaître. « J’vais voir, bouge pas. »

Un bruit de pas, lent et mesuré. Putain. Putain, putain, putain. Le cœur tambourine à toute vitesse, partagé entre excitation nerveuse et énervement. Il l’a vue, c’est certain. Elle n’a plus le choix, prend une profonde et muette inspiration. Il va falloir agir vite et ne pas hésiter une seule seconde. Les possibilités défilent à toute vitesse. Si elle prend l’avantage sur l’un, l’autre cèdera forcément : ce n’est là que la seule hypothèse qu’elle a pour sauver sa peau alors elle ne réfléchit pas plus et agit, pulsion de survie pour celle qui ne compte pas se faire pincer si bêtement.

Au moment précis où l’ombre du type au crâne rasé se dessine au sol devant elle, elle surgit tel le diable hors d’une boîte fermée depuis trop longtemps. Le poing vient cueillir nettement la tempe de celui qui ne s’attendait pas à tomber sur plus vif que lui ; et avant qu’il n’ait le temps de réagir, sonné, il recule et se fait cueillir par la clé de bras ferme et brutale de l'officier.

La main libre ne perd pas une seconde pour bloquer le bras valide qui pourrait tenter une contre-attaque. La prise fait grogner l'homme et Juniper s'extirpe de sa cachette, le bouclier humain encore patraque brandi devant elle. « Pas un geste, ou je- » Un mort revenu d’outre-tombe ne lui aurait pas arraché de réaction plus stupéfaite. Pendant une milliseconde, ses bras se sont resserrés sur la prise de l’homme qui suffoque à moitié sonné contre elle comme s’il s’agissait d’une bouée de secours à laquelle se raccrocher coûte que coûte. Son souffle s’est bloqué dans sa gorge, et pas foutue d’aligner un mot elle contemple devant elle la silhouette du Capitaine qui la dévisage. Quelques mètres entre eux seulement et pourtant la sensation que c’est un univers entier qui les sépare. « … Kalian ? » Sa voix a un peu trop tremblé. Putain, putain, putain.
Kalian Kidd
Kalian Kidd

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Citation :  — if it's darkness we're having, let it be extravagant.
Âge :  quarante-trois; au mitan d'une déraison assumée, éventrée aux charognards de la cité. lutin farceur dans les pupilles éclatées d'un sale voleur à la réputation rapiécée.
Pronom :  masculins; il, lui.
Statut Civil :  veuf prétendu non-éploré; étanche ses plaies au fond des liqueurs décolorées et s'éclate au gré de ses inconscientes décisions. aux lointains refrains d'un récent battement incertain.
Occupation :  captain' d'un vieil équipage déglingué, 'consignataire de navire' tout ce qu'il y a de peu scrupuleux, rumplestiltskin aux douteux deals cabotés ; laisse trainer son sale museau partout où il ne l'faut, sourire du chat de cheshire toujours prêt à dégouliner. à la vendetta des sombres jours.
In game :  dispo 2/5 —
june, joyce, walter & dria, uc.

Triggers :  à discuter en pv, si la question se pose.
Warnings :  cyclothymie, anger issues, mentions d'armes à feu, de sang, de braquages de banques, d'emprisonnement, de mort, de surconsommation d'alcool et de tabac.

