Pandemonia ( libre )

Pandemoni, pandemonia; pandemonium.

Le tour de magie est effectué.
Les yeux s’ouvrent en grand et les souffles n’osent plus chatouiller l’air. Il ne reste que le suspens d’une vie qui se tient au bout de ta lame; jetée alors que ton regard a été masqué d’un étrange ruban de dentelle couleur charbon; orné de cristaux sombres qui dégoulinent contre ta peau de lait. Un contraste qui t’offre l’allure d’un démon nocturne perdu dans un cirque.

Le freak show se solde de ton art, ce soir.
Pointe aiguisée qui se perd et s’empale à côté d’une joue;
D’une jugulaire.
De doigts.
De la vie, tout court.

Et quand le corps de ton acolyte est enfin cerclé de ces aiguilles métalliques; la tension crève, et personne n’ose vraiment applaudir. On n’applaudît pas la la culture de l’étrange; on l’observe simplement à soupir coupé.

Le défilé de fin offre l’occasion aux spectateurs de s’approcher de leurs vedettes du soir. Le chapiteau accueillis artistes et clients dans un ultime bouquet.
Vous saluez; ils admirent; vous parlent, ou se contentent d’observer une dernière fois de loin avant de prendre le chemin du départ.

Tapis rouge et noir en guise de dernière ligne droite.

Mais dans cette mise en scène sincère; personne n’oblige personne à être politiquement correct.
Alors quand les clients viennent à toi; vantent les mérites d’un art pourtant controversé; tu te contentes de tirer la gueule; et souffler une vapeur toxique; goudronnée, à la gueule du client.

— Pandemonium —