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consommation et effets de l’alcoolEnivrée par la forte musique qui fait trembler les murs de l’établissement, Mae profite d’une légèreté qu’elle n’avait encore jamais goûtée.
Si elle a pu être quelque peu pompette à terminer les fins de verre de ses parents ou de ses amis, l’ancienne gymnaste n’a jamais connu pareille sensation. La consommation d’alcool ne correspond pas au rythme effréné qu’était la sienne, ni même à la rigueur. Et puis, de toute façon, Mae a très tôt compris que ce n’était pas pour elle. Non seulement elle n’appréciait pas le goût, mais elle ne voulait surtout pas être assénée d’un monologue maternel sur l’importance de toujours être maître de soi et d’être fidèle au chemin tout tracé devant elle.
Et cela explique certainement l’état actuel de Mae qui pose ses appuis au rythme de la musique. La musique est l’une de ses plus grandes passions. Pas tellement à chanter, à composer ni même danser dessus, mais à écouter durant ces longs périples aux quatre coins du monde. Une fois les écouteurs dans les oreilles, tout le monde était prévenu qu’il ne fallait pas la déranger. Pas même sa mère ne dérogeait à la règle, sauf lorsqu’elle se mettait réellement en colère.
Mais tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Mae a la volonté de profiter ce soir malgré l’abandon de sa meilleure amie qui avait refusé de la suivre pour cette soirée. Elle ne sait pas très bien pourquoi, Mae, mais elle refuse de gâcher son propre plaisir. Au lieu de suivre Millie, elle s’enfonce dans les méandres sombres de la soirée. Seule, elle se sent comme une proie, pas très à l’aise puisqu’elle compte sur les doigts de sa mère le nombre de fois où elle a pu avoir sa soirée rien qu’à elle, à danser sans aucun sens contre des inconnus. Mais ça ne dure pas longtemps. Sa détermination à goûter à l’inconnu est bien trop forte, au mépris des nombreux dangers qui rôdent. Ce soir, elle aspire à l’inconscience.
Plusieurs heures à bouger sans fin (si ce n’est pour se ravitailler en boisson), Mae est transportée par la chaleur des corps et l’ambiance enivrante de tout à chacun. Il lui arrive de s’arrêter un peu pour reprendre son souffle, c’est alors qu’elle remarque des couples échangeant des baisers disons… passionnés ? Mae en rigole davantage et retrouve le rythme en quelques secondes.
Mae s’est arrêtée en plein vol, voulant certes profiter de la brume, mais pas à n’importe quel prix. Elle ne veut pas avoir à gérer une gueule de bois le lendemain, alors elle se calme. Mais son esprit n’est pas clair et elle se laisse approcher, un sourire béat aux lèvres en guise de bienvenue, à un total inconnu. Elle remue les hanches à son rythme puis lui tourne le dos lorsqu’il s'éloigne aussi vite qu’il est apparu. Mae se n’en vexe pas.
Ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes qu’elle a tout d’un coup une révélation qui la réveille tout ça, la fait redescendre dans son ambition à profiter.
Elle n’a plus son bracelet.
Elle refait donc ces dernières secondes dans sa tête, la suspicion ne tarde pas à venir : l’homme qui a dansé avec elle, c’est lui qui l’a usurpée. Elle rentre alors dans une colère monstre, exagérée par son état, et se met à la recherche de l’inconnu.
Elle finit très vite par reconnaître son visage, celui que l’homme adossé contre le bar, l’air de rien. Ni une ni deux, Mae va alors le confronter.
“ TOI ! ” dit-elle en criant afin de se faire entendre. De lui, des autres, elle s’en moque bien des fêtards qu’elle peut agacer. Pour lors, tout son être est tourné vers son bracelet. Elle tapote son épaule et exige qu’il se retourne.
“ Rends-moi mon bracelet IMMÉDIATEMENT ! ” exige-t-elle après s’être penchée pour lui parler à son oreille et s’assurer qu’il l’entende et qu’il comprenne que tout ceci n’a rien d’une douce plaisanterie.
“ Et ne t’avises pas à t’enfuir car, sois-en assuré, je cours bien plus vite que toi et je t’assure que tu n’as pas envie de jouer à ce petit jeu avec moi. ” Ses mots pourraient sonner prétentieux, si seulement le jeune homme savait qu’une gymnaste sur-entraînée a l’intention de lui coller aux bottes jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle veut. Pire encore, une athlète qui n’a plus tellement de filtres et de limites.