   
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Les deals fomentés aux bras des ténèbres ne délivrent rien qui vaudrait un fragment de pénombre ; et pourtant Kidd s'en encombre à grande goulée, pour quelque fortune négligeable, quelques poings échangés. Pas un chuchotement d'outre-tombe. Pas un secret de polichinelle. Même pas un triste mensonge n'y est offert. Rien qui ne vaille l'existence d'un de ses rires bouffant des soleils au petit déjeuner, de ceux qu'il recrache à tout l'monde, à tout bout de champ ; suivi d'un de ses petits commentaires de sacré con. Parce que c'est pour ça qu'on l'aime ?... Ou qu'on l'aimait. Et pourtant tout y est. Pas une miette d'indice ne serait jetée, cependant. Ô pauvre Capitaine esseulé enfin libéré, affamé de la moindre nouvelle qu'il pourrait leur donner, qu'il se refuse même d'imaginer. À sa douce enfant, en premier lieu. Et puis les autres. Il n'a pas revu Loyal, peut-être qu'il ne l'est pas tant que ça... Ne sait pas si le Doc est toujours vivant, ou s'il a pas renfilé la blouse pour déconner. Quant à Juniper... Il ne prend pas la peine d'y songer trop longtemps, sait qu'elle prend soin de Calypso, sait qu'elle a toujours pris soin de fuir les emmerdes qui le suivent comme son ombre depuis leurs toutes premières aventures au Summer Camp. Mais il ne peut rien dire, à personne, c'est comme ça. Pas maintenant, pas tout de suite, pas alors qu'il n'a strictement aucune piste tangible pour retrouver leur putain de traitre. Pas alors qu'il se sent aussi inutile, qu'il doit consolider son nouveau réseau, qu'il n'a pas un rond, et plus aucune notion de comment thésauriser bien longtemps.

La vérité, c'est qu'il n'a jamais pu encadrer ces quatre guignols qui lui doivent des thunes, Kidd. La vérité, c'est qu'ils portent plutôt bien leur pseudonyme de frères Daltons. Parce qu'en plus d'êtres cons, ils le sont à l'unisson... Et se feront sans doute choper dans les jours qui courent par un Lucky Luke blasé....... après l'avoir remboursé, naturellement. Y a qu'ça qui compte, en fin de compte. L'ex-détenu arrive au point de rendez-vous habituel habillé de sa nonchalance féline qui lui est propre, et de sa vieille veste en cuire rapiécée. Quand il le veut, le Cap' sait se faire aussi discret que le vent tranquille qui emporte doucement les voiles de son navire... qui a coulé, certes. Une fois sur place, il distingue sans mal la gueule chauve d'Averell qui lui parait plus inquiet qu'à l'accoutumé. Et c'est dire vu le froussard qu'il est. « Voilà. J'ai pas encore tout, Amiral, on a galéré et... Bref, mais j'ai ça pour l'moment, Jo rapportera le reste... J'ai un mauvais pressentiment. Pas toi ? » Kalian lâche un grognement et roule des yeux exagérément, déjà agacé par son comparse, alors qu'il récupère prestement son dû d'un geste vif, cale enfin sa silhouette stratégiquement, pied contre le mur, bras croisés, pour toiser au mieux l'idiot du village de ses iris océanes. Paré à plus amples menaces et autres discours routiniers qui finissent inévitablement par le lasser avec ce genre de petites mains, fripouilles des premiers jours. « Qui t'as demandé de raconter ta vie, mon pote ? Si t'as été assez con pour te faire suivre, retiens juste qu'il faudra le payer, d'une manière ou d'une autre, comme d'hab quoi, blablabla toi et tes p'tits pieds accrochés à des boulets - pas tes frangins, même si l'idée est fun - ton corps balancé dans les profondeurs de la Tamise et blablabla, tu connais la chanson, qu'est-ce qu'on se marre. Tu passeras le message à ta team de bras cassés. C'est fatiguant, vraiment hein, vous faites aucun effort. Pourtant j'suis là, je vous donne tout, je rigole, je suis cool, je vous offre gracieusement de ma personne, de mon temps, de la thunasse.... Et c'est comme ça qu'on remercie son Messie, vraiment aucune putain de reconnaissance les bandits de nos jours, c'est.... » La comédie de Kidd et son théâtre de mauvais augure prennent fin alors qu'un bruit suspect se fait entendre non loin du duo de brigantins. Averell en profite pour fuir le Vaudeville de son créancier mal luné, et vérifier s'il ne s'est effectivement pas fait suivre. Kalian ne bouge pas immédiatement, trop occupé à observer avec lassitude la scène prévisible qui va se jouer d'ici quelques instants, mais avec une certaine sournoiserie visible au coin du sourire qui ne s'en va jamais bien loin. Evidemment que le con va se jeter dans la gueule du loup potentiel.

Le silence accablant qui suit est d'autant plus percutant après les brisures de verre, après les mouvements rapides et calculés et les pauvres râles étouffés de l'animal pris au piège. Et Kidd se contente de soupirer, ne songe pas à fuir... ? Bof, la flemme franchement, il n'a jamais dit non à toujours plus d'emmerdes pour le dessert, le Captain, c'est peut-être bien ça le problème, alors il fourre ses paluches dans ses poches, l'air indolent qui lui va si bien au teint marin, qui se pavane en grand crâneur, relève le museau et fait face à l'intrus... qui se trouve être une intruse. « Ah nan, vas-y, j't'en conjure, par pitié, achève-le. » Un rire un peu mutin que ne peut s'empêcher de chantonner le matelot, comme avant. Ce regard toujours un peu froid qui le toise avec effroi, fissuré dans le fond des pupilles d'il-ne-sait-trop-quoi...... Oh, bien sûr qu'il sait. Blanche-Neige, qu'est-ce que tu fous là ? Bordel. La surprise, chez lui, ne se colore qu'en pastels de lumières ça et là sur ses traits ; et l'on ne voit plus que ça, sa belle gueule de con fier... d'on ne sait jamais trop quoi ?

L'effroi qui a percuté Juniper de plein fouet, lui fait baisser sa garde. Une petite seconde. Et le Dalton file entre les containers à l'autre bout des quais. Aucun des deux ne bouge, comme enlisés dans un sable mouvant les emportant seconde après seconde. « Alors ça c'est pas cool, Snow', t'aurais pu le garder au moins, on joue pas avec la nourriture. » qu'il feint de se plaindre en faisant la moue, ressortant le surnom qu'il lui affublait sans même y faire gaffe ; alors qu'ils ne sont plus que tous les deux face à face. Les vieilles figures d'une seule et même pièce maudite, qui ne vaut rien, n'a jamais tant eu de valeur. Séparés de piètes mètres qui paraissent être un terrible et profond fossé pour Kidd, qu'il n'est pas près d'essayer de franchir. Un regard, une arme, des pleures, des cris, des rires ? Que choisir ? Des rires, oui, c'est ce qu'il choisit toujours, lui. Bien que ça ne lui ait jamais tant réussi. « Salut, quoi d'neuf... ? Hmm, il fait beau, le soleil est couché, les oiseaux chantent pas, c'est un temps à prendre le large, ça, tu permets... » qu'il baragouine vaguement en entamant une désertion un peu clownesque, s'arrêtant lui même dans la démarche, dos à la sœur Marshall. Décidément, il ne sait jamais se mettre d'accord avec lui-même. Avec Juniper, il ne prend jamais les bonnes décisions, de toute façon. « ....Elle va bien ? » Aussi mauvais père est-il, y a le cœur qui se réveille de sa comédie le temps d'un peu de vérité d'être, rien qu'une seconde ou deux... Calypso. Elle lui manque tellement, elle aussi.
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Ce qui se passe va lui déplaire et elle ne peut rien y faire. Quand l’imprévu se mêle à son existence – et quand celui-ci a le nom de Kalian Kidd -, Juniper sent le contrôle lui échapper et ça lui hérisse le poil. Alors dans le maëlstrom d’informations qui lui parviennent en pleine gueule, June sent qu’elle commet l’erreur de relâcher sa prise une seconde de trop. C’est humain, mais ça ne devrait pas arriver parce que ça suffit à la gueule cassée pour s’extraire tel un ver de terre du bourbier musclé dans lequel il était coincé et filer en quatrième vitesse, non sans déraper dans les graviers.

Comme sortie d’un mauvais rêve, la blonde émerge enfin mais la réaction vient trop tard, presque et affreusement comique. Elle se lance à peine à sa poursuite sur quelques mètres avant de freiner des quatre fers, les nerfs à vif et l’humeur encore plus maussade. Tout à coup le masque est revenu se plaquer sur son visage et il lui est terriblement utile pour dissimuler tout le trouble que la présence dans son dos lui évoque. « Merde ! » exulte t-elle, sans savoir si la cause est la petite frappe qui vient de s’enfuir ou la voix du Capitaine qui résonne à ses oreilles. « Très drôle. T’étais pas censé être là pour que ça arrive. » Pour se distraire et gagner du temps sur tous les fronts, le lieutenant s’empare de son téléphone pour pianoter à la va-vite un message à son coéquipier. Dépêche une équipe sur le dock ouest ou ramène tes fesses, mais vite. L’idiot m’a filé entre les doigts et j’ai un imprévu. Je t’expliquerai. Pour sûr, il obéirait – même si elle savait inconsciemment que l’imprévu en question soulèverait une inévitable vague de curiosité. Elle gèrerait tout ça plus tard.

Demi-tour droit sur ses talons, la presque quadragénaire l’observe enfin. Il n’a pas changé et en même temps, elle a la sensation qu’ils sont à nouveau deux étrangers. Pareil à un vieux souvenir qu’on dépoussière pour le retrouver, intact et fidèle à ce que notre mémoire en avait retenu. L’impression est presque dérangeante, s’insinue dans son être mais June sent bien vite autre chose prendre le dessus. La colère. La rage. La rancœur. Toutes ces petites blessures qu’elle s’est faite à elle-même, elle les perçoit si fragiles, si faciles à rouvrir. Les cicatrices sont fraîchement recousues ; trop sans doute pour qu’elle puisse garder cette attitude polaire et imperturbable qui se dégage de ses yeux. L’évocation de Calypso, durant une fraction de seconde, paraît pourtant l’adoucir. La pensée lointaine de la fille de Belle lui étreint chaleureusement le cœur avant de le reverrouiller à double-tour. « Elle a un prénom. » Si Kalian voulait tenter un premier pas apaisant, c’est une brise glaciale qui le reçoit. June prend sur elle quelques secondes avant de se dire que s’il n’aura certainement pas le titre de père de l’année, il reste son géniteur. Et à ce seul titre, elle savait n’être pas à la bonne place pour l’empêcher de savoir comment son enfant allait. « Et oui, Calypso va bien. Autant qu’une gamine de son âge peut aller dans sa situation si tu veux tout savoir. Elle s’en sort bien. » Ca pourrait être un reproche mais c’est la stricte et triste vérité. En la lui donnant ainsi, c’est une réaction qu’elle veut de lui, et Juniper y tient fermement. Car c’est intolérable qu’après sept ans passés derrière les barreaux, Kidd se comporte comme son patronyme. Visiblement à peine éraflé par les conséquences désastreuses de ses – leurs – actes, apparemment moins touché qu’elle. Est-ce que c’est ça qui l’emmerde le plus ? Qu’il ait l’air d’aller presque mieux qu’elle ? La jalousie est-elle à ce point mal placée, ou a-t-elle seulement besoin d’être sournoisement rassurée par le fait de découvrir que lui non plus, n’arrive pas à se défaire de toute cette saloperie ?

La flic finit par ranger son téléphone dans sa poche avant de poursuivre, cette fois-ci non moins ironique mais presque plus douce, plus calme ; résignée en apparence. « Mais je t’en prie, te dérange pas pour nous, retourne à ton nouveau quotidien. Apparemment aussi licite que dans tes meilleurs jours. » Ses sourcils se haussent dans un mouvement synchrone d’ironie. Juniper ne s’attendait pas à apprendre que Kalian opte pour une reconversion dans un commerce de vente de fleurs ou de scones, mais elle espérait … Non, non. Elle pensait qu’il aurait retenu la leçon la plus amère que la vie ait pu lui donner. Un soupir traînant s’exhale de ses lèvres avant qu’elle n’ose continuer. « Après tout, il faut croire que certaines choses ne changeront jamais malgré les années et les épreuves. » C’est le coup de grâce, la pique qu’elle aurait pu retenir pour elle, ravaler fièrement et ne pas laisser échapper comme un vulgaire rot, une grossièreté dont elle a la parfaite mesure. Elle sait l’ampleur des dégâts qu’elle peut causer, même si ça ne se verra pas en surface. Les mers d’huile cachent aisément les plus belles tempêtes., ce n’est pas le Cap’tain qui la détrompera à ce sujet.
Kalian Kidd
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Tel le poison qui se répand dans les veines ou la nécrose maudite qui s’étend et pourrit les Hommes en dedans, la colère ronge le Captain depuis ses retrouvailles avec son tendre bien aimé, l'Océan. Depuis qu'il est seul, petit mousse pommé au milieu du port, et que lui est trop grand, trop bruyant... Que leur ancien amour ne lui est d'aucune putain d'aide pour retrouver Zéphyr. Sans répit, aucun, depuis plusieurs jours, semaines, mois, maintenant ? Le temps est un affreux compagnon que Kalian n'a jamais tellement su comprendre, ni même respecter s'il se montrait seulement un jour honnête. Au lieu de ça, il fulmine en silence, en bouffant le soleil et les étoiles en dos crolé sur les flots ; en déguisements brigantins ficelés de boutades loufoques et d'odieux sourires de crâneur. Des tours de passe-passe que Snow a longtemps zieuté d'un œil lointain qu'il n'a jamais su déchiffrer, mauvais public du théâtre Kidd.... Cette grosse rageuse. Un soupir, ou un gondolement réprimé ? Y a quelque chose d'affreusement pathétique dans ces retrouvailles qu'aucun des deux individus n'a un seul instant imaginé, encore moins voulu. Et si la blonde est ouvertement piquée par la situation qui leur est tombée sur la gueule, Kalian, lui, est incapable de réagir autrement que par la moquerie insoutenable. De lui, d'eux, d'à peu près tout ce qui peut lui faire défroisser les poings et desserrer la mâchoires cisaillée par les terreurs nocturnes. « Ah ça va être d'ma faute maintenant, fallait être meilleure, Marshall. » se gouaille le pirate qui n'en a jamais tellement été un de toute façon, les yeux pétillant de cette étouffante malice qui lui est propre. Occupé à sortir puis s'allumer une clope de sa veste rapiécée, il ignore superbement les agitations de la flic, la toise vaguement ; l'air malin collé au teint marin. Lorsque le sujet plus sérieux de son petit soleil, sa Calypso, est mis sur le tapis ; y a ce voile de peine qui pique ses rétines une seconde de trop. Vu l'accueil qu'ils se sont offert, elle pourrait complètement l'envoyer chier qu'il n'aurait pas grand argument à lui donner qu'une énième boutade pour rebondir. « J'me doute.... » quasi-chuchotement chassé d'une douceur un peu paradoxale avec ses anciens airs joueurs ; dans un brouillard de fumée vandale, il en oublierait presque cette rage qui lui torture les entrailles chaque nuit un peu plus fort.

Quand il trouve une parade un peu grotesque pour fuir les problèmes ses responsabilités, June se réveille glaciale en reproches peu déguisés qu'il toisent d'un œil un peu lointain, mystérieux, fumant sa clope avec retrait et un brin de provocation, calant son pied contre le mur et glissant ses deux soucoupes bleues nuits sur les carcasses du port et de son silence parsemé de quelques fracas de bout de métal. Est-elle vraiment surprise ? Il ne la pensait pas si naïve. De ces silences qu'on lui connait peu, lui qui jacasse comme son ombre pour déstabiliser son monde, Kidd lâche un petit rire un peu amer. « Écoute, on change pas une équipe qui gagne. » se fanfaronne-t-il par auto-dérision. « Bon ok, elle gagne pas des masses là on va pas s'mentir, mais c'est sans doute parce qu'il n'y a plus d'équipe à proprement parlé, va savoir, ça doit jouer un peu... J'voulais recruter m'sieur propre là mais tu lui a foutu les jetons, j'espère que t'es fière de toi.... » qu'il termine d'une moue faussement déçue. Le soupir trainant qui s'en suit et les mots durs de la bleue lâchés dans le vent empoisonné qui les entoure depuis quasi-toujours, lui font décrocher un haussement de sourcils. Son regard envolé vers l'ailleurs retrouve enfin le sien, dur, fou de rancune et d'une peine qu'il ne connait que trop bien, dissimulée chez elle, il le sait, sous des pieds d'argile plantés dans le sol et un menton relevé avec fierté. Elle ne peut pas comprendre, ne sait rien de ce qu'il pense, de ses intentions, de qui il est, dans l'fond, et c'est peut-être ça le souci. Mais il ne compte pas s'expliquer, le Cap, n'a jamais pris cette peine pour personne, galvanisant les troupes de ses rires de tempête et sa gouaille déstabilisante. Celle même à laquelle il s'accroche toujours plus fort, encore. « Eh beh, t'es toujours aussi délicieuse à côtoyer June, dis-moi, un vrai petit rayon de soleil ; si j'étais assez culoté je dirais même que tu m'as manqué. Ça fait plaisir de voir tes petites patounes en stick de poulet trainer sur mon terrain de jeu, n'hésite pas à laisser trois étoiles pour le recensement et l'accueil chaleureux de l'hôte - moi même - et de son package de bienvenue contenant quelques graines pour la bassecour et des bonnes blagues, ce serait vraiment sympa d'ta part. » Un énième rire, et puis plus rien. Comme fatigué trop vite de ses propres conneries. C'est absolument, infiniment, ridicule. Et s'il a déjà pensé à leurs retrouvailles, il n'a pas imaginé qu'elles seraient aussi peu fructueuses, qu'ils se foutraient des balles dans les pieds en se mutilant mutuellement le cœur de reproches et de fuites.

Le temps coule, et il se perd dans ses pensées, à nettoyer à la javel ce graffiti rieur qui lui peint les traits. Métamorphe émotionnel, il n'est pas aisé de suivre ses marées. Et il le sait, en a longtemps, trop longtemps, joué. Y a une cruauté furieuse qui surgit dans les pupilles injectées d'un on-ne-sait-quoi d'intangible, quand il lui tonne son point de vue. « 'Suffit d'te regarder, toi, t'es toujours aussi.... toi. Personne ne change, tout l'monde est con, c'est le principe même d'être humain, j'l'ai accepté depuis longtemps, June. Selon si c'est le mercredi du mois ou les vacances, y a des p'tits foufous qui prétendent à jouer les bonnes personnes pendant que les autres savent déjà que c'est une perte de temps et que ça changera rien arrivés au cercueil. Bah pour moi c'est toujours plus ou moins les vacances, et j'm'en porte très bien si tu veux tout savoir. » qu'il ponctue, l'air désinvolte d'un bandit sans foi. Il ment sur ses dernières paroles, comme il respire, comme il a toujours beaucoup menti au crew, quand il y songe. Pour leur bien, avant, (vraiment, que pour ça ?). Preuve que personne ne change. Surtout pas lui. « Il faut ce qu'il faut, on élimine mieux les ordures quand on en fait partie. » Son haussement d'épaules quasi-blasé qui vient s'attacher au ton plus sombre et les mots plus clairs sur l'arrière boutique secrète de ses activités. Kalian s'imagine qu'elle se suffirait de ça, Snow. D'un peu de sérieux, d'un peu de brouillard, d'un peu de rien fait de tout. D'un mélange de butin crasseux. La vérité, c'est qu'il ne sait pas comment lui dire les choses et qu'il a déjà intégré la fatalité de la triste vérité qu'il s'est faite au fil des années à croupir à Belmarsh ; elle ne pourra jamais lui pardonner d'avoir existé pour Belle.
